dimanche 23 septembre 2007

Kazaït dans la Soukka, le 1er soir de Soukkot

Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir, et le statut de celui qui souffre de la Soukka.

Il est une Mitsvat ‘Assé Min Hatorah (un commandement positif ordonné par la Torah) de consommer au moins un Kazaït de pain (environs 30 g) dans la Soukka le 1er soir de Soukkot.

En effet, la Gmara Soukka (27a) apprend cela du parallèle (Guezera Shava) entre le 15 Nissan et le 15 Tishré.

Le 15 Nissan, nous avons le devoir de consommer Kazaït de Matsa, et le 15 Tishré, nous avons le devoir de consommer Kazaït de pain dans la Soukka.

Cette quantité de Kazaït de pain est soumise aux mêmes Hala’hot que le Kazaït de Matsa, c'est-à-dire, qu’il faut le manger sans dépasser le laps de temps que l’on appelle TO’H KEDE A’HILAT PERASS (en moins de 4 à 5 mn). Si une personne l’a consommer en 7 mn et ½, cette personne est quitte Bedi’avad (à posteriori).

Il est dit dans la Torah :

« Pendant 7 jours, vous siègerez dans les Soukkot… »

Nos ‘Ha’hamim commentent dans la Gmara :

« vous siègerez », « comme vous habitez ».

C'est-à-dire, que la Torah n’ordonne de consommer dans la Soukka, que seulement comme nous le faisons dans notre maison.

Par conséquent, si le 1er soir de la fête, il pleut, ou que la lumière s’est éteinte dans la Soukka, ou qu’il y a des mouches ou des moustiques qui dérangent, ou bien qu’il y a un vent qui souffle fort au point que la personne ne peut plus resté sous la Soukka, ou bien qu’il y une mauvaise odeur sous la Soukka, dans toutes ces situations, nous sommes Petourim (exemptés) de manger sous la Soukka, selon le principe de MITSTA’ER PATOUR MIN HASOUKKA = Celui qui souffre du fait d’être sous la Soukka, est exempt de la Soukka.

Selon l’opinion du RaMBaM[DP1] et de nombreux autres Rishonim[DP2] , ce principe est valable même le 1er soir de la fête de Soukkot, malgré l’obligation Min Hatorah de consommer ce soir là, un Kazaït de pain sous la Soukka.

En effet, selon cette avis, si les situations d’exemptions que nous avons cité plus haut (pluie, vent, insectes etc …) , arriveraient dans notre maison, nous ne resterions pas à l’intérieur, par exemple, s’il arriverait une fuite d’eau provenant du toit, nous ne resterions pas dans la pièce où se trouve la fuite, de la même manière, pour la Soukka, nous devons y siéger comme nous habitons nos maisons, c'est-à-dire, selon les même principes d’habitation.

Cependant, selon l’opinion du ROSH[DP3] et d’autres Rishonim, le principe de Mitsta’er ne s’applique pas le 1er soir, et selon cette avis, nous devons donc manger sous la Soukka même dans les situations cités plus haut.

MARAN[DP4] tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.639 parag.5) selon l’opinion du RaMBaM, selon lequel, dans toutes situations de souffrance (voir plus haut), nous sommes exempt de manger sous la Soukka, et cela, même le 1er soir de la fête.

Même si quelqu’un voudrait s’imposer la ‘Houmra (la rigueur non exigée par la Hala’ha) de manger sous la Soukka le 1er soir dans le cas où il pleut par exemple, il n’a en aucun cas le droit de réciter la Bra’ha de Lishev Bassoukka dans ce genre de situation, puisqu’en réalité, il en est exempt.

Selon MARAN, cette Bra’ha sera Levatala (récitée en vain).

Le RaMa[DP5] tranche selon l’opinion du ROSH, selon lequel, le principe de Mitsta’er ne s’applique pas le 1er soir.

C’est pour cela que les Ashkenazim s’imposent de manger sous la Soukka le 1er soir, même s’il pleut.

Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm écrit dans le Mishna Broura[DP6] que s’il fait froid, il faut veiller à se couvrir convenablement pour manger dans la Soukka.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita ajoute à cela qu’il faut veiller particulièrement à revêtir des vêtement chauds pour manger sous la Soukka, car dans le cas où la personne aurait froid, elle est exempte de la Soukka, et sa Bra’ha de Lishev Bassoukka est donc Levatala.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[DP2]

Rishonim = Décisionnaires antérieurs au Shoul’han ‘Arou’h

[DP3]Rosh Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle

[DP4]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP5]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP6]Mishna Broura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres.

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