jeudi 15 novembre 2007

L’interdiction de maudire un juif

L’interdiction de maudire un juif

N.D.T Il m’est très difficile de traiter de ces Hala’hot, puisque je ne me considère pas comme un « modèle » dans ce domaine. Peut être que le mérite de diffuser ces Hala’hot m’aidera à me travailler dans ce sens.

Mais sachant que la Hala’ha Yomit vise un public qui possède de bien meilleurs Midot que moi, je ne peux pas priver d’autres personnes de ce qu’elles doivent savoir, puisqu’elles seront – en tout cas plus que moi - en mesure de les appliquer.

Il est écrit dans notre Sainte Torah (Shemot 22 – 27) :

« Tu ne maudiras pas Elokim (Dieu) »

Le Targoum Onkeloss (traduction araméenne de la Torah) traduit :

« Tu ne maudiras pas le Dayan (le juge rabbibique) ».

La Gmara dans Sanhedrin (66a) confirme également que le mot « Elokim » employé dans ce verset, ne fait pas référence à Hashem, mais au Dayan.

Il s’agit donc de l’interdit de la Torah, pour toute personne qui vient devant un Dayan pour un litige avec une autre personne, de se soumettre totalement au verdict que rendra le Dayan, sans exprimer de la haine envers lui en le maudissant.

Il est aussi écrit dans la Torah (Vaykra 19 – 14) :

« Ne maudis pas le sourd »

Nous apprenons de là qu’il est interdit par la Torah, de maudire toute personne du peuple d’Israël. Le texte nous précise « le sourd », afin de nous faire comprendre que même s’il est sourd et qu’il n’entendra pas ta malédiction, et de ce fait, il n’en souffrira pas, malgré tout, il est interdit de le maudire.

De même, pour toute personne qui n’est pas en mesure d’entendre ce que l’on dit, comme une personne qui est en train de dormir, ou qui est absente, cette personne n’est pas moins qu’un sourd.

Il est évident qu’il est également interdit de maudire une personne en sa présence, lorsqu’elle est en mesure d’entendre ce que l’on dit, car mis à part le fait que l’on enfreint l’interdit de maudire un juif, on transgresse aussi l’interdit de Onaat Devarim (blesser quelqu’un par la parole) qui est aussi un interdit de la Torah.

Ces Hala’hot sont tranchées par notre maître le RaMBaM, par le TOUR, ainsi que par MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h.

Par conséquent, chacun doit s’efforcer d’être vigilent avec sa langue, afin de ne jamais maudire qui que ce soit du peuple d’Israël.

Même lorsqu’une personne se maudit elle-même, elle transgresse le devoir de se préserver, ordonnée par la Torah (« Garde toi et préserve ta personne » Devarim 4)

Lorsque l’on maudit un Dayan, on transgresse 2 interdits de la Torah :

1. « Tu ne maudiras pas Elokim (Dieu) » (Shemot 22 – 27)

2. « Ne maudis pas le sourd » (Vaykra 19 – 14) (Voir explications plus haut)

Il est enseigné dans la Gmara Sanhedrin (48b) :

Toutes les malédictions que le Roi David a proféré envers Yoav Ben Tserouya, se sont réalisé sur la descendance du Roi David.

Le Roi David maudit Yoav Ben Tserouya car il avait tué Avner Ben Ner (voir livre de Shemouel II chap.3)

L’auteur du Sefer Ha’hassidim[DP1] en déduit que même lorsque la malédiction est justifiée, comme c’était le cas pour le Roi David qui a maudit Yoav Ben Tserouya, il arrive que la malédiction « revient » sur celui qui l’a proféré.

A fortiori lorsque la malédiction n’était pas justifiée.

Il y a un célèbre enseignement de nos ‘Ha’hamim dans la Gmara Meguila (15a) :

La malédiction d’un simple individu ne doit jamais semblée insignifiante à tes yeux, car Avimele’h a maudit Sarah, et sa malédiction s’est réalisé sur la descendance de Sarah.

Avimele’h a rendu Sarah à Avraham en lui disant une phrase, avec l’intention de la maudire : « Il (Avraham) est pour toi une couverture pour les yeux » (Voir Bereshit 20)

Its’hak, le fils de Sarah, devint aveugle, comme il est dit : « Lorsque Its’hak devint âgé, ses yeux devinrent trop faibles pour voir » (Voir Bereshit 27).

Il est vrai qu’il existe des gens qui profèrent des malédictions, et qu’il ne se réalise absolument rien de leurs malédictions, malgré tout, l’auteur du Pélé Yoets[DP2] écrit qu’il y a parfois ce que l’on appelle des « moments d’acceptation » (‘Et Ratson), pendant lesquels, la parole peut se réaliser (‘Hass Veshalom), et la personne qui a proféré cette malédiction, rendra des comptes devant Hashem pour cela.

Le fait de voir parfois des Talmidé ‘Ha’hamim (des érudits dans la Torah) proférer des malédictions, et que leurs malédictions se sont souvent réalisés, est un fait qui s’explique.

Il y a certaines situations dans lesquelles il est permis de maudire, comme pour quelqu’un qui ne se comporte pas comme un juif, qui ne possède aucune moralité, ou qui bafoue l’autorité de la Torah, ou bien lorsque l’on voit des personnes qui « s’habillent du manteau de la Torah » afin de mieux exploiter les autres, tout en leur imposant une autorité souvent non justifiée, qui masque une ignorance et une incompétence des plus notoires !!

Mais par contre, il est formellement interdit de maudire une personne Kasher (qui possède les qualités d’un juif).

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.frPour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par email, contactez nous sur sheelot@free.fr



[DP1]Sefer Ha’hassidim Rabbi Yehouda He ‘Hassid Allemagne 12ème siècle


[DP2]PéléYo’ets Rabbi Eli’ezer PAPO , auteur du célèbre Pélé Yo’ets. Rav de la ville de Silistra en Yougoslavie 19ème siècle

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