jeudi 21 août 2008

Divré Torah sur 'Ekev

quelques regards sur la Parasha de

Ekev

Ces Divré Torah sont dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

1. « Laisse tomber ! C’est qu’une tradition ! »

« En échange du fait que vous écoutez ces lois, que vous les observez, et que vous les accomplissez, Hashem ton D. te gardera le pacte d’alliance, et la bonté qu’Il a juré à tes ancêtres ». (Devarim 7-12, premier verset de notre Parasha)

Le mot EKEV possède 2 significations :

Il veut dire « en échange de… »

Il veut dire « le talon »

RASHI

Si les Mitsvot qui semblent « légères », et que l’homme à tendance à fouler de ses talons – vous écoutez, alors Hashem….

Midrash Yalkout Shim’oni sur Shir Hshirim (Yalkout Shir Hashirim 992)

« Je suis descendu vers le jardins des noix … » (Shir Hashirim chap.6)

Hakadosh Barou’h Hou dit : « Pour tous les fruits, lorsque l’on en prend un du sac, cela n’agite pas les autres fruits, mais lorsqu’il s’agit de noix, dés que l’on en prend une du sac, toutes les autres s’agitent. Il en est de même pour Israël : une seule personne commet une faute, et la colère d’Hashem s’éveille sur toute l’assemblée ».

Le Gaon Rabbi Ezra ALTSHULER z.ts.l, auteur du livre TAKANAT EZRA, dit qu’il en est de même concernant les Mitsvot. Lorsqu’on porte atteinte à seulement une seule Mitsva, cela est susceptible d’entraîner une violation de l’intégralité de la Torah !

Pourquoi avoir choisie l’image de la noix ?

Parce que la noix est ronde, et que tout objet rond a pour particularité de tenir difficilement en équilibre, et lorsqu’on porte atteinte à ce fragile équilibre, toutes les autres noix perdent également le leur.

Mais si ce n’est qu’une question d’objet rond, pourquoi avoir choisi exclusivement l’exemple de la noix ?

Parmi les noix, il y en a qui sont pleines, et il y en a qui sont vides de leur fruit.

Cependant, même une telle noix vide de son fruit, lorsqu’on la retire du sac, les autres noix s’agitent autant que pour une noix qui est pleine.

C’est exactement la même chose pour les Mitsvot.

Il peut y avoir de petites choses, même une simple tradition ou autre, qui peut semblée dénuée de sens ou de source, et malgré cela, si l’on n’est pas vigilant dans l’observance de cette tradition, on est susceptible d’en arriver à briser l’intégralité de la Torah !!!

Le Gaon Rabbi M. GUIFTER shalita, après avoir rapporté les propos du Rav ‘Ezra ALTSHULER, agrémente avec le premier verset de notre Parasha.

« Si vous écoutez ces lois… » les Mitsvot « légères », que l’homme à tendance à fouler de ses talons (EKEV), même de telle Mitsvot, aussi simples d’apparence, méritent que l’on y investisse de la rigueur et de l’embellissement, au même titre que n’importe quelle autre Mitsva.

Il en est de même pour une « simple tradition » (un Minhag).

Combien de « simples traditions » ont préservé une attache au judaïsme si minime soit elle, à de très nombreuses personnes, qui auraient pu – sans ces « simples traditions » - basculé dans le monde profane, et certainement y rester !!!

L’époque à laquelle nous vivons nous fais bénéficié, Barou’h Hashem, de la vision d’un nombre de Baalé Teshouva (des personnes qui reviennent au judaïsme) qui ne cesse de grandir (Bli Aïn Hara !).

Mais bien souvent, ces gens évoluent dans des milieux religieux où la place de l’étude de la Torah est tellement grande, que l’on arrive à dénigré la présence et la place indispensable du Minhag (la tradition) au sein du peuple juif à travers son histoire.

Ce phénomène est dû simplement au fait que les dirigeants spirituels, pour la plus part, ne sont eux même pas toujours informé de l’existence de tel ou tel Minhag, car cela nécessite bien plus que de l’étude, cela requiert un véritable vécu auprès de nos anciens, qui sont eux les gardiens d’un patrimoine que l’on a trop tendance à fouler du talon !!!

Histoire

Vers la fin de sa vie, le Gaon et Tsaddik Rabbi Its’hak El’hanan SPECTOR z.ts.l (grand décisionnaire de la Hala’ha, et auteur de nombreux ouvrages) ne pouvait plus assurer la célébration de mariage, en raison de son âge avancé.

Cependant, il accepta un jour de faire une exception pour l’un des notables de la ville de KOVNO, un membre de la famille WOLF, qui vint solliciter le Rav pour célébrer le mariage de l’un des membres de sa famille.

Après l’approbation du Rav, le notable précisa que le mariage ne se passait pas à la synagogue – comme c’était l’usage - mais dans sa propre maison.

A ce moment là, le Rav répondit :

« Si c’est ainsi, je n’assisterai pas à cette ‘Houpa. Puisque la tradition dans cette ville de KOVNO est de célébrer un mariage à la synagogue, si nous portons aujourd’hui atteinte à cette tradition, par la suite nous profanerons le jour de Shabbat !!!!

Ne dénigrons pas les Minhagim (les traditions) de nos parents, tans qu’ils ne contredisent pas la Hala’ha, ils seront peut être nos bouées de sauvetage !!!

  1. « Sagesse ou naïveté ? »

« Tu seras bénit parmi toutes les nations. Il n’y aura pas en toi d’homme stérile ou de femme stérile, ni parmi tes animaux. » (Devarim 7–14).

Rashi

Ni parmi tes animaux : Ni parmi ceux qui sont préposés à s’occuper des animaux (les cochers), car même l’homme le plus simple qu’il y a en toi, sera intelligent et saura quoi répondre aux hérétiques.

Histoire

On raconte au sujet du Gaon Rabbi Yehonatan EIVSHEITZ z.ts.l qu’un jour, le cardinal vint trouver le roi et les princes en prétendant que si Rabbi Yehonatan avait l’habitude de maîtriser tous les débats sur la religion, et qu’il arrivait toujours à vaincre ses adversaires, cela provenait simplement du fait de sa grande intelligence.

Mais si on prenait n’importe lequel des juifs de la rue, et qu’on lui prouve que la religion chrétienne est la plus vraie, il est certain que le juif se laisserai convaincre.

Le roi ordonna que l’on fasse venir le premier juif que l’on trouve dans la rue. Les policiers arrêtèrent un cocher juif qui passait par là.

Le cardinal s’adressa à lui et lui dit :

« Regarde ! Je te fais la promesse de te donner une bourse pleine de pièces d’or. Je te promets aussi de te fournir un travail qui te fera vivre très largement, et par dessus tout, je me porte garant pour toi, pour que tu ailles au paradis des chrétiens.

Mais tout ceci à une seule condition : que tu te convertisse au christianisme. »

Le roi ordonna au cocher de répondre à sa convenance.

Le cocher voyant Rabbi Yehonatan, se raffermit et répondit :

« Majesté ! Je ne suis pas assez intelligent pour débattre avec le cardinal, mais je vais m’efforcer de répondre grâce à mon métier. Mon pauvre et défunt père qui était également cocher, m’a donné l’ordre avant sa mort que si un jour, un homme vient me trouver pour me proposer d’échanger son cheval contre le mien, et qu’en plus il me propose une somme d’argent, de ne surtout jamais accepter l’échange. En effet, pourquoi me proposerait-il de me donner de l’argent en plus de son cheval en échange du mien, si ce n’est que son cheval souffre d’une maladie incurable et dangereuse mais qui ne se distingue pas à l’œil nu.

C’est exactement ce que je te réponds – dit le cocher au cardinal.

Si le paradis des chrétiens ne contenait pas certains dangers et certaines « maladies incurables », pourquoi me proposerais tu – en plus de ta promesse du paradis des chrétiens – également une bourse de pièces d’or et un travail, en échange du ‘Olam Ha-Ba des juifs !! »

Parfois, la naïveté et la pureté d’esprit, valent autant que la plus grande des sagesses !!

  1. « La Gaava (l’orgueil): la plus grandes des abominations »

« Tu n’amèneras pas l’abomination au sein de ta maison… » (Devarim 7-26)

le Tsaddik Rabbi Levi Its’hak de BERDITSHOV avait coutume de dire :

« Celui qui introduit la Gaava (l’orgueil) dans son cœur, transgresse l’interdit de la Torah « Tu n’amèneras pas l’abomination au sein de ta maison… » car il n’y a pas plus grande abomination que l’orgueil. Cet enseignement est représenté par un verset intégral (Mishlé 16-5) : « Toute forme d’orgueil est une abomination pour Hashem ». A fortiori : si lorsqu’on introduit une abomination au sein de sa maison, on transgresse un interdit de la Torah, à plus forte raison lorsqu’on l’introduit au sein de son cœur !! »

Histoire

Un précieux étudiant de la Torah vient un jour trouver son Rav, afin de lui demander un conseil pour lutter contre la Gaava (l’orgueil).

« Voilà une question importante mon fils – lui répondit son Rav – assied toi près de moi un moment et patiente. »

Lorsque l’étudiant s’assied, un homme entra et déversa toute sa peine devant le Rav : l’homme doit marier une fille avec un jeune homme de bonne famille et de très bonne réputation, mais il n’a pas de quoi payer le nécessaire pour le mariage qui coûte des centaines de pièces d’or.

Le Rav se tourna vers l’étudiant et lui dit : « Donne à cet homme 300 pièces d’or afin qu’il puisse célébrer dignement le mariage de sa fille ! »

L’étudiant répondit : « Mais je suis pauvre ! Je n’ai pas le moindre sou !! »

Un moment plus tard, le Dayan (juge rabbinique) de la ville entre chez le Rav. Il est tout affolé et vient trouver le Rav pour lui soumettre un problème très épineux qu’il n’arrive pas à résoudre, et il sollicite l’opinion du Rav.

« Pose ton problème à ce jeune étudiant qui se trouve à mes côtés » – répondit le Rav au Dayan.

L’étudiant s’écria avec honte : « Rabbi ! Je ne suis pas encore assez rassasié du Talmud et des Décisionnaires pour avoir la compétence de me prononcer sur une question aussi grave !! »

Puis, un riche commerçant entre chez le Rav.

« Rabbenou ! – dit le commerçant – Je me suis empêtré dans un litige commercial avec un escroc, et je n’arrive plus à m’en démêler. Peut être peux tu me donner un conseil comment sortir de cette difficulté. »

« Adresse toi à ce jeune étudiant qui te donnera de très bons conseils » – répondit le Rav au commerçant.

« Moi !!!! – s’écria l’étudiant – Mais je ne connais absolument rien à la vie et encore moins au commerce !!! »

A ce moment là, le Rav fixa l’étudiant du regard et lui dit :

« Chère étudiant ! Lorsqu’on ne possède ni la richesse, ni la connaissance de la vie, ni la Torah, ni le commerce, faut-il un conseil pour lutter contre l’orgueil ?!! Quel orgueil un roi peut il avoir lorsqu’il est pauvre ?!! »

La meilleur façon de combattre la Gaava c’est de se mesurer avec ceux qui sont réellement plus grands que nous dans différends domaines !!

Shabbat Shalom

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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