mardi 17 février 2009

Recouvrir les couteaux lors du Birkat Ha-Mazon

Recouvrir les couteaux

lors du Birkat Ha-Mazon

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Y a-t-il une source à la tradition observée par de nombreuses personnes de recouvrir les couteaux à la fin du repas, au moment du Birkat Ha-Mazon, et y a-t-il une différence sur ce point entre le Shabbat et un jour de semaine ?

Décision de la Hala’ha

Cette tradition est rapportée dans les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) et dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 180-5) et selon cette tradition, on recouvre les couteaux à la fin du repas avant le Birkat Ha-Mazon.

Selon le Shoul’han ‘Arou’h, et certains Kabbalistes, cet usage n’est pas en vigueur les jours de Shabbat et de Yom Tov.

Selon d’autres Kabbalistes, cet usage est également en vigueur les jours de Shabbat et de Yom Tov.

Selon les Kabbalistes en général, il n’est pas suffisant de couvrir les couteaux, il faut les retirer de la table.

Il est préférable pour ceux qui ont l’usage de les couvrir (ou de les retirer) également les jours de Shabbat et de Yom Tov, ainsi que pour ceux qui n’ont pas d’usage précis sur ce point, d’adopter l’usage de ne pas les couvrir les jours de Shabbat et de Yom Tov.

Sources et développement

La tradition de recouvrir les couteaux à la fin du repas avant le Birkat Ha-Mazon avec une serviette de table ou autre, prend sa source dans les propos de l’auteur du Rokea’h (Rabbenou Eli’ezer) (chap.332) cité par MARAN dans le Beit Yossef (O.H 180) et dont voici les termes :

On recouvre le couteau au moment du Birkat Ha-Mazon en raison d’un verset dit au sujet du Mizbea’h (l’autel dans le Temple) : « …tu ne mettras pas le fer en contact avec les pierres du Mizbea’h » (Devarim 27-5). Or, on explique dans la Me’hilta (Parasha 11 note 8) qu’il n’est pas convenable que l’élément qui a plutôt la propriété de raccourcir la vie de l’homme (la lame) soit en contact avec celui qui a une vocation contraire (le Mizbea’h). La table est comparable au Mizbea’h comme il est enseigné dans le traité ‘Haguiga (27a). Fin de citation.

Le Beit Yossef ajoute que Rabbi David ABOUDARHEM (page 320) ainsi que l’auteur du Shibolé Ha-Leket (Rabbi Tsidkiyahou Ben Rabbi Avraham Harofé) (chap.155) écrivent également la même chose.

Le Shibolé Ha-Leket ajoute :

« J’ai entendu de la bouche du Sage Rabbi Sim’ha une autre explication sur la chose. Une fois, quelqu’un récitait le Birkat Ha-Mazon. Lorsqu’il arriva à la Bera’ha de Boné Yeroushalaïm, il se rappela de la destruction du Temple, saisi un couteau et - dans sa grande peine - le planta dans son ventre. C’est pourquoi nous avons l’usage en souvenir de cette tragédie de retirer le couteau au moment du Birkat Ha-Mazon. »

MARAN précise le Beit Yossef que ces deux explications sont également rapportées par le Or’hot ‘Haïm (Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov) (Hal. relatives au Birkat Ha-Mazon note 8).

Malgré tout, MARAN conclut dans le Beit Yossef que les jours de Shabbat et de Yom Tov, nous n’avons pas l’usage de recouvrir le couteau de la table, et même si selon l’explication de Rabbi Sim’ha que nous avons mentionné, il n’y a pas de différence entre Shabbat et les jours de semaine, malgré tout la tradition d’Israël a force de loi.

L’incidence pratique entre ces deux explications se situe au niveau du Shabbat et des jours de Yom Tov.

Selon la première explication – celle du Rokea’h – il n’est pas nécessaire de recouvrir le couteau le jour de Shabbat, car ce jour là il est interdit de construire le Temple, alors que selon la deuxième explication – celle de Rabbenou Sim’ha citée par le Shibolé Ha-Leket – il n’y a pas lieu de faire de différence entre les jours de semaine et le Shabbat sur ce point.

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 180-5) que nous avons l’usage de recouvrir le couteau au moment du Birkat Ha-Mazon uniquement les jours de semaine et non les jours de Shabbat et de Yom Tov.

Le Maguen Avraham (Rabbi Avraham Gombiner) (note 4) cite l’opinion de Rabbenou Mordeh’aï YAFFé l’auteur des Levoushim qui écrit que selon leur usage, on ne fait pas de différence entre les jours de Shabbat et les jours de semaine sur ce point, et on recouvre le couteau systématiquement.

Ceci parce qu’ils prennent en considération l’explication de Rabbenou Sim’ha, comme nous l’avons écrit au nom de MARAN dans le Beit Yossef, car selon l’explication de Rabbenou Sim’ha, il n’y a pas de différence sur ce point entre Shabbat et un jour de semaine.

Cependant, notre maître l’auteur du TAZ (Rabbi David SEGUEL HaLevi) (note 3) écrit que même selon l’explication de Rabbenou Sim’ha, il y a une différence sur ce point car l’affliction et la peine pour la destruction du Temple peuvent se ressentir particulièrement un jour de semaine (en particulier dans les précédentes générations où l’on avait pleinement conscience de la perte du Temple et où l’on s’attristait de façon considérable sur la destruction du Temple et l’exil d’Israël), ce qui n’est pas le cas le jour de Shabbat où le sentiment de peine est atténué, il ne faut donc pas prendre cet explication en considération ce jour là.

Le Gaon auteur du Maté Moshé (chap.304) cite une explication supplémentaire au nom de Ben Dinaï.

En effet, Ya’akov Avinou reçu de son père Its’hak en bénédiction, la rosée du ciel et les riches récoltes de la terre. Son frère ‘Essav reçu quant à lui la puissance de l’épée. Or, la deuxième bénédiction du Birkat Ha-Mazon est celle relative à la terre (« Nodé Le’ha…‘Al Haarets Ve’al Ha-Mazon ») et il n’est pas concevable que le symbole du Rasha’ (le couteau) apparaisse aux cotés du symbole du Tsaddik (la mention de la terre).

Le Gaon auteur du Shoul’han Arba’ cité par le Maguen Avraham (note 4) et par le livre Ta’amé Ha-Minhaguim (chap.184) fait remarquer que selon la première explication – celle du Rokea’h – il n’est pas nécessaire de recouvrir le couteau lorsqu’il n’est pas en fer.

Mais selon la deuxième explication – celle de Rabbenou Sim’ha citée par le Shibolé Ha-Leket – il faut recouvrir le couteau quelque soit sa matière.

Selon notre maître le ARI Zal, il ne suffit pas de couvrir le couteau, il faut le retirer de la table.

Le Gaon auteur du Kaf Ha-’Haïm (Rabbi Ya’akov ‘Haïm SOFER) précise que selon le ARI Zal, il faut retirer le couteau même les jours de Shabbat et de Yom Tov.

Il y a d’autres explications plus approfondies au niveau du sens Kabbalistique.

Notre maître le ‘HYDA écrit que selon les propos des Kabbalistes le Saint Rabbi Moshé KORDOVERO ainsi que selon l’aïeul du ‘HYDA, le Gaon Rabbi Avraham AZOULAÏ auteur du ‘Hessed Lealafim, il faut au contraire veiller à ne pas recouvrir le couteau les jours de Shabbat et de Yom Tov, car selon le sens mystique, le jour de Shabbat est sous le symbole du ‘Olam Ha-Ba (le Monde Futur), et à ce moment précis dans les temps futurs – rapidement et de nos jours – les rigueurs se radouciront et la mort disparaîtra du monde, c’est pourquoi il ne faut pas recouvrir les couteaux le jour de Shabbat.

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