La bénédiction sur les « Corn Flakes »
QUESTIONS
Quelle bénédiction doit-on réciter avant de consommer des céréales style « Corn Flakes » ou sur une purée de céréales (style « Blédine ») ?
DECISIONS DE LA HALA’HA
Lorsqu’une chose est faite à base de l’une des 5 céréales du Dagan (blé ; orge ; épeautre ; avoine ; seigle. L’épeautre est une variante du blé, et l’avoine et le seigle sont des variantes de l’orge.), on récite au préalable la bénédiction de « Boré Miné Mezonote », et ensuite la bénédiction finale de « ‘Al Ha-Mi’hya ».
Sur des céréales du style « Corn Flakes » dont les grains restent entiers et que l’on reconnaît comme étant des grains de blé, on doit malgré tout réciter « Boré Peri Ha-Adama » et non « Boré Miné Mezonote ».
Après avoir consommé une quantité minimale de 1 Kazaït (27g) de céréales de style « Corn Flakes », on récite la bénédiction finale de « Boré Nafashote Rabbote » même s’il s’agit de grains de blé
Mais sur une purée de céréales – comme une purée d’avoine ou de blé – dont les grains sont devenus très tendres et adhèrent l’un à l’autre, on doit réciter la bénédiction de « Boré Miné Mezonote »
Même si les grains du Dagan qui se trouvent dans la purée n’ont pas cuit au point de ramollir totalement, malgré tout, les décisionnaires ont écrit qu’il est suffisant que les grains soient assez tendres pour adhérer l’un à l’autre, et dans ce cas-là, la bénédiction devient « Boré Miné Mezonote », et il n’est pas nécessaire qu’ils ramollissent totalement.
SOURCES ET DEVELOPPEMENT
Il est enseigné dans la Guemara Bera’hot (44a)
Rabbi ‘Hanina dit : Lorsqu’une chose est faite à base de l’une des 5 céréales du Dagan (blé ; orge ; épeautre ; avoine ; seigle. L’épeautre est une variante du blé, et l’avoine et le seigle sont des variantes de l’orge.), on récite au préalable la bénédiction de « Boré Miné Mezonote », et ensuite la bénédiction finale de « ‘Al Ha-Mi’hya ».
Cette Hala’ha est tranchée par les décisionnaires et MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 208-2)
C’est pour cela que nous récitons cette bénédiction avant de consommer des gâteaux, des biscuits ou autres.
De même, avant de consommer un plat fait à base de l’une des 5 céréales du Dagan, comme du Couscous ou des pâtes ou autre, on récite au préalable la bénédiction de « Boré Miné Mezonote ».
Si l’on a fait du pain à partir de l’une des 5 céréales du Dagan, sa bénédiction devient « Ha-Mosti Le’hem Min Ha-Arets ».
Malgré tout, il existe des cas où la bénédiction sur le Dagan devient « Boré Peri Ha-Adama ».
Il est enseigné dans la Guemara Bera’hot (37a) :
Lorsqu’on « croque » du blé (lorsqu’on consomme les grains du blé lorsqu’ils sont crus et entiers), on doit réciter la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama ».
MARAN explique dans le Beit Yossef (O.H 208) qu’il semble à travers les propos des décisionnaires que le sens de cet enseignement de la Guemara signifie que lorsqu’on croque les grains du blé, qu’ils soient crus ou cuits, tant qu’ils restent entiers et distincts, on doit réciter la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama ».
En effet, la bénédiction sur le blé se change en « Boré Miné Mezonote » ou en « Ha-Mosti Leh’em Min Ha-Arets » seulement lorsqu’on l’a cuit ou moulut ou autre, mais tant qu’on consomme le blé dans son état naturel et sous son aspect entier, on récite la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama ».
Le Mishna Beroura (208 note 4) cite l’opinion de nos maîtres les décisionnaires A’haronim que lorsqu’on a cuit des grains de Dagan suffisamment pour qu’ils deviennent tendres et qu’ils adhèrent l’un à l’autre, leur bénédiction devient « Boré Miné Mezonote », au même titre que n’importe quel plat fait à base de céréales du Dagan.
Nous pouvons déduire de tout cela que sur les céréales du style « Corn Flakes » dont les grains restent entiers et que l’on reconnaît comme étant des grains de blé, on doit réciter « Boré Peri Ha-Adama » et non « Boré Miné Mezonote ».
Tel est l’avis de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita dans son livre ‘Hazon Ovadia – Bera’hot (page 183).
Son opinion est partagée par d’autres des grands décisionnaires de notre génération, et parmi eux : le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBA’H z.ts.l comme le rapporte en son nom le Gaon auteur du livre Vezote Ha-Bera’ha (page 105).
De ce fait, après avoir consommé une quantité minimale de 1 Kazaït (27g) de céréales de style « Corn Flakes », on récite la bénédiction finale de « Boré Nafashote Rabbote » même s’il s’agit de grains de blé, conformément à l’avis de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 208-4) qui tranche selon l’opinion du RAMBAM et non selon celle des Tossafot selon lesquels par doute, il ne faudrait réciter aucune bénédiction finale dans ce cas.
D’autant plus que le RAMBAM n‘est pas le seul a tranché ainsi, puisque son opinion est partagée par de nombreux autres Rishonim sur ce point, et les voici :
L’auteur du Hala’hot Guedolot (édition du Ma’hon Yeroushalaïm page 64) ; Rav Sa’adya GAON dans son Siddour (page 84) ; Sefer Ha-Eshkol (page 65) ; le RAVEYA (fin du chap.102 page 82) ; le RASHBA (sur Bera’hot 36a) ; le RASHBETS au nom du RAAVAD (page 212) ; le SAMAG (commandement positif 27 page 12 colonne 4) ; Rabbenou Meïr Ha-Me’ili dans son livre Sefer Ha-Hashlama (page 219) ; Sefer Ha-Meorote (page 114) ; le Meïri (page 131) ; le RYTBA (sur Bera’hot 37a), ainsi que dans ses Hala’hot Bera’hot (chap.1 Hal.27).
Ceci par opposition à l’opinion du Gaon et Tsaddik Rabbi Ben Tsion ABBA SHAOUL z.ts.l dont l’avis est rapporté dans le livre Or Le-Tsion (tome 2 page 127) et qui tranche dans ce cas qu’il faut suivre l’avis des Tossafot. Il n’a apparemment pas vu l’opinion de tous les Rishonim que l’on a cité et qui partagent tous l’opinion du RAMBAM sur ce point.
Mais sur une purée de céréales – comme une purée d’avoine – dont les grains sont devenus très tendres et adhèrent l’un à l’autre, on doit réciter la bénédiction de « Boré Miné Mezonote » au même titre que n’importe quel plat fait à base de l’une des 5 céréales du Dagan.
Même si les grains du Dagan qui se trouvent dans la purée n’ont pas cuit au point de ramollir totalement, malgré tout, les décisionnaires ont écrit qu’il est suffisant que les grains soient assez tendres pour adhérer l’un à l’autre, et dans ce cas-là, la bénédiction devient « Boré Miné Mezonote », et il n’est pas nécessaire qu’ils ramollissent totalement.
Telle est la conclusion Hala’hique du Gaon Rabbi David YOSSEF Shalita (digne fils de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita) dans son livre Hala’ha Beroura (tome 9).
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