mercredi 16 septembre 2009

Les traditions de Rosh Ha-Shana

Les traditions de Rosh Ha-Shana

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de : mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Sim’ha ; le Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita) ; l’enfant Gavriel Yossef ben Leah, et aussi pour l’élévation de la Neshama de Shmouel Ben Miryam

QUESTION

Quelles sont les traditions spécifiques à la veille de Rosh Ha-Shana ?
Quelles sont les traditions spécifiques au jour de Rosh Ha-Shana ?
Quel est le sens du Tashli’h ?

DECISION DE LA HALA’HA

Certains ont la tradition de jeûner la veille de Rosh Ha-Shana.
Certains ont la tradition de se rendre au cimetière la veille de Rosh Ha-Shana.
Certains hommes ont la tradition de s’immerger dans un Mikvé (Bain Rituel) la veille de Rosh Ha-Shana
Nous avons la tradition de se couper les cheveux la veille de Rosh Hashana, et de revêtir des vêtements de fête, en l’honneur de Rosh Hashana.
Etant donnée la gravité d’un vœu ou engagement personnel qui n’a pas été honoré, nous avons la tradition de procéder à la Hatarat Nedarim (annulation des vœux) la veille de Rosh Ha-Shana, ainsi que la veille de Yom Kippour.

Nous avons la tradition de consommer de la viande grasse, ainsi que des douceurs, le jour de Rosh Ha-Shana.
Il est interdit de jeûner le jour de Rosh Ha-Shana (même jusqu’à la moitié de la journée).
Cependant, on ne doit pas manger jusqu’à rassasiement afin de ne pas se laisser entraîner à des comportements légers, et afin de garder la crainte d’Hashem sur le visage, le jour du jugement.

Certains ont l’habitude, lors de la Bera’ha de Motsi, de tremper le pain dans du miel ou dans du sucre, mais il est préférable de le tremper d’abord dans le sel, comme l’usage habituel.

Certains ont l’habitude de s’abstenir de manger des noix le jour de Rosh Ha-Shana.

Certains ont l’habitude de ne pas consommer des raisins noirs pour Rosh Ha-Shana, ni même de les placer à table, mais cette restriction ne concerne que les raisins noirs, et non pas les raisins blancs, qui sont, au contraire un bon signe.

Certains ont l’habitude de ne pas manger de choses amères, aigre, ou au goût relevé, le jour de Rosh Ha-Shana.

Nous avons l’habitude de ne pas dormir pendant la journée de Rosh Hashana (comme la sieste par exemple). Par conséquent, il faut s’efforcer de se lever à l’aube le jour de Rosh Ha-Shana, ou au moins à l’heure du levé du soleil (le Nets), et se préparer à la Tefila (la prière) en se concentrant correctement.
Si quelqu’un est fatigué et doit absolument dormir pendant la journée de Rosh Ha-Shana, il lui est permis de dormir après ‘Hatsot Hayom (après la moitié de la journée).Une personne qui reste éveillée le jour de Rosh Ha-Shana, mais qui consacre son temps à bavarder de futilités, est comparable à quelqu’un qui est allé dormir, et au contraire, il est même préférable d’aller dormir plutôt que de bavarder de futilités.

Certains ont l’habitude d’achever 2 fois la lecture du livre des Tehilim le jour de Rosh Ha-Shana

Il faut être vigilant et veiller à ne pas se mettre en colère le jour de Rosh Ha-Shana

Le Tashli’h est la récitation de textes extraits du Zohar Hakadosh, qui commentent les versets de Mi El Kamo’ha Nossé ‘Avon Veover ‘Al Pesha’ …, et de VeTashli’h Bimtsoulot Yam…, (versets extraits du livre du prophète Mi’ha, et qui décrivent les attributs de la Miséricorde Divine), ainsi que d’une prière composée par notre maître le ‘HYDA, comme c’est indiqué dans les Ma’hzorim.

Le Tashli’h se récite le 1er jour de Rosh Hashana, après l’office de Min’ha, au bord de la mer, ou au bord d’un fleuve, ou bien à côté d’une source d’eau vive, ou à côté d’un puit.

Il n’est pas indispensable de se rendre spécialement au bord de la mer ou au bord d’un fleuve pour réciter Tashli’h. On peut aussi le réciter en ouvrant un robinet d’eau (en y fixant un tuyau d’arrosage par exemple).
Cette année (5770), le 1er jour de Rosh Hashana tombe un Shabbat.
Par conséquent, si l’on peut procéder au Tashli’h dans un domaine privé (la cour d’une synagogue par exemple) de sorte qu’il n’y a aucune crainte de transgression de l’interdit de porter les livres, ni de transgression de l’interdit d’arroser pendant Shabbat, on le fera le 1er jour de Rosh Hashana. S’il n’y a pas d’autre solution que de le faire dans un domaine public et qu’il y a lieu de craindre la transgression de l’interdit de porter, il faut le faire le 2ème jour de Rosh Hashana.
Les femmes ne doivent pas se rendre au Tashli’h. (Nous conseillons nos chers lecteurs de consulter les « Sources et développements » sur ce point, à la fin de la Hala’ha)

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Jeûner la veille de Rosh Ha-Shana

Certains ont la tradition de jeûner la veille de Rosh Ha-Shana.
Si l’on désire se nourrir avant l’aube de la veille de Rosh Ha-Shana :
Si l’on n’a pas dormi, il est permis de se nourrir avant l’aube.

Si l’on a dormi :
Selon le Zohar Ha-Kadosh (Parasha de Vayakhel page 215a), il est strictement interdit de s’alimenter lorsqu’on a dormi durant la nuit, même si on se lève avant l’aube. Excepté boire de l’eau ou un café ou un thé (même avec sucre).
Selon le Talmud et les Poskim (Voir Shoul’han ‘Arou’h O.H 564 parag.1), si avant d’aller dormir, on émet la condition de se lever avant l’aube pour consommer, il est permis de se nourrir avant l’aube, mais si l’on n’émet pas de condition, il est interdit de se nourrir avant l’aube.

Du point de vue pratique, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita conseille de ne pas consommer avant l’aube la veille de Rosh Ha-Shana, lorsqu’on a dormi. Si la personne a la tradition de jeûner la veille de Rosh Ha-Shana, mais que le jeûne lui est difficile sans se nourrir avant l’aube, il est préférable de procéder à Hatarat Nedarim (l’annulation des vœux) et de renoncer a poursuivre cette tradition, car le Zohar Ha-Kadosh condamne très sévèrement le fait de consommer durant la nuit lorsqu’on a dormi. De plus, ce jeûne n’a absolument aucun caractère obligatoire selon le Din, et n’est qu’une mesure de piété.

Visite au cimetière

Certains ont la tradition de se rendre au cimetière la veille de Rosh Ha-Shana.
Cette tradition est appuyée par une référence dans le Zohar Ha-Kadosh (Parasha de A’haré Mot page 71a), et elle est mentionnée dans les Poskim (Voir Baït ‘Hadash sur TOUR Y.D fin du chap.217).

Il faut veiller à ne pas placer toute son espoir dans le mort, mais prier uniquement qu’Hashem nous gratifie de miséricorde par le mérite du défunt, et aussi, que les défunts plaident en notre faveur auprès d’Hashem, et qu’ils implorent la miséricorde Divine pour nous tous.

Mikvé

Certains hommes ont la tradition de s’immerger dans un Mikvé (Bain Rituel) la veille de Rosh Ha-Shana (même si MARAN ne fait mention de cette tradition que seulement la veille de Yom Kippour dans le Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.606 parag.4).

Celui qui n’a pas la possibilité de s’immerger dans un Mikvé, peut se contenter de verser sur son corps la quantité de 12 litres ½ d’eau (9 Kabin), et il peut le faire même au moyen de la douche, en se tenant sous la douche, et en laissant l’eau couler sur lui jusqu’à ce qu’il estime que la quantité de 12 litres ½ a coulé.

Attention !!!
Il est évident que cette purification au moyen de la douche ne se substitue pas du tout à la purification du Mikvé, et il est encore plus évident que ce moyen ne peut être toléré que pour un homme, et qui ne peut se rendre au Mikvé.
Mais ce procédé est totalement inefficace et sans aucun poids Hala’hic pour une femme Nidda qui doit se rendre tous les mois au Mikvé !!!
Même si une femme Nidda laisserai couler sur elle toute la quantité d’eau qu’elle désire, elle restera impure jusqu’à ce qu’elle s’immerge dans un Mikvé, conformément à la Hala’ha.

Se couper les cheveux (et se raser)

Il est enseigné dans le Midrash sur le verset :

« Quel grand peuple possède t-il un Dieu qui lui est si proche, comme Hashem notre Dieu, à chaque fois que nous l’appelons » (Devarim 7)

Le Midrash rapporte :
Rabbi ‘Hanina et Rabbi Yehoshou’a disent : « Quelle nation est-elle comparable à cette nation qui connaît les usages et la justice de son Dieu ?! »
En effet, l’usage en vigueur sur terre est, que lorsqu’un homme est convoqué au tribunal pour des accusations sur lesquelles il risque la condamnation à mort ou la perte de tout ce qu’il possède, cet homme se trouve dans un état de tristesse et de dépression tel, qu’il ne lui vient pas à l’esprit de soigner son apparence extérieure, il s’habille donc de vêtements sombres, et il est certain qu’il ne pense pas à revêtir des habits de fête, ni même à se raser ou se couper les cheveux.
Mais le peuple d’Israël ne réagit pas ainsi !
Ils s’habillent de blanc, se rasent et se coupent les cheveux, coupent leurs ongles, mangent et boivent, et se réjouissent le jour de Rosh Hashana, car ils savent qu’Hashem leur réalisera un miracle.

Par conséquent, nous avons la tradition de se couper les cheveux la veille de Rosh Hashana, et de revêtir des vêtements de fête, en l’honneur de Rosh Hashana, et cette tradition est très grande !

Cette tradition est rapportée dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.581 parag.4)

Hatarat Nedarim (annulation des vœux)

Etant donnée la gravité d’un vœu ou engagement personnel qui n’a pas été honoré, nous avons la tradition de procéder à la Hatarat Nedarim (annulation des vœux) la veille de Rosh Ha-Shana, ainsi que la veille de Yom Kippour.

Lorsque le Midrash cité plus haut fait mention de la confiance d’Israël en Hashem qui leur réalisera un miracle, et c’est pour cela qu’ils s’habillent avec des habits de fête ce jour là, cela ne veut certainement pas dire qu’Hashem renoncera à prendre en compte leurs fautes, bien au contraire, puisqu’il est enseigné qu’il est interdit de dire qu’Hashem est Vatran (qu’il renonce à juger les fautes d’Israël), mais le véritable sens de ce Midrash est que nous plaçons notre confiance dans l’attention d’Hashem sur notre Teshouva (notre repentir sincère), et que grâce à cela, Hashem leur pardonnera leurs fautes, écoutera leurs prières, et les inscrira dans le livre de Justes, pour la vie.

Le RAMA (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H 583 parag.1) cite le Morde’hi – dans son commentaire sur la Guemara Yoma – qui rapporte la tradition de consommer de la viande grasse, ainsi que des douceurs, le jour de Rosh Ha-Shana, comme il est dit dans le livre de Ne’hemiya (8-10) : « …Allez, mangez des mets succulents, buvez des breuvages doux et envoyez-en des portions à ceux qui n'ont rien d'apprêté, car ce jour est saint pour Hashem… »

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.597 parag.1) qu’il est interdit de jeûner le jour de Rosh Ha-Shana (même jusqu’à la moitié de la journée).
Cependant, on ne doit pas manger jusqu’à rassasiement afin de ne pas se laisser entraîner à des comportements légers, et afin de garder la crainte d’Hashem sur le visage, le jour du jugement.

Le Kaf Ha’haïm (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.583 note 4) cite le Levoush qui rapporte une tradition Ashkenaze, qui s’est répandue également dans le monde Sefarade, selon laquelle certains ont l’habitude, lors de la Bera’ha de Motsi, de tremper le pain dans du miel ou dans du sucre.
Le Kaf Ha’haïm précise qu’il faut d’abord le tremper dans le sel, comme l’usage habituel.

Le RAMA (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.583 parag.2) cite le MAHARYL qui rapporte une tradition selon laquelle certains ont l’habitude de s’abstenir de manger des noix le jour de Rosh Ha-Shana, car le mot « noix » (en hébreux « EGOZ ») a la même valeur numérique que le mot « faute » (en hébreux « ‘HET » sans le Alef).

Le Kaf Ha’haïm (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.583 note 21) que selon la Kabbala (l’interprétation mystique de la Torah), certains ont l’habitude de ne pas consommer des raisins noirs pour Rosh Ha-Shana, ni même de les placer à table, mais cette restriction ne concerne que les raisins noirs, et non pas les raisins blancs, qui sont, au contraire un bon signe.

Certains ont l’habitude de ne pas manger de choses amères, aigre, ou au goût relevé, le jour de Rosh Hashana, comme c’est rapporté dans les Tshouvot HaGueonim.

Nous avons l’habitude de ne pas dormir pendant la journée de Rosh Ha-Shana (comme la sieste par exemple), puisqu’il n’est pas correct de dormir le jour où sont ouverts devant Hashem, les livres de ceux qui vont vivre et les livres de ceux qui vont mourir.

Cette tradition prend sa source dans le Talmud Yeroushalmi où il est enseigné:
Celui qui dort le jour de Rosh Ha-Shana, provoque par cela que son Mazal (son destin) « dormira » également.
Ce Yeroushalmi est cité par le RAMA dans son commentaire Darké Moshé, ainsi que dans ses notes sur le Shoul’han ‘Arou’h (O.H fin du chap.583).

C’est également ce qui ressort à travers les propos du Zohar HaKadosh (tome 2, page 189, colonne 1).

Par conséquent, il faut s’efforcer de se lever à l’aube le jour de Rosh Ha-Shana, ou au moins à l’heure du levé du soleil (le Nets), et se préparer à la Tefila (la prière) en se concentrant correctement.
Si quelqu’un est fatigué et doit absolument dormir pendant la journée de Rosh Ha-Shana, il lui est permis de dormir après ‘Hatsot Hayom (après la moitié de la journée).
En effet, Rabbenou ‘Haïm VITAL z.ts.l rapporte dans son livre Sha’ar Ha-Kavanot (page 90a) que son maître, le ARI zal dormait le jour de Rosh Ha-Shana après ‘Hatsot Hayom.
Cette référence dans le Sha’ar Ha-Kavanot est citée par le Kaf Ha‘Haïm (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.583 note 36), ainsi que par le Ben Ish ‘Haï.

Le Maguen Avraham (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.583 note 6 ) fait remarquer qu’une personne qui reste éveillée le jour de Rosh Ha-Shana, mais qui consacre son temps à bavarder de futilité, est comparable à quelqu’un qui est allé dormir, et au contraire, il est même préférable d’aller dormir plutôt que de bavarder de futilités.
Le Kaf Ha’Haïm en expliquant la raison :
Chaque individu possède un ange qui lui est préposé dans le ciel.
Lorsque une personne est éveillée et qu’elle se consacre à la prière ou à l’étude de la Torah, elle attire l’ange qui lui est préposé, afin qu’il prie et qu’il intercède pour elle auprès d’Hashem. Mais lorsque la personne dort, elle ne peut pas attirer son ange à prier pour elle.
Selon cette explication, lorsque la personne bavarde de futilités, elle n’a pas non plus la capacité - à ce moment précis – de stimuler son ange à intercéder en sa faveur.

Certains ont l’habitude d’achever 2 fois la lecture du livre des Tehilim le jour de Rosh Ha-Shana, puisque le Tehilim contient 150 chapitres, ce qui correspond à la valeur numérique du mot « KAPER » (qui signifie « Pardonne », et dont la valeur numérique correspond à 300).

Le BEN ISH ‘HAÏ écrit que certains ont l’habitude d’étudier après le repas, le traité de Mishna Rosh Ha-Shana accompagné du commentaire de Rabbenou Ovadia Mi-BARTENOURA, et ceci est une bonne tradition.

Le BEN ISH ‘HAÏ écrit aussi qu’il faut être vigilant et veiller à ne pas se mettre en colère le jour de Rosh Ha-Shana, car hormis l’interdiction de se mettre en colère tout le reste de l’année, ce n’est pas un bon signe d’être en colère pendant ces journées là, et il faut veiller à ne pas non plus se mettre en colère intérieurement.

Le 1er jour de Rosh Ha-Shana, après l’office de Min’ha, nous avons la tradition d’aller au bord de la mer, ou au bord d’un fleuve, ou bien à côté d’une source d’eau vive, ou à côté d’un puit, afin de réciter le « Tashli’h ».

Le Tashli’h consiste à réciter des extraits du Zohar hakadosh (Parasha de Nasso 130a) qui commentent les versets de Mi El Kamo’ha Nossé ‘Avon Veover ‘Al Pesha’ …, et de VeTashli’h Bimtsoulot Yam…, (versets extraits du livre du prophète Mi’ha, et qui décrivent les attributs de la Miséricorde Divine) ainsi que la prière composée par notre maître le ‘HYDA dans son livre TSIPOREN SHAMIR (chap.12), comme c’est indiqué dans les Ma’hzorim.

Cette tradition est mentionné par le RAMA dans l’une de ses notes sur le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.583), et même notre maître le ARI zal observait cette tradition, comme c’est rapporté dans Sha’ar HaKavanot (page 90a).

Cette tradition prend sa source dans le livre Minhagué MAHARYL (Hal.Rosh Ha-Shana page 38a) où elle est mentionnée en ces termes :
« Il existe la tradition de se rendre, le jour de Rosh Ha-Shana, à côté de la mer, ou d’un fleuve, afin de « jeter » dans les profondeurs toutes nos fautes, et la raison à cela est en rapport avec ce qui est enseigné dans le Midrash, selon lequel, lorsqu’ Avraham a reçu l’ordre d’Hashem de Lui offrir son fils Its’hak en sacrifice sur le Mont Moriya, le Satan le devança en chemin, et commença à l’inciter à ne pas obéir à l’ordre d’Hashem. Lorsqu’il vit qu’il ne parvenait pas à convaincre Avraham Avinou de ne pas offrir son fils Its’hak en sacrifice à Hashem, le Satan se transforma en grand fleuve, afin de les empêcher de poursuivre leur route. Avraham leva les yeux vers le ciel et dit :
« Maître du monde ! Tu t’es dévoilé à moi en disant : Prends ton fils unique, que tu aime, Its’hak, et rend toi vers la terre de Morya, et offre le en sacrifice, et je n’ai ni réfléchi sur tes paroles, ni repoussé ton ordre, et maintenant, si nous nous noyons dans le fleuve, qui sanctifiera Ton Grand Nom ?! Sauve moi mon D. car les eaux arrivent jusqu’à mon âme !! » Immédiatement, Hashem réprimanda le Satan qui s’en alla. D’autre part, il est rapporté dans le Zohar HaKadosh (Parasha de Vaykra 18a) que la ‘Akedat Its’hak (le sacrifice d’Its’hak) eu lieu un jour de Rosh Ha-Shana. C’est pour cette raison que nous lisons dans la Torah ce jour là, le passage qui relate la ‘Akedat Its’hak.
C’est aussi pour cette raison que nous nous rendons ce jour là, au bord de la mer ou d’un fleuve pour réciter le Tashli’h, afin de rappeler le mérite d’Avraham et d’Its’hak. »
Remarque : Ce que l’on appelle « le sacrifice d’Its’hak » n’est en réalité qu’une des 10 épreuves qu’Hashem à fait subir à Avraham Avinou afin de tester sa fidélité à Hashem. Ce sacrifice n’a jamais eu lieu puisqu’ Hashem l’arrêta au dernier instant, et Avraham offrit un bélier à la place de son fils.

Une autre explication au Tashli’h est rapporté dans le Siddour Aholé Yaakov pour Rosh Ha-Shana (page 149b) :
Dans la Guemara Horayot (12a), on enseigne que lorsque l’on voulait donner l’onction au nouveau roi d’Israël, on se rendait au bord d’une source d’eau vive, et là on lui donnait l’onction royal, en signe que son règne « coule » et se prolonge comme l’eau qui ne s’arrête jamais. Comme disait Rav Mesharshya à ses enfants : « Lorsque vous étudiez la Torah, rendez vous à proximité d’un fleuve ou de la mer, en guise de bon signe, puisque cette eau coule et se prolonge, de même, se prolongera votre étude et vous ne l’oublierez pas »
Et puisque nous faisons de nombreux « bons signes » le jour de Rosh Ha-Shana, nous avons également la tradition de nous rendre au bord d’un fleuve, en guise de bon signe, pour que se prolongent pour nous, les bontés d’Hashem et ses miséricordes, afin qu’Il nous inscrive pour une vie bonne et paisible, et afin qu’il nous pardonne nos fautes.

Le Shou’t Torah Lishma (chap.31), ainsi que le Kaf Ha-‘Haïm (sur O.H chap.583 note 30) laissent entendre qu’Il n’est pas indispensable de se rendre spécialement au bord de la mer ou au bord d’un fleuve pour réciter Tashli’h. On peut aussi le réciter en ouvrant un robinet d’eau (en y fixant un tuyau d’arrosage par exemple), puisqu’en réalité, la présence de la mer ou du fleuve n’est que pour symboliser la « Mer d’en haut » dans laquelle nous « jetons » tous les anges destructeurs crées par nos fautes.

Cette année (5770), le 1er jour de Rosh Hashana tombe un Shabbat.
Par conséquent, si l’on peut procéder au Tashli’h dans un domaine privé (la cour d’une synagogue par exemple) de sorte qu’il n’y a aucune crainte de transgression de l’interdit de porter les livres, ni de transgression de l’interdit d’arroser pendant Shabbat, on le fera le 1er jour de Rosh Hashana. S’il n’y a pas d’autre solution que de le faire dans un domaine public et qu’il y a lieu de craindre la transgression de l’interdit de porter, il faut le faire le 2ème jour de Rosh Hashana.

Il semble important de citer les propos du Ketsé HaMaté (chap.598 note 7) au nom de l’auteur du Zi’hron Avraham concernant la présence des femmes au Tashli’h :

« …Cependant, l’usage répandu selon lequel, les femmes se rendent en collectivité au Tashli’h, est – de façon certaine – un usage d’ignorants, car cela ne peut qu’engendrer des mélanges entre hommes et femmes, comme il est rapporté dans l’introduction au livre Tsevi LaTsaddik, au sujet du Gaon Ya’bets qui ordonna explicitement à ses filles de ne jamais se rendre au Tashli’h le jour de Rosh Ha-Shana, et c’est certainement pour la raison que l’on a évoqué… Malheur aux yeux qui constatent une telle chose, où - lors d’un jour aussi saint – le Tashli’h est devenu pour eux comme une promenade dans des parcs ! Il est certain que cela ne peut être que l’œuvre du Satan, que D. nous en préserve… »

Il incombe donc aux dirigeants spirituels de nos communautés de veiller à ce qu’une telle chose ne se produise pas. Toute personne ayant assez de pouvoir pour l’empêcher, se doit de le faire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire