L’allumage des Nerot ‘Hanouka la veille de Shabbat
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha, ainsi que pour ma propre Refoua Shelema David Avraham Ben Simi.
QUESTION
Comment doit-on procéder pour l’allumage des Nerot de ‘Hanouka la veille de Shabbat ?
DECISION DE LA HALA’HA
La veille de Shabbat, on allume d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite, les Nerot Shabbat.
Si l’on est en retard, et que l’entrée de Shabbat est proche, la femme peut allumer les Nerot Shabbat dés que le mari aura récité les Bera’hot et allumé le 1er Ner de ‘Hanouka, même s’il reste au mari à finir l’allumage des autres Nerot de ‘Hanouka.
La veille de Shabbat, il ne faut pas allumer les Nerot ‘Hanouka trop tôt, mais seulement 20 mn avant la Shki’a (le couché du soleil).
Toutefois, si l’on désire allumer plus tôt, nous le pouvons à la condition de ne pas allumer plus tôt que l’horaire du Plag Hamin’ha.
La veille de Shabbat, il faut mettre suffisamment d’huile, ou prendre des bougies suffisamment longues, afin que l’allumage des Nerot de ‘Hanouka dure jusqu’à ½ heure après la sortie des étoiles, ce qui représente environ un peu plus d’une heure depuis l’heure de l’allumage des Nerot ‘Hanouka (lorsqu’on les allume 20 mn avant le couché du soleil).
Si l’on ne possède pas une telle quantité d’huile, ou de telles bougies, pour toutes les Nerot ‘Hanouka qu’il faut allumer ce jour là, il faut veiller à ce qu’au moins un Ner brûle ce temps là, afin de s’acquitter au moins du strict Din.
La veille de Shabbat , si l’on a la facilité de trouver un Minyan de Min’ha qui prie suffisamment tôt pour permettre ensuite à chacun de se rendre chez lui pour allumer, il est préférable de prier d’abord Min’ha et ensuite d’aller allumer les Nerot de ‘Hanouka.
Mais, si l’on ne trouve pas facilement un Minyan qui prie Min’ha suffisamment tôt pour pouvoir ensuite allumer les Nerot ‘Hanouka, dans ce cas, il est préférable d’allumer d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite de prier Min’ha avec Minyan, plutôt que de prier Min’ha sans Minyan et d’allumer ensuite.
La veille de Shabbat, il faut placer un objet qui fasse interruption entre les Nerot de ‘Hanouka et la porte (lorsqu’on allume à la porte, côté gauche en entrant), afin que les Nerot ne s’éteignent pas par le courant d’air, chaque fois que l’on entre ou que l’on sort. Sans cette condition, il sera interdit d’ouvrir ou fermer la porte tant que les Nerot sont allumées, même si on le fait délicatement.
Lorsque les Nerot seront éteintes pendant Shabbat, il est interdit de déplacer la ‘Hanoukiya, car elle prend le statut de Mouktsé. Sauf si l’on a émit verbalement – avant Shabbat – la condition selon laquelle, dès que les Nerot seront éteintes, il nous sera permis de déplacer la ‘Hanoukiya.
SOURCES ET DEVELOPPEMENT
MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 679) :
La veille de Shabbat ‘Hanouka, on allume d’abord les Nerot de ‘Hanouka, et ensuite les Nerot de Shabbat.
Il semble que cette ordre implique l’entrée de Shabbat par l’allumage des Nerot de Shabbat, car si l’on allumait d’abord les Nerot de Shabbat, on ne pourrai peut être plus allumer les Nerot de ‘Hanouka puisque l’entrée de Shabbat aurai été provoquée par l’allumage des Nerot de Shabbat.
Pourtant, nous savons parfaitement que MARAN lui-même tranche que l’entrée de Shabbat ne dépend absolument pas de l’allumage des Nerot de Shabbat, comme on le voit dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 263-10) dont voici les termes :
« Selon l’auteur du Hala’hot Guedolot, dés l’instant où l’on a allumé les Nerot de Shabbat, Shabbat est rentré pour nous, et il nous est interdit d’effectuer tout travail. Selon cela, quelques femmes ont l’usage, après avoir récité la Bera’ha et allumé les Nerot, de jeter à terre, sans l’éteindre, la mèche qui leur a servit à allumer.
Certains disent que, si avant d’allumer, on émet la condition que l’on acceptera Shabbat qu’au plus tard, au moment où le Hazzan (officiant) dira Bare’hou, cela est valide.
Certains disent que cela n’est pas valide.
Certains contredisent l’auteur du Hala’hot Guedolot et sont d’avis que l’entrée de Shabbat ne dépend pas de l’allumage mais seulement du moment où le Hazzan dira Bare’hou et débutera la prière de Arvit, à cet instant, tout le monde cesse tout travail.
Pour nous, quand on récite Mizmor Shir léyom Hashabbat (il précède Baré’hou), cela équivaut à Bare’hou pour eux. »
Note explicative :
Attention !! Si le couché du soleil arrive avant la prière de Arvit, il provoque l’entrée de Shabbat de façon obligatoire.
Nous pouvons constater que dans ce paragraphe, MARAN rapporte 4 avis :
1. l’auteur du Hala’hot Guedolot qui pense que l’entrée de shabbat est liée à l’allumage
2. l’avis de ceux qui pensent que, si l’on émet la condition au préalable, l’allumage ne provoque pas notre acceptation de Shabbat, et cela, au plus tard, jusqu’à la prière de Arvit. (si le soleil ne s’est pas couché entre temps)
3. l’avis de ceux qui pensent qu’aucune condition n’est valable
4. l’avis de ceux qui contredisent l’auteur du Hala’hot Guedolot, et selon eux, l’entrée de Shabbat ne dépend pas du tout de l’allumage des Nerot.
Règles d’interprétation du Shoul’han ‘Arou’h
Il existe des règles d’interprétation des paroles du Shoul’han Arou’h, ce que l’on appelle les « Klalim ».
L’une d’entre elles est :
« Yesh Vé Yesh, Hala’ha Ké Yesh Batra »
C'est-à-dire, que lorsque MARAN cite plusieurs avis dans un seul et même paragraphe du Shoul’han Arou’h, son avis personnel correspond toujours au dernier avis cité.
En l’occurrence, le dernier avis cité dans le paragraphe, pense que l’entrée de Shabbat ne dépend pas de l’allumage des Nerot.
Cet avis est celui :
• du RAMBAN (Sur Shabbat 23a)
• du MEÏRI (Sur Shabbat 23a)
• du RYTBA (Sur Shabbat 23a)
• du RASHBA (dans une Tshouva tome 1 chap.1070)
• du RAHA (cité par le RAN sur Shabbat)
• du RAN (sur Shabbat)
• du ROSH (fin du Chap. « Bamé Madlikin »)
Ce qui nous apprend que selon MARAN, et au moins 6 Poskim Rishonim, l’entrée de Shabbat n’est pas liée systématiquement à l’allumage.
En réalité, MARAN écrit dans le Beit Yossef (O.H 679) que même si selon la Hala’ha, l’entrée de Shabbat ne dépend pas de l’allumage des Nerot de Shabbbat, malgré tout, même selon l’opinion de ceux qui réfutent les propos de l’auteur du Hala’hot Guedolot, il est tout de même permis d’allumer les Nerot de ‘Hanouka avant les Nerot de Shabbat, alors pourquoi ne pas prendre en considération cette fois ci l’opinion de l’auteur du Hala’hot Guedolot.
Le RADBAZ exprime une opinion similaire à celle de MARAN, dans ses Tshouvot (tome 2 chap.757)
Le RAMA – dans Darké Moshé - objecte sur les propos de MARAN, en argumentant que selon le RASHBA, il faut impérativement allumer les Nerot de Shabbat avant celles de ‘Hanouka, en raison du principe : « Tadir Vesheeno Tadir, Tadir Kodem » (« Lorsque se présentent 2 Mitsvot simultanément, l’une plus fréquente que l’autre, la priorité revient à la plus fréquente des 2 »).
Mais le Gaon auteur du Shoul’han Gavoha explique les motivations de MARAN qui tranche dans les Hala’hot relatives à ‘Hanouka, à l’inverse de ce qu’il a tranché dans les Hala’hot relatives à Shabbat.
En effet, selon lui, la mise en pratique du principe de Tadir Vesheeno Tadir n’implique que l’embellissement de la Mitsva fréquente, mais elle n’empêche pas la réalisation en priorité de celle qui n’est pas fréquente.
Ce qui veut dire que même si la Mitsva d’allumer les Nerot de Shabbat est plus fréquente (Tadir) que celle d’allumer les Nerot de ‘Hanouka (Sheeno Tadir), le fait d’allumer d’abord les Nerot de Shabbat n’est qu’un embellissement de la Mitsva, mais reste facultatif. C’est pour cela que dans les Hala’hot relatives à ‘Hanouka, MARAN prend en considération la position de l’auteur du Hala’hot Guedolot, même s’il ne tranche pas comme lui dans les Hala’hot relatives à Shabbat.
De plus, selon le Sod (sens mystique de la Torah), il faut impérativement allumer d’abord les Nerot de ‘Hanouka, et seulement ensuite celles de Shabbat, car nous allons de façon progressive et non régressive dans les niveaux du sacré (« Ma’alin Bakodesh Velo Moridin »), comme c’est rapporté dans Sha’ar Ha-Kavanot (page 109 colonne 1), et comme l’explique notre maître le ‘HYDA dans son livre Birké Yossef (sur O.H 679 note 1).
Par cpnséquent, la veille de Shabbat, on allume d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite, les Nerot Shabbat.
Si l’on est en retard, et que l’entrée de Shabbat est proche, la femme peut allumer les Nerot Shabbat dés que le mari aura récité les Bera’hot et allumé le 1er Ner de ‘Hanouka, même s’il reste au mari à finir l’allumage des autres Nerot de ‘Hanouka.
La veille de Shabbat, il ne faut pas allumer les Nerot ‘Hanouka trop tôt, mais seulement 20 mn avant la Shki’a (le couché du soleil).
Toutefois, si l’on désire allumer plus tôt, nous le pouvons à la condition de ne pas allumer plus tôt que l’horaire du Plag Hamin’ha.
La veille de Shabbat, il faut mettre suffisamment d’huile, ou prendre des bougies suffisamment longues, afin que l’allumage des Nerot de ‘Hanouka dure jusqu’à ½ heure après la sortie des étoiles, ce qui représente environ un peu plus d’une heure depuis l’heure de l’allumage des Nerot ‘Hanouka.
Si l’on ne possède pas une telle quantité d’huile, ou de telles bougies, pour toutes les Nerot ‘Hanouka qu’il faut allumer ce jour là, il faut veiller à ce qu’au moins un Ner brûle ce temps là, afin de s’acquitter au moins du strict Din.
Selon de nombreux Poskim – comme l’auteur du Peri Megadim (Eshel Avraham sur O.H chap.671 note 10) ; notre maître le ‘HYDA dans Birké Yossef (sur O.H chap.679 note 2) ; le Gaon Rabbi ‘Haïm FALLAG’I dans son livre Shou’t Lev ‘Haïm (tome 2 chap.49), et d’autres - même la veille de Shabbat, il faut prier Min’ha avant d’allumer les Nerot ‘Hanouka, car la prière de Min’ha correspond au sacrifice du Tamid (sacrifice perpétuel) qui était offert l’après midi dans le Beit Hamikdash (voir Guemara Bera’hot 26b) , alors que l’allumage des Nerot ‘Hanouka se fait en souvenir du Miracle qui s’est produit avec la Menora du Beit Hamikdash (voir Guemara Shabbat 21b). Or, dans le Beit Hamikdash, on offrait d’abord le sacrifice de l’après midi, et ensuite on allumait la Menora (voir Guemara Pessa’him 59a).
Selon ces Poskim, même s’il n’y a pas de Minyan, on doit malgré tout prier Min’ha et ensuite allumer les Nerot de ‘Hanouka.
Mais d’autres Poskim – comme l’auteur du Shéné Lou’hot Haberit (Shlah Ha-Kaddosh) dans son Siddour Sha’ar Ha-Shamaïm ; l’auteur du Eliyah Rabba (sur O.H 679) ; et d’autres, réfutent cette opinion et tranchent qu’il est tout à fait possible d’allumer d’abord les Nerot de ‘Hanouka à la maison, et ensuite de se rendre à la synagogue pour prier Min’ha et Arvit, comme chaque vendredi de l’année.
Le père du Shlah Ha-Kaddosh (précédemment cité) – fait remarquer dans son livre ‘Emek Bera’ha (nouvelle édition page 244) que ceux qui prient Min’ha sans Minyan afin d’allumer les Nerot de ‘Hanouka après avoir prier Min’ha, sont dans l’erreur, car il n’y a rien de grave à allumer d’abord les Nerot de ‘Hanouka, et ensuite se rendre à la synagogue pour prier Min’ha avec Minyan.
Le Gaon auteur du Shou’t Tsour Ya’akov (chap.136) précise que l’usage le plus répandu est que chacun allume d’abord ses Nerot de ‘Hanouka te se rend ensuite à la synagogue afin de prier Min’ha avec le Minyan, pour ne pas perdre le mérite de la Mitsva de prier avec Minyan, dont la valeur est très importante, comme on peut le voir à travers les propos de la Guemara Bera’hot (8a).
L’auteur du Sidré Tahara – dans son livre Shiyouré Leket – écrit qu’après avoir consulté les livres des Poskim, il ne voit pas le moindre interdit au fait d’allumer d’abord les Nerot de ‘Hanouka et ensuite de se rendre à la synagogue pour prier Min’ha, et il précise que c’est d’ailleurs ce qu’il fait lui-même lors du Shabbat ‘Hanouka.
Le Gaon auteur du Shou’t Divré Moshé (Albershteim) (section O.H chap.15 note 5) atteste que le Gaon de Tsanz avait parfois l’usage d’allumer d’abord les Nerot de ‘Hanouka et ensuite de se rendre à la synagogue pour prier Min’ha avec le Minyan, car il prenait en considération l’opinion du Shla Ha-Kaddosh selon qui, on n’a pas à négliger la Mitsva de prier avec Minyan, au bénéfice du fait d’allumer les Nerot de ‘Hanouka après Min’ha.
Telle est également l’opinion du Gaon auteur du Kaf Ha-’Haïm (sur O.H 671-note 79).
C’est la raison pour laquelle, si l’on a la facilité de trouver un Minyan de Min’ha qui prie suffisamment tôt pour permettre ensuite à chacun de se rendre chez lui pour allumer, il est préférable de prier d’abord Min’ha et ensuite d’aller allumer les Nerot de ‘Hanouka.
Mais, si l’on ne trouve pas facilement un Minyan qui prie Min’ha suffisamment tôt pour pouvoir ensuite allumer les Nerot ‘Hanouka, dans ce cas, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit dans son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 1 chap.74) ainsi que dans son livre ‘Hazon Ovadia-‘Hanouka (page 179) qu’il est préférable d’allumer d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite de prier Min’ha avec Minyan, plutôt que de prier Min’ha sans Minyan et d’allumer ensuite.
MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 680) :
La veille de Shabbat, il faut placer un objet quelconque qui fasse interruption entre les Nerot de ‘Hanouka et la porte (lorsqu’on allume à la porte, côté gauche en entrant), afin que les Nerot ne s’éteignent pas par le courant d’air, chaque fois que l’on entre ou que l’on sort.
Il est vrai que le Gaon auteur du Mishna Beroura (sur 277 note 7) au nom du Ba’H (Baït ‘Hadash) permet d’ouvrir et de fermer une porte devant laquelle se trouve une bougie, à la condition de le faire délicatement, malgré tout, nous ne tenons que l’opinion de MARAN qui l’interdit dans toutes les conditions, comme le soulignent également le Gaon auteur du Maté Yehouda (Rabbi Yehouda ‘AYASH) et l’auteur du Maamar Morde’haï, sauf si – comme MARAN l’écrit lui-même dans les Hala’hot relatives à ‘Hanouka – on place un objet devant les Nerot de ‘Hanouka.
Lorsque les Nerot seront éteintes pendant Shabbat, il est interdit de déplacer la ‘Hanoukiya, car elle prend le statut de Mouktsé. Sauf si l’on a émit verbalement – avant Shabbat –la condition selon laquelle, dés que les Nerot seront éteintes, il nous sera permis de déplacer la ‘Hanoukiya.
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