jeudi 30 août 2007

Visite au cimetière la veille de Rosh Hashana

Visite au cimetière la veille de Rosh Hashana

Ici, un communiqué et une vidéo de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita s’exprimant sur le voyage à OUMAN sur la tombe du Tsaddik Rabbenou Na’hman de BRESLAV z.ts.l

Le RaMA[DP1] rapporte dans le chapitre 581 – paragraphe 4 du Shoul’han ‘Arou’h, qu’il y a une tradition de se rendre au cimetière la veille de Rosh Hashana, afin d’y exprimer des demandes et des supplications, et de donner de la Tsedaka au nécessiteux.

D’autre part, MARAN[DP2] , au début de ce même chapitre 581, cite une autre tradition en vigueur la veille de Rosh Hashana, qui est celle de jeûner.

La Gmara Ta’anit (16a) explique que le fait de se rendre au cimetière le jour d’un jeûne, a pour signification de se considérer ce jour là comme mort, et on demande donc aux autres morts de prier et d’intercéder en notre faveur auprès d’Hashem.

La Gmara poursuit en disant que la raison pour laquelle la tombe de Moshé Rabbenou nous a été cachée, réside dans le fait que le décret de la destruction du Temple de Jérusalem et de l’exil d’Israël était déjà scellé par Hashem, et si Israël venait prier sur la tombe de Moshé Rabbenou en lui demandant d’intercéder auprès d’Hashem pour annuler le décret, Hashem aurait exaucé sa demande puisque les Tsaddikim sont plus chers à Hashem après leur disparition que durant leur existence sur terre.

Nous pouvons constater de cet enseignement la force que peut avoir la prière que l’on adresse à Hashem par l’intermédiaire de nos disparus.

De là, provient la tradition de se rendre au cimetière à la veille du Jour du Jugement, afin de demander aux disparus de prier et d’intercéder pour tout le peuple d’Israël.

Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit qu’il ne faut certainement pas diriger ses demandes vers le défunt, comme ci que c’était lui qui avait la possibilité de nous exaucer, mais seulement prier Hashem qu’il nous exauce par le mérite du défunt, ou demander au défunt de prier et d’intercéder pour nous auprès d’Hashem.

Il faut préciser que le fait de se rendre au cimetière la veille de Rosh Hashana, n’est rapporté dans le Shoul’han ‘Arou’h qu’en tant que tradition et non en tant que Din.

Ce qui veut dire que si quelqu’un considère qu’il fournira beaucoup plus de Na’hat Roua’h (d’apaisement) à la Neshama du défunt en ne s’y rendant pas, et en remplaçant cela par des Mitsvot, ou mieux encore, par un moment d’étude de la Torah consacré à l’élévation de sa Neshama, cette personne n’enfreint absolument aucun interdit. Nous savons par exemple que le célèbre Gaon de Vilna (Rabbi Eliyahou HaCohen de Vilna)[DP3] ne se rendait pas sur la tombe de sa mère le jour de sa Azkara (le jour anniversaire de sa disparition), alors que nous connaissons aussi tout l’honneur et le respect qu’il avait pour elle de son vivant.

Notre maître (qu’Hashem lui accorde une longue vie) le Rav Ovadia YOSSEF shalita lui aussi ne se rend pas forcément sur la tombe de son père le jour de sa Azkara, en disant qu’il lui fournira beaucoup plus de Na’hat Roua’h en restant chez lui et en lui consacrant son étude ce jour là.

(Cependant, pour la Azkara de son épouse, notre maître shalita se rend sur sa tombe).

Mais attention !!

Concernant le jour de Rosh Hashana lui-même, l’opinion de notre maître shalita est qu’il ne faut pas s’éloigner de sa maison afin de passer la fête à proximité de la tombe d’un Tsaddik, même si le fait de se rendre sur la tombe de ce Tsaddik ce jour là, représente une très grande Ségoula (un très grand remède), car le jour de Rosh Hashana est un Yom Tov pour lequel nous avons le devoir de se réjouir entouré des membres de son foyer, et de les réjouir, comme c’est le Din pour chaque Yom Tov.

Il est donc clair qu’il n’y a pas à « mettre de côté » de véritables obligations Hala’hic, au profit de « quelconques Segoulot », si importantes et si puissantes soient elles.

C’est ainsi que nous ont éduqué nos maîtres d’Erets Israël de toutes générations confondues.

(Nous savons que les personnes qui participent à ces voyages sur les tombes de Tsaddikim, agissent Leshem Shamaîm, et ne pensent qu’à accomplir quelque choses de très grand et de très important spirituellement, mais nous ne pouvons pas laisser sous silence certaines vérités Hala’hic.

C’est le tempérament et l’état d’esprit dans lequel notre maître, la lumière d’Israël, le Rav Ovadia YOSSEF shalita, nous a formé).

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767

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[DP1]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP2]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP3] le Gaon Rabbi Eliyahou HaCohen de Vilna ou le GARA Lituanie 18ème siècle

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