lundi 15 octobre 2007

Kavana dans la ‘Amida (suite)

Kavana dans la ‘Amida (suite)

Afin de mieux comprendre cette Hala’ha, nous vous conseillons de vous munir du Siddour (rituel de prières), et de l’ouvrir à la page de la ‘Amida (Shemoné ‘Essré).

Dans la Hala’ha précédente, nous avons expliqué l’obligation de se concentrer sur le sens littéral des mots (la Kavana) que nous sortons de notre bouche lors de la ‘Amida.

Nous avons aussi précisé que si l’on ne peut se concentrer durant toutes les Bra’hot de la ‘Amida, il est une obligation de se concentrer au moins durant la Birkat Avot, qui est la 1ère Bra’ha de la ‘Amida (elle débute la ‘Amida et elle finit par « Maguen Avraham »).

Nous avons rapporté les différents avis Hala’hic concernant le cas d’une personne qui ne se serai pas concentré même lors de la Birkat Avot, et il en ressort que selon MARAN[DP1] dans le Shoul’han ‘Arou’h, cette personne doit recommencer la ‘Amida, même si elle s’est concentré lors de toutes les autres Bra’hot.

Nous avons également rapporté l’opinion du TOUR[DP2] , partagée aussi par le RaMa[DP3] , selon laquelle, cette personne n’est pas tenue de recommencer la ‘Amida en cas d’absence de Kavana lors de la 1ère Bra’ha, car il n’est pas certain qu’elle se concentrera lorsqu’elle recommencera.

C’est d’ailleurs ainsi que tranchent également notre maître le HYDA[DP4] , l’auteur du BEN ISH ‘HAÏ[DP5] , et d’autres Poskim, selon lesquels même les Sefaradim n’ont pas l’usage de recommencer la ‘Amida en cas d’absence de Kavana lors de la 1ère Bra’ha.

Mais attention !!!

Notre Maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit que tout ceci ne concerne que le cas où la personne ne s’est pas concentrer sur le sens du texte de la 1ère Bra’ha et qu’il s’en rend compte après avoir conclu cette 1ère Bra’ha. Effectivement, dans ce cas là, bien que selon MARAN, il faudrait recommencer la ‘Amida depuis le début, l’usage est, même chez les Sefaradim, de ne pas recommencer, conformément à l’opinion du TOUR, du RaMa, confirmée par le ‘HYDA.

Mais si cette personne se rend compte de son absence de concentration avant d’avoir conclu la 1ère Bra’ha (avant d’avoir dit « A.D.O.N.A.Ï » pour conclure « Maguen Avraham »), cette personne doit reprendre depuis « ELOHE AVRAHAM, ELOHE ITS’HAK, VELOHE YAAKOV… en se concentrant. Elle ne doit pas reprendre depuis les premiers mots de la Bra’ha (Barou’h Ata A.D.O.N.A.Ï Elohenou Velohé Avotenou…), mais seulement depuis ELOHE AVRAHAM…, afin que la 1ère fois ne soit pas considérée comme Bra’ha Levatala (Bénédiction prononcée en vain).

Effectivement, il nous est déjà suffisant de ne pas suivre MARAN, de façon exceptionnelle, sur sa décision selon laquelle, si une personne achève la 1ère Bra’ha de la ‘Amida sans avoir eu de Kavana, cette personne est tenue de recommencer depuis le début.

Dans le cas où la personne n’a pas encore achevé la 1ère Bra’ha, et qu’elle se rend compte de son manque de Kavana, il est certain qu’elle doit, au moins dans ce cas là, reprendre depuis Elohé Avraham…

Dans le cas où la personne a terminé la 1ère Bra’ha, et qu’elle n’a pas eu de Kavan, elle continue la ‘Amida, mais doit veiller à se concentrer dans la Bra’ha de Modim, car selon certains avis, la concentration dans Modim est égale à celle de Birkat Avot.

Même si dans le cas où la personne a terminer la ‘Amida et ne s’est pas concentrer dans la 1ère Bra’ha, elle ne recommence pas la ‘Amida, cependant, une personne habituée à se concentrer dans la Birkat Avot (1ère Bra’ha), à qui il arrive une fois de ne pas s’être concentrer (elle se trouvait dans un lieu bruyant), si cette personne désire recommencer la ‘Amida afin de prier avec concentration (au moins dans Birkat Avot), afin de s’acquitter de l’opinion de MARAN, cette personne est autorisée à le faire.

Mais dans ce cas, il est préférable d’émettre une condition au préalable, en disant :

« Si je suis tenu de recommencer, cette prière sera considérée comme prière obligatoire, mais si je ne suis pas tenu de recommencer, cette prière sera considérée comme une offrande personnelle (Tefilat Nedava). »

A ce moment là, cette personne est autorisée à recommencer, en veillant à se concentrer au moins dans Birkat Avot.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP2]Tour Rabbenou Yaakov Ben Asher Allemagne, fils du RoSH, Espagne 13ème et 14ème siècle

[DP3]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP4]HYDA Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ Israël - Italie 18ème siècle

[DP5]Ben Ish ‘Haï Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle

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