lundi 22 octobre 2007

La Bra'ha sur la Pizza

Quelle Bra’ha doit on réciter sur la Pizza ?

MARAN[DP1] tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.168) qu’une pâte que l’on a pétrie avec du miel ou du sucre, et que le goût du miel ou du sucre se distingue dans la pâte (lorsque on l’a goûte, après cuisson), le statut de cette pâte est que l’on doit réciter la Bra’ha de Boré Miné Mezonot, avant de la consommer.

Le RaMa[DP2] précise sur place que selon lui, cette pâte reste encore « Hamotsi » (la Bra’ha du pain) même si le goût des ingrédients ajoutés (miel, sucre …) est distincte.

En effet, selon la tradition Ashkenaz, on récite la Bra’ha de Hamotsi, même sur des pains pétris avec du sucre. Selon le RaMa (et la tradition Ashkenaz), il faudrait que l’on ai mélangé une grande quantité de sucre, ou de miel, ou d’autres ingrédients, pour que la Bra’ha de cette pâte devienne Mezonot. Alors que selon MARAN, il suffit que le goût des ingrédients ajoutés, soit distinct pour que cela devienne Mezonot.

C’est pour cela que les Ashkenazim récitent la Bra’ha de HaMotsi le jour deShabbat, sur des ‘Halot (des pains) sucrés, car selon leur tradition, cela reste encore HaMotsi, tant que cela n’est pas exagérément sucré.

Mais selon la tradition Sefarade, conformément à l’opinion de MARAN rapportée plus haut, de telles ‘Halot sucrées sont déjà Mezonot, ce qui pose le problème suivant :

Comment faire lorsqu’un Sefaradi est invité Shabbat chez un Ashkenazi ?

Le maître de maison, qui est Ashkenazi, va réciter la Bra’ha de Hamotsi sur des ‘Halot sucrées, qui sont « Mezonot » pour l’invité, qui est lui Sefaradi ?

Dans une telle situation, la seule solution Hala’hic pour cet invité, est de consommer une quantité d’au moins 216 g de ces Halot.

En effet, nous savons que lorsque l’on consomme une quantité de 216 g de pâtisseries (Mezonot), nous devons au préalable faire Netilat Yadaïm (se laver les mains), et réciter non pas Mezonot sur ces pâtisseries, mais Hamotsi Le’hem Min Haarets, qui est ordinairement la Bra’ha sur du pain. Après cette consommation d’au moins 216 g de ces pâtisseries, nous récitons non pas ‘Al Hami’hya (la Bra’ha finale pour des pâtisseries), mais Birkat Hamazon.

Venons en maintenant à notre sujet de la Pizza.

Nous avons donc compris que si la pâte à Pizza a été pétrie avec des ingrédients autres que de l’eau (ou ajoutés à l’eau), comme du sucre, du lait, du miel …, et que ces ingrédients sont distincts au goût, la Bra’ha de cette Pizza est Mezonot, selon l’opinion de MARAN.

Cependant, si le goût de ces ingrédients ajoutés, n’est pas distinct au goût, la Bra’ha de cette Pizza est « Hamotsi », malgré la présence de ces ingrédients, et cela, même selon MARAN.

Selon l’opinion du RaMa et la tradition Ashkenaz, une pâte reste « Hamotsi », même si le goût des ingrédients ajoutés, est distinct, et cela jusqu’à ce que l’on ajoute ces ingrédients en grande quantité, à ce moment là, la pâte devient « Mezonot », même selon le RaMa et la tradition Ashkenaz. Mais une telle pâte à Pizza, dans laquelle on aurait ajouté du sucre en « grande quantité », n’est pas très fréquente.

Nous avons déjà précisé plus haut que si l’on consomme une quantité d’au moins 216 g de Mezonot, nous devons faire au préalable Netilat Yadaïm, et réciter Hamotsi sur ces Mezonot, et ensuite Birkat Hamazon.

Si une personne consomme une Pizza qui est Mezonot, mais que cette Pizza possède un poids (ou même un volume) de 216 g, cette personne doit d’abord faire Netilat Yadaïm, Hamotsi sur la Pizza, et à la fin de son repas, Birkat Hamazon.

Certains établissements vendent des Pizzas dont la pâte est pétrie avec un peu d’eau et beaucoup de lait. Mais lorsque l’on goûte cette pâte, la présence de l’eau « masque » quelques peu celle du lait. Selon le MaHaRSHaM[DP3] , cette pâte est Mezonot, malgré que l’on ne distingue pas le goût du lait.

Mais attention !!!

Cette opinion n’est pas conforme à celle de MARAN, puisque selon lui, il faut impérativement que l’on distingue le goût de l’ingrédient ajouté, pour que cette pâte devienne Mezonot.

Par conséquent, il ne faut se fier aux écriteaux ou divers panneaux d’affichage, suspendus dans certains restaurants, sur lesquels il est écrit « Pizza Mezonot », tant que l’on à pas goûter la pâte de la Pizza (on ne fait pas de Bra’ha lorsque l’on goûte un aliment).

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP2]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP3]

MaHaRSHAM Morenou HaRav Rabbi Shalom Morde’haï SHBADRON Russie 19ème siècle

1 commentaire:

  1. Merci de nous aider a vivre conformement a la halakha.
    C'est bien egalement de lire chaque jour des paroles de Tora, le suivi est le plus important dans la progression dans la avodat Hachem.
    Hazack, Tiskou lé mitsvoth.
    David ROUBACH.
    PS :
    Je ne me rappelle pas comment m etre inscrit a la halakha yomit, mais j'ai moi meme incite des gens a s y inscrire.

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