jeudi 22 novembre 2007

Dvar Torah sur Vaïshla'h

vaïshla’h

Enthousiasme et engouement dans les Mitsvot

Ya‘aqov envoya devant lui des messagers à ‘Essaw son frère, au pays de Séir, dans le champ d’Edom. Il leur donna ordre en disant : « Ainsi parlerez-vous à mon maître, à ‘Essaw : Ainsi a parlé ton serviteur Ya‘aqov : J’ai séjourné avec Lavane, je me suis attardé jusqu’à présent. Je possède bœufs et ânes, menu bétail et serviteurs et servantes. (32, 4-6)

Rav Yonathan Ewshitz z.ts.l explique que ‘Essaw était embarrassé. D’une part, il ne pouvait pas maîtriser ses impulsions et désirs coupables. D’un autre côté, il ne voulait pas, en menant publiquement une vie sujette à critiques, causer du chagrin à son père. Qu’a-t-il fait ? Il croyait que, même si les Patriarches et leurs familles avaient vécu selon la Tora, ils n’avaient eu à le faire que s’ils se trouvaient en Terre Sainte (voir Ramban, Beréchith 26, 5). Aussi a-t-il quitté Erets Yisrael pour gagner Séir, où il pouvait s’adonner en toute impunité à ses penchants pervers.
Ya‘aqov était cependant en désaccord sur ce point aussi avec son frère. Il considérait qu’il fallait observer les prescriptions de la Tora même en dehors des limites d’Erets Yisrael. C’est ce qu’il a voulu lui indiquer en lui relatant : « J’ai séjourné avec Lavane. » La valeur numérique du mot hébreu GARTY (« j’ai séjourné ») est TARYAG, soit 613. En d’autres termes, comme l’explique Rachi, Ya‘aqov a dit : « J’ai séjourné avec Lavane, et pourtant j’ai accompli les 613 mitswoth de la Tora. » C’était là une réprimande subtile, adressée à ‘Essaw qui avait abandonné tout prétexte de piété en s’installant à Séir.
Cela explique l’emploi par notre Patriarche du mot ko (« ainsi ») en introduction à ses instructions. Ko, selon le Talmud (Sota 38a) indique que la phrase doit être dite en hébreu. Ya‘aqov a insisté pour que son message soit transmis en hébreu, et dans la forme exacte où il avait été dicté. En effet, les mots garty et taryag, si l’on avait employé une autre langue, auraient disparu dans la traduction.
Rav El‘hanan Wasserman, citant le ‘Hafets ‘Hayim, suggère une interprétation différente de ces propos tenus par Ya‘aqov. Ils ne s’adressaient nullement à ‘Essaw, mais ils constituaient comme une lamentation intérieure destinée principalement à lui-même.

En les émettant, alors qu’il était sur le point d’affronter un danger mortel, il a pensé qu’il avait accompli jusque-là bien peu de choses. Certes, s’est-il dit, il s’était acquitté de toutes les six cent treize mitswoth, mais il n’avait pas retiré tout le bénéfice d’avoir pu observer la perversité de Lavane. Il aurait dû avoir appris de cet homme l’enthousiasme à se livrer au péché et à la tromperie.

Convaincu qu’il ne manifestait pas la même ardeur dans son accomplissement des mitswoth, il s’est sermonné pour ce défaut.

Rédigé et adapté par Rav Dov LUMBROSO ROTH shalita France 5768

Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par

email, contactez nous sur sheelot@free.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire