mardi 19 février 2008

Bra’ha sur le gâteau en dessert (2ème partie) (Suite et correctif)

Bra’ha sur le gâteau en dessert (2ème partie)

(Suite et correctif)

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

Une personne consomme une pâtisserie en fin de repas, avant Birkat Hamazon, mais cette pâtisserie possède en elle les 3 définitions Hala’hic du Mezonot (la pâte est à la fois sucrée, fourrée avec des ingrédients, et croustillante), doit elle réciter dans ce cas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur cette pâtisserie, ou bien il n’y a aucune différences entre les diverses pâtisserie sur ce point ?

Décision de la Hala’ha

Selon l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, même lorsque la pâtisserie possède en elle les 3 définitions Hala’hic du Mezonot (la pâte est à la fois sucrée, fourrée avec des ingrédients, et croustillante), on ne récite pas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot quand on la consomme en fin de repas, avant Birkat Hamazon (sauf si on a débarrassé la table avant Birkat Hamazon).

Il est souhaitable de ne pas servir de pâtisserie en dessert, quelle que soit la sorte, tant que l’on n’a pas encore réciter Birkat Hamazon, de façon à s’écarter de toute situation douteuse sur la récitation de la Bra’ha de Boré Miné Mezonot.

Sources et développement

Dans la Hala’ha Yomit du 17.02.08 (que vous pouvez consulter en cliquant sur ce lien http://halahayomit.blogspot.com/2008/02/braha-sur-le-gteau-en-dessert.html) , nous avons expliqué le Din pour une pâtisserie consommée en dessert, en fin de repas, avant Birkat Hamazon.

Nous avons cité les 3 opinions Hala’hic sur la définition du Mezonot (pâtisserie), rapportées dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.168 parag.7).

Chacune des ces 3 opinions considère que toute pâte qui ne répond pas à sa définition, est considérée, non pas comme du Mezonot, mais comme du pain sur lequel on récite Hamotsi et Birkat Hamazon.

C’est pour cela qu’à titre de doute, on ne récite pas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur aucune pâtisserie – quelque soit la catégorie à laquelle elle appartient (pâte sucrée, fourrée ou croustillante) – lorsqu’on la consomme en fin de repas avant Birkat Hamazon, car selon au moins 2 opinions sur les 3, cette pâtisserie sera considérée comme du pain, sur lequel on a déjà récité Hamotsi en début de repas.

Cependant, on a aussi précisé que si la pâtisserie possède les 3 critères à la fois (la pâte est à la fois sucrée, fourrée et croustillante), dans ce cas, on récite la Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur cette pâtisserie, même lorsqu’on la consomme en dessert, en fin de repas, avant Birkat Hamazon.

Mais en réalitéet c’est le but correctif de la Hala’ha d’aujourd’hui – il existe une autre opinion Hala’hic selon laquelle, même lorsque la pâtisserie possède les 3 critères du Mezonot, on ne récite pas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot, lorsqu’on la consomme en fin de repas avant Birkat Hamazon.

Cette opinion est celle du RaSHBA (Rabbi SHelomo Ben Aderet[DP1] ).

En effet, il écrit (commentaires du RaSHBA sur la Gmara Bra’hot 41b) qu’il existe une situation précise dans laquelle, même une pâtisserie qui possède les 3 critères du Mezonot, sera malgré tout considérée comme du pain, et il faudra réciter Birkat Hamazon, après consommation.

Cette situation est celle de la personne qui consomme la quantité d’un repas de pâtisseries (216 g). Nous savons que selon la Hala’ha, cette personne devra ensuite réciter, non pas ‘Al HaMi’hya, mais Birkat Hamazon après cette grosse consommation de pâtisserie.

Le RaSHBA prouve à partir d’ici, que la pâtisserie – même lorsqu’elle possède en elle les 3 critères du Mezonot – peut être quand même assimilée à du pain, et par conséquent, quelque soit la situation, la Bra’ha de Hamotsi récitée en début de repas sur le pain, acquittera de Bra’ha, même cette catégorie de pâtisserie qui possède les 3 critères du Mezonot.

Cependant, l’auteur du MISHNA BEROURA[DP2] écrit que le RaSHBA est le seul parmi les Poskim, à adopter cette opinion sur ce sujet, et la Hala’ha n’est donc pas comme lui (le RaSHBA).

D’ailleurs, tel était l’idée reçue jusqu’à nos jours, que lorsqu’on consomme en fin de repas, avant Birkat Hamazon, une pâtisserie qui possède en elle les 3 critères du Mezonot, on doit réciter la Bra’ha de Boré Miné Mezonot.

C’est aussi ce que nous avions écrit nous aussi dans la Hala’ha Yomit du 17.02.08.

Mais attention !!!

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, dans son livre ‘HAZON OVADIA – BRA’HOT (page 280 2ème colonne), cite d’autres Poskim qui partagent l’opinion du RaSHBA sur ce point.

Ces Poskim sont : l’auteur du Or’hot ‘Haïm[DP3] , le RAHa (Rabbi Aharon HaLevi)[DP4] , et le RYTBA (Rabbi Yom Tov Ben Avraham)[DP5] .

Tous ces Poskim tranchent que même lorsqu’on mange une pâtisserie qui possède en elle les 3 critères du Mezonot, on ne récite pas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot, quand on la consomme dans le cadre d’un repas, avant Birkat Hamazon.

Excepté lorsque l’on a débarrassé la table, et que l’on apporte la pâtisserie avant Birkat Hamazon. Dans ce cas précis, si la pâtisserie possède les 3 critères du Mezonot, on récite la Bra’ha de Boré Miné Mezonot avant de la consommer, même avant Birkat Hamazon.

Mais si la table n’est pas encore débarrassée et que l’on apporte une pâtisserie, même si elle possède les 3 critères du Mezonot, on ne récite pas de Bra’ha avant de la consommer, quand on la consomme avant Birkat Hamazon.

Puisque de nombreux Poskim sont de cet avis, nous avons le devoir de prendre leur propos en considération, et de ne pas réciter de Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur aucune sorte de pâtisserie servie avant Birkat Hamazon (sauf lorsqu’elle est servie après le débarrassage de la table, et qu’elle possède les 3 critères du Mezonot).

C’est pourquoi, Il est souhaitable de ne pas servir de pâtisserie en dessert, tant que l’on n’a pas encore réciter Birkat Hamazon, de façon à s’écarter de toute situation douteuse sur la récitation de la Bra’ha de Boré Miné Mezonot.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]RaSHBA Rabbenou Shlomo Ben Aderet Espagne 13ème siècle

[DP2]Mishna Beroura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres.

[DP3]Or’hot ‘Haïm Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov France 13ème siècle

[DP4]RAHA Rabbenou Aharaon HaLevi auteur présumé du SEFER HA’HINOU’H Espagne 14ème siècle

[DP5]RYTBA Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 14ème siècle

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