vendredi 15 août 2008

Divré Torah sur Vaet'hanan

quelques regards sur la Parasha de

vaet’hanan

Ces Divré Torah sont dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Résumé

Depuis le début du livre de Devarim, Moshé Rabbenou fait un rappel de tous les évènements qui se sont passés depuis la sortie d’Egypte.

Au début de notre Parasha, Moshé Rabbenou fait mention de la Tefila (prière) qu’il a adressé à Hashem pour qu’il annule le décret selon lequel, il ne doit pas rentrer en Erets Israël.

  1. La prière : un moyen ou un objectif ?

« J’ai imploré Hashem à ce moment précis, en ces termes. » (Dvarim 3-23 Début de notre Parasha)

Daat Zekenim Mibaalé Hatossafot

Moshé Rabbenou à adressé 515 prières à Hashem, la Guematriya (la valeur numérique) du mot « Vaet’hanan » qui veut dire « j’ai imploré ».

Question

Voyant qu’il n’est pas exaucé, pourquoi Moshé Rabbenou insiste t-il tellement en multipliant ses prières ?

Un tel étonnement s’éveille en nous uniquement à cause du fait que nous ne saisissons pas le but réel et le sens profond de la notion de prier.

La prière apparaît dans notre esprit comme un moyen pour agir sur des délivrances du Ciel dans des domaines comme la santé, la Parnassa, ou l’annulation de mauvais décrets.

Il n’y a effectivement rien de comparable à la force de la prière pour ces choses là.

Mais la prière n’est pas seulement un moyen, elle est également un objectif à atteindre !

Nos ‘Ha’hamim nous enseignent que la prière représente « AVODA SHEBALEV » ou le culte que l’on réalise avec le cœur (voir Guemara Taanit 2a).

C’est par la prière que l’homme se rapproche d’Hashem, et c’est grâce à elle que son âme se purifie.

Nos maîtres nous enseignent qu’Hashem « désire » la prière des Tsadikim (les justes). C’est pour cette raison que les matriarches du peuple d’Israël étaient d’abord stériles, afin qu’elles prient pour avoir des enfants.

Nous apprenons de là que la prière n’est pas seulement un moyen qui annule le mauvais décret, mais elle est aussi l’objectif vers lequel l’homme doit se diriger, afin de se « reconnecter » avec son Créateur.

Parfois, le mauvais décret ne vient que pour amener l’homme à prier !!

Par conséquent, si Hashem n’avait pas ordonné à Moshé Rabbenou d’arrêter ses prières sur ce point, Moshé Rabbenou n’aurait pas cesser de prier et aurait continuer encore et encore, puisque la prière en elle-même représente le but et l’objectif à atteindre.

Le ‘Hatam Sofer[DP1] avait pour habitude de s’étendre assez longuement dans sa prière.

Un jour, un grand Rav de sa génération lui demanda :

« Je sui très étonné de constater tout le temps que vous passé dans votre prière !

En agissant ainsi, ne négligez vous pas du temps que vous pouvez consacrer à l’étude ?! N’est il pas écrit : Celui qui empêche son oreille d’entendre la Torah, sa prière n’est qu’abomination ! (Mishlé 28-9) »

Le ‘Hatam Sofer lui répondit :

« Je ne suis pas du tout inquiet pour cela ! En effet, nos ‘ha’hamim nous ont déjà promis : Celui qui s’étend longuement dans sa prière, méritera la longévité de la vie (Gmara Bra’hot 54b). Il se trouve donc que même si je passe beaucoup de temps dans ma prière, Hashem me fera mériter la longévité de la vie, et je pourrai ainsi rattraper les heures d’étude que j’aurai diminué par la prière ! »

Il ne faut pas faire l’erreur de croire que nous prions seulement pour être entendu et exaucé.

La prière est le véritable cadeau dont Hashem nous a gratifié afin de pouvoir Le retrouver !!!

  1. Le danger de la ‘Houmra

« N’ajoutez rien à la chose que je vous ordonne, et ne la diminuez pas » (Devarim 4-2)

Question

Le fait qu’il nous soit interdit de diminuer les commandements de la Torah, se comprend facilement.

Mais pourquoi nous est-il interdit d’en ajouter ? Un serviteur n’a-t-il pas le droit d’en faire plus que ce que son maître lui demande, afin de trouver grâce à ses yeux ?!

Le Maguid de DOUVNO explique cela, comme à son habitude, par un Mashal (une image) :

Un homme empruntait fréquemment divers objets à son voisin.

A chaque fois qu’il venait lui rapporter les objets, il rendait au propriétaire 2 exemplaires de l’objet emprunté. Quand il lui empruntait 1 cuillère, il lui en rapportait 2. Quand il lui empruntait 1 assiette, il lui en rapportait 2 …

Lorsque le propriétaire s’en étonnait, l’emprunteur répondait « naïvement » que lorsqu’il avait apporté la cuillère chez lui, celle-ci est « tombé enceinte » et a « enfanté » d’une 2ème cuillère, de même pour l’assiette …

Un jour, notre emprunteur vint trouvé son voisin et lui dit que le soir même, il organisait chez lui une fête de famille, et qu’il aurait besoin de beaucoup de lumière.

Il lui demanda donc de lui prêter sa grande lampe en argent.

Le voisin accepta volontiers, tout en pensant qu’il lui ramènera 2 lampes.

Les jours passèrent et notre emprunteur ne venait toujours pas restituer la lampe.

A bout de patience, le prêteur vint le trouver et lui dit :

« Pourquoi n’es tu pas venu me rendre la lampe ? »

L’emprunteur lui répondit avec une expression de souffrance :

« Sache mon pauvre ami que lorsque j’ai amené ta lampe chez moi, elle est « tombé malade » et « mourut » subitement ! … »

Le prêteur se mit en colère et dit en criant :

« Te moquerais tu de moi ?! A-t-on déjà entendu une chose pareille, qu’une lampe puisse mourir ?! »

Mais l’emprunteur lui répondit calmement :

« A-t-on déjà entendu qu’une cuillère ou une assiette puissent « tombé enceintes et enfanter » ?! Si lorsque je t’ai rendu le double, tu pouvais croire que des objets en métal puissent enfanter, tu es également tenu de croire qu’une lampe en argent peut mourir !!!! »

La morale de cette histoire

Celui qui ajoute sur les Mitsvot, peut semblé prétendre que la Mitsva est tombée enceinte, et a enfanter d’une autre. Cette personne est susceptible - le jour où se présentera une Mitsva qui lui semblera difficile à réaliser – de prétendre tout bonnement que « cette Mitsva est morte » !

C’est la raison pour laquelle le texte nous met en garde :

« N’ajoutez rien à la chose que je vous ordonne » – de peur que vous en arriviez à « en diminuer ».

Il existe un véritable danger à s’imposer aveuglément toutes sortes de ‘Hpumrot (des comportements rigoureux non exigés par la Hala’ha), car lorsque ces ‘Houmrot ne sont pas gérées, elles peuvent entraîner l’individu – à court ou moyen terme - à s’écarter de ce que la Torah exige véritablement de lui.

3. Préserver sa santé est un ordre de la Torah

« Vous serez très vigilant envers votre santé… » (Devarim 4-15)

Rabbi Israël SALENTER z.ts.l demanda :

Comment se fait il que des personnes malades ferment les yeux sur le danger que peut représenter pour eux tel ou tel aliment, et expriment de l’envie pour des nourritures qui peuvent leur être nocives ?

Il répondit en disant que le malade est exempt de toutes les Mitsvot, et la seule Miitsva qui lui est possible de réaliser, c’est justement de préserver sa santé. Mais le Yetser Hara’ (le mauvais penchant) s’efforce de faire trébucher la personne, même sur cette Mitsva !!

Shabbat Shalom

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

sheelot@free.fr

Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par

email, contactez nous sur sheelot@free.fr


[DP1]

‘HATAM SOFER

Rabbi Moshé SOFER Allemagne 19ème siècle

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire