mardi 5 août 2008

Le 9 Av qui tombe un Samedi soir

Le 9 Av qui tombe un Samedi soir

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Question

Lorsque la veille du 9 Av tombe un Shabbat – comme cette année 5768 (2008) – doit-on malgré tout retirer les chaussures en cuir dés le couché du soleil – en même temps que l’entrée en vigueur des autres interdits du 9 Av – ou bien doit-on les garder jusqu’à la sortie des étoiles par respect vis-à-vis du Shabbat ?

Décision de la Hala’ha

Lorsque le 9 Av tombe un samedi soir – comme cette année 5768 (2008) – même si les restrictions du 9 Av entrent en vigueur dés la Shki’a (le couché du soleil, en ce qui concerne les chaussures en cuir, il ne faut pas les retirer tout de suite au couché du soleil, par respect vis-à-vis de Shabbat, il faut rester avec les chaussures en cuir jusqu’à après la sortie des étoiles. A ce moment précis, on prononce la phrase « BAROUH’ HAMAVDIL BEN KODESH LEH’OL », on retire les chaussures en cuir et on revêt les vêtements de semaine pour se rendre à la synagogue afin de prier ‘Arvit et dire Eh’a et les Kinot (les Lamentations).

Il est donc souhaitable d’annoncer dans les synagogues et de faire savoir au public que l’office de ‘Arvit du samedi soir où tombe le 9 Av, ne commencera pas immédiatement à la sortie des étoiles, afin de laisser la possibilité à l’assemblé de changer les vêtements de Shabbat contre ceux de la semaine, de retirer les chaussures de cuir qu’ils portent aux pieds, et venir à la synagogue avec les vêtements de semaine, permis le jour du 9 Av.

Sources et développement

Il est expliqué dans une Baraïta du traité Ta’anit (30a) que nos maîtres ont décrété 5 privations le jour du 9 Av, qui sont :

Manger et boire ; se laver ; s’enduire (dans le passé, ils s’enduisaient le corps avec de l’huile ou autre) ; porter des chaussures en cuir ; pratiquer l’intimité conjugale.

Nos maîtres enseignent dans la Guemara Ta’anit (30b) :

Celui qui prend le deuil de Jérusalem, mérite de voir sa réjouissance. Celui qui ne prend pas le deuil de Jérusalem, ne voit pas réjouissance.

Il est enseigné dans la Guemara Pessa’him (54b) que la veille du 9 Av, le temps qui sépare le couché du soleil de la sortie des étoiles et que l’on appelle « Ben Hashemashot », marque l’entrée en vigueur des 5 restrictions du 9 Av que l’on a mentionné plus haut. Ceci malgré le fait que ce laps de temps est un moment de doute puisqu’on ne peut définir s’il fait partie de la journée ou de la nuit.

Telle est l’opinion du RaMBaM[D1] (chap.1 des Hala’hot relatives aux jeûnes, Hala’ha 6), du TOUR[D2] et de MARAN[D3] dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.553 parag.2)

Mais l’auteur du Rokea’h[D4] (chap.311 page 179) précise que lorsque le 9 Av tombe un samedi soir – comme cette année 5768 (2008) – il ne faut pas retirer les chaussures en cuir dés le couché du soleil mais seulement à la sortie des étoiles, vis-à-vis du respect du Shabbat, afin de ne pas montrer des signes de deuil en public le jour de Shabbat.

C’est également ainsi que l’auteur du Taharat HaMaïm, le Gaon Rabbi Avraham Ha-Cohen de Salonique (Shiouré Tahara section Tet note 23) interprète les propos du RaMA[D5] (O.H chap.553 parag.2).

Telle est également l’opinion de l’auteur du Sédé ‘Hemed[D6] (Peat Hassadé chap.2 note 18).

C’est également ainsi que pense le Gaon Rabbi Yossef ‘Haïm ZONENFELD[D7] dans Shou’t Salmat ‘Haïm (section O ;H chap.84).

Le Gaon auteur du Shoel OuMeshiv[D8] va également dans ce sens dans son livre Yossef Da’at (Y.D chap.400).

Par conséquent, lorsque le 9 Av tombe un samedi soir – comme cette année 5768 (2008) – même si les restrictions du 9 Av entrent en vigueur dés la Shki’a (le couché du soleil), en ce qui concerne les chaussures en cuir, il ne faut pas les retirer tout de suite au couché du soleil, par respect vis-à-vis de Shabbat, il faut rester avec les chaussures en cuir jusqu’à après la sortie des étoiles. A ce moment précis, on prononce la phrase « BAROUH’ HAMAVDIL BEN KODESH LEH’OL », on retire les chaussures en cuir et on revêt les vêtements de semaine pour se rendre à la synagogue afin de prier ‘Arvit et dire Eh’a et les Kinot (les Lamentations).

En raison de tout ce qui vient d’être expliqué, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit qu’il est souhaitable d’annoncer dans les synagogues et de faire savoir au public que l’office de ‘Arvit du samedi soir où tombe le 9 Av, ne commencera pas immédiatement à la sortie des étoiles, afin de laisser la possibilité à l’assemblé de changer les vêtements de Shabbat contre ceux de la semaine, de retirer les chaussures de cuir qu’ils portent aux pieds, et venir à la synagogue avec les vêtements de semaine, permis le jour du 9 Av.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

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[D1]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[D2]Tour Rabbenou Yaakov Ben Asher Allemagne, fils du RoSH, Espagne 13ème et 14ème siècle.

[D3]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[D4]Rokea’h Rabbenou Eli’ezer. L’un des l’auteurs allemands des Tossafot. Allemagne 12ème et 13ème siècle.

[D5]RaMA

Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[D6]Sédé ‘Hemed Rabbi ‘Haïm ‘Hizkiyahou Medini Israël 19ème siècle

[D7]

Rabbi Yossef ‘Haïm ZONENFELD Hongrie – Israël 20ème siècle

[D8]Shoel Oumeshiv Rabbi Yossef Shaoul NATANZON. Pologne 19ème siècle. Auteur de nombreux autres ouvrages, comme le Maguen Guiborim ou le Mefarshé Ha Yam écrits en collaboration avec son beau frère le Gaon Rabbi Morde’haï Zeev SEGUEL – ETTINGUE.

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