mercredi 10 décembre 2008

Les 8 niveaux de la Tsedaka

Les 8 niveaux de la Tsedaka

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde.

Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Comme nous l’avons rappeller au début de cette série sur la Mitsva de Tsedaka (qui a débutée le mardi 2 décembre 2008, et vous pouvez consulter toutes les précédentes Hala’hot sur ce sujet, sur notre site en cliquant sur ce lien www.halahayomit.blogspot.com), cette Mitsva possède elle aussi sa place dans le Shoul’han ‘Arou’h, au même titre que les Hala’hot relatives à la Casherout, au Shabbat, à la pureté familiale ou autres Mitsvot pratiquées de nos jours, avec ses Hala’hot et ses règles pratiques bien précises qui nous indiquent les cas dans lesquels il faut donner, ainsi que les cas où il ne faut pas donner, et également de quelle façon il faut donner …

Nous vous proposons aujourd’hui de prendre tout simplement connaissance de quelques paragraphes du Shoul’han ‘Arou’h (Yoré De’a chap. 249 parag. 6 à 13) qui nous montrent les priorités dans la manière de donner la Tsedaka.

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (Yoré De’a chap.249 parag. 6 à 13) à partir des propos du RAMBAM (chap.10 des Hal. relatives aux dons au nécessiteux, Hal. 7 à 14) :

Il y a 8 niveaux dans la Tsedaka, l’un supérieur à l’autre.

C'est-à-dire : 8 façons de donner la Tsedaka, l’une supérieure à l’autre.

1. Le niveau le plus élevé est lorsqu’on soutient un juif qui n’a pas d’argent pour subvenir à ses besoins, et qu’on lui donne ou qu’on lui prête de l’argent, ou bien lorsqu’on lui fourni une source de Parnassa en lui trouvant un travail ou en s’associant avec lui dans une affaire par exemple, afin qu’il n’est absolument pas recours à la Tsedaka. Sur une telle attitude, il est dit : « Tu le soutiendras…et il vivra avec toi. ». C'est-à-dire, soutiens le jusqu’à qu’il n’est plus besoin des Tsedakot et des faveurs des autres.

2. Le niveau inférieur au précèdent est lorsqu’on donne la Tsedaka à des nécessiteux sans savoir à qui on la donne, et sans que les bénéficiaires sachent qui est leur bienfaiteur. Dans ces conditions, la Mitsva de Tsdaka est acomplie « Lishmah » (de façon totalement désintéressée), car personne ne connaît l’acte de Tsedaka que l’on a accomplit, et on ne retire aucune satisfaction dans ce monde-ci d’un tel acte. Par exemple, lorsque quelqu’un participe – dans la discrétion - au soutient financier d’une institution de Torah ou de bienfaisance, que les bénéficiaires ne connaissent pas l’identité de leur bienfaiteur, et que lui non plus ne connaît pas (de façon personnelle) les nécessiteux qu’il soutient. Cependant, lorsqu’on donne de son argent de cette façon là, par exemple, lorsqu’on offre de l’argent à la caisse de Tsedaka, on doit veiller à vérifier que le responsable de la caisse soit une personne fiable et assez intelligente pour savoir gérer correctement, (car sinon il n’est plus question de Mitsva de Tsedaka, comme nous l’avons expliqué dans la précédente Hala’ha. On enseigne aussi dans la Guemara Bava Batra : Quelle est la Tsedaka qui peut sauver la personne d’une mort violente ? C’est celle que l’on donne sans savoir à qui on la donne, et sans que le bénéficiaire ne connaisse son bienfaiteur.)

3. Le niveau inférieur au précèdent est lorsque le bienfaiteur connaît le bénéficiaire, mais que le bénéficiaire ne connaît pas son bienfaiteur. Par exemple, lorsque les Grands d’Israël allaient discrètement et jetaient la Tsedaka aux portes des nécessiteux. (On inclut dans cela le fait de se soucier de confectionner des colis de provisions pour les foyers des nécessiteux, ou de leur envoyer des objets de valeurs). C’est ainsi qu’il est convenable d’agir et cela représente une bonne qualité, lorsque les responsables de la Tsedaka n’agissent pas correctement.

4. Le niveau inférieur au précèdent est lorsque le bénéficière connaît le bienfaiteur, mais que le bienfaiteur ne connaît pas le bénéficière. Par exemple, lorsque les Grands Sages plaçaient de l’argent dans un drap qu’ils suspendaient dans leurs dos en marchant dans les quartiers pauvres, afin que les pauvres prennent sans avoir honte.

5. Le niveau inférieur au précèdent est lorsqu’on donne au nécessiteux dans sa main avant qu’il n’est réclamé la Tsedaka.

6. Le niveau inférieur au précèdent est lorsqu’on donne au nécessiteux après qu’il ai réclamé la Tsedaka.

7. Le niveau inférieur au précèdent est lorsqu’on donne moins que ce que l’on doit donner, mais qu’on le donne avec un visage enthousiaste.

8. Le niveau inférieur au précèdent est lorsqu’on donne en étant triste de donner son argent aux autres.

Lorsqu’on donne la Tsedaka à un nécessiteux, avec un visage nonchalant et méprisant, même si l’on a donné 1 000 pièces d’or, on a perdu le mérite de la Tsedaka. Il faut – au contraire – lui donner avec un visage enthousiaste et joyeux, en compatissant à sa détresse, et en lui parlant de façon réconfortante, comme il est dit : « je réjouirais le cœur de la veuve ». (Termes du RAMBAM dans la Hal.4 et de MARAN au parag.3)

Il est rapporté dans le Midrash sur Kohelet :

Si tu veux faire de la Tsedaka, fais la avec ceux qui placent tous leurs efforts dans l’étude de la Torah.

On explique ce Midrash de la façon suivante :

Si tu désires que la Tsedaka que tu donne, soit « faite » - c'est-à-dire, qu’elle soit complète et fructueuse, fais la avec les Talmidé ‘Ha’hamim qui placent tous leurs efforts dans l’étude dans la Torah.

Il est donc une grande Mitsva – supérieure à tout – d’aider les Talmidé H’ah’amim (érudits dans la Torah) nécessiteux, par exemple les Avre’him (étudiants) qui étudient la Torah avec une réelle assiduité, sans avoir de quoi vivre. Celui qui les aide, verra résider le mérite de la Torah dans tout ce qu’il entreprend.

Un jour, un riche donateur américain reçu chez lui la visite du Rosh Yeshiva de Mir (l’une des plus importantes Yeshivot Ashkenazes à Jérusalem). Cette visite eu lieu un jour avant la récente crise économique et bancaire aux Etats-Unis. Le Rosh Yeshiva sollicita le généreux donateur afin qu’il participe à la subsistance des Avre’him de la Yeshiva.

Le donateur répondit que sa situation actuelle n’était pas très bonne et qu’elle ne lui permettait pas de l’aider, et il lui montra son relevé de compte bancaire où l’on voyait apparaître uniquement la somme de 2 millions de dollars, qui lui étaient nécessaires pour ses affaires courantes, mais qu’avec l’aide d’hashem, il lui promettait que dés que sa situation redeviendrai stable, il aiderai de nouveau la Yeshiva. Le Rosh Yeshiva lui expliqua la situation difficile de la Yeshiva, et lui demanda d’accepter au moins de lui prêter une certaine somme d’argent, afin que le salaire des Avreh’im de la Yeshiva à la fin du mois, ne soit pas retardé, et le Rosh Yeshiva s’engagea à lui rembourser immédiatement après, la somme du prêt. Le donateur accepta et lui donna la grande majorité de l’argent qui lui restait sur le compte, en laissant seulement une faible somme d’argent pour lui-même, pour les besoins de ses affaires pour les prochains jours. Le lendemain, la banque dans laquelle le donateur avait placé tout son argent, tomba. S’il n’avait pas prêté d’argent au Rosh Yeshiva, il serai resté sans la moindre liquidité.

Ceci est le mérite de la Tsedaka, qui sauve de grandes pertes, comme il est dit : « L’acte de la Tsedaka sera symbole de paix ».

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5769 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

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