lundi 16 mars 2009

Cashérisation des ustensiles pour Pessa’h 1ère Partie

Cashérisation des ustensiles pour Pessa’h

1ère Partie

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN. Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH). Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Quel est le procédé de Casherisation d’un ustensile utilisé avec du ‘Hamets durant l’année, et que l’on veut utiliser également pour Pessa’h ?

Décision de la Hala’ha

Selon la règle, le procédé de Casherisation d’un ustensile, dépend de son mode d’utilisation (« Kebol’o, Ka’h Polto »).

Un ustensile dans lequel on a fait cuire du ’Hamets au moyen d’un liquide - comme une marmite ou une casserole sur le feu - doit être casherisé par Hag’ala, c'est-à-dire, être immergé à l’intérieur d’un ustensile qui se trouve sur le feu, et qui est remplie d’eau bouillante.

Si le ‘Hamets a cuit dans un ustensile directement par le feu, sans la présence du moindre liquide (le procédé de la grillade), l’ustensile doit être cashérisé par Liboun, c'est-à-dire, passé au feu jusqu’à devenir rouge.

Il est important de nettoyer correctement les ustensiles avant de les casheriser par Hag’ala.

Des couteaux, cuillères et autres couverts, peuvent être Casherisés par Hag’ala. Si le manche du couteau est fixé avec des clous, il faudra le nettoyer soigneusement en le frottant avec des détergents, et ensuite l’immerger dans l’eau de la Hag’ala. Il est conseillé dans ce cas d’avoir un couteau réservé à Pessa’h.

Les broches, les grilles, ou les plateaux de four (le statut du four sera expliqué ultérieurement) qui cuisent directement le ‘Hamets sans la présence du moindre liquide, nécessitent une Casherisation par Liboun. Mais généralement, les plateaux ne sont pas assez résistants pour supporter ce genre de traitement, et c’est pourquoi, il faut acheter des plateaux spécialement pour Pessa’h.

La grille qui se trouve au dessus des feux de la gazinière, doit être nettoyée et Cashérisée par Hag’ala. Si l’on a déversé de l’eau bouillante sur la grille de la gazinière, elle est Cashère Le-Pessa’h.

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons - B’’H - encore d’autres détails de ce sujet.

Sources et développement

Il existe une règle selon laquelle un ustensile dans lequel on a cuit ou qui a contenu à chaud un aliment interdit, devient interdit à l’utilisation jusqu’à ce qu’il subisse un procédé de Casherisation.

Cette règle a pour raison le fait que lors de la cuisson, ou bien au moment où l’ustensile à contenu à chaud l’aliment interdit, celui-ci a transmit – du fait de la cuisson ou de la chaleur – son goût alimentaire dans les parois de l’ustensile. L’ustensile contient désormais en lui le goût alimentaire de l’aliment interdit. Or, selon la Torah la présence du goût alimentaire d’un aliment équivaut à la présence de l’aliment lui-même.

Cette règle s’appelle « Ta’am Ka-’Ikar ».

Cette règle prend sa source dans la Torah.

En effet, lorsque les Béné Israël partirent en guerre contre Midian (voir Bamidbar 31-23), ils ramenèrent un important butin constitué essentiellement de vaisselles en métal (or, argent, cuivre…).

El’azar le Cohen Gadol leur enseigna la règle suivante :

Tout chose qui passe par le feu, doit passer par le feu et deviendra pure, et toute chose qui ne passe pas par le feu, doit être passée par l’eau.

Rashi explique :

Doit passer par le feu. L’ustensile rejettera selon la façon avec laquelle il a été utilisé. S’il s’agit d’ustensiles utilisés avec des liquides chauds, ils devront être immergés dans de l’eau bouillante. S’il s’agit d’ustensiles utilisés directement sur le feu, comme des broches ou des grilles, ils devront être passés à la flamme.

Nos maîtres - dans la Guemara Pessa’him 74a - établissent à partir de là que le procédé de Casherisation de tout ustensile dépend de son utilisation, puisque nous avons un principe selon lequel, un ustensile « rejette comme il absorbe » (Kebol’o, Ka’h Polto).

Par conséquent, un ustensile dans lequel on a fait cuire du ’Hamets au moyen d’un liquide - comme une marmite ou une casserole sur le feu - doit être Casherisé par Hag’ala, c'est-à-dire, être immergé à l’intérieur d’un ustensile qui se trouve sur le feu, et qui est remplie d’eau bouillante. Il faut impérativement que l’eau bouillante dans laquelle on va immerger l’ustensile à casheriser, soit celle qui se trouve à l’intérieur du Keli Rishon (dans une marmite qui se trouve sur le feu).

(C'est-à-dire, il faut immerger l’ustensile à Casheriser, exclusivement dans un ustensile contenant de l’eau bouillante et qui se trouve encore sur le feu, et non dans de l’eau qui a bouilli sur le feu et qui a été ensuite transvidée dans un autre ustensile, car ce nouvelle ustensile s’appelle « Keli Sheni ». Or, l’eau bouillante qui se trouve dans un Keli Sheni, n’a pas l’intensité de chaleur suffisante pour causer le rejet de se qui est absorbé dans les parois de l’ustensile à Casheriser.)

C’est pourquoi, les couteaux, cuillères et autres couverts, peuvent être Casherisés en les immergeant dans l’eau bouillante de la bouilloire électrique (Koumkoum) par exemple, en trempant d’abord un côté du couteau, et ensuite l’autre côté.

Si le manche du couteau est fixé avec des clous, cela fait l’objet d’une Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hique) parmi les Poskim (décisionnaires) :

Selon le BA’H (Baït ‘Hadash), le couteau n’est pas Cashérisable

Selon le ‘Hok Ya’akov (note 15), il faudra le nettoyer soigneusement en le frottant avec des détergents, et ensuite l’immerger dans l’eau de la Hag’ala.

Le Gaon Rabbi ‘Abdellah SOME’H fait remarquer dans son livre Ziv’hé Tsedek (chap.121 note 37) que puisque de nos jours, les ignorants sont nombreux, il ne faut pas enseigner cette autorisation, par crainte qu’ils ne nettoient pas le manche du couteau soigneusement.

C’est pourquoi notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – dans son livre ‘Hazon Ovadia – Pessa’h (édition 5763 page 137) – conseille dans ce cas d’avoir un couteau réservé à Pessa’h.

De nombreux Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) cite les propos de nos maître dans le Sifré, qui nous enseignent qu’avant de Casheriser par Hag’ala (immersion dans l’eau bouillante), il faut veiller à nettoyer correctement l’ustensile à Cashériser de toute trace de saleté ou de rouille.

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 451-4) que les broches et les grilles que l’on utilise directement avec le feu, sans la présence du moindre liquide, nécessitent une Casherisation par Liboun, c'est-à-dire, un passage au feu jusqu’à produire des étincelles, ce qui correspond au stade où le métal devient rouge.

Il en est de même pour les plateaux du four (le statut du four sera expliqué ultérieurement) dans lesquels on fait cuire du pain ou des gâteaux, durant toute l’année. La Casherisation de ces plateaux ne peut se faire que par Liboun total, c'est-à-dire, jusqu’à produire des étincelles.

Mais généralement, les plateaux ne sont pas assez résistants pour supporter ce genre de traitement, et c’est pourquoi, il faut acheter des plateaux spécialement pour Pessa’h.

Mais par contre, une marmite dans laquelle on cuit du ‘Hamets avec un liquide, cette marmite est tout à fait casherisable par immersion dans de l’eau bouillante (Hag’ala).

La grille qui se trouve au dessus des feux de la gazinière, doit être nettoyée et immergée dans de l’eau bouillante.

Si l’on a déversé de l’eau bouillante sur la grille de la gazinière, elle est Cashère Le-Pessa’h.

Il est vrai que le RAMA tranche (O.H 451-4) que la grille doit être passée au Liboun (la flamme), et que le Maguen Avraham explique que parfois le jus du plat coule sur la grille, malgré tout, d’autres Poskim comme le Gaon Ya’abets – dans son livre Mor Ou-Ktsi’a (page 46 colonne 4) – ou le Maamar Morde’haï (note 11) réfutent les propos du RAMA sur ce point, et selon eux, il suffit de déverser de l’eau bouillante sur la grille pour qu’elle devienne Cashère Le-Pessa’h.

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons - B’’H - encore d’autres détails de ce sujet.

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