dimanche 29 juillet 2007

Le 15 AV (Tou BeAV)

Le 15 AV (Tou BeAV)

Ce soir (Dimanche 29 juillet et demain lundi 30 juillet 2007).

On enseigne dans une Mishna de Taanit (26b) :

Rabban Shim’on Ben Gamliel dit : « Il n’y a pas de plus belles fêtes pour Israël que le 15 AV et Yom KIPPOUR. Ces jours là, les filles de Jérusalem sortaient vêtues de vêtements blancs empruntés (chacune empruntait le vêtement de l’autre, afin de ne pas faire honte à celle qui n’en avait pas), et se mettaient en cercle dans les vignes ».

La Gmara mentionne que les plus belles d’entre s’adressaient aux jeunes hommes célibataires en disant :

« Prêtez attention à la beauté…. »

Les plus laides d’entre elles disaient :

« Mariez vous Leshem Shamaïm (uniquement au nom de la Mitsva), mais couvrez nous d’or … »

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita explique le sens de cet enseignement, selon les propos de la Gmara Nedarim (21a), qui rapporte une anecdote :

Un homme fit un jour le Neder (le vœu) de ne pas épouser une certaine fille, parce qu’elle ne lui plaisait pas physiquement. On introduisit cette fille dans la maison de Rabbi Ishmaël, afin de l’embellir et de la mettre en valeur. On fit venir l’homme en question et Rabbi Ishmaël lui demanda : « Est-ce la fille sur laquelle tu as prononcé le vœu de ne pas l’épouser ?! » Et Rabbi Ishmaël lui autorisa la fille. A ce moment là, Rabbi Ishmaël se mit à pleurer et dit : « Les filles d’Israël sont belles, seulement celles qui sont pauvres s’enlaidissent ! » Lorsque Rabbi Ishmaël quitta ce monde, les filles d’Israël levèrent leurs yeux vers lui en disant : « Filles d’Israël ! Pleurez donc sur Rabbi Ishmaël ! »

Il en est de même - explique notre maître le Rav shalita – les plus laides d’entre elles disaient « … couvrez nous d’or … », dans le sens où des attributs extérieurs, comme des bijoux en or ou de beaux vêtements, contribuerons à nous embellir, et vous ne pourrez que constater que nous somme nous aussi dignes d’être épousées.

Notre maître le Rav shalita rapporte au nom du OR’HOT ‘HAÏM[DP1] qu’il n’y a pas lieu de s’étonner de cette usage qui peut paraître humiliant ou rabaissant envers les filles d’Israël, et qui se faisait avec le consentement et l’agrément des ‘Ha’hamim.

En effet, il est certain que les parents qui possédaient les moyens de marier leur fille dignement, n’avaient pas recours à ce procédé, et n’envoyaient pas leur fille dans les vignes ces jours là. Cette tradition concernait uniquement les gens dont le niveau de vie était tellement bas qu’ils ne pouvaient prétendre assumer toutes les difficultés financières d’un mariage, et pour ces gens là, cette tradition représentait le seul moyen de marier leur fille.

N.D.T Une grande leçon de morale pour certains jeunes hommes de notre époque, qui ont une idée tellement haute de leur personne, qu’ils ne donnent pas aux filles d’Israël tout le respect qu’elles méritent, en les abandonnant les unes après les autres, convaincus que ces messieurs méritent mieux !! Dans la majorité des cas, ces « grands seigneurs » finissent leur règne, en « grands célibataires » !!!

Il est à noter qu’il existe un rapport direct entre les 2 dates mentionnées dans la Mishna, le 15 AV et Yom KIPPOUR.

En effet, comme nous l’avons expliqué, la date du 15 AV était la date symbolique du mariage, et nous savons que celui qui se marie, bénéficie d’une totale expiation de ses fautes. Le jour de Yom KIPPOUR marque lui aussi l’expiation des fautes d’Israël.

Par conséquent, il n’y a effectivement pas de plus belles fêtes pour Israël !

La Gmara Taanit (31b) ajoute des explications supplémentaires à l’aspect festif de la journée du 15 AV.

Il est donc tranché dans le Shoul’han Arou’h[DP2] (Ora’h ‘Haïm chap.151 parag.6) que l’on ne dit pas de Ta’hanoun (supplications) ce jour là.

Dans la prochaine Hala’ha, nous donnerons, avec l’aide d’Hashem, d’autres explications sur le 15 AV.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767

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[DP1]

OR’HOT ‘HAÏM [DP1]

Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov (France 13ème siècle

[DP2]

Shoul’han Arou’h [DP2]

Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

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