jeudi 17 janvier 2008

Dvar Torah sur Beshala'h : Chasser la monotonie dans les Mitsvot

Beshala’h

chasser la monotonie dans les Mitsvot

Ce Dvar Torah est dédié à l’élévation de la Neshama de mon ami et collègue, le regretté Rav Yossef Morde’haï Ben Shelomo BOUZAGLOU z.ts.l, dont nous célébrons aujourd’hui (11 Shevat) les Sheloshim.

Lorsque les Bné Israêl ont vu les égyptiens périrent dans la Mer Rouge, ils adressèrent un chant à Hashem, dans un esprit prophétique.

Ensuite, il est écrit dans notre Parasha :

« Myriam la Prophétesse, sœur d’Aharaon, prit le tambourin dans sa main. Toutes les femmes sortirent après elles, avec des tambourins, et dans des danses. »

Ceci est très étonnant.

En effet, après le passage de la Mer Rouge, tous les Bné Israël - y compris les femmes - ont entonné un chant d’une grande glorification, pour Hashem.

Qu’est ce que Myriam désire t-elle réaliser en organisant pour les femmes, de nouveau, des chants et des danses pour Hashem, alors que toutes les femmes venaient de prendre part aux chants avec l’ensemble de tout le peuple d’Israël ?

Nous pouvons également nous interroger sur la raison pour laquelle la Torah a trouvé important de s’étendre sur les détails des chants et des danses de Myriam avec les femmes. Qu’y avait–il dans les chants de Myriam et des femmes, qu’il n’y avait pas dans le chant de tout le peuple, pour que la Torah les cites en détails ?

Il reste aussi à éclaircir certains autres points, dans la Parasha du chant de Myriam.

Effectivement, en général, la Torah désigne Myriam, uniquement par son prénom Myriam, sans le qualificatif de NEVIA (Prophétesse), alors qu’ici il est écrit « Myriam la prophétesse… »

En général, la Torah ne rattache pas forcément Myriam à son frère Aharon, alors qu’ici la Torah a pris soin de préciser « Myriam la prophétesse, soeur d’Aharon… »

Pourquoi ?

Il est enseigné dans la Me’hilta (Midrash) :

Une servante a pu voir sur la Mer Rouge, ce que même le prophète Ye’hezkel n’a vu dans sa grande prophétie.

C'est-à-dire, les images spirituelles qui ont été dévoilées aux Bné Israël, et même à leurs esclaves et leurs servantes, lors du passage de la Mer Rouge, sont plus grandes et plus extraordinaires, que toutes les visions qui sont apparues au prophète Ye’hezkel.

Le niveau spirituel qu’ont atteint les Bné Israël lors du passage de la Mer rouge, est donc très élevé, au point d’avoir la faculté de percevoir des images prophétiques.

Et c’est justement là que nous pouvons prendre conscience de la grandeur de Myriam.

En effet, lorsque les Bné Israël ont entonné leur chant lors du passage de la Mer Rouge, ils étaient tous sous l’effet de l’émotion des images qu’Hashem leur a dévoilé. Le chant et la joie se prêtaient donc à l’instant qu’ils étaient entrain de vivre. Ils ne pouvaient que glorifier Hashem et le remercier du plus profond de leur cœur. Grâce à tout cela, l’esprit prophétique a résidé sur eux à cet instant.

Par contre, Myriam est celle qui a réussie à mener les filles d’Israël à un nouveau degré de prophétie, quelques instant après le miracle de l’ouverture de la Mer Rouge, lorsque l’effet des images et des apparitions prophétiques, s’était légèrement estompé. Malgré tout, Myriam vient et prend le tambourin afin d’innover un goût, et elle réussie à éveiller chez les autres filles d’Israël, un sentiment de reconnaissance et l’envie de chanter à nouveau pour Hashem, au point où elles ont tous entonner des chants, et l’esprit prophétique a de nouveau résidé sur elles.

C’est pour cela que la Torah attache une importance particulière au chant de Myriam, puisqu’elle est celle qui a réussie à élever de nouveau les filles d’Israël au niveau de prophétie, alors que les effets du Miracle de l’ouverture de la Mer Rouge, commençaient à s’estomper.

C’est la raison pour laquelle Myriam est nommée ici « Myriam la Prophétesse », car elle a su porter les filles d’Israël au niveau de la Prophétie, bien qu’elles n’en avaient pas la prédisposition du point de vue du moment.

De même, la Torah la rattache à son frère Aharon, car nous savons que toute la grandeur d’Aharon HaCohen réside dans le fait de réaliser des actes au quotidien, avec toujours le même élan, avec toujours la même spontanéité, avec toujours le même engouement pour les Mitsvot. Aharon allume tous les jours les Nerot de la Menorah dans le Beit Hamikdash, et il le fait à chaque fois comme si c’était le premier jour, avec la même joie de servir Hashem.

De la même façon, Myriam a réussie à stimuler chez les filles d’Israël, le sentiment de chanter et de glorifier Hashem, bien que ce sentiment s’était atténué.

Nous pouvons nous aussi exploiter l’attitude de Myriam pour notre vie de tous les jours.

Si l’on ne préserve pas une certaine « fraîcheur » dans l’accomplissement de chaque acte de Mitsva, nous ne pourrons pas accomplir les Mitsvot d’Hashem correctement.

Il suffit d’introduire dans chaque Mitsva, un peu plus « d’ingrédients », et nous pourrons alors retrouver son goût si agréable, et avancer dans le service d’Hashem.

Pour exemples :

La Prière

Si l’on est très vigilant chaque jour à prier correctement et avec toutes les pensées précises requises pour la Tefila devant Hashem, il est certain qu’avec le temps, cette qualité de prière est susceptible de disparaître pour chacun d’entre nous, car il est très difficile à l’être humain d’exécuter un acte au quotidien, avec la même qualité qu’au premier jour. Mais si par contre, on introduit dans notre prière quotidienne, des demandes et requêtes personnelles, et que l’on organise sa prière quotidienne de façon correcte, il est certain que les choses atteindront le cœur, et que la prière prendra un nouveau goût, et de ce fait, on se renforcera sérieusement sur la notion de prier.

Le relationnel

Même si toute personne qui craint Hashem, veille à se comporter correctement envers son épouse, il est certain que si l’on n’introduit pas un « renouveau » dans le couple, les choses vont entraîner le dégoût entre les conjoints. C’est pour cela qu’il faut veiller à offrir de temps en temps quelques cadeaux, selon le tempérament de chaque femme, afin de réjouir son cœur.

Les repas de Shabbat

Si l’on s’assoit à table chaque Shabbat, en se contentant de manger les mêmes plats, en ayant toujours les mêmes conversations futiles, c’est le signe que le respect que l’on doit à la sainteté du Shabbat, n’a pas une grande importance pour nous. Par contre, si l’on veille à innover quelque chose chaque Shabbat, à étudier un sujet régulier pour l’un des 3 repas de Shabbat, entouré des membres de la famille, en achetant un aliment particulier pour honorer un autre des 3 repas de Shabbat, en agissant ainsi, on verra qu’un nouveau goût – un goût spirituel – entre dans chaque Mitsva. Par cela, nous serons protégés par le mérite de Myriam la Prophétesse, sœur d’Aharon, celle qui représente « la Mère du renouveau » dans le service d’Hashem.

Shabbat Shalom

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN (A partir des écrits du Gaon Rabbi David SHALTIEL shalita) France 5768 sheelot@free.fr

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