mercredi 6 février 2008

Accouchement pendant Shabbat

Accouchement pendant Shabbat

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

Une femme enceinte sait que le jour de son accouchement tombera très probablement Shabbat, et qu’il faudra donc transgresser Shabbat pour elle en la transportant en voiture jusqu’à l’hôpital.

Au terme de sa grossesse, cette femme est-elle tenue de passer le Shabbat dans un endroit le plus proche de l’hôpital, afin d’éviter que l’on transgresse Shabbat pour elle, ou n’y a-t-il aucune obligation à cela ?

Décision de la Hala’ha

Le’hate’hila (à priori) si cette femme sait qu’il est fort probable qu’elle accouche pendant Shabbat, elle doit s’efforcer de passer le Shabbat (ou les probables Shabbatot) du terme de sa grossesse, à proximité de l’hôpital, afin d’éviter au maximum de transgresser Shabbat.

Tout ceci, à la condition qu’elle puisse le faire facilement.

Mais si le fait de passer Shabbat à l’extérieur de sa maison, entraîne de grands dérangements, elle n’est pas tenue de le faire, et peut tout à fait rester chez elle.

Il est important de rappeler que selon la Hala’ha, on a le devoir de transgresser Shabbat dans toute situation où il y a le moindre risque de danger pour un juif.

Une femme enceinte sur le point d’accoucher, entre totalement dans cette catégorie, et il est une obligation – pour elle comme pour toute personne présente – de faire tout le nécessaire pour lui porter secours et l’emmener à l’hôpital pendant Shabbat, en téléphonant à un taxi, ou en appelant une ambulance. Son mari ou tout autre personne de ses proches, peuvent tout à fait l’accompagner, afin de l’apaiser avant l’accouchement.

Sources et développement

Il est certain que toute situation où il y a le moindre doute de Pikoua’h Nefesh (danger de mort pour un juif), exige la transgression du Shabbat, afin de porter secours à la personne en danger.

Par conséquent si une femme enceinte constate que les premières douleurs de l’enfantement commencent à apparaîtrent pendant Shabbat, elle a le devoir – elle ainsi que toute personne présentede téléphoner à un taxi ou à une ambulance afin de la transporter à l’hôpital. De même, son mari ou tout autre proche, peut l’accompagner à l’hôpital selon le souhait de la femme enceinte, afin de l’apaiser avant l’accouchement.

Pour ce qui est de notre question, à savoir, est ce qu’une femme qui sait qu’elle doit très probablement accoucher pendant Shabbat, doit passer le Shabbat (ou les Shabbatot) du terme de sa grossesse à proximité de l’hôpital, afin de limiter le plus possible les transgressions de Shabbat, le Gaon Rabbi Shemouel HeLevi WOZNER shalita[DP1] traite de cette question dans son livre Shou’t Shevet Halevi (tome 8 chap.88). Selon lui, si le fait de passer Shabbat à l’extérieur de chez elle, cause à la femme trop de dérangements, elle n’a pas besoin de se l’imposer. Tel est également l’avis du Gaon, l’ADMOUR de TSANZ, exprimé dans son livre Shou’t Divré Yatsiv (chap.175). Il précise que même si du point de vue de la Hala’ha, on est tenu de limiter le plus possible les transgressions de Shabbat pour la femme sur le point d’accoucher, il n’est cependant pas nécessaire de s’imposer cette ‘Houmra rigueur non exigée par la Hala’ha), car le transport en véhicule jusqu’à l’hôpital, est considéré comme Mela’ha Sheena Tseri’ha Legoufa. Or, selon la majorité des Poskim, ce type de transgression n’est interdit que par nos ‘Ha’hamim, et dans une situation aussi sérieuse que le cas d’une femme sur le point d’accoucher, il est certain que les interdits de nos ‘Ha’hamim ne sont pas en vigueurs. De plus, il n’est même pas certain à 100 % que l’accouchement aura lieu pendant Shabbat, ce qui nous renvoi à un autre de nos principes fondamentaux :

Sfeka Derabbanan Lakoula = Lors d’un doute sur une question Miderabbanan (sur un interdit de nos ‘Ha’hamim), nous allons à la souplesse.

C’est pourquoi, il n’est pas une obligation pour cette femme d’aller passer le Shabbat du terme de sa grossesse à proximité de l’hôpital.

N.D.T Mela’ha Sheena Tseri’ha Legoufa est une notion connue dans les Hala’hot Shabbat, et en voici la définition.

Un homme creuse un trou dans le sable. Il ne désire pas le sable mais seulement le trou. Ceci s’appelle une Mela’ha Sheena Tseri’ha Legoufa = une transgression de Shabbat (creuser le sable) dont on ne profite pas du résultat (le sable).

Il en est de même pour la femme enceinte qui est transportée en véhicule à l’hôpital. Le voyage en véhicule, en lui-même - qui constitue en temps normal, une transgression de Shabbat – ne représente pas toute la satisfaction de cette femme, puisque sa satisfaction essentielle réside dans le fait d’être secourue. Par opposition à une personne qui prend sa voiture pendant Shabbat, simplement dans le but de faire une promenade. Dans ce cas là, le voyage en voiture ne représente plus seulement une Mela’ha Sheena Tseri’ha Legoufa, mais une véritable transgression de Shabbat, même du point de vue de la Torah.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita – après avoir cité les propos des différents Poskim sur le sujet – écrit qu’il faut à priori que le femme s’efforce de passer le Shabbat du terme de sa grossesse à proximité de l’hôpital, à la condition que cela ne lui exige pas trop de dérangements. Le cas échéant, il n’est pas nécessaire qu’elle se l’impose.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Rabbi Shemouel HaLevi WOZNER Rav de Zi’hron Meïr (Israël) et auteur du Shevet Halevi. Il est l’un des plus important Poskim de notre temps.

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