dimanche 17 février 2008

Bra’ha sur le gâteau en dessert

Bra’ha sur le gâteau en dessert

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

Lorsqu’on consomme un dessert constitué d’un gâteau, à la fin du repas, avant Birkat Hamazon, devons-nous réciter la Bra’ha avant de le consommer, ou bien est-il lui aussi inclus dans la Bra’ha que l’on a récité sur le pain en début de repas, comme les reste des aliments du repas ?

Décision de la Hala’ha

Lorsqu’on consomme un gâteau en dessert, à la fin du repas, avant Birkat Hamazon, généralement, on ne récite pas la Bra’ha avant de le consommer.

Par contre, si ce gâteau possède les 3 conditions suivantes :

§ La pâte est fourrée

§ la pâte a été pétrie avec un jus de fruit ou avec du lait ou avec de l’huile, ou avec du miel ou du sucre, et que la présence de cet ingrédient ajouté, est distincte au goût de la pâte.

§ La pâte est croustillante

Si ces 3 conditions sont réunies, on récite la Bra’ha de ce gâteau, même si on le mange avant Birkat Hamazon.

Sources et développement

Dans les dernières Hala’hot (que vous pouvez consulter en cliquant sur les liens suivants http://halahayomit.blogspot.com/2008/02/aliments-consomms-pendant-un-repas.html, http://halahayomit.blogspot.com/2008/02/aliments-accompagns-de-trs-peu-de-pain.html, http://halahayomit.blogspot.com/2008/02/braha-sur-le-dessert.html) nous avons expliqué que lorsque l’on prend un repas dans lequel on consomme du pain, on ne récite aucune Bra’ha sur les aliments qui constituent ce repas, puisqu’ils sont acquittés de Bra’ha par celle que l’on a récité sur le pain (HaMotsi Le’hem Min Haarets).

Ceci repose sur le fait que le pain représente un aliment principal pour l’homme, en comparaison aux autres aliments.

Cependant, nous avons aussi précisé que cela ne concerne que les aliments constituent réellement le repas, et qui se consomme généralement avec du pain, comme la viande, les poissons ou les légumes.

Par contre, les choses qui ne constituent pas le repas, et qui ne se consomment pas non plus avec du pain, comme un dessert (fruits divers), ne sont pas acquittées de Bra’ha par la Bra’ha de HaMotsi Le’hem min Haarets que l’on a récité sur le pain, et il faut donc réciter la Bra’ha sur ce dessert, même si on le consomme avant Birkat Hamazon.

A la fin de la dernière Hala’ha (http://halahayomit.blogspot.com/2008/02/braha-sur-le-dessert.html) , nous avons préciser qu’en général, lorsque le dessert est constitué de gâteaux ou de pâtisseries, nous ne récitons pas la Bra’ha avant de les consommer (lorsqu’on les consomme avant Birkat Hamazon), car ces pâtisseries sont inclues dans la Bra’ha de HaMotsi Le’hem Min Haarets que l’on a récité sur le pain en début de repas.

Nous allons maintenant – B’’H – en expliquer la raison.

Il est expliqué dans la Gmara Bra’hot (42a) que lorsqu’on consomme (hors repas) ce que l’on appelle PATE HABAA BEKISNIN (terme définissant des pâtisseries), on doit réciter la Bra’ha de Boré Miné Mezonot.

C’est ainsi que tranche MARAN[DP1] dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.168).

Quelle est la définition exacte de PATE HABAA BEKISNIN ?

MARAN rapporte 3 opinions sur ce point :

1. La pâte est constituée de sortes de poches que l’on remplie de miel ou de sucre ou de noix ou d’amendes ou d’autres sortes d’ingrédients (selon cette opinion, le terme KISNIN vient rappeler le terme KISS qui signifie « poche »).

2. La pâte est pétrie avec des ingrédients doux comme du miel ou du sucre ou de l’huile ou autres, à la condition que le goût de ces ingrédients ajoutés, soit distinct dans la pâte.

3. La pâte – qu’elle soit agrémentée d’ingrédient doux ou non - est considérée comme Mezonot, dés l’instant où on l’a tellement cuite qu’elle croustille lorsqu’on la consomme (selon cette opinion, le terme KISNIN vient rappeler le terme « KOSSESS », qui signifie « croustillant »).

MARAN conclu en disant que la Hala’ha est comme ces 3 opinions, et que chacun de ces 3 types de pâtisseries porte l’appellation de PATE HABAA BEKISNIN, sur laquelle il faut réciter la Bra’ha de Boré Miné Mezonot.

Par conséquent, selon la Hala’ha, il faut réciter Boré Miné Mezonot dés lors que la pâte est fourrée d’ingrédients qui adoucissent le goût de la pâte, même si la pâte en elle-même n’a pas été pétrie avec des ingrédients doux.

De même, pour une pâte pétrie avec des ingrédients doux comme du miel ou du sucre ou des jus de fruits ou du lait ou autre, on récite Boré Miné Mezonot, à la condition que la présence de l’ingrédient ajouté, soit distincte au goût (dans la pâte).

De même, pour une pâte croustillante, on récite Boré Miné Mezonot, même si aucun ingrédient doux n’est détecté au goût.

La raison pour laquelle nous récitons la Bra’ha de Boré Miné Mezonot et non pas HaMotsi Le’hem Min Haarets, sur chacun des 3 types de pâtes que l’on a mentionné, repose sur la règle de SAFEK BRA’HOT LEHAKEL = lors d’un doute sur la récitation d’une Bra’ha, nous allons à la souplesse et nous ne la récitons pas.

En effet, comment pouvons nous prendre le risque de réciter HaMotsi – et donc Birkat Hamazon - sur l’une ou l’autre de ces 3 types de pâte, alors que selon les avis contraires, cette pâte est Mezonot ?!

Birkat Hamazon est constituée de 4 Bra’hot, alors que ‘Al HaMi’hya (la Bra’ha finale que l’on récite après avoir consommer des pâtisseries) ne représente qu’une seule Bra’ha. Or, selon la règle de Safek Bra’hot Lehakel que nous avons cité plus haut, il est préférable de diminuer le nombre de Bra’hot que l’on risque de réciter en vain.

Mais attention !

Lorsque nous précisons que toute la raison pour laquelle nous récitons systématiquement Boré Miné Mezeonot sur n’importe lequel des 3 types de pâtes que nous avons cité, ceci n’est valable que lorsqu’on se trouve hors repas.

Par contre, lorsqu’on se trouve dans le cadre d’un repas au début duquel, nous avons récité la Bra’ha de Hamotsi sur le pain, et que nous consommons une pâtisserie à la fin de ce repas, il ne faut réciter aucune Bra’ha sur cette pâtisserie, car n’oublions pas que selon au moins 2 opinions sur les 3 citées par le Shoul’han ‘Arou’h, cette pâtisserie est peut être HaMotsi, cette pâtisserie est acquittée de Bra’ha. Or, nous avons déjà récité la Bra’ha de HaMotsi en début de repas et dans cette hypothèse, cette pâtisserie a déjà été acquittée de Bra’ha.

Sur le plan pratique, il ne faut réciter la Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur une pâtisserie servie en fin de repas, avant Birkat Hamazon, que lorsque cette pâtisserie possède les 3 conditions suivantes :

  1. la pâte est fourrée avec divers ingrédients doux
  2. la pâte est pétrie avec des ingrédients doux (miel, sucre, lait, huile, jus de fruits …), dont la présence est distincte au goût de la pâte.
  3. la pâte est croustillante

Si la pâtisserie consommée en dessert, avant Birkat Hamazon, possède ces 3 conditions, on récite Boré Miné Mezonot.

Si l’une ou l’autre de ces conditions est absente, on, ne récite pas la Bra’ha de Boré Miné Mezonot sur une pâtisserie que l’on consomme en fin de repas, avant Birkat Hamazon.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

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