mercredi 19 mars 2008

Se réjouir le jour de Pourim

Se réjouir le jour de Pourim

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

De quelle façon doit on se réjouir le jour de Pourim ?

Décision de la Hala’ha

Nous avons le devoir de faire un important repas le jour de Pourim. Ce repas doit être constitué de viande et accompagné de pain. Il doit être également le plus savoureux possible. Nous avons également le devoir de boire du vin lors de ce repas. Nous devons boire plus qu’à notre habitude.

ATTENTION !!

Malgré notre devoir de boire du vin lors du repas de Pourim, il est strictement interdit de s’enivrer, car l’ivresse est bannit par notre Sainte Torah. (Ceux qui liront les sources et développement, comprendrons mieux ce que je veux dire !)

Il faut simplement boire de sorte à être d’humeur joyeuse, afin de mieux prendre conscience des Miracles et des merveilles dont nous a fait bénéficier Hashem.

Le fait de boire plus qu’à notre habitude, doit provoquer un sommeil dans lequel il nous sera impossible de faire la différence entre « Arour Haman » (« Maudit soit Haman ! ») et « Barou’h Morde’haï » (« Bénit soit Morde’haï ! »).

Ainsi, nous nous acquittons de notre devoir de boire le jour de Pourim.

Nous n’avons pas le devoir de nous adonner à la débauche et à la débilité, et de diminuer notre dignité aux yeux des autres, mais seulement de nous réjouir du plaisir qui nous mènera vers l’amour d’Hashem, et vers la reconnaissance pour les Miracles qu’Il nous prodigue.

Il est également formellement interdit pour un homme - le jour de Pourim – de se déguiser en femme, et inversement, car le fait qu’un homme porte des habits de femme ou le contraire, constitue la transgression d’interdit de la Torah. Or, la fête de Pourim et toutes les Mitsvot qu’elle contient, sont toutes instaurés par nos ‘Ha’hamim. Est il concevable qu’une institution des ‘Ha’hamim puisse abolir un interdit de la Torah ?!! A fortiori, lorsqu’il s’agit d’une simple tradition de se déguiser !!!

Sources et développement

Il est un devoir de faire un grand repas le jour de Pourim.

Le’hate’hila (selon le Din à priori), il faut consommer du pain lors de ce repas.

Le RaMBaM [DP1] écrit (chap.3 des Hala’hot Meguila, Hala’ha 15) :

« Comment devons nous faire ce repas ? Il faut consommer de la viande et préparer un bon repas selon ses possibilités. Il faut aussi boire du vin jusqu’au stade d’être ivre pour aller ensuite dormir du fait de cette ivresse. »

Le Meïri [DP2] écrit (commentaire sur Meguila 7b) :

« On a le devoir de multiplier la joie le jour de Pourim, ainsi que de manger et de boire de façon consistante … Mais cependant, nous n’avons pas le devoir de boire au point de s’enivrer et de diminuer notre dignité aux yeux des autres. Nous n’avons pas le devoir de nous adonner à la débauche et à la débilité, mais seulement de nous réjouir du plaisir qui nous mènera vers l’amour d’Hashem, et vers la reconnaissance pour les Miracles qu’Il nous prodigue. »

Le Or’hot ‘Haïm[DP3] écrit (Hala’hot Pourim note 38) que la Hala’ha citée dans la Gmara (7b) selon laquelle tout homme a le devoir de s’enivrer le jour de Pourim, au point de ne plus faire la différence entre « Arour Haman » et « Barou’h Morde’haï » - Hala’ha tranchée également par MARAN[DP4] dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.’H chap.695 parag.2) – ne signifie pas qu’il faut s’enivrer, car l’ivresse représente un interdit formel, mais seulement boire plus qu’à son habitude.

Le RaMA[DP5] , ainsi que d’autres Poskim confirment cette explication.

Le GaRA (Le Gaon Rabbi Eliyahou de Vilna) écrit dans son commentaire sur le Shoul’han ‘Arou’h (O.’H chap.695) que le fait de boire plus qu’à son habitude, entraîne le sommeil dans lequel, nous ne sommes pas en mesure de faire la différence entre « Arour Haman » et « Barou’h Morde’haï ».

Le RaSHaSH (Rabbi Shelomo SHTRASHON, commentateur de la Gmara au 19ème siècle), ainsi que d’autres Poskim écrivent que dans le temps, ils avaient un Piyout (un poème liturgique) composé de strophes, à la fin desquelles il y avait une fois « Arour Haman » et une fois « Barou’h Morde’haï ». Celui qui avait bu au point de ne plus savoir ce qu’il fallait répondre, était quitte de son devoir de boire.

Le livre ROV DAGAN explique qu’il ne s’agit pas d’inverser ‘Hass Veshalom entre Haman et Morde’haï, mais simplement de ne plus être en état de raconter le Miracle de Pourim de façon claire.

Tel est l’usage de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita le jour de Pourim lors du repas, il ne s’enivre pas, mais boit simplement un peu plus qu’à son habitude, pour ensuite aller se reposer durant l’après midi.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[DP2]Meïri Rabbenou Mena’hem Ben Shlomo HaMeïri France 13ème et 14ème siècle

[DP3]Or’hot ‘Haïm Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov France 13ème siècle

[DP4]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP5]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

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