Regarder le visage d’un Rasha’ (un impie)
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Question
Nos maîtres interdisent de regarder le visage d’un Rasha’ (un impie), comme il est rapporté dans la Guemara Meguila (28a).
Cet interdit est-il en vigueur même de notre époque ? Si c’est le cas, comment ce fait-il que même de grands ‘Ha’hamim dans la Torah s’autorisent une telle chose ?
Décision de la Hala’ha
Il faut faire une distinction entre le fait de « regarder » et le fait de « voir ».
Concernant le visage d’un Rasha’, l’interdit réside dans le fait de le regarder qui signifie vision prolongée et observation profonde. Mais lorsqu’on se contente de « voir », c'est-à-dire, une simple et brève vision, sans porter ni attention ni précision à ce que l’on voit, il n’y a là aucun interdit.
C’est ainsi qu’ont agis les Grands d’Israël, lorsqu’ils ont rencontrés des rois et des princes qui étaient de véritables tyrans qui détestent ’Hashem, dans les différends lieux de leurs exil, ils ne retiraient pas leurs visages avec provocation afin de ne pas regarder le Rasha’, mais ils levaient leurs yeux en regardant légèrement le visage du prince qui se trouvait devant eux.
De même, il est interdit de regarder la lune ou l’arc en ciel, et lorsqu’on s’apprête à réciter la Bera’ha propre à chacun de ces événements, il faut simplement voir de façon brève et rapide, et ensuite détourner les yeux pour réciter la Bera’ha.
Sources et développement
Il est enseigné dans la Gmara ‘Haguiga (16a) :
Celui qui regarde l’arc en ciel, ses yeux s’affaibliront, car il est interdit de regarder l’arc en ciel.
Nous avons déjà expliqué dans les Hala’hot relatives aux bénédictions que l’on récite à la vision de certains événements (Birkot HaReiya), que lorsque l’on voit l’arc en ciel, il faut réciter la Berah’a suivante :
Barouh’ Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Meleh’ Ha’olam Zoh’er HaBerit,
Neeman Bivrito VeKayam Bemaamaro.
Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre Dieu, Roi
du Monde, qui se souvient de l’Alliance, qui est digne de confiance pour Son
Alliance, et qui accomplie Sa parole.
Rabbi David ABOUDARHAM écrit (selon une autre version, cette citation est faite par l’auteur du Or’hot Haïm Hala’hot Bera’hot chap.57) :
« On demanda au ROSH : Comment ce fait-il que l’on regarde l’arc en ciel lorsque nous récitons la Bera’ha, alors que nos maîtres enseignent dans la Gmara ‘Haguiga (16a) : Celui qui regarde l’arc en ciel, ses yeux s’affaibliront ?
Le Rosh répondit que celui qui regarde n’est pas comme celui qui voit, car celui qui regarde, ajoute plus de précision dans sa vision que celui qui voit. » Fin de citation.
Il est donc expliqué que lorsque nos maîtres interdisent de « regarder », il s’agit d’un regard observateur, mais lorsqu’il s’agit d’une vision brève comme lorsqu’on cligne des yeux pour voir une chose quelconque, il n’y a là aucun interdit.
C’est ainsi qu’écrit également l’auteur du Sefer H’assidim (seconde édition chap.99) qui n’est autre que le neveu du ROSH :
« J’ai demander à mon oncle Rabbenou Asher (le Rosh) : comment ce fait-il que le monde se heurte à l’interdiction de regarder l’arc en ciel au moment de la Bera’ha ? Mon oncle m’a répondu en me disant que le terme « regarder » a pour signification observer avec intention et vision prolongée, mais lever les yeux et voir l’arc en ciel un instant, c’est permis. »
L’auteur du livre Yossef Omets (Yozfa) (chap.474) écrit quelque chose de similaire.
Il dit en effet que bien qu’il soit interdit de regarder la lune (on la regarde juste avant de réciter la Bera’ha et pas d’avantage) - comme il est rapporté dans le livre Shevet Moussar (chap.40) au nom de Rabbi Meïr HaLevy, ainsi que dans le livre Sefer Ha’Haredim (début du chap.2 Mitsvot négative liées à la vision, note 5) malgré tout, lorsqu’il s’agit d’une vision globale, il n’y a aucun interdit. Ce n’est que lorsqu’on regarde de façon profonde que c’est interdit. Il y a de nombreuses preuves à cela dans le Talmud.
Il est expliqué à partir de tout cela que même lorsqu’il s’agit de regarder le visage d’un Rasha’, l’interdit n’existe que lorsqu’on le regarde longuement avec observation, mais une vision faible et rapide, comme lorsqu’on parle avec une personne et qu’on regarde son visage de temps à autre, il n’y a aucun interdit.
C’est ainsi qu’écrit également l’auteur du Torah Temima (Parasha de Toledot sur Bereshit chap.27 verset 1 note 2).
C’est ainsi qu’ont agis les Grands d’Israël, lorsqu’ils ont rencontrés des rois et des princes qui étaient de véritables tyrans qui détestent ’Hashem, dans les divers lieux de leurs exil, ils ne retiraient pas leurs visages avec provocation afin de ne pas regarder le Rasha’, mais ils levaient leurs yeux en regardant légèrement le visage du prince qui se trouvait devant eux. Ce qui correspond à ce qu’on a expliqué.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
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porquoi avoir donner l'exemple de l'arc en ciel ?
RépondreSupprimerIl y a essentiellement 2 choses citées dans les enseignements de nos 'Ha'hamim qu'il est interdit de regarder: l'arc en ciel et la lune, qui sont l'un et l'autre cités dans cette Hala'ha Yomit.
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