Consommer de l’ail, ou de l’oignon, ou un œuf, épluchés et restés découverts toute une nuit

Consommer de l’ail, ou de l’oignon, ou un œuf, épluchés et restés découverts toute une nuit

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Est-il permis de consommer de l’ail ou de l’oignon un ou œuf restés découverts toute une nuit ?

Décision de la Hala’ha

Le’hatehila (à priori), il faut veiller à ne pas laisser de l’ail épluché ou de l’oignon épluché ou un œuf épluché lorsqu’ils vont restés découverts toute une nuit, à cause de l’esprit d’impureté qui résidera sur eux.

Cependant, Bedi’avad (à posteriori) s’ils ont passé la nuit dans cet état (épluchés et découverts), on ne doit pas interdire leur consommation.

Il existe une solution pour pouvoir les laisser passer la nuit dans cet état (épluchés et découverts) en y mélangeant autre chose, par exemple en les mettant dans une salade ou dans un plat cuisiné, et dans cette condition, l’esprit d’impureté ne réside pas du tout sur eux.

Sources et développement

Il est enseigné dans la Guemara Nidda (17a) :

Rabbi Shim’on Bar Yoh’aï dit : il y a 5 choses à cause desquelles une personne peut se mettre en danger en les réalisant, et l’une de ces choses est le fait de consommer de l’ail épluché ou de l’oignon épluché ou un œuf épluché, lorsqu’ils sont restés découverts toute une nuit.

Il est donc explicitement enseigné qu’il y a effectivement une interdiction de consommer de l’ail épluché ou de l’oignon épluché ou un œuf épluché lorsqu’ils sont restés découverts toute une nuit.

La Guemara explique ce danger par le fait que l’esprit d’impureté qui réside la nuit peut résider également sur ces aliments épluchés et occasionner un dommage.

(Même s’il s’agit de choses que l’on ne peut pas discerner à l’oeil nu, puisque de nombreuses personnes ne prennent pas en considération ces choses là et n’en sont pas plus atteints de quelconque danger, malgré tout, si telle est la tradition transmise par nos maître, nous devons l’accepter. Il existe différentes explications à cette interdiction, que nous ne pouvons pas détailler ici.)

Cependant, il est rapporté dans les Hagahot Morde’hi (de Rabbenou Morde’haï Bar Hillel qui fait partie de nos maîtres les Rishonim et qui fut assassiné pendant les croisades à Nuremberg il y a environ 700 ans en sanctifiant le nom d’Hashem) (sur le chapitre « Hamotsi Yaïn ») qu’il fut un jour consulté sur la question : pourquoi dans leurs pays (Europe de l’est) on ne prend pas en considération cet usage de ne pas consommer de l’ail épluché ou de l’oignon épluché ou un œuf épluché lorsqu’ils sont restés découverts toute une nuit ? Le Morde’hi répondit que l’on ne prenait pas cet usage en considération car de notre époque, l’esprit d’impureté n’est pas aussi fréquent qu’il ne l’était du temps de nos maîtres du Talmud.

Le MAHARSHAL (Rabbi Shelomo LOURIA, qui a fait partie des grands décisionnaires Ashkenazes il y a environ 400 ans) – dans son livre Yam Shel Shelomo (sur ‘Houlin chap.8 section 12) - écrit également dans le même sens et précise que toute la mise en garde de nos maîtres vis-à-vis de l’esprit d’impureté n’était valable que de leur époque, mais de notre époque, il n’y a pas lieu de le prendre en considération car cet esprit d’impureté n’est plus fréquent parmi nous.

Certains décisionnaires Ashkenazim s’appuient sur les propos du Morde’hi et du MAHARSHAL.

Cependant, à partir des propos des Tossafot sur Shabbat (141a) et sur Betsa1(14), ainsi que des propos du ROSH sur Betsa (14), il semble qu’il faut au contraire prendre en considération l’explication de l’esprit d’impureté chaque fois que nos maîtres en ont fais mention, et cela, même de notre époque. (Et même s’il est vrai que l’esprit d’impureté n’est pas aussi présent qu’il ne l’était du temps de nos maîtres du Talmud, malgré tout, il l’est partiellement.)

Nous trouvons d’ailleurs dans les propos des décisionnaires – comme l’auteur du Ben Ish ‘Haï (2^ème année Parasha de Pin’hass note 13) - qu’il y a de nombreux endroits où l’on prend en considérations toutes ces mises en garde de nos maîtres, et où l’on ne s’appuient pas sur les propos du Morde’hi et du MAHARSHAL sur ce point.

C’est ainsi que tranche également notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 2 section Y.D chap.7), ainsi que dans son livre Hali’hot ‘Olam (tome 7 page 214) qu’il faut veiller à ne pas laisser de l’ail épluché ou de l’oignon épluché ou un œuf épluché lorsqu’ils vont restés découverts toute une nuit, à cause de l’esprit d’impureté qui résidera sur eux.

Cependant, s’ils ont malgré tout passé la nuit dans cet état (épluchés et découverts), on ne doit pas interdire leur consommation puisque l’on peut (Bedi’avad – à posteriori) s’appuyer sur l’avis du Morde’hi et du MAHARSHAL, mais Le’hate’hila (à priori), il ne faut pas agir ainsi, comme nous l’avons expliqué.

L’auteur du Ziv’hé Tsedek (Rabbi ‘Abdellah SOME’H qui fut le maître du Ben Ish ‘Haï et également l’une des plus hautes autorités Hala’hiques d’Irak au siècle dernier) rapporte (chap.116 note 61) qu’il existe une solution pour pouvoir les laisser passer la nuit dans cet état (épluchés et découverts) en y mélangeant autre chose, par exemple en les mettant dans une salade ou dans un plat cuisiné, et dans cette condition, l’esprit d’impureté ne réside pas du tout sur eux. Il ajoute que cette solution a déjà été envisagée par ‘auteur du SAMAK (Seder Yom 4 chap.171).

Tel l’usage d’autoriser sous cette condition et tel est l’avis de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita, comme il l’exprime dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 2 section Y.D chap.7), ainsi que dans son livre Hali’hot ‘Olam (tome 7 page 214).

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5769 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par

email, contactez nous sur sheelot@free.fr