Israël et le Mazal
Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)
Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.
Question
Le peuple d’Israël est-il soumis à la destinée définie par les astres ?
Décision de la Hala’ha
Le peuple d’Israël n’est pas soumis à la destinée définie par les astres.
Quelle que soit la période de l’année, ce qu’Hashem a décrété arrivera.
Cependant, certaines périodes de l’année sont plus ou moins propices à la réalisation de certains décrets Divins.
Le mois de Av est propice aux mauvaises choses (qu’Hashem nous en préserve), alors que le mois d’Adar est beaucoup plus favorable à la réalisation de bons décrets Divins.
Par contre, faire des calculs sur les différents moments et les différentes heures, en disant : tel jour est propice pour voyager, ou tel jour est propice pour les affaires, représente un interdit de la Torah à titre de Me’onen, car selon cette personne, le moment précis est avantagé par une chance ou une malchance prédominante.
Ou bien celui qui dit : « Ne me réclame pas l’argent que je te dois, car nous sommes le matin… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Shabbat… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Rosh ’Hodesh… » Cette personne transgresse un interdit. C’est l’occasion de rappeler qu’il est strictement interdit selon la Hala’ha d’aller consulter des astrologues, devins, pseudo Kabbalistes ou autres escrocs de la pire espèce, que l’on trouve de notre époque. Certains des ces gens se font appeler « Rabbanim », ou même de « Kabbalistes », et font croire qu’ils agissent selon la Torah, alors qu’en réalité il n’en est rien.
Un véritable Kabbaliste est avant tout une personne pleine de crainte d’Hashem que l’on remarque à travers son comportement et ses actes, et aussi un véritable érudit dans les connaissances de la Torah (le Talmud et les Décisionnaires) – tel que le Saint et Vénéré Baba Salé z.ts.l ou bien le Saint et Vénéré Rabbi Its’hak KADOURI z.ts.l et d’autres qui étaient de véritables Tsaddikim … - et non pas seulement, un homme qui porte une barbe et qui fait boire des petites bouteilles d’eau aux personnes qui le consultent, afin de les libérer de tous leurs soucis, moyennant une somme d’argent non négligeable !!!!
Il faut s’éloigner de tous ces imposteurs !!!
Sources et développement
Il est enseigné dans la Guemara Ta’anit (29a) :
Rabbi Yehouda fils de Rav Shemouel Bar Shilat dit au nom de Rav :
De même que lorsque débute le mois de Av, on diminue la joie, ainsi lorsque débute le mois d’Adar, on augmente la joie. Rav Papa dit : c’est pourquoi, si un juif est en litige avec un non juif, il doit s’efforcer de ne pas faire juger son litige au mois de Av, car à ce moment-là, le Mazal (la destiné) n’est pas favorable à Israël. Il devra tout mettre en oeuvre afin de faire juger son affaire au mois d’Adar, où la destinée est très favorable à Israël.
Le RYTBA[D1] – dans ses commentaires sur Ta’anit - fait la remarque suivante :
Comment la Guemara peut-elle dire qu’au mois d’Adar, la destinée est très favorable à Israël, alors qu’il est enseigné dans la Guemara Shabbat (156b) qu’Israël n’a pas de destiné, c'est-à-dire, qu’Israël n’est pas soumis à l’influence des astres comme les non-juifs, mais uniquement à la seule bienveillance d’Hashem.
Les 2 enseignements se contredisent-ils ?
Plusieurs explications ont été données pour répondre à cette remarque.
Selon le RYTBA lui-même, même si effectivement Israël n’est pas soumis à la destinée des astres, durant ces 2 mois de l’année – Av et Adar – la destinée d’Israël reste soumise aux astres. Hashem a décrété qu’Israël doit être soumis à la destinée définie par les astres, durant ces 2 mois de l’année.
Le RYTBA ajoute qu’il est aussi possible de maintenir l’idée selon laquelle, Israël n’est pas du tout soumis à la destinée définie par les astres – y compris durant ces 2 mois de l’année – et que le fait d’enseigner que la destinée est très favorable à Israël durant le mois d’Adar, signifie simplement que de très bonnes choses sont décrétées durant ce mois. (Or, les décrets n’émanent que d’Hashem et non pas des astres, qui n’ont aucune influence sur Israël.)
Selon le MAHARSHA (Morenou Harav Rabbi SHemouel Eli’ezer EIDLESS)[DP2], le fait d’enseigner qu’Israël n’est pas soumis à la destiné définie par les astres, signifie que tout ce qui est décrété par Hashem sur Israël, se réalisera, sans aucune distinction entre les bonnes et les mauvaises choses, et cela, sans aucun lien avec les astres.
Cependant, les bonnes choses se réaliseront plus probablement durant le mois d’Adar, et les mauvaises plus probablement durant le mois de Av, puisqu’ Hashem provoque toujours les bonnes choses aux dates de bon augure et les mauvaises choses aux dates de mauvais augure.
Le ‘Hatam Sofer - dans une Tshouva (réponse Hala’hique) (chap.160) – fait remarquer que le RAMBAM a fait omission de cet enseignement de Ta’anit 29b où il est enseigné qu’au mois de Av le Mazal (la destiné) n’est pas favorable à Israël, alors qu’au mois d’Adar la destinée est très favorable à Israël.
Selon le ‘Hatam Sofer, le RAMBAM aurait volontairement omis cet enseignement dans son ouvrage, car il contredit un autre enseignement (Shabbat 156b) où il est écrit qu’il n’y a pas de destinée pour Israël.
Mais à la lueur de l’explication du RYTBA cité plus haut, cette remarque n’est plus justifiée.
Il est dit dans notre Sainte Torah (Devarim chap.18) :
« On ne trouvera pas en toi un homme qui pratique la divination (Me’onen) ».
Il est rapporté dans la Gmara Sanhedrin (65b) :
Nos maîtres enseignent : Me’onen. Rabbi ‘Akiva dit : c’est celui qui fait des calculs sur les différents moments et les différentes heures, en disant : tel jour est propice pour voyager, ou tel jour est propice pour les affaires … car selon cette personne, le moment précis est avantagé par une chance ou une malchance prédominante.
Rashi[DP3] explique que le terme « ME’ONEN » provient de la racine « ‘ONA », qui signifie période.
Voici les propos de notre maître le RAMBAM[DP4] (chap.11 des Hala’hot relatives à l’idolâtrie Hal.8) :
« Quelle est la définition du Me’onen ? Ce sont ceux qui définissent les périodes par l’astrologie, en disant que tel jour est bon, et que tel jour ne l’est pas… »
Cette Hala’ha est également tranchée par MARAN[DP5] dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 179), en ces termes :
Celui qui dit : « Ne me réclame pas l’argent que je te dois, car nous sommes le matin… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Shabbat… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Rosh ’Hodesh… » (Cette personne pense que tous ces moments ne sont pas de bon augure pour sortir de l’argent), transgresse un interdit.
A partir de cela, nous pouvons faire une remarque :
Comment ce fait-il donc que nos ‘Ha’hamim ont définis que lorsqu’un juif a un litige avec un non-juif, il doit tout mettre en œuvre afin de faire juger son affaire durant le mois d’Adar, où le Mazal (la chance) d’Israël leur est favorable, et surtout pas durant le mois de Av, où le Mazal d’Israël ne leur est pas favorable ?
N’y a-t-il pas là une interdiction à titre de Me’onen, comme l’ont tranchés le RAMBAM ainsi que MARAN dans le Shou’lhan ‘Arou’h ?
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita répond à cette remarque – dans son livre Hazon Ovadia – Pourim (page 31 note 3) - avec les propos du RYTBA, cités plus haut et selon lesquels, même si Israël n’est pas soumis à la destinée définie par les astres (EIN MAZAL LEISRAËL), malgré tout, Hashem a décrété que le mois de Adar sera propice aux bonnes choses. L’enseignement de nos ‘Ha’hamim selon lequel, les mois de Adar et de Av sont propices à la réalisation de certaines choses, signifie simplement que la probabilité de la réalisation de ces choses durant ces 2 mois, émane exclusivement d’Hashem, sans être liée a l’astrologie.
C’est ainsi qu’explique également le Gaon et Tsaddik Rabbi Shelomo Eli’ezer ALFANDERI (le Sabba Kaddisha) z.ts.l.
Explication
L’interdit de considérer que tel moment est plus favorable à la réalisation de certaines choses, n’existe que lorsque l’on est convaincu que ce moment est favorable de par lui-même, ou de par sa destinée.
Par contre, si Hashem lui-même a décidé que telle ou telle période est propice à certaines choses, et qu’un Navi (un prophète) envoyé par Hashem, vient annoncer la prochaine réalisation de cette chose, il est certain que dans ce cas, il n’y a pas la moindre interdiction. En effet, cela peut se comparer à un homme que l’on prévient de ne pas se rendre à tel endroit à tel moment, car cela peut s’avérer dangereux, il est évident qu’il n’y a là aucune interdiction.
Il en est de même pour les mois de Av et de Adar. Nous ne considérons pas que ces périodes ont une signification de par eux même, mais seulement qu’il en fut décidé ainsi par Hashem lui-même, que ces périodes devaient être propices à certaines choses pour Israël. Ce sont nos maîtres qui nous ont dévoilé ce secret, selon lequel, de très bonnes choses peuvent être décrétées pour Israël durant le mois de Adar, comme de très mauvaises B’’M, durant le mois de Av. au même titre que nous savons par nos maîtres que le Jour de Rosh Hashana, toute la création est jugée, et que pour cela, nous nous tenons en prière devant Hashem ce jour-là, il est certain qu’il n’y a là aucune interdiction.
Ce qui n’est pas le cas pour ces astrologues, ces devins, ces pseudo Kabbalistes ou autres escrocs de la pire espèce, que l’on trouve de notre époque. Ces individus définissent ce qui arrivera à telle ou telle date, simplement parce qu’ils ont foi dans le fait que c’est le mouvement des astres et des constellations, qui définit la destinée de l’être humain.
Mais nous juifs, nous n’avons aucune part dans toutes ces futilités, et la Torah nous a formellement interdit d’aller consulter ces gens.
Nous pouvons également citer les propos de Rabbenou Yona de Gérone[DP6] :
« Il existe une catégorie d’hommes et de femmes qui – lorsqu’ils entendent la voix du corbeau, disent qu’une mauvaise chose est arrivée …
Ces gens sont remplis de fausses croyances, et affirment de façon très sérieuse que c’est ce qu’ils voient, et que c’est ainsi que les choses vont arriver. Et chaque fois que le corbeau chante, il arrivera une mauvaise chose… Ces gens sont loin d’imaginer que c’est justement à cause de leur fausse croyance que le Satan se tient à leurs côtés et provoque la réalisation de toutes leurs « prévisions », afin qu’ils continuent à croire à toutes leurs sottises. » Fin de citation des propos de Rabbenou Yona.
Ces propos restent tout à fait d’actualité puisqu’il existe encore des personnes qui – au lieu d’avoir peur d’Hashem – sont obsédées par la rancune que l’on pourrait leur tenir, ou bien par les malédictions, le ‘Ain Hara’, ou la sorcellerie. Ces gens vont consulter des soi-disant « devins », « guérisseurs» ou autres charlatans. En agissant ainsi, ces pauvres gens ne se rendent pas compte qu’ils se bannissent eux même de ce monde-ci, comme du monde futur, car ils investissent toutes leurs forces spirituelles dans des sottises véhiculées par tous ces fous, dont certains se font même qualifiés de « Rabbanim », ou même de « Kabbalistes », et font croire qu’ils agissent selon la Torah, alors qu’en réalité il n’en est rien.
Il faut s’éloigner de tous ces imposteurs.
[D1]RYTBA Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 14ème siècle
[DP3]RaSHI Rabbi Shlomo ITS’HAKI France 11ème siècle
[DP4]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle
[DP5]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[DP6]Rabbenou Yona de Gérone Espagne 13ème siècle
BS"D
RépondreSupprimerVoilà qui est bien dit au sujet des astrologues, imposteurs et autres charlatans.