jeudi 2 août 2007

Les traditions contraires à l’opinion de MARAN, l’auteur du Shoul’han Arou’h.

Les traditions contraires à l’opinion de MARAN,

l’auteur du Shoul’han Arou’h.

Dans la précédente Hala’ha (qui traitait de la tombée de la nuit selon Rabbenou TAM[DP1]), nous avons mentionné que dans la majorité des communautés juives, la tradition est de considérer le moment de la sortie de étoiles (la tombée de la nuit), selon l’opinion des Gueonim[DP2].

Et bien qu’il serai souhaitable pour tout le monde de s’imposer la ‘Houmra (la rigueur) de faire sortir Shabbat selon l’horaire de Rabbenou TAM, c'est-à-dire 72 minutes après la Shki’a (après le couché du soleil), cependant, selon le stricte Din, de nombreuses personnes ont pour tradition de faire sortir Shabbat selon l’horaire des Gueonim, qui correspond à une heure plus avancée, tel que c’est précisé dans la plus part des calendriers.

Dans nos propos, il était stipulé que selon l’opinion de MARAN[DP3] l’auteur du Shoul’han Arou’h, dont nous, juifs Sefaradim, avons accepté les décisions, il est un devoir de se comporter sur ce point selon l’opinion de Rabbenou TAM.

Malgré cela, de nombreuses personnes n’adoptent pas sur ce point l’opinion de MARAN, et nous n’avons nous même écris qu’il était seulement souhaitable de s’imposer la ‘Houmra (la rigueur) de Rabbenou TAM, mais nous n’avons pas écris cela en tant que véritable obligation selon le Din.

Nous allons donc expliqué, avec l’aide d’Hahsem, comment se fait il que sur ce point, nous, qui avons accepté les décisions de MARAN en tout point, n’adoptons sa décision sur ce point qu’en tant que « comportement rigoureux qu’il serai bon d’adopter » ?

La réponse à cette question réside dans le fait qu’il existe quelques traditions que les juifs Sefaradim avaient déjà adopté avant même que ne se diffusent dans le monde les décisions Hala’hic de MARAN, puisque ses décisions Hala’hic, ainsi que tout son enseignement n’ont été diffusés qu’à la fin de sa vie (en 1575), et il y avaient d’autres ‘Ha’hamim qui dirigeaient leurs communautés selon les décisions Hala’hic émanant d’autres décisionnaires, comme selon le RIF[DP4] ou d’autres. Lorsque les livres de MARAN furent publiés, et que toutes les communautés Sefarades acceptèrent ses enseignements, il restait tout de même quelques traditions sur lesquelles la décision Hala’hic de MARAN ne fut pas acceptée, comme le fait de faire sortir Shabbat selon l’opinion des Gueonim, et non selon Rabbenou TAM, ce qui est contraire à l’avis de MARAN, comme en atteste le Gaon Rabbi Yona NAVON[DP5] z.ts.l dans son livre Shou’t NE’HPA BAKESSEF tome 1 page 154, 3ème colonne, que même en Erets Israël qui représente le lieu de MARAN, d’où se sont diffusées toutes ses décisions Hala’hic, même là bas, la tradition n’est pas conforme à l’opinion de Rabbenou TAM sur ce point, et cette tradition remonte à des temps éloignés, bien avant que se diffusent les décisions Hala’hic de MARAN.

Nous pouvons en déduire de façon générale, que toute tradition contraire à l’opinion de MARAN l’auteur du Shoul’han Arou’h, qui n’était pas adoptée par nos communautés avant la diffusion des décisions Hala’hic de MARAN, une telle tradition ne doit pas être adoptée, puisqu’elle est considérée comme nul dés son fondement (parce qu’elle contredit l’opinion de MARAN), puisqu’elle fut adoptée à la base en désaccord avec la Hala’ha.

Mais une tradition adoptée par nos communautés avant que les décisions Hala’hic de MARAN ne soient diffusées, peut être maintenue, et cela, même si elle va à l’encontre de l’opinion de MARAN, comme c’est le cas pour la tombée de la nuit se lon Rabbenou TAM.

C’est d’ailleurs ce qu’écrit MARAN lui-même dans l’introduction à son Shoul’han Arou’h, qu’il n’a pas pour objectif de remettre en question des traditions qui avait cours avant la rédaction de son ouvrage, mais uniquement de trancher la Hala’ha selon l’approbation majoritaire des Poskim, dans des situations où il y a Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hic).

Par conséquent, les personnes qui ont pour tradition la veille de Shabbat, d’allumer les Nerot (les veilleuses ou bougies de Shabbat), et ensuite de réciter la Bra’ha (la bénédiction), n’ont absolument aucun appui Hala’hic, puisque selon l’opinion de MARAN, ceux qui agissent ainsi, récitent une Bra’ha Levatala (une bénédiction en vain).

C’est pour cela qu’il faut enseigner, même à une personne qui a pour tradition de réciter la Bra’ha après l’allumage, qu’elle cesse totalement cette « tradition », et qu’elle revienne à la décision Hala’hic MARAN, selon laquelle, il faut réciter la Bra’ha avant l’allumage, comme nous l’avons expliqué dans une précédente Hala’ha.

REMARQUE

Dans la Hala’ha diffusée hier (H.Y 01.08.07), au sujet de la tombée de la nuit selon Rabbenou TAM, nous avons écris qu’il faut calculer les 72 minutes après la Shki’a (le couché du soleil), en « Sha’ot Zmaniyot » (en « heures relatives »), et nous avons écris que ce Din selon lequel il faut calculer en Sha’ot Zmaniyot, correspondait à l’opinion de tous les avis.

Mais cependant, ce n’est pas tout à fait le cas, puisque de nombreux Poskim (décisionnaires) pensent qu’au sujet de l’opinion de Rabbenou TAM sur la tombée de la nuit, on peut permettre de calculer les 72 minutes après la Shki’a, en heures ordinaires.

Récemment, a été édité le livre MISHNA BROURA[DP6] accompagné des notes et remarques des Rabbanim de la Yeshiva de Kissé Ra’hamim de Bné Brak, et à la fin du livre, un petit fascicule est rédigé par le Gaon Rabbi Meïr MAZOUZ[DP7] shalita Rosh Yeshiva de Kissé ra’hamim, et il précise que selon l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, il n’est pas nécessaire de calculer les 72 minutes après la Shki’a en Sha’ot Zmaniyot (heures relatives, voir plus haut), mais il est suffisant de les calculer en heures ordinaires, et donc 72 minutes ordinaires après la Shki’a, nous pouvons effectuer des Mela’hot (activités interdites pendant Shabbat) à la sortie de Shabbat.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767

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[DP1]

Rabbenou TAM

Rabbenou Yaakov Ben Meïr TAM France 12ème siècle, petit fils de Rashi, et l’un des principaux auteurs des Tossafot

[DP2]Gueonim Décisionnaires de la période post talmudique (9ème et 10ème siècle)

[DP3]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP4]RIF Rabbi Its’hak EL FASSI Algérie – Maroc 10ème siècle

[DP5]

Rabbi Yona NAVON

17ème et 18ème siècle , Maître du HYDA, et auteur du livre Ne’hpa Bakessef

[DP6]

Mishna Broura

Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres

[DP7]

Rav Meïr MAZOUZ shalita Fils de Rabbi Matslia’h MAZOUZ z.ts.l, qui fut Av Beit Din en TUNISIE, et qui a rédigé le Shou’t ISH MATSLIA’H, avant d’être assassiné au début des années 70.


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