lundi 29 octobre 2007

Birkat Hamazon sur le lieu du repas

Réciter Birkat Hamazon sur le lieu du repas

Lorsque l’on mange un repas accompagné de pain, on est tenu de réciter Birkat Hamazon sur le lieu du repas.

Si l’on a quitté ce lieu sans avoir réciter Birkat Hamazon :

§ Si l’on a agit volontairement, en sachant que l’on est tenu de réciter là où l’on a mangé, dans ce cas, on a l’obligation de retourner sur le lieu du repas afin de réciter Birkat Hamazon. Toutefois, si on l’a réciter dans le 2ème endroit, bien que l’on a agit de façon contraire au Din, on est quitte (Bedi’avad).

§ Si l’on a agit involontairement, par exemple lorsque l’on part en oubliant de faire Birkat Hamazon, et que l’on s’en souvient là où l’on se trouve à présent, ce cas fait l’objet d’une Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hic) parmi les Poskim Rishonim (les décisionnaires antérieurs au Shoul’han ‘Arou’h). Voici comment MARAN[DP1] rapporte leurs opinions dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.184 parag.1) :

Lorsque l’on a agit involontairement, selon le RaMBaM[DP2] et Rabbenou Yona[DP3] , on récite là où l’on s’en rend compte. Mais selon le ROSH[DP4] , on doit retourner sur le lieu du repas.

N.D.T

Il est vrai que lorsque l’on consulte cette référence dans le Shoul’han ‘Arou’h, il y est écrit « … selon le RaMBaM, on récite là où l’on s’en rend compte. Mais selon Rabbenou Yona et le ROSH, on doit retourner sur le lieu du repas. » Cependant, si on consulte ce qu’écrit MARAN dans le Beit Yossef sur le même chapitre, il en ressort qu’il faut corriger et préciser que Rabbenou YONA pense comme le RaMBaM sur ce point, et non comme le ROSH. Cette rectification est d’ailleurs également effectuée par l’auteur du Me’il Shemouel[DP5] , citée dans le Shiyouré Bera’ha[DP6] (notre chap. note 2), ainsi que par l’auteur du Maamar Morde’haï[DP7] .

Les Poskim discutent afin d’établir selon lequel de ces 2 avis, MARAN tranche cette Hala’ha.

Dans le cas où l’on a quitter le lieu du repas involontairement sans réciter Birakat Hamazon, pouvons nous le réciter là où l’on se trouve à présent, conformément à l’opinion du RaMBaM et de Rabbenou YONA, ou bien sommes nous tenus, même dans ce cas, de retourner sur le lieu du repas pour le réciter, conformément à l’opinion du ROSH ?

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit que MARAN pense comme le RaMBaM et Rabbenou YONA sur ce point, car ils représentent la majorité contre l’opinion du ROSH qui est seul. Qui plus est, la rédaction du Shoul’han ‘Arou’h repose essentiellement sur l’opinion du RaMBaM. D’ailleurs, MARAN écrit lui-même dans Shout Avkat Ro’hel, un autre de ses ouvrages, que « le RaMBaM est le plus important des Poskim, et que toutes les communautés d’Erets Israël, des pays d’Orient et du Maghreb, se comportent selon son opinion, et l’ont accepté sur eux comme leur maître. »

Conclusion

Si l’on a quitté involontairement le lieu du repas sans avoir récité Birkat Hamazon, on peut le réciter là où l’on se trouve, sans être tenu de retourner sur le lieu du repas.

Toutefois, une personne qui veut s’imposer de retourner sur le lieu du repas, même dans une situation involontaire, la Bénédiction reposera sur cette personne.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP2]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[DP3]

Rabbenou Yona de Gérone Espagne 13ème siècle

[DP4]Rosh Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle

[DP5]

Rabbi Shemouel FLORINTIN antérieur au ‘HYDA (18ème siècle)

[DP6]‘HYDA Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ Israël - Italie 18ème siècle

[DP7]

MAAMAR MORDE’HAÏ

Rabbi Morde’haï KARMI (CREMIEUX ?) France 18ème siècle

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