mardi 13 novembre 2007

La lecture du Shema lorsqu’on se couche

La lecture du Shema lorsqu’on se couche

Question :

Y a-t-il une obligation de lire le Shema’ avant d’aller dormir ?

Dans les Siddourim (les livres de prières), le Shema’ du couché est précédé de la Bra’ha de « Hamapil », doit on la réciter avec Shem OuMal’hout (avec le Nom d’Hashem et l’expression de sa royauté = … A.D.O.N.A.Ï Elohenou Mele’h Ha’olam …) ?

Réponse :

Il est enseigné dans la Gmara Bra’hot (60b)

Lorsque l’on va dormir, on récite la Bra’aha de Hamapil ‘Hevlé Shena ‘Al ‘Enaï … (qui amène le sommeil sur mes yeux…).

Il est expliqué dans les Tossafot[DP1] et le Morde’hi[DP2] que toutes les Bra’hot mentionnées dans le 9ème chapitre de la Gmara Bra’hot, doivent être dites avec Shem OuMal’hout (avec le Nom d’Hashem et l’expression de sa royauté = … A.D.O.N.A.Ï Elohenou Mele’h Ha’olam … comme nous l’avons déjà expliqué plusieurs fois).

La Bra’ha de Hamapil que nous disons avant le Shema’ du couché, ne fait donc pas exception à cette règle. Nous sommes donc tenus de la dire avec Shem Oumal’hout. C’est ainsi que tranchent de nombreux autres Rishonim (décisionnaires antérieurs au Shoul’han ‘Arou’h).

Il expliqué dans les Poskim (décisionnaires) que nous ne récitons cette Bra’ha (ainsi que le Shema’ du couché) que lorsque l’on va se coucher pour la nuit, mais on ne la récite pas lorsque l’on va dormir en journée.

Il est également expliqué que selon la tradition, on fait suivre le Shema’ par le sommeil, en veillant à ne pas s’interrompre entre les 2.

Le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad[DP3] z.ts.l écrit dans son livre Ben Ish ‘Haï (Parasha de Pekoudé), qu’il est juste de réciter la Bra’ha de Hamapil avec Shem OuMal’hout, et c’est d’ailleurs ainsi qu’il faut agir même du point de vue de la Kabbala (le sens mystique de la Torah), conformément aux enseignements de notre maître, le saint Ari Z’’al[DP4] . Cependant, certains ont l’usage de la réciter sans Shem OuMal’hout par crainte d’avoir à s’interrompre ensuite entre la Bra’ha et le sommeil, et d’avoir réciter Bra’ha Levatala (une Bra’ha en vain).

Mais notre maître la Rav Ovadia YOSSEF shalita s’est étendu sur la question et a réfuté ses propos. Notre maître le Rav shalita écrit que même si l’on s’est interrompu entre la Bra’ha et le sommeil, cela ne constitue pas du tout une Bra’ha Levatala, et il n’y a pas à la réciter de nouveau, car le but essentiel pour lequel a été instituée cette Bra’ha, n’est pas le sommeil, mais le fait que l’usage du monde est d’aller dormir le soir.

Par conséquent, sur le plan pratique, il est certain qu’il n’est pas justifié d’annuler la récitation de cette Bra’ha (avec Shem OuMal’hout) par simple crainte que l’on risque de s’interrompre avant de s’endormir, car cette Bra’aha n’a rien avoir avec le sommeil en lui-même, mais uniquement avec le fait d’aller dormir.

C’est ainsi que tranchent de nombreux autres Poskim de notre temps.

L’auteur du livre Shou’t Tsits Eli’ezer, Rabbi Eli’ezer Yehouda WALLDINBERG[DP5] z.ts.l écrit dans son livre (tome 7 chap.27), que même si une personne a récité le Shema’ du couché, en ayant dit la Bra’aha de Hamapil avec Shem OuMal’hout, et que l’on vient lui poser une question ensuite, cette personne a tout à fait le droit de répondre, et qu’il est certain qu’il ne faut pas annuler la récitation de cette Bra’ah (avec Shem OuMal’hout) par simple crainte d’interruption.

Cependant, notre maître le Rav shalita écrit qu’il est quand même recommandé de faire attention à ne pas s’interrompre entre le Shema’ du couché et le sommeil.

Lorsque l’on va dormir après la moitié de la nuit, on récite la Bra’ha de Hamapil sans Shem OuMal’hout.

Dans la prochaine Hala’ha, B’’H, nous expliquerons ce point, et nous dirons également le statut des femmes vis-à-vis de cette Bra’ha.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]Tossafot gendres et petits enfants de RASHI. Commentateurs et décisionnaires de France et d’Allemagne 11ème et 12ème siècle

[DP2]Mordé’hi Rabbenou Morde’haï Bar Hillel Allemagne 13ème siècle, élève du Maharam de Rottenbourg, et ‘Haver, compagnon d’étude du Roch

[DP3]

Ben Ish ‘Haï Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle

[DP4]ARI zal Rabbi Its’hak LOURIA AHKENAZI, Israël 16ème siècle, principal commentateur mystique de la Torah

[DP5]

Tsits Eli’ezer Rabbi Eli’ezer Yehouda WALLDINBERG z.ts.l Un des plus grand décisionnaire de notre temps Décédé en 2006 à Jérusalem Auteur du livre Shou’t Tsits Eli’ezer

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