mercredi 14 novembre 2007

Le Shema’ du couché pour les femmes, et le Din après ‘hatsot (après la moitié de la nuit)

Le Shema’ du couché pour les femmes, et le Din après ‘hatsot (après la moitié de la nuit)

Dans la Hala’ha précédente (que vous pouvez consulter en cliquant ici), nous avons expliqué que le soir, avant de se coucher, il faut réciter le Shema’, précédé de la Bra’ha de Hamapil, et que cette Bra’ha, comme toutes les Bra’hot que nous réciton, doit être récitée avec Shem OuMal’hout (le Nom d’hashem et l’expression de Sa Royauté = …A.D.O.N.A.Ï Elohenou Mele’h Ha’olam …).

Nous avons aussi expliqué que bien qu’il soit recommandé de ne pas parler entre le Shema’ du couché et le moment où l’on s’endort, toutefois, même si l’on s’est interrompu, on ne recommence pas cette Bra’ha, et elle n’est pas non plus considérée comme Levatala (en vain), car cette Bra’ha n’a été instituée que pour glorifier Hashem sur le fait qu’il nous est donné de pouvoir aller dormir, et non sur le sommeil en lui-même.

De façon très simple, on peut considérer qu’il faudrait réciter la Bra’ha de Hamapil et le Shema’ du couché, aussi bien lorsque l’on va dormir dans la 1ère partie de la nuit, aussi bien lorsque l’on va dormir dans la 2ème partie de la nuit (après ‘Hatsot, après la moitié de la nuit), car toute la nuit est propice au sommeil.

Le Gaon Rabbi Isha’ya BASSAN z.ts.l[DP1] (le maître de l’auteur du Messilat Yesharim) écrit dans son livre Shou’t La’hmé Toda (chap.21) :

« Certains Poskim veulent dire que selon le sens mystique (la Kabbala), il ne faut plus réciter la Bra’ha de Hamapil lorsque l’on va dormir après ‘Hatsot Laïla (après la moitié de la nuit), mais ceci n’est pas vrai. Au contraire, il faut réciter la Bra’aha de Hamapil à n’importe quel moment où l’on va dormir pendant la nuit. »

Cependant, nombreux de nos maîtres les Kabbalistes écrivent que selon la Kabbala (le sens mystique), on ne doit pas réciter cette Bra’ha lorsque l’on va dormir après ‘Hatsot. C’est ainsi que tranche notre maître Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad z.ts.l[DP2] , dans son livre Shout Rav Pe’alim (Sod Yesharim chap.14). Ainsi écrit également l’auteur du Hessed Lealafim[DP3] , et il précise que selon la tradition des grands Kabbalistes de Jérusalem, on ne récite pas la Bra’ha de Hamapil lorsque l’on va dormir après ‘Hatsot. C’est ainsi qu’écrivent de nombreux autres sages de Jérusalem.

Par conséquent, puisque l’usage sur ce point n’est clair selon l’opinion de MARAN [DP4] dans le Shoul’han ‘Arou’h,, et qui plus est, nous sommes face à une Ma’hloket (une divergence d’opinion Hala’hic) sur la récitation d’une Bra’ha, on applique ici le principe de SAFEK BERA’HOT, LEHAKEL = lorsqu’il y a un doute (une discussion) sur la récitation d’une Bra’ha, nous allons à la souplesse et nous ne la récitons pas.

C’est pour cela que notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit que lorsque l’on va dormir après ‘Hatsot, on récite la Bra’ha de Hamapil, mais sans Shem OuMal’hout, en pensant le Shem OuMal’hout dans sa tête, afin de prendre aussi en considération l’opinion des Kabbalistes, selon laquelle, après ‘Hatsot, on ne la récite pas.

Les femmes sont, elles aussi, tenues de réciter le Shema’ du couché, car le Shema’ du couché a été institué en tant que protection, et les femmes ont, elles aussi, besoin de cette protection. C’est pour cela que, bien que les femmes ne sont pas soumises à l’obligation de lire le Shema’ du matin (cliquez ici pour plus de détails), elles ont cependant, l’obligation de lire le Shema’ du couché, ainsi que la Bra’aha de Hamapil qui le précède.

En effet, cette Bra’ha n’est pas considérée comme une Mitsvat ‘Assé Shehazeman Guerama (un commandement positif limité à un laps de temps pour son accomplissement, dont les femmes sont systématiquement exemptées, comme la Soukka, le Loulav etc…). La Bra’ah de Hamapil est relative à tout moment auquel on va dormir. Mais l’usage le plus courant est d’aller dormir la nuit, c’est pour cela que nous ne la récitons que lorsque l’on va dormir pour la nuit, et non en journée.

Mais ceci ne constitue pas une « limite dans le temps » vis-à-vis de la récitation de cette Bra’ha, mais simplement un constat sur l’usage en vigueur.

Par conséquent, les femmes sont donc elles aussi tenues, de réciter le Shema’ du soir, ainsi que la Bra’ha de Hamapil qui le précède.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

sheelot@free.fr

Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par

email, contactez nous sur sheelot@free.fr

Toutes les Hala’hot, ainsi que divers Divré Torah sur www.halahayomit.blogspot.com


[DP1]

Rabbi Isha’ya BASSAN Turquie – Israël 17ème siècle. Auteur du livre Shout La’hmé Toda, et Maître de Rabbi Moshé ‘Haïm LUZZATO, l’auteur du célèbre Messilat Yesharim

[DP2]Rabbi Yossef ‘HAÏM auteur du Ben Ish ‘Haï et de nombreux autres livres Irak 19ème siècle

[DP3]Hessed Lealafim Rabbi Eli’ezer PAPO , auteur du célèbre Pélé Yo’ets. Rav de la ville de Silistra en Yougoslavie 19ème siècle

[DP4]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire