lundi 15 septembre 2008

Kazaït de pain le 1er soir de Soukkot, et que faire lorsqu’il pleut ?

Kazaït de pain le 1er soir de Soukkot, et que faire lorsqu’il pleut ?

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Question

Est-il obligatoire de consommer une quantité minimale de pain dans la Soukka le 1er soir de la fête ?

Décision de la Hala’ha

Le 1er soir de la fête de Soukkot, la Torah ordonne (aux hommes) de consommer une quantité minimale de 1 Kazaït de pain (27 g) sous la Soukka.

Cette quantité de pain doit être mangée sans dépasser le laps de temps que l’on appelle TO’H KEDE A’HILAT PERASS (en moins de 4 à 5 mn). Si une personne l’a consommer en 7 mn et ½, cette personne est quitte Bedi’avad (à posteriori).

Il est permis selon le Din d’accompagner le Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot, de n’importe quel autre aliment, comme une salade pou autre, mais il est plus juste de le consommer sans aucun accompagnement.

S’il pleut ou si l’on est incommodé d’être sous la Soukka, il n’y a aucune différence entre le 1er soir et les autres jours de la fête, et par conséquent, même si le 1er soir de la fête, il pleut au point de détériorer le goût du plat, ou que la lumière s’est éteinte dans la Soukka, ou qu’il y a des mouches ou des moustiques qui dérangent, ou bien qu’il y a un vent qui souffle fort au point que la personne ne peut plus rester sous la Soukka, ou bien qu’il y une mauvaise odeur sous la Soukka, dans toutes ces situations, nous sommes exemptés de manger sous la Soukka, selon le principe de MITSTA’ER PATOUR MIN HASOUKKA = Celui qui souffre du fait d’être sous la Soukka, est exempt de la Soukka.

Même si quelqu’un voudrait s’imposer la ‘Houmra (la rigueur non exigée par la Hala’ha) de manger sous la Soukka le 1er soir dans le cas où il pleut par exemple, il n’a en aucun cas le droit de réciter la Bera’ha de Lishev Bassoukka dans ce genre de situation, puisqu’en réalité, il en est exempt.

Les Ashkenazim s’imposent de manger sous la Soukka le 1er soir, même s’il pleut.

Il faut veiller particulièrement à revêtir des vêtement chauds pour manger sous la Soukka, car dans le cas où la personne aurait froid, elle est exempte de la Soukka, et sa Bera’ha de Lishev Bassoukka est donc Levatala.

Sources et développement

Il est une Mitsvat ‘Assé Min Hatorah (un commandement positif ordonné par la Torah) de consommer au moins un Kazaït de pain (27 g) dans la Soukka le 1er soir de Soukkot.

En effet, la Guemara Soukka (27a) apprend cette obligation en mettant 2 versets en parallèle (Guezera Shava) : l’un concernant le 15 Nissan (Pessa’h) et l’autre le 15 Tishré (Soukkot).

En effet, le 15 Nissan, nous avons le devoir de consommer un Kazaït de Matsa, et le 15 Tishré, nous avons le devoir de consommer un Kazaït de pain dans la Soukka.

Cette quantité de Kazaït de pain est soumise aux mêmes Hala’hot que le Kazaït de Matsa, c'est-à-dire, qu’il faut le manger sans dépasser le laps de temps que l’on appelle TO’H KEDE A’HILAT PERASS (en moins de 4 à 5 mn). Si une personne l’a consommer en 7 mn et ½, cette personne est quitte Bedi’avad (à posteriori).

Lors de la consommation de ce Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de la fête, il faut avoir 2 pensées (Kavanot) précises :

  1. Penser que l’on est entrain d’accomplir la Mitsva ordonnée par la Torah, de manger un Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot.
  2. Penser que l’on est en train d’accomplir la Mitsva de siéger dans la Soukka, en souvenir du miracle des 7 colonnes de nuée avec lesquelles Hashem à protégé les Béné Israël dans le désert, après la sortie d’Egypte.

Puisque l’obligation de consommer un Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot, prend sa source dans l’obligation de consommer un Kazaït de Matsa le 1er soir de Pessa’h, il serai logique de respecter les mêmes conditions pour les 2 obligations.

En effet, selon le Din, lorsqu’on consomme un Kazaït de Matsa le 1er soir de Pessa’h, il faut impérativement le consommer sans aucun accompagnement (sans salade, ni aliment quelconque).

Le Din est-il le même pour la consommation du Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot ?

2 avis sur la question :

  1. Le Tsla’h (l’auteur du Noda’ Biyhouda)[D1] - dans son commentaire sur la Guemara Pessa’him 108a – pense qu’au 1er soir de Soukkot, il est permis d’accompagner le Kazaït de pain d’un aliment quelconque, comme une salade ou autre.

  1. L’auteur du Shou’t Yad Eliyahou[D2] (chap.23) pense qu’au même titre qu’il est interdit d’accompagner le Kazaït de Matsa de quoi que ce soit le 1er soir de Pessa’h, de même, il est interdit d’accompagner le Kazaït de pain d’un aliment quelconque, dans la Soukka le 1er soir de Soukkot.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita tranche qu’il est permis d’accompagner le Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot, de n’importe quel autre aliment, comme une salade pou autre, mais il précise quand même qu’il est plus juste de consommer le Kazaït de pain dans la Soukka le 1er soir de Soukkot, sans aucun accompagnement.

Il est dit dans la Torah (Vaykra 23-42) :

« Pendant 7 jours, vous siègerez dans les Soukkot… »

Nos ‘Ha’hamim commentent dans la Guemara Soukka (27a) :

« vous siègerez », « comme vous habitez ».

C'est-à-dire, que la Torah n’ordonne de consommer dans la Soukka, que seulement comme nous le faisons dans notre maison.

Le RYTBA[D3] – dans ses commentaires à la Guemara Soukka – en déduit qu’un homme n’habite pas dans un lieu où il souffre, et de ce fait, une personne qui souffre du fait d’être dans la Soukka, est exempte d’y siéger au même titre qu’elle ne resterai pas dans un lieu où elle souffrirai.

Tout ceci, hormis le principe de :

MITSTA’ER PATOUR MIN HASOUKKA = Celui qui souffre du fait d’être sous la Soukka, est exempt de la Soukka.

Malgré tout, selon l’opinion du ROSH[D4] , le principe de Mitsta’er ne s’applique pas le 1er soir.

Tel est également l’avis du Sefer Ha-Mi’htam[D5] ; du Teroumat Ha-Deshen[D6] ; du RaN ; du Or’hot ‘Haïm[D7] (Hal.Soukka note 38) ; du Kol Bo[D8] (chap.71).

Par contre, le Or Zaroua’[D9] et le SaMaG[D10] pensent que s’il pleut le 1er soir, on est exempt de consommer dans la Soukka

MARAN[D11] dans le Beit Yossef (O.H chap. 639) cite la Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hic) entre le Rosh et le Or Zaroua’ et e SaMaG, et il écrit ensuite que ceci n’est pas en accord avec ce qu’écrit le RaShBA[D12] dans une de ses Tshouvot (tome 4 chap.78) :

« Il me semble que la personne indisposée par la Soukka, ainsi que la personne qui prend la pluie, au point où son plat risque de se détériorer, est totalement exempte de la Mitsva de Soukka, car il est établi que l’habitation dans la Soukka doit être similaire à l’habitation dans la maison. Or, la Torah n’a pas imposé d’obligation de siéger dans la Soukka, plus que lorsque l’on siège à la maison… »

le Maguid Mishné[D13] (chap. 6 des Hal.Soukka, Hal.7) tranche également que s’il pleut le 1er soir, on est exempt de consommer dans la Soukka.

C’est pourquoi, MARAN – dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.639 parag.5) - ne fait aucune différence entre le 1er soir et les autres jours de la fête, et par conséquent, si le 1er soir de la fête, il pleut au point de détériorer le goût du plat, ou que la lumière s’est éteinte dans la Soukka, ou qu’il y a des mouches ou des moustiques qui dérangent, ou bien qu’il y a un vent qui souffle fort au point que la personne ne peut plus resté sous la Soukka, ou bien qu’il y une mauvaise odeur sous la Soukka, dans toutes ces situations, nous sommes exemptés de manger sous la Soukka, selon le principe de MITSTA’ER PATOUR MIN HASOUKKA = Celui qui souffre du fait d’être sous la Soukka, est exempt de la Soukka.

En effet, selon cet avis, si les situations d’exemptions que nous avons cité plus haut (pluie, vent, insectes etc …), arriveraient dans notre maison, nous ne resterions pas à l’intérieur, par exemple, s’il arriverait une fuite d’eau provenant du toit, nous ne resterions pas dans la pièce où se trouve la fuite, de la même manière, pour la Soukka, nous devons y siéger comme nous habitons nos maisons, c'est-à-dire, selon les même principes d’habitation.

Tel est également la compréhension du Gaon de Vilna[D14] dans son commentaire au Shoul’han ‘Arou’h, ainsi que celle du Maamar Morde’hai[D15] (chap.639 note 6), et du Shoul’han Gavoah[D16] (chap.639 note 19).

Même si quelqu’un voudrait s’imposer la ‘Houmra (la rigueur non exigée par la Hala’ha) de manger sous la Soukka le 1er soir dans le cas où il pleut par exemple, il n’a en aucun cas le droit de réciter la Bera’ha de Lishev Bassoukka dans ce genre de situation, puisqu’en réalité, il en est exempt.

Selon MARAN, cette Bera’ha sera Levatala (récitée en vain).

Le RaMa[DP17] tranche selon l’opinion du Rosh, selon qui, le principe de Mitsta’er (celui qui souffre d’être sous la Soukka) ne s’applique pas le 1er soir et par conséquent, selon le RaMA, même s’il pleut le 1er soir, on est tenu de manger sous la Soukka.

C’est pour cela que les Ashkenazim s’imposent de manger sous la Soukka le 1er soir, même s’il pleut.

Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm écrit dans le Mishna Beroura[DP18] que s’il fait froid, il faut veiller à se couvrir convenablement pour manger dans la Soukka.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita ajoute à cela qu’il faut veiller particulièrement à revêtir des vêtement chauds pour manger sous la Soukka, car dans le cas où la personne aurait froid, elle est exempte de la Soukka, et sa Bera’ha de Lishev Bassoukka est donc Levatala.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

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[D1]Noda’ Byhouda. Rabbi Ye’hezkel LANDAU. Pologne 18ème siècle. Grand décisionnaire et auteur de nombreux ouvrages comme le Tsla’h et le Dagoul Merevava.

[D2]Rabbi Eliyahou ROGOLER Auteur du Shou’t Yad Eliyahou Lituanie 19ème siècle

[D3]RYTBA Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 14ème siècle

[D4]Rosh Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle

[D5]Sefer Hami’htam Rabbi David Bar Levi, parmi les premiers décisionnaires, antérieur au 13ème siècle

[D6]Teroumat Hadeshen Rabbi Israël ISSERLEIN Autriche 15ème siècle

[D7]Or’hot ‘Haïm Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov France 13ème siècle

[D8]Kol Bo Auteur inconnu, probablement élève du Or’hot ‘Haïm – 13ème siècle

[D9]Rabbenou Its’hak MiVienna, (Allemagne 13ème siècle Av Beit Din de Vienne (Autriche), élève du Ravyha, et auteur du livre Or Zaroua)

[D10]SaMaG Sefer Mitsvot Gadol Rabbi Moshé MI KOUTSI France 13ème siècle

[D11]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[D12]RaSHBA Rabbenou Shlomo Ben Aderet Espagne 13ème siècle

[D13]Maguid Mishné Rabbi Vidal DI TOLOSA Espagne 14ème siècle

[D14]GARA le Gaon Rabbi Eliyahou HaCohen de Vilna Lituanie 18ème siècle

[D15]MAAMAR MORDE’HAI Rabbi Morde’haï KARMI (CREMIEUX ?) France 18ème siècle

[D16]Shoul’Han Gavoha

Rabbi Yossef MOL’HO

Important décisionnaire Sefarade. Turquie 18ème siècle

[DP17]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP18]Mishna Broura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres.

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