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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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vendredi 30 octobre 2009

Dvar Torah sur Le'h Le'ha

DVAR TORAH SUR

LE’H LE’HA

Ce Dvar Torah est dédié à la Réfoua Shelema – la guérison totale – de mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha

EMOUNA SANS MIRACLES !!

Hashem dit à Avram : Va pour toi, quitte ton pays, ton lieu de naissance et la maison de ton père, vers la terre que je t’indiquerai. (Bersehit 12-1 début de notre Parasha)

Rashi :
Va pour toi. Pour ton profit et pour ton bien. Là bas, je ferais de toi un grand peuple, car ici tu ne peux pas avoir d’enfants, et de plus, je te ferai connaître à travers le monde.

Nos maîtres nous enseignent que ce déracinement géographique est l’une des dix épreuves infligées à Avraham Avinou.

Question :

En quoi cela représente-t-il une épreuve ?
Si l’on disait à un homme qui a des difficultés à avoir des enfants et qui habite en dehors d’Israël de voyager jusqu’en Israël où se trouve un grand professeur en médecine, expert en traitement pour la stérilité, il est plus que certain que cet homme se précipitera avec joie sur le premier billet d’avion en partance pour Israël. A fortiori si on lui garantit un traitement médical gratuit et une totale prise en charge de tous ses frais. Ici, Hashem lui-même garantit à Avraham Avinou que dès qu’il arrivera en Erets Israël, il méritera de devenir un grand peuple, et deviendra très riche et très respecté. Où est donc l’épreuve ?

Réponse :

Notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita répondit à cette question dans l’un de ses Shiourim :
La plus grande sanctification du Nom d’Hashem par Avraham Avinou se produisit lorsqu’il fut jeté dans la fournaise et qu’il en ressortit vivant et en parfait état physique.
En effet, il est raconté dans la Guémara Pessa’him 118a, ainsi que dans le Tana Devé Eliyahou Zota (25-6) :
Téra’h le père d’Avraham, était un grand idolâtre qui faisait trébucher les autres dans cette faute. Téra’h possédait un magasin dans lequel il vendait toutes sortes de statuts et d’idoles. Un jour, il demanda à son fils Avraham de le remplacer un moment dans le magasin. Avraham était stupéfait de voir des gens adorer des idoles « qui n’ont pas la moindre capacité à manger, ni à respirer ». Il vit arriver une vieille dame avec un panier rempli de toutes sortes de nourritures en « sacrifices » pour les idoles.
Avraham lui dit avec colère :
« Idiote que tu es !! Est-ce qu’une idole se nourrit ?! »
Lorsque la femme sortit, Avraham saisit une hache et brisa toutes les idoles, puis il attacha la hache dans les mains de la plus grande idole qu’il laissa en état.
Lorsque Téra’h fut de retour et qu’il trouva son magasin dans un tel état, tout affolé, il demanda à Avraham :
« Qu’as-tu fais ?!! »
Avraham lui répondit :
« Je n’ai rien fait ! Je vais te raconter ce qui s’est passé. Il y a un petit moment de cela, une vieille dame est venue apporter des offrandes à tes idoles. Tout à coup, les idoles se disputèrent la nourriture entre elles, jusqu’à ce que la grande idole se mit en colère sur les autres idoles pour lui avoir manqué de respect en voulant manger avant elle, elle saisit une hache et brisa toutes les autres idoles. »
Lorsque Téra’h entendit les propos de son fils, il lui dit :
« Te moquerais-tu de moi ?! Est-ce que ces idoles ont la capacité de se disputer ou de se donner des coups ?! Elles ne peuvent même pas faire le moindre mouvement !! »
Avraham dit à son père :
« Que tes oreilles entendent ce que ta bouche prononce !! Si tu admets de toi-même que ces idoles ne peuvent pas faire le moindre mouvement, pourquoi fais-tu trébucher les autres dans l’idolâtrie ?!! »
Téra’h se mit en colère contre son fils Avraham car il osait lui faire la morale. Il le confia au roi Nimerod en lui racontant tout ce qui s’était passé, et lui permis d’en faire ce que bon lui semble.
Le roi Nimerod commença par essayer de convaincre Avraham de servir les idoles, mais Avraham refusa catégoriquement de les servir. Nimerod lui proposa ensuite de le servir à lui-même, mais Avraham lui répondit :
« Qui es-tu, toi être de chair et de sang qui est ici aujourd’hui et demain dans la tombe ?! Pourquoi donc je te servirais ?! »
Nimerod se mit en colère contre Avraham et le jeta dans une fournaise.
Avraham se promenant librement à l’intérieur de la fournaise et y fit même des Hakafot !
A cet instant, l’ange Gavriel se présenta devant Hashem et lui dit :
« Maître du monde ! Laisse-moi le sauver ! »
Hashem lui répondit :
« Avraham est unique dans son univers et Moi je suis également unique dans mon univers. Il convient à celui qui est unique de sauver celui qui est unique (mais puisque tu t’es quand même proposé de le sauver, tu sauveras 3 de ses descendants d’une autre fournaise : ‘Hananya, Mishaël et ‘Azarya).
C’est ainsi qu’Avraham sortit indemne de la fournaise.

Nous pouvons constater que par l’intermédiaire d’Avraham Avinou, s’est réalisée une grande sanctification du Nom d’Hashem, puisque toutes les personnes qui ont assisté à cet évènement extraordinaire dans lequel un être humain, un simple mortel, entre dans une fournaise ardente et en ressort indemne, ne pouvaient ensuite qu’attester de la droiture d’Avraham qui ne rencontrerait pas la moindre difficulté pour les convaincre « d’entrer sous les ailes de la She’hina ». Cet évènement constituait donc pour Avraham un véritable tremplin pour réunir le maximum de gens sous la croyance en Hashem.
Mais soudain, Hashem lui demande de cesser ce travail gigantesque pour lequel il se donnait avec tant d’enthousiasme, et d’écouter la voix qui lui dit : « Va pour toi, quitte ton pays … » Pour aller auprès d’un peuple qu’il ne connaît absolument pas ! Qui l’écoutera là-bas ? Qui acceptera de s’approcher d’Hashem ? Ces gens ignorent totalement la grandeur d’Hashem et sa gloire ! Ils n’ont pas assisté au miracle de la fournaise !
Malgré tout, Avraham écoute la voix d’Hashem et accepte de s’expatrier, car Hashem préfère les gens qui croient en Lui sans le moindre miracle, mais seulement par la réflexion de l’esprit et par la juste pensée.

La véritable épreuve d’Avraham Avinou réside donc dans le fait d’aller transmettre le même message, mais cette fois-ci, sans le moindre miracle à produire pour donner du crédit à ses propos. Il va falloir maintenant convaincre seulement avec le Se’hel (l’intellect). Il va donc falloir faire ses preuves !!

Shabbat Shalom

jeudi 29 octobre 2009

Quelques Hala’hot concernant les personnes converties au judaïsme

Quelques Hala’hot concernant les personnes converties au judaïsme

QUESTIONS

Questions d’une personne convertie au judaïsme

1. Suis-je autorisé à diriger l’office en tant qu’officiant (‘Hazzan) ?
2. De même, puis-je dire dans le Birkat Ha-Mazon : « ‘Al Shéhin’halta La-Avotenou Erets ‘Hemda… » (« …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… »), car ce n’est pas à mes ancêtres qu’Hashem a donné la terre d’Israël ?
3. De même, comment puis-je dire dans la prière quotidienne : « Elo-henou Vélo-hé Avotenou… » (« Notre D. et le D. de nos ancêtres… »), car ce n’est pas le D. de mes ancêtres ?
4. Puis-je réciter la bénédiction de « Shelo ‘Assani Goï » (« qui ne m’a pas fait non-juif ») dans les bénédictions du matin, car à l’origine je suis né non-juif ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

1. Un converti peut diriger l’office en tant que ‘Hazzan.
2. Une personne convertie au judaïsme peut dire dans le Birkat Ha-Mazon : « ‘Al Shéhin’halta La-Avotenou Erets ‘Hemda… » (« …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… »)
3. Une personne convertie peut dire dans la prière « Elo-henou Vélo-hé Avotenou… » (« Notre D. et le D. de nos ancêtres… »)
4. Une personne convertie au judaïsme n’a pas le droit de dire dans les bénédictions du matin la bénédiction de « Shelo ‘Assani Goï/Goïa » (« qui ne m’a pas fait non-juif/non juive »)

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il existe une divergence d’opinion parmi nos maîtres dans le Talmud dans le traité Bikourim au sujet de la Mitsva d’offrir les prémices de la récolte au Beit Ha-Mikdach.
En effet, du temps où le Beit Ha-Mikdach existait, toute personne qui possédait des arbres fruitiers avait le devoir d’y apporter les prémices de la récolte de sa terre, et on devait dire tout le Vidouï (formule d’aveux des fautes) mentionné dans la Torah au sujet des prémices (voir début de la Parasha de Ki Tavo – livre de Dévarim).
Dans ce Vidouï, la personne devait dire : « l’araméen ne recherchait que la perte de mon ancêtre… ». C'est-à-dire : Lavan qui était du pays de Aram ne cherchait que la perte de Ya’akov Avinou. De même, le verset dit : « Que tu as juré à nos ancêtres de nous donner ».
Maintenant apparaît la question : un converti a-t-il le droit d’apporter les prémices et de dire les versets écrits dans la Torah, car Ya’akov Avinou n’est pas son ancêtre ?
Selon Rabbi Yehouda (Yeroushalmi Bikourim chap.1 Hal.4), le converti apporte les prémices, et dit aussi les versets de la Torah.
Cependant, dans une autre Mishna du traité Bikourim (chap.1 Mishna 4) nous apprenons que le converti apporte les prémices mais ne peut pas dire les versets écrits dans la Torah. Cela fait donc l’objet d’une divergence d’opinion.

Nos maîtres les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) discutent si le converti apporte les prémices et dit les versets de la Torah ou ne les dit pas.
Rabbenou TAM tranche selon l’opinion de la Mishna citée dans Bikourim et selon laquelle le converti apporte les prémices, mais ne dit pas les versets. Par conséquent, les Tossafot écrivent (Bava Batra 81a) que Rabbenou TAM ne laissait pas un converti réciter le Birkat Ha-Mazon (lorsque le converti acquittait d’autres personnes, voir Beit Yossef O.H 199), car il ne peut pas dire « ‘Al Shehin’halta La-Avotenou Erets ‘Hemda… » (« …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… »). Il leur disait également de dire dans leur prière : « Notre D. et le D. de vos ancêtres… », et c’est aussi ce qu’ils devaient faire lorsqu’ils récitaient le Birkat Ha-Mazon pour eux même.
Telle est également l’opinion du RI (Rabbenou Its’hak) rapportée dans les Tossafot, qui pense que la Halah’a doit être fixée sur ce point selon la Mishna citée dans Bikourim et selon laquelle le converti apporte les prémices, mais ne dit pas les versets.
Cependant, concernant le Birkat Ha-Mazon, les Tossafot écrivent au nom du RI que le converti peut dire « ‘Al Shehin’halta La-Avotenou Erets ‘Hemda… » (« …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… »), et il peut également dire « Elo-henou Vélo-hé Avotenou… » (« Notre D. et le D. de nos ancêtres… »).

Mais selon notre maître le RAMBAM (chap.4 des règles relatives aux prémices Hal.3), le converti apporte les prémices et dit également les versets de la Torah.
Un Gaon du nom de Rabbi Ovadia - qui était un converti – consulta le RAMBAM (Iguerot Ha-RAMBAM, édition Blow chap.293) sur le fait de dire des phrases dans les bénédictions ou la prière comme « Elo-henou Vélo-é Avotenou… ») (« Notre D. et le D. de nos ancêtres… » ainsi que « Asher Ba’har Banou Mikol Ha’amim » (« qui nous a choisis parmi toutes les nations… ») ou bien « She’assa Nissim La-Avotenou » (« qui a fait des miracles à nos ancêtres… »).
Le RAMBAM lui répondit :
« Tu dois tout dire tel que les choses sont écrites. Ne change strictement rien, et prie comme doit prier et doit réciter des bénédictions n’importe quel juif. C’est ainsi que tu dois agir en récitant des bénédictions et en priant que tu pris seul ou bien en tant qu’officiant. La chose essentielle qu’il faut savoir c’est qu’Avraham Avinou est celui qui enseigna à tout le peuple et leur fit connaître la véritable religion et l’unicité d’Hashem. C’est lui qui rejeta l’idolâtrie et renversa son culte. C’est lui qui introduit de nombreuses personnes sous les ailes de la She’hina (présence divine). Il leur enseigna et leur indiqua le droit chemin et ordonna à ses enfants et aux enfants de son foyer de préserver le chemin d’Hashem. C’est pourquoi, toute personne qui se converti, jusqu’à la fin de toutes les générations, ainsi que toute personne qui proclame l’unicité du Nom d’Hashem tel qu’il est écrit dans la Torah, doit être considérée comme le disciple d’Avraham Avinou, et de telles personnes sont les véritables membres du foyer d’Araham Avinou, puisque c’est lui qui a ramené tout le monde dans le droit chemin, comme il a ramené les gens de sa génération par sa bouche et son enseignement. De la même manière, il a ramené toutes les personnes appelées à se convertir. Avraham est donc le père de sa digne descendance qui marche dans ses voies, mais il est aussi le père de ses disciples et de toute personne qui se convertit. C’est pourquoi tu dois dire « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elo-Henou Vélo-hé Avotenou… ») car Avraham est ton père, et tu dois aussi dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Shehin’halta La-Avotenou Erets ‘Hemda… ») car c’est à Avraham que fut donnée la terre d’Israël ».

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 53-19, voir aussi O.H 199-4) selon le RAMBAM selon qui le converti peut diriger l’office en tant qu’officiant, et il peut donc dire « Elo-henou Vélo-hé Avotenou… » (« Notre D. et le D. de nos ancêtres… »), et de même pour toute autre chose, il doit dire exactement comme chaque juif.

Le Or’hot ‘Haïm (règles des 100 bénédictions chap.8) et Rabbi David ABOUDARHAM (Seder Tefilat Sha’harit Shel ‘Hol) citent une Tshouva du Gaon Rabbi Méïr Ha-Levi (de Toledo) dans laquelle il tranche qu’une personne convertie au judaïsme ne peut pas réciter la bénédiction de « Shelo ‘Assani Goï » (« qui ne m’a pas fait non-juif ») dans les bénédictions du matin, tant que sa conception ainsi que sa venue au monde ne se sont pas fait dans la sainteté (tant que la mère n’était pas convertie avant même de tomber enceinte de cette personne).
En effet, cette bénédiction a été instaurée sur la conception de l’individu à son origine.

Cette Tshouva est également citée par MARAN dans le Beit Yossef (O.H 46).

Il semble que le RAMA conteste cette opinion et pense que le convertie peut réciter cette bénédiction.
Mais en réalité, de nombreux A’haronim pensent que la véritable intention du RAMA est de trancher qu’un converti ne peut pas réciter cette bénédiction.

Le Mishna Beroura (chap.46 note 18) tranche qu’il est interdit au converti de réciter cette bénédiction.

Certains A’haronim – comme le Gaon Rabbenou Zalman dans son Shoul’han ‘Arou’h (chap.46-4) – tranchent que le converti peut réciter cette bénédiction.

Mais notre maître le ‘HYDA dans son livre Birké Yossef (sur O.H 46 note 4) écrit qu’étant donné que cette décision Hala’hique selon laquelle un converti ne doit pas réciter cette bénédiction, est celle de sommités de la Hala’ha - comme le Gaon Rabbi Méïr Ha-Levi, et quelle a été reprise par de nombreux autres décisionnaires – comme le Or’hot ‘Haïm, Rabbi David ABOUDARHEM, MARAN dans le Beit Yossef, le Peri ’Hadash, le Baït ‘Hadash et d’autres - c’est ainsi qu’il faut trancher.

De plus, la chose faisant l’objet d’une divergence d’opinion Hala’hique, un grand principe doit être appliqué dans ce cas :
Safek Bera’hot Lehakel (dans un doute sur la récitation d’une bénédiction, on va à la souplesse et on ne doit pas la réciter).

mercredi 28 octobre 2009

« Potea’h Ete Yade’ha »

« Potea’h Ete Yade’ha »

QUESTIONS

Y a-t-il une explication à l’usage d’ouvrir largement les mains lorsqu’on dit le verset « Ouvre tes mains et rassasies chaque être vivant avec volonté » (« Potea’h Ete Yade’ha… » qui se trouve dans le psaume « Ashré Yoshevé Bete’ha »), ou bien cet usage n’est pas juste ?

Doit-on se lever lorsqu’on dit la bénédiction de « Ishtaba’h » dans la prière du matin, ou bien est-il permis de rester assis ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

Il faut avoir une concentration particulière lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… » (« Ouvre tes mains et rassasies chaque être vivant avec volonté »), car l’essentiel de la Parnassa dépend de ce verset.
Si l’on ne s’est pas concentré lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… » (« Ouvre tes mains et rassasies chaque être vivant avec volonté ») qui se trouve dans le psaume « Ashré Yoshevé Bete’ha », il faut de nouveau dire ce verset une autre fois avec concentration.
En cas d’absence de concentration lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… » du 1er « Ashré Yoshevé Bete’ha » de l’office du matin :
Si l’on se trouve entre 2 psaumes, il faut reprendre depuis ce verset et continuer normalement.
Si l’on a déjà entamé le psaume suivant ou les autres psaumes lorsqu’on se rend compte du problème, il faudra se concentrer lors du 2ème « Ashré Yoshevé Bete’ha » de l’office du matin, ou bien lors de celui de Min’ha.

Afin de stimuler cette concentration obligatoire lors de ce verset, l’usage des Sefaradim et des originaires des communautés du moyen orient est d’ouvrir les mains et de les élever comme le ferait un homme qui désire recevoir une chose de son ami, ceci en signe sur la réception de l’abondance accordée par Hashem à chacun.

Lorsqu’on dit la bénédiction de « Ishtabah’ », les Ashkenazim ont l’usage de se lever, mais les Séfaradim n’ont pas cet usage, excepté pour l’officiant qui doit dire ensuite le Kaddish.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il est rapporté dans les enseignements des Disciples de Rabbenou Yona (sur Bera’hot 23a) au nom des Gueonim que si l’on ne s’est pas concentré lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… » (« Ouvre tes mains et rassasies chaque être vivant avec volonté ») qui se trouve dans le psaume « Ashré Yoshevé Bete’ha », il faut de nouveau dire ce verset une autre fois avec concentration.

MARAN tranche cette Hala’ha dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 51-7)

Les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) expliquent que si l’on ne s’est pas concentré lors de ce verset au moment du 1er « Ashré Yoshevé Bete’ha », on pourra encore le faire lors du 2ème « Ashré Yoshevé Bete’ha » de ce même office. Si toutefois on a encore oublié de le faire lors du 2ème « Ashré Yoshevé Bete’ha », on pourra encore le faire lors du « Ashré Yoshevé Bete’ha » que l’on dit à l’office de Min’ha.

Selon le Gaon auteur du Kaf Ha-‘Haïm (sur O.H 51 note 33), si l’on ne s’est pas concentré lors de ce verset au moment du 1er « Ashré Yoshevé Bete’ha », il n’est pas nécessaire de s’interrompre pour autant durant la suite des Pessouké De-Zimra, puisque l’on pourra encore se concentrer sur ce verset lors du 2ème « Ashré Yoshevé Bete’ha » ou même lors de celui de Min’ha.

Cependant, ce n’est pas la compréhension que l’on a de l’opinion des autres décisionnaires qui – au contraire – laissent entendre que l’on doit se reprendre à l’endroit précis des Pessouké Dé-Zimra où l’on se rend compte du manque de concentration que l’on a eu lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… ».
Telle est – entre autres - l’opinion explicite du Ben Ish ’Haï (Parasha de Vaygash note 12).

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 6 sect. O.H chap.5) cnclut qu’en cas d’absence de concentration lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… » du 1er « Ashré Yoshevé Bete’ha », il faut dire ce verset entre 2 psaumes. Si l’on a déjà entamé le psaume suivant ou les autres psaumes lorsqu’on se rend compte du problème, il faudra se concentrer lors du 2ème « Ashré Yoshevé Bete’ha » ou bien lors de celui de Min’ha.

Pour favoriser cette concentration, un usage existe dans les communautés Séfarades d’ouvrir largement les mains en les dirigeant vers le haut au moment de ce verset.
Il est vrai qu’il n’est pas juste de suivre tout usage adopté par la masse populaire, comme le fait de tourner la tête à droite puis à gauche lorsqu’on dit la phrase « Yamin Ou-Smol Tifrotsi… », ou d’autres exemples similaires, car ces usages n’ont pas été instaurés par des Talmi’dé ‘H‘ah’amim (érudits en Torah) mais seulement par des ignorants qui ont - par initiatives personnelles - instauré des usages qui se sont par la suite enracinés au sein du peuple.
A fortiori pour les personnes qui font toutes sortes de sauts ou de mouvements divers pendant la prière, ces usages ne sont absolument pas justes selon la Hala’ha.

Cependant, concernant l’usage d’ouvrir les mains lors du verset « Potea’h Ete Yade’ha… », cet usage est celui des Séfaradim et des originaires des communautés du moyen orient, et il s’agit d’un usage très juste, qui est mentionné dans les enseignements de nos plus grands maîtres Séfarades comme Rabbi ‘Haïm FALLAG’I dans son livre ‘Haïm Le-Rosh (lois sur le Birkat Ha-Mazon page 78b note 8) ou bien le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM dans son livre Ben Ish ‘Haï (Vaygash note 12), et d’autres…
Le Gaon auteur du Shou’t Torah Lishma (chap.31) ainsi que le Gaon Rabbi Eli’ezer Yehouda WALLDINBERG z.ts.l – dans son livre Shou’t Tsits Eli’ezer (tome 12 chap.8) - soutiennent eux aussi cet usage, car il représente une sorte de signe qui exprime la réception de l’abondance accordée par Hashem depuis le ciel. Similairement à ce que firent certains prophètes d’Israël pour faire comprendre certains messages d’Hashem.
L’ouverture des mains lors du verset « Poteah’ Ete Yadeh’a… » est un remède pour obtenir une bonne Parnassa (subsistance matérielle), car la Parnassa est essentiellement tributaire de l’attention du cœur dans ce verset. C’est pourquoi il est juste de tout faire afin de stimuler l’attention dans ce verset.

C’est donc pour nous un véritable mérite de soutenir notre usage d’ouvrir nos mains vers le ciel lorsqu’on dit ce verset, et cet usage est aussi adopté par notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

Pour ce qui est de la deuxième question, faut-il se lever lors de la bénédiction de « Ishtaba’h », ou bien est-il permis de rester assis, ceci fait l’objet d’une Ma’hloket (divergence d’opinion Halah’ique) parmi les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale).
L’auteur du Hagahot Maïmoni écrit (chap.7 des Hala’hot relatives à la prière note 70) qu’il faut se lever durant toute la bénédiction de « Ishtaba’h ». MARAN cite ses propos dans le Beit Yossef (début du chap.53). MARAN ajoute que tel est l’avis du Kol Bo (chap.27) au nom de Rav ‘Amram GAON (Seder Rav ‘Amram GAON tome 1 chap.14)

Mais lorsqu’on se penche sur le propos de Rav ‘Amram GAON, on comprend que l’obligation de se lever pour Ishtaba’h ne concerne que l’officiant puisqu’il doit dire le Kaddish.
L’ensemble des autres Rishonim partagent l’opinion du Rav ‘Amram GAON sur ce point et tranchent qu’il n’y a pas d’obligation de se lever lors de la bénédiction de « Ishtaba’h » excepté pour l’officiant puisqu’il doit dire le Kaddish après avoir dit « Ishtaba’h », et c’est pourquoi il doit se lever, mais pour le reste de l’assemblée il n’y a absolument pas d’obligation de se lever.
Telle est la conclusion du SAMAK (chap.11 note 118) ; du Sefer Ha-Pardess (attribué à RASHI) (page 322) ; du Shibolé Ha-Leket au nom de RASHI (chap.7) ; du MAHARYL (Hala’hot relatives à la prière, page 438 de la récente édition) cité par le TAZ.

Du point de vue de la Hala’ha, notre maître le RAMA tranche (O.H 51-7) sur ce point selon l’opinion du Hagahot Maïmoni selon qui il faut se lever lors de la bénédiction de « Ishtaba’h ». Tel est l’usage des Ashkenazim qui tranchent généralement selon le RAMA. C’est ainsi que tranche le Gaon Ya’bets dans son Siddour « Amoudé Shamaïm ».

Cependant, les Séfaradim et les originaires des communautés du moyen orient n’ont pas l’usage de se lever lors de « Ishtaba’h », excepté pour l’officiant.
Le Maguen Avraham (sur O.H 53 note 1) écrit que c’est aussi ce qu’il faut déduire des propos de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h.

Même du point de vue de la Kabbala (sens mystique de la Torah), il n’est pas nécessaire de se lever pour « Ishtaba’h », puisque notre maître le ARI Zal n’en fait pas mention, comme en attestent de ombreux décisionnaires récents, comme le Gaon auteur du Kaf Ha-‘Haïm (note 42) entre autres…

mardi 27 octobre 2009

Cours Audio

Bonjour à tous

Voici le lien audio vers mon Shiour (26.10.09) consacré au sujet
" L'allumage des Nerot de Shabbat Partie 2 ".
Il est disponible à l'écoute en cliquant ici ou au téléchargement en faisant un clic droit, puis enregistrer la cible.

Si vous rencontrez des difficultés à écouter le Shiour, faites le moi savoir.

Kol Touv

Rav David A.PITOUN
sheelot@free.fr
www.halahayomit.blogspot.com

jeudi 22 octobre 2009

Dvar Torah sur Noa'h

DVAR TORAH SUR
NOA’H

Ces Divré Torah sont dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

UN HOMME OU UN TSADDIK ?

« Noa‘h fut un homme Tsaddik (juste), il était Tamim (intègre) dans ses générations. Noa‘h marchait avec Hashem. » (Bereshit chap.6, verset 9, début de notre Parasha)

Question

Que signifie le mot « homme » ? N’aurait-il pas suffi de dire simplement que Noa‘h était « Tsaddik et Tamim dans ses générations » ?

Réponse

Ce terme, explique Rav Moshé Feinstein z.ts.l, souligne que Noa‘h était un homme, pas un enfant – et donc un être mature et stable. Pour être Tsaddik, il faut d’abord être un homme. Il faut être intelligent et clairvoyant, posséder du bon sens et un jugement droit. Autrement, la vertu sera instable. Un insensé peut facilement se laisser détourner, et il serait inapproprié de le tenir pour un individu vertueux.
Rabbi Avraham Ibn Ezra émet la même remarque à propos de la réaction de Moshé quand Yitro lui a conseillé de se faire assister par des « hommes craignant D. » (Shemot 8, 21). Il chercha aussitôt des « hommes sages » (Devarim 1, 13), les seuls à craindre véritablement Hashem.
Rav Israël Salanter z.ts.l avait l’habitude de dire que la première Mitsva de la Torah est de ne pas être un imbécile...

Rav Ya‘akov Neumann z.ts.l suggère une approche complètement différente. Le roi David écrit : « Ne me rejette pas au moment de ma vieillesse ! » (Tehilim 71, 9). Pourquoi souligne-t-il la nécessité d’une assistance divine pendant la vieillesse ? N’en a-t-on pas besoin aussi dans sa jeunesse ?
Rav Yits‘hak Blazzer z.ts.l répond dans Ko’hevé Or
à l’aide d’une parabole :
Deux jeunes gens de dix-huit ans avaient été convoqués pour le service militaire. Le jour prévu pour leur incorporation, aucun d’eux ne se présenta. On lança contre eux des ordres d’arrestation, mais les appelés réussirent à se soustraire aux recherches.
Une année s’écoula, puis une deuxième. Las de cette existence de fugitif, un des garçons se présenta à la caserne. Bien entendu, le commandant se mit en colère contre lui. Mais comme le jeune homme s’était soumis volontairement et était venu pour exécuter ses obligations, bien que tardivement, il déchira l’ordre d’arrestation et permit à l’intéressé de rejoindre son unité comme l’aurait fait toute autre recrue.
Quant à l’autre appelé, il resta hors d’atteinte pendant des décennies. Finalement, alors qu’il était devenu vieux, il décida de suivre l’exemple de son camarade qui s’était soumis bien des années plus tôt. Un beau jour, il entra dans la caserne et se présenta devant le commandant, lequel le fit aussitôt arrêter.
« Mais pourquoi m’arrêtez-vous ? - protesta-t-il. Vous n’avez pourtant pas fait incarcérer mon camarade, qui s’est également laissé incorporer après ses années d’insoumission !
– Quel âge avez-vous ? demanda le commandant.
– Soixante et un ans.
– Comment pouvez-vous vous comparer à votre camarade ? - observa l’officier. Il s’est présenté alors qu’il n’avait que vingt ans. Comme ses années les plus productives étaient encore devant lui, nous avons pu nous montrer compréhensifs. Mais les vôtres sont maintenant derrière vous. Quelle valeur revêt pour nous votre enrôlement ? Pourquoi devrions-nous vous témoigner de l’indulgence ? »

Il en va de même, conclut Rav Blazer, pour celui qui se repent. Le roi David écrit (Tehilim 112, 1) : « Heureux l’homme qui craint Hashem. » La Guemara (‘Avoda Zara 19a) applique ce verset à celui qui, étant encore un « homme », craint Hashem. Quand une personne pèche et se repent étant encore jeune et vigoureuse, son retour vers Hashem a une grande valeur, et Il la traite avec clémence. Mais si elle attend jusqu’à la vieillesse, alors que son sang a cessé de bouillonner et que ses instincts et ses impulsions se sont affaiblis, quelle valeur peut avoir un tel repentir ? Où était-elle quand elle était plus jeune ? Telle est la supplication du roi David : Il implore Hashem d’avoir pitié et d’accepter le repentir, même si on ne le met en pratique que dans sa vieillesse. « Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse », bien que j’aurai dû me repentir depuis déjà longtemps !
Rav Neumann applique cette pensée à Noa‘h. La Torah complimente celui-ci pour avoir été Tsaddik et intègre étant encore un « homme ». Il n’a pas attendu d’être devenu vieux pour se mettre en quête de la vertu.

D’après les écrits du Rav Dov Lumbroso-Roth shalita
Shabbat Shalom

mardi 20 octobre 2009

Cours Audio du 19.10.09

Bonjour à tous

Voici le lien audio vers mon Shiour (19.10.09) consacré au sujet
" L'allumage des Nerot de Shabbat Partie 1 ".
Il est disponible à l'écoute en cliquant ici ou au téléchargement en faisant un clic droit, puis enregistrer la cible.

Si vous rencontrez des difficultés à écouter le Shiour, faites le moi savoir.

Kol Touv

Rav David A.PITOUN
sheelot@free.fr
www.halahayomit.blogspot.com

jeudi 15 octobre 2009

Divré Torah sur Bereshit

QUELQUES REGARDS SUR LA PARASHA DE
BERESHIT


1. Pratiquer le judaïsme ou ne pas le transgresser ?

La terre n'était que solitude et chaos (Tohou et Bohou); des ténèbres couvraient la face de l'abîme, et le souffle d’Hashem planait à la surface des eaux. Hashem dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Hashem considéra que la lumière était bonne… (Bereshit 1 - 2, 3, 4 Début de notre Parasha)

Midrash Rabba

La terre n'était que solitude et chaos (Tohou et Bohou) – Ceci représente les actions des Resha’im (les impies), actions qui ne sont que « solitude et chaos ». Hashem dit : « Que la lumière soit ! » - Ceci représente les actions des Tsaddikim (les justes), car les actes des Tsaddikim répandent partout la lumière.
Mais je ne sais pas encore lesquelles Hashem préfère : les actions des Resha’im où celles des Tsaddikim ? Mais puisque le texte précise « Hashem considéra que la lumière était bonne… », Il préfère donc les actions des Tsaddikim et non celles des Resha’im.

Question

Si le texte ne l’avait pas précisé, aurait-il été concevable qu’Hashem puisse préférer les actions des Resha’im et non celles des Tsaddikim ?

Réponse

Il existe 2 modes pour servir Hashem :
1. S’écarter du mal (« Sour Mera’ »)
2. Pratiquer le bien (« ‘Assé Tov »)

Les commentateurs expliquent que l’individu se doit avant tout de travailler la partie active de la Torah, c'est-à-dire le « ‘Assé Tov », car la pratique de la Torah représente la lumière, comme il est écrit : « la Mitsva est une bougie et la Torah est la lumière » (« Ki Ner Mitsva VeTorah Or »).
Or, avec très peu de lumière, on arrive à chasser beaucoup d’obscurité et de ténèbres.

C’est donc le sens des propos du Midrash.
Quel est le mode à adopter pour commencer à servir Hashem :
Doit-on se contenter au départ de s’écarter des transgressions (« Sour Mera’ ») et ne pas imiter le comportement des Resha’im, ou bien doit-on tout de suite opter pour la pratique des Mitsvot (« ‘Assé Tov »), à l’instar des Tsaddikim qui multiplient les Mitsvot et la pratique du bien ?
Puisque le texte prend la peine de préciser « Hashem considéra que la lumière était bonne… », et que peu de lumière suffit pour chasser les ténèbres de la nuit, c’est donc la meilleur preuve qu’il faut tout de suite opter pour la pratique des Mitsvot et du bien, qui reste le mode le plus essentiel dans le Service d’Hashem, car le mérite des Mitsvot pratiquées par l’individu (« ‘Assé Tov »), le protègera de toutes transgressions (« Sour Mera’ »). (Au nom du livre Torat MaHaRYTS)

2. Tous les départs sont difficiles !!

…Il fut soir, il fut matin, un jour. (Bereshit 1 - 5 Début de notre Parasha)

Pour le peuple d’Israël, le jour est rattaché à la nuit qui la précédé, et la nuit est liée au jour suivant (comme pour l’observance du Shabbat ou des fêtes, comme il est dit : « …d’un soir à l’autre, vous observerez votre Shabbat. »).
Par contre, chez les nations du monde, la nuit est liée au jour qui s’est écoulé.

En effet, la nuit symbolise l’obscurité, les ténèbres, les souffrances, les épreuves, la rigueur et les malheurs, alors que le jour symbolise la lumière, la joie, la délivrance et la consolation.
C’est pourquoi chez les non juifs, c’est d’abord le jour qui brille en premier, car leur seul bonheur, c’est la vie terrestre dans ce monde-ci, où ils possèdent le pouvoir.
Mais leur fin n’est que nuit, ténèbres et obscurité qui les entourent dans le Guehinam.
C’est pourquoi, chez les nations la nuit est rattachée au jour qui s’est écoulé, alors que pour le peuple d’Israël, c’est tout le contraire, car même si nous subissons l’exil, les persécutions, l’obscurité et les ténèbres, la lumière du jour finit par briller, comme il est enseigné dans le Midrash Rabba sur Bereshit : « Les Resha’im (les impies) commencent par connaître d’abord la tranquillité, et ensuite les souffrances, alors que les Tsaddikim commencent d’abord par connaître les souffrances et ensuite la tranquillité. »

C’est aussi pour cette raison que les non juifs observent leur jour de repos le 1er jour de la semaine (Dimanche qui est appelé « Yom Rishon », le 1er jour), car ils débutent par le repos et la tranquillité et connaissent ensuite l’effort et la fatigue, alors que le peuple d’Israël observe le Shabbat qui est le dernier jour de la semaine, car il fournit d’abord l’effort et subit la souffrance, pour connaître ensuite le repos et la tranquillité.

Histoire

On raconte que Rabbi Moshé de PASHWORSK z.ts.l alla s’immerger dans le Mikvé, un matin en plein hiver glacial, avant de se rendre à la prière.
Son jeune fils insista pour l’accompagner, malgré les tentatives de son père pour l’en dissuader à cause du terrible froid.
En arrivant au Mikvé, le Rav constata que le Mikvé n’était plus qu’une surface de glace, à cause du froid.
Le Rav se mit à briser la glace pour s’immerger dans le Mikvé.
Après s’être immergé avec bravoure et courage, il remonta et se sécha.
Son jeune fils voulut imiter son père, mais à peine avoir introduit son pied dans l’eau gelée, l’enfant se mit à crier : « Oy !! Oy !! ». Mais il voulait absolument faire comme son père et s’arma de courage en descendant dans le Mikvé glacé.
Lorsqu’il sortit du Mikvé, l’enfant se sécha et se réchauffa un peu, puis il ressentit progressivement une sensation de bien être (comme cela se produit après une douche froide), et exprima sa joie et sa satisfaction : « Ah !! Ah !! ».
Son père se tourna vers lui et lui dit : « Tu vois mon fils, c’est çà la différence entre les Resha’im (les impies) et ceux qui observent les Mitsvot : les Resha’im disent au début « Ah !!! Ah !! » afin d’exprimer leur satisfaction, mais ensuite ils disent : « Oy !! Oy !! » tellement ils souffrent. Alors que ceux qui accomplissent les Mitsvot, souffrent au départ et disent « Oy !! Oy !! » pour connaître ensuite la plénitude que procure la pratique de la Torah et des Mitsvot, et disent « Ah !! Ah !! ». (Tiré du livre Vayomer Avraham)

3. Réfléchir comme un juif

Hashem dit : « Que des corps lumineux apparaissent dans l'espace des cieux, pour distinguer entre le jour et la nuit; ils serviront de signes pour les saisons, pour les jours, pour les années. Ils serviront de luminaires, dans l'espace céleste, pour éclairer la terre. » Et cela s'accomplit. (Bereshit 1 – 14, 15)

Rashi

Ils serviront de signes – Lorsque les luminaires sont frappés (les éclipses), ce n’est pas bon signe pour le monde.
Ils serviront de luminaires, dans l'espace céleste, pour éclairer la terre. – Ils serviront également à éclairer le monde.

Nous voyons à partir de là, à quel point nos conceptions sont éloignées des conceptions de la Torah.
En effet, même si nous interrogions l’individu le plus intelligent du monde, sur la fonction du soleil, il répondrait qu’il est utile aux créatures du monde, afin de les éclairer, de les chauffer, de permettre à la nature de pousser, ainsi que d’autres innombrables vocations, et s’il y a encore d’autres fonctions, elles sont secondaires aux fonctions principales du soleil.

Mais la Torah nous dévoile ici tout le contraire !
Les luminaires ont été crées essentiellement afin d’indiquer et d’informer sur la situation des nations, ainsi que sur la situation du peuple d’Israël.
Si le soleil est frappé d’une éclipse, c’est un mauvais signe pour les nations ; si c’est la lune qui est frappée d’une éclipse, c’est un mauvais signe pour le peuple d’Israël, comme c’est enseigné dans la Guemara Soukka (29a).

Et puisque les luminaires ont été crées dans ce but, ils ont aussi « accessoirement » la fonction d’éclairer le monde et ses habitants !!! (Au nom du ‘Hafets ‘Haïm)

4. La faute de l’homme : trop d’impatience !

Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point… (Bereshit 2 – 17)

Le ‘Hatam Sofer rapporte dans son livre TORAT MOSHE que selon nos maîtres, Adam Ha-Rishon (le 1er être humain) aurait eu le droit de consommer du fruit de l’arbre de la connaissance à partir du jour de Shabbat, mais il en consomma avant le moment autorisé.
C’est d’ailleurs ainsi qu’il faut penser puisqu’il est écrit « Il ne l’a pas créé pour qu’il reste dans le chaos… », car Hashem n’a pas planter en vain des arbres dans le Gan ‘Eden, et si ces fruits étaient interdits pour toujours, pourquoi donc les avoir crées ?! C’est pourquoi nous sommes obligés de dire que leur interdiction n’était que momentanée.

Grâce à cette explication du ‘Hatam Sofer, nous pouvons mieux comprendre un Midrash Rabba sur Bereshit :
Qui pourrait retirer la poussière de tes yeux Adam Ha-Rishon qui n’a pas été capable de respecter l’ordre qui lui a été donné, pendant ne serait ce qu’une heure, alors que tes enfants attendent 3 ans avant de consommer les fruits de ‘Orla !

(La loi de ‘Orla exige d’attendre 3 ans après la plantation d’un arbre, avant d’en consommer les fruits.)

Apparemment, quel est le rapport entre le fruit de l’arbre de la connaissance et les fruits de ‘Orla ? L’arbre de la connaissance était interdit pour toujours, alors que les fruits de ‘Orla sont permis au bout de 3 ans. Or, nous savons qu’une chose interdite momentanément n’est pas comparable à une chose interdite pour toujours, car le Yetser HaRa’ (le mauvais penchant) incite d’avantage à transgresser un interdit définitif, qu’un interdit provisoire.

Mais à la lueur de l’enseignement du ‘Hatam Sofer, nous comprenons mieux puisque même l’arbre de la connaissance n’était interdit que momentanément, car Adam Ha-Rishon avait le droit d’en consommer dés l’entrée de Shabbat. (Au nom du livre Mitspé Yehoshoua’ du Gaon Rabbi Yehoshoua’ MAMAN Shalita, de Jérusalem)

5. Echec personnel ou réussite des autres ?

Hashem dit à Kaïn : « Pourquoi as-tu du chagrin, et pourquoi ton visage est-il abattu ? (Bereshit 4 – 6)

La question qu’Hashem pose à Kaïn est très étonnante, car la raison du chagrin et de la déception de Kaïn est exprimée précédemment de façon explicite, puisqu’il est dit dans les versets 4 et 5 : Hashem se montra favorable à Hevel et à son offrande, mais à Kaïn et à son offrande il ne fut pas favorable; Kaïn en conçut un grand chagrin, et son visage fut abattu.

En réalité, le véritable sens de la question qu’Hashem pose à Kaïn est le suivant :
Quelle est la véritable cause de ta colère et de ta tristesse ?
Est-ce seulement à cause du fait que ton offrande n’a pas été acceptée, ou bien parce que c’est celle de ton frère Hevel qui a été acceptée, et c’est justement ce qui te fait le plus souffrir ?!!
(Au nom de Rabbi ‘Haïm de BRISK z.ts.l)

Shabbat Shalom

Faire fondre des glaçons pendant Shabbat

Faire fondre des glaçons pendant Shabbat
QUESTION

Peut-on utiliser des glaçons pendant Shabbat ?

DECISION DE LA HALA’HA

Il est permis d’utiliser des glaçons pendant Shabbat, de les placer dans un verre vide ou plein, et même de remuer le verre afin qu’ils fondent plus rapidement.
Cependant, il est interdit de les écraser avec un ustensile.
Il est également permis de faire des glaçons pendant Shabbat, et même de ramener au congélateur, les glaçons non utilisés.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il est enseigné dans la Guémara Shabbat (51b) :
Nos maîtres enseignent : il est interdit d’écraser de la neige ou de la glace pendant Shabbat. Par contre, on peut tout à fait placer de la neige ou de la glace dans un verre ou dans un plat, sans aucune crainte.

Nous voyons de cette Guémara qu’il existe un interdit formel d’écraser de la neige ou de la glace pendant Shabbat, pour en faire de l’eau, mais qu’il est permis de les placer dans un verre, avec de l’eau ou une autre boisson, et d’attendre qu’ils fondent d’eux même.

Les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) discutent sur la raison de cet interdit.
Selon Rashi et le Sefer Haterouma, l’interdit d’écraser de la neige ou de la glace relève de « NOLAD », c'est-à-dire, créer pendant Shabbat un élément nouveau qui n’existait pas jusqu’à présent, comme dans notre sujet où la neige ou la glace sont des éléments solides, qui deviennent liquides lorsqu’on les écrase. Or, ce liquide est considéré comme nouvellement crée, il est donc interdit de faire cela pendant Shabbat. Le fait que la Guémara permette de placer la neige ou la glace dans un verre et de boire l’eau qui en ressortira, concerne uniquement un verre contenant déjà de l’eau dans laquelle va se mélanger et va totalement s’annuler l’eau du glaçon en fondant. De cette manière, il n’y a plus d’interdit de « NOLAD ».
Selon cette opinion, certains tranchent que tout ceci ne concerne que de la neige ou de la glace, pour lesquels il est valable de parler de transformation de solide à liquide, ce qui n’est pas le cas des glaçons que l’on fait à la maison, puisqu’ils se trouvaient déjà dans un état de liquide, et qu’ils sont momentanément devenus glaçons, pour ensuite redevenir liquide en fondant. On ne peut donc pas parler de création d’une chose nouvelle, en ce qui concerne les glaçons.

Tout ceci selon l’opinion qui pense que l’interdiction d’écraser de la glace, relève de l’interdit de « NOLAD ».

Cependant, selon le RaMBaM , la majorité des Rishonim, ainsi que selon MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h, l’interdiction d’écraser de la glace ne relève pas de l’interdit de « NOLAD » mais de l’interdit de « SE’HITA » (presser).
En effet, le fait d’écraser de la glace est assimilable à l’action de presser, qui consiste à extraire un liquide d’un solide, et qui représente un interdit pendant Shabbat. C’est donc à ce titre que nos ‘Ha’hamim ont décréter qu’il est interdit d’écraser de la glace pendant Shabbat, afin que l’on n’en vienne pas à presser des olives ou des raisins, dont l’interdit est Min Ha-Torah.
Selon cette raison, il n’y a donc pas de différence entre de la neige, de la glace ou des glaçons que l’on fait à la maison, puisque dans tous les cas, la comparaison avec l’interdit de Se’hita (presser) est valable. C’est ce que déduit notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita à partir des propos de plusieurs Rishonim.

Par conséquent, du point de vue de la Hala’ha, il est interdit d’écraser de la glace pendant Shabbat, et même si la glace est mélangée à un autre liquide, il est interdit de remuer avec une cuillère afin d’activer la fonte de la glace.
Par conter, il est permis de remuer uniquement le verre afin d’activer la fonte des glaçons.
De même, puisque nous retenons l’explication du RaMBaM, selon qui, l’interdiction d’écraser de la glace pendant Shabbat ne relève pas de « NOLAD » (créer) mais de « SE’HITA » (presser), il est donc permis de placer des glaçons dans un verre vide. Il n’est pas nécessaire que ce verre soit remplie d’un liquide quelconque, puisque lorsque le glaçon fond de lui-même, on ne peut parler d’interdiction de « SE’HITA ».

Cependant, les Ashkenazim s’imposent la ‘Houmra (la rigueur) dans ces choses là, et prennent en considération l’interdit de « NOLAD ». C’est pourquoi, ils ne placent des glaçons que dans un verre qui contient déjà un liquide.

mercredi 14 octobre 2009

Fabriquer des glaçons pendant Shabbat

Fabriquer des glaçons pendant Shabbat
QUESTION


Est-il permis pendant Shabbat de mettre de l’eau dans le bac à glaçons, et de l’introduire dans le réfrigérateur pour faire des glaçons ?

DECISION DE LA HALA’HA

Il est permis selon la Hala’ha de fabriquer des glaçons pendant Shabbat, en remplissant le bac à glaçons d’eau (ou d’une autre boisson) et en l’introduisant au réfrigérateur.

Cependant, cette autorisation n’est valable qu’à la condition où l’on fabrique ces glaçons dans l’intention de s’en servir pendant Shabbat.
Par contre, il est interdit de fabriquer des glaçons pendant Shabbat, afin de s’en servir après la sortie de Shabbat, car une telle action représente une préparation pendant Shabbat en vue de servir pour la semaine, ce qui est formellement interdit.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il est enseigné dans la Guémara Shabbat (95a) :
Celui qui fait du fromage pendant Shabbat, est condamnable à titre de l’interdiction de « Boné » (construire).
C'est-à-dire, une personne qui assemble des flocons de lait pour en faire du fromage pendant Shabbat, est condamnable par la Torah, puisqu’il y a là un interdit à titre de « Boné ».
Certains Poskim (décisionnaires) déduisent de là qu’il est interdit de fabriquer de la glace pendant Shabbat, puisqu’on transforme de l’eau en corps solide, ce qui correspond à l’interdit de « Boné » (construire).

Parmi ces Poskim :
Le Gaon Rabbi ‘Haïm PALLAG’I z.ts.l dans son livre Shou’t Lev ‘Haïm (tome 2 fin du chap.192) ; le Gaon Rabbi ‘HaIm PONTRIMOLI z.ts.l dans son livre Peta’h Hadevir (tome 3 chap.325 note 1) ; le Gaon de TSHEBIN z.ts.l dans son livre Shou’t Dover Mesharim (tome 1 chap.55).
L’auteur du Shemirat Shabbat kehil’hata suit également la position rigoureuse de ces Poskim, et interdit lui aussi la fabrication de glaçons pendant Shabbat.

Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit qu’il n’y a aucune preuve de cette Guémara, puisque celui qui fait du fromage, assemble - de ses propres mains - diverses parties et les transforme en un seul corps en les plaçant dans un objet rond ou carré selon son désire. Ceci s’apparente réellement à l’interdit de « Boné » (construire) où l’on assemble de la terre et des pierres pour en faire une seule et même entité, comme l’explique le RAMBAM (chap.7 des Hala’hot Shabbat, Hala’ha 6) : « Celui qui assemble une partie à une autre partie en les collant pour en faire un seul corps, une telle action est apparentée à une construction. »
Mais lorsqu’une personne place de l’eau ou un jus dans un endroit très froid, et que de ce fait, le liquide se congèle de lui-même, ceci n’est absolument pas comparable à l’interdit de « Boné » (construire), car la personne ne fait strictement rien de ses propres mains.

Notre maître ajoute un autre argument pour permettre la fabrication de glaçons pendent Shabbat.
En effet, la fabrication de glaçons ne représente pas une construction qui pérennise, puisqu’ils commencent à fondre dés l’instant où ils ne sont plus au réfrigérateur, ce qui n’est pas le cas du fromage qui est beaucoup plus résistant, et au contraire, le fromage a plutôt tendance à durcir avec le temps, au point de devenir aussi dur qu’une pierre, ce qui l’apparente plus facilement à une construction qui reste longtemps sur ses fondations.

C’est pourquoi – du point de vue de la Hala’ha – il est permis de mettre pendant Shabbat, de l’eau ou tout autre boisson au réfrigérateur, pour en faire de la glace, en particulier en été où les journées sont chaudes, et qu’une telle chose peut procurer du ‘Oneg Shabbat (délice de Shabbat).
C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Eli’ezer Yehouda WALDINBERG z.ts.l dans son livre Shou’t Tsits Eli’ezer (tome 6 chap.34), ainsi que le Gaon Rabbi Shemouel WOZNER (HA-LEVI) shalita dans son livre Shou’t Shevet Halevi (tome 1 chap.119), ainsi que d’autres Poskim…

mardi 13 octobre 2009

Consommation de laitages après avoir consommé de la volaille

Consommation de laitages après avoir consommé de la volaille
QUESTION

Y a-t-il une différence entre la viande de bétail et la viande de volaille sur l’obligation d’attendre 6 heures avant de consommer des laitages ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

Il n’y a aucune différence entre la viande bétail et la viande de volaille sur l’obligation d’attendre 6 heures avant de consommer des laitages.

En cas de grande nécessité il est permis d’attendre 5h30, particulièrement s’il on a consommé de la viande volaille.

S’il on seulement placer de la viande dans la bouche sans l’avoir avalée ni mâchée, il n’est pas nécessaire d’attendre 6 heures avant de consommer des laitages. Il fau seulement se rincer la bouche (et les mains si l’on a placer la viande dans la bouche avec les mains).

Les enfants en dessous de l’âge des Mitsvot ne sont pas soumis à l’obligation d’attendre 6 heures avant de consommer des laitages. Il est suffisant de ne pas leur donner à consommer des laitages dans un repas où ils ont consommé de la viande.

Si l’on a le doute si les 6 heures se son écoulées ou non, il est permis de consommer des laitages, en particulier si l’on a consommé de la volaille.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Nous avons expliqué dans la précédente Hala’ha que de façon générale, nous avons l’obligation d’attendre 6 heures entre une consommation de viande et une consommation de laitages, ceci en raison du fait que la viande a pour nature de rester entre les dents, et aussi parce que le goût de la viande persiste longtemps dans la bouche.
Le RAMBAM (ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon) écrit (fin du chap.9 des Hala’hot sur les consommations interdites) :
« Une personne qui a consommé de la viande, que ce soit de la viande de bétail, ou que ce soit de la viande de volaille, n’a pas le droit de consommer des laitages, tant qu’il ne s’est pas écoulé le temps qui sépare 2 repas, ce qui correspond à environs 6 heures ».
Ainsi écrivent également le Kol Bo et le Or’hot ‘Haïm (Rabbenou Aharon Bar Rabbi Yaakov).
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita prouve à partir du fait que ces Poskim emploient les termes « environs 6 heures » qu’il est suffisant d’attendre 5 heures et demie, ce qui nous rapproche des 6 heures (Dans tout le Talmud, chaque fois qu’il est question de la notion de « proche de tel moment », il s’agit toujours de la demie heure qui précède).
Nous pouvons également le prouver à partir des propos du Meïri (Rabbenou Mena’hem Ben Shlomo Ha-Meïri) qui écrit : « …6 heures ou se qui s’en rapproche … ».
Cependant, le Ginat Véradim (Rabbi Avraham Ha-Levi) écrit qu’il faut attendre 6 heures précises. C’est aussi ce que l’on comprend des propos d’autres Poskim.
C’est pour cela que notre maître le Rav shalita écrit que Lé’hat’hila (selon les exigences du Din tel que nous sommes sensés les respecter) il ne faut pas consommer de laitages avant que ne se soient écoulé 6 heures précises, et cela, même si on a consommé uniquement de la viande de volaille. Mais toutefois, dans une situation de grande nécessité, une personne qui s’autoriserai à consommer des laitages après 5 heures et demie, aurai un fondement Hala’hic crédible, en particulier s’il s’agit de consommer des laitages après avoir consommer de la viande de volaille.
(N.D.T Les lecteurs de cette Hala’ha qui désirent savoir la raison pour laquelle il y aurai une différence pour la viande de volaille, peuvent nous adresser un mail à sheelot@free.fr. Nous préférons ne pas donner de précisions qui pourraient être mal interprétées.)
Le Gaon Rabbi Shlomo Kloguer écrit qu’une personne qui goûte de la viande et la recrache immédiatement, sans avoir avaler quoi que ce soit, n’a pas besoin d’attendre 6 heures avant de consommer des laitages. C’est ainsi que tranchent également le Shou’t Kapé Aharon (Rabbi Aharon Azriel), et le Kaf Ha-’Haïm (Rabbi Yaakov ‘Haïm SOFER). Ceci en raison où dans la mesure où l’on n’a ni mâché, ni avalé, il n’y a pas à craindre ni à la raison du RAMBAM, selon laquelle de la viande peut rester entre les dents, ni à celle de RASHI (Rabbi Shlomo ITS’HAKI) et du ROSH (Rabbenou Asher) selon laquelle le goût de la viande persiste longtemps dans la bouche.
Par conséquent, il est permis de goûter des plats de viande la veille de Shabbat, et de recracher immédiatement, puis de consommer des laitages (en se rinçant la bouche au préalable). De même, il est permis de mettre un morceau de viande dans la bouche et de le recracher immédiatement, puis de consommer des laitages (en se rinçant la bouche au préalable).
Cependant, si l’on veut consommer des laitages immédiatement après avoir recraché de la viande que l’on n’a ni mâcher, ni avalé, il faudra veiller à se rincer la bouche et à se laver les mains.
En 1954, notre maître le Rav shalita a écrit dans une Tshouva (réponse Hala’hic) que nous pouvons permettre à des enfants en bas âge de consommer des laitages, même s’il ne s’est pas encore écoulé 6 heures, tant qu’il s’est écoulé au moins 1 heure et qu’ils ne se trouvent plus dans le même repas.
Cependant, des enfants qui sont en âge de ‘Hinou’h (qui sont réceptif d’une éducation. Entre 6 et 9 ans en moyenne et selon les capacités intellectuelles de l’enfant), s’ils sont à même de comprendre les Mitsvot ordonnées par la Torah, comme celles ordonnées par les ‘Ha’hamim, il est un devoir de les éduquer à attendre 6 heures entre la viande et les laitages.
Le Gaon Rabbi Its’hak YOSSEF shalita écrit que si une personne a le doute s’il s’est écoulé 6 heures ou pas, a le droit de consommer des laitages, puisque ce doute n’est que sur un Din (une loi) d’ordre des ‘Ha’hamim, nous appliquons donc dans ce cas, la règle de Sfeka Derabanan Lakoula (Lorsqu’il y a un doute sur un Din instauré par les ‘Ha’hamim, nous allons à la souplesse)
(N.D.T L’obligation d’attendre 6 heures est instaurée par les ‘Ha’hamim, comme nous l’avions compris depuis la précédente Hala’ha)

lundi 12 octobre 2009

Shiour Audio (12.10.09) " Règles relatives au Kiddoush "

Bonjour à tous

Voici le lien audio vers mon dernier Shiour (12.10.09) consacré au sujet
" Règles relatives au Kiddoush ".
Il est disponible à l'écoute en cliquant ici (ou faire un clic droit, puis enregistrer la cible).

Si vous rencontrez des difficultés à écouter le Shiour, faites le moi savoir.

Kol Touv

Rav David A.PITOUN
sheelot@free.fr
www.halahayomit.blogspot.com
L’attente entre la viande et les laitages
QUESTION

Combien de temps faut-il attendre après avoir consommé de la viande, pour pouvoir consommer des laitages ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

Nos maîtres ont décrété d’attendre un certain laps de temps entre la consommation de la viande et celle de produits laitiers.
Selon l’opinion de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h et des décisionnaires Séfarades, il faut attendre 6 heures.
Selon l’opinion des décisionnaires Ashkenaz, il est suffisant de ne pas consommer des produits laitiers dans un repas où l’on a consommé de la viande.
Selon cette opinion, dès l’instant où l’on a débarrassé la table et que l’on se lave les mains et la bouche, il est permis d consommer des laitages.
Mais la plupart des grands décisionnaires Ashkenaz ont adopté l’opinion des décisionnaires Séfarades sur ce pont et préconisent d’attendre 6 heures entre une consommation de viande et une consommation de produits laitiers.
Cependant, même après 6 heures, une personne sachant qu’elle a encore des particules de viandes entre les dents, doit les retirer avant de consommer des laitages.
Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons, avec l’aide de D., quel est le Din après avoir consommé de la viande de volaille, ainsi que d’autres détails de ce sujet.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Dans la Guemara ‘Houlin (105), il est enseigné :
Mar ‘Oukva dit : « Vis-à-vis de mon père, je ne suis que du vinaigre que l’on compare à du vin. Car lorsque mon père consommait de la viande, il ne consommait des laitages que 24 heures plus tard. Mais moi qui ne suis pas à son niveau, je me contente de ne pas consommer des laitages dans un repas dans lequel j’ai consommé de la viande, mais seulement dans le repas suivant ».
Le RIF (Rabbi Its’hak EL FASSI) apprend d’ici qu’il est interdit de consommer des laitages après avoir consommé de la viande. Il sera permis d’en consommer qu’après avoir attendu le laps de temps qui sépare un repas d’un autre.

Les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) discutent sur le temps qu’il faut attendre.
L’opinion de Rabbenou TAM (Rabbenou Yaakov Ben Meïr TAM) est qu’il est permis de consommer des laitages immédiatement après avoir consommé de la viande, à condition de se laver les mains et la bouche.
Selon lui, il faut expliquer les propos de Mar ‘Oukva qui attendait le prochain repas, comme une attitude de ‘Houmra (une rigueur non exigée par la stricte Hala’ha), mais qui n’était pas encore du niveau rigoureux de son père qui attendait 24 heures.

Cependant, la grande majorité des Rishonim, le RIF et le RAMBAM (Maïmonide, Rabbi Moshé Ben Maïmon) entre autres, expliquent que Mar ‘Oukva qui attendait le prochain repas, agissait selon le strict Din (les exigences de la Hala’ha), et non pas par ‘Houmra.
Il se différenciait de son père sur ce point, puisque son père agissait par ‘Houmra en attendant 24 heures, alors que Mar ‘Oukva se contentait d’appliquer le Din, et n’attendait que le prochain repas.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han Arou’h (Y.D 89), que la stricte Hala’ha impose d’attendre le laps de temps qu’il y a entre deux repas.

Il faut maintenant déterminer ce laps de temps qu’il y a entre deux repas.
Selon l’opinion des Tossafot, ce laps de temps n’est pas quantifié.
Selon eux, dès l’instant où l’on a achevé son repas, par exemple si l’on a débarrassé la table, il est permis de consommer des laitages.

Cependant, selon l’opinion de la grande majorité des Rishonim, il faut attendre 6 heures entre la consommation de la viande et celle de laitages.
Selon eux, ce délai représente le laps de temps qu’il y a entre un repas et un autre dont nous a parlé Mar Oukva. C’est ainsi que tranche le RAMBAM, qu’il faut attendre 6 heures. C’est ainsi que tranche également MARAN dans le Shoul’han Arou’h (Y.D 89).
Même le RAMA (Rabbi Moshé ISSERLEISS, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim) écrit : « C’est ainsi qu’il est juste d’agir, même s’il y a des opinions contraires. »
Il y a effectivement des Ashkenazim qui sont moins rigoureux, et qui consomment des laitages en attendant moins de 6 heures, mais notre maître le ‘HYDA (Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ) écrit : « …dans nos régions (Erets Israël), l’usage est, pour tout personne, d’attendre 6 heures. » Le MAHARSHAL (ou RASHAL, Rabbenou SHlomo Louria) écrit que même selon l’usage Ashkenaz, toute personne contenant une odeur de Torah doit s’imposer la ‘Houmra d’attendre 6 heures entre la viande et les laitages.

Le Arou’h Hashoul’han (Rabbi Ye’hiel Mi’hal EPSHTEIN) écrit que la plupart des Ashkenazim se sont maintenant imposé cette ‘Houmra d’attendre 6 heures, et que l’on ne peut plus changer cet usage.

Il y a 2 explications à l’obligation d’attendre entre la viande et les laitages :
• selon RAMBAM, des particules de viande peuvent rester coincées entre les dents, et il est à craindre que lorsque l’on va consommer des laitages, ces particules de viande se libèrent et que nous les consommions en même temps que des laitages.
• Selon RASHI et le ROSH (Rabbenou Asher), la viande produit un goût qui persiste longtemps dans la bouche. Or, toutes les lois de mélanges alimentaires ne sont régies que par la présence du goût.
(Une incidence pratique existe entre les 2 explications : si une personne a consommé une soupe de viande, c'est-à-dire de la viande que l’on a liquéfié, selon RAMBAM, il ne serai pas nécessaire d’attendre, ce qui ne serai pas le cas selon RASHI et le ROSH)

Sur le plan Hala’hic, nous prenons en considération les 2 explications.
Après 6 heures, selon toutes les opinions Hala’hic, il est permis de consommer des laitages, et cela, même selon le RAMBAM qui craint les particules de viandes coincées entre les dents. Car après 6 heures, la viande est considérée comme déjà digérée, et n’est plus à prendre en considération.
Cependant, après 6 heures, une personne sachant qu’elle a encore des particules de viandes entre les dents, doit les retirer avant de consommer des laitages.

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons, avec l’aide de D., quel est le Din après avoir consommé de la viande de volaille, ainsi que d’autres détails de ce sujet.

vendredi 2 octobre 2009

DIVRE TORAH SUR SOUKKOT

DIVRE TORAH SUR
SOUKKOT
« LE SECRET DE LA REUSSITE »


Ce Dvar Torah est dédié à la Refoua Shelema – la guérison complète
de : mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha ; le Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita) ; l’enfant Gavriel Yossef ben Leah, et aussi pour l’élévation de la Neshama de Shmouel Ben Miryam et de ‘Haya Bat Rivka

« Vous résiderez dans les Soukkot durant 7 jours. Tous les citoyens d’Israël résideront dans les Soukkot. Afin que vos générations sachent que j’ai abrité les Béné Israël dans des Soukkot, lorsque je les ai sorti d’Egypte… » (Vaykra 23-42)

Question

Comment ce fait-il que la Mitsva de Soukka soit la seule Mitsva de la Torah qui donne le qualificatif de « Citoyen » (« Ezra’h ») au juif ?

Réponse

Il est écrit dans le livre du Prophète Ze’harya (14-19 Haftara du 1er jour de Soukkot) :
« Ceci sera la faute de l’Egypte ainsi que toutes les nations qui ne monterons pas en pèlerinage pour la fête de Soukkot… »

En quoi les nations commettront-elles une faute en ne venant pas en pèlerinage pour Soukkot ? Pourquoi mériteraient-elles une punition pour un devoir qui ne les concerne pas ?

De plus, il est enseigné dans la Guemara Avoda Zara (2b) :
Dans les temps futurs, les nations viendront reprocher à Hashem de ne pas les avoir forcer à recevoir la Torah, comme il a forcer Israël à le faire, en renversant la montagne au dessus d’eux (Dans les temps messianiques, les non juifs constateront la grandeur d’Israël et comprendront d’eux même que toute cette grandeur leur provient de la Torah qu’ils ont su accepter et observer).
A ce moment là, Hashem va leur proposer d’accomplir la Mitsva de résider dans la Soukka, mais il va aussi intensifier le soleil, de sorte que les non juifs vont non seulement sortir des Soukkot, mais ils iront jusqu’à détruire les Soukkot qu’ils avaient construits, montrant ainsi leur refus de fournir des efforts pour les Mitsvot.

Nous pouvons également nous interroger sur cet enseignement :
Pourquoi choisir spécialement la Mitsva de Soukka pour mettre les nations à l’épreuve ?

En réalité, la Mitsva de Soukka est porteuse d’un important message pour chaque individu.
Les 7 jours durant lesquels nous résidons dans la Soukka, correspondent à la moyenne de 70 années de la vie de l’homme, comme il est écrit dans le Tehilim : « Les jours des années que nous vivons, 70 ans, et avec plus de force, 80 ans… » (Tehilim 90).
A travers la Mitsva de Soukka, nous devons apprendre à considérer ce monde-ci comme une Soukka, qui est une habitation provisoire. Si nous parvenons à considérer ce monde-ci comme une habitation provisoire, toute notre intelligence, notre force et notre puissance seront tournées vers le Monde Futur qui est le lieu d’habitation définitif.
Ainsi, chacun peut résonner à fortiori :
Si pour une habitation provisoire (ce monde-ci) l’individu investit 8 heures de travail, combien doit-il investir pour une habitation définitive (le Monde Futur) ?!
Si pour vivre dans une habitation provisoire (ce monde-ci) l’individu investit tellement d’argent, combien doit-il investir – par la pratique des Mitsvot, par la Tsedakka, la bonté et le soutient aux institutions de Torah - pour acquérir sa place dans son lieu de résidence définitive (le Monde Futur) ?!!

La Mitsva de Soukka est donc un moyen qui permet à l’individu de prendre véritablement conscience du véritable enjeu de son existence.

Les non juifs considèrent ce monde-ci comme une habitation définitive, alors que le peuple d’Israël le considère comme une habitation provisoire. C’est d’ailleurs la raison des guerres à travers le monde, car les nations le considèrent comme le lieu où l’individu réside pour l’éternité.

Nous comprenons maintenant plus aisément l’enseignement de la Guemara Avoda Zara mentionné plus haut, à travers lequel les nations vont constater – dans les temps messianiques - toute la grandeur d’Israël. Les non juifs vont comprendre que toute cette grandeur leur provient uniquement du fait que le peule d’Israël - au fil des générations - a observer la Torah et les Mitsvot tout en considérant ce monde-ci comme une simple habitation provisoire. Ce comportement va susciter la jalousie des nations qui – après avoir constater que tout le temps, les forces, les guerres et l’argent investis dans ce monde-ci , n’auront servi strictement à rien - désireront elles aussi considérer ce monde-ci comme une simple habitation provisoire. C’est là qu’Hashem leur proposera la Mitsva de Soukka qui constitue le moyen idéal pour prendre conscience de l’aspect temporaire de la vie sur terre, puisque la Soukka est une habitation provisoire.
Mais les nations n’étant pas disposées à modifier leurs conceptions vis-à-vis de la vie matérielle et terrestre, ne se contenteront pas de ne pas accomplir la Mitsva de Soukka, mais iront jusqu’à la détruire, et montreront ainsi leur incapacité à considérer 70 ans de vie dans ce monde-ci comme une simple habitation provisoire, puisqu’ils n’arriveront même pas à accomplir la Mitsva de Soukka qui n’est qu’une Mitsva pour 7 jours !!!

Nous comprenons également la raison pour laquelle celui qui accomplit la Mitsva de Soukka est qualifié par la Torah de « Citoyen » (« Ezra’h »), car la Mitsva de Soukka apprend justement à l’individu à se considérer seulement comme « Etranger » dans ce monde-ci, et non comme « Citoyen », puisque ce n’est que dans le Monde Futur que nous recevrons la véritable « Citoyenneté ».

Le verset de Ze’harya cité au début de nos propos, dans lequel on attribut une faute aux nations qui ne viendront pas célébrer la fête de Soukkot, apparaît également de façon plus claire.
En effet, les nations du monde constateront dans les temps messianiques que c’est la Mitsva de Soukka qui a justement permit à Israël de prendre conscience de l’aspect provisoire de la vie dans ce monde-ci, et malgré tout, elles ne seront pas disposées à célébrer la fête de Soukkot.

Est-il concevable de comprendre le secret de la réussite de tout un peuple, sans utiliser les mêmes moyens pour y parvenir ?!!

‘Hag Samea’h

DIVRE TORAH SUR SOUKKOT

DIVRE TORAH SUR
SOUKKOT
« LE SECRET DE LA REUSSITE »


Ce Dvar Torah est dédié à la Refoua Shelema – la guérison complète
de : mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha ; le Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita) ; l’enfant Gavriel Yossef ben Leah, et aussi pour l’élévation de la Neshama de Shmouel Ben Miryam et de ‘Haya Bat Rivka

« Vous résiderez dans les Soukkot durant 7 jours. Tous les citoyens d’Israël résideront dans les Soukkot. Afin que vos générations sachent que j’ai abrité les Béné Israël dans des Soukkot, lorsque je les ai sorti d’Egypte… » (Vaykra 23-42)

Question

Comment ce fait-il que la Mitsva de Soukka soit la seule Mitsva de la Torah qui donne le qualificatif de « Citoyen » (« Ezra’h ») au juif ?

Réponse

Il est écrit dans le livre du Prophète Ze’harya (14-19 Haftara du 1er jour de Soukkot) :
« Ceci sera la faute de l’Egypte ainsi que toutes les nations qui ne monterons pas en pèlerinage pour la fête de Soukkot… »

En quoi les nations commettront-elles une faute en ne venant pas en pèlerinage pour Soukkot ? Pourquoi mériteraient-elles une punition pour un devoir qui ne les concerne pas ?

De plus, il est enseigné dans la Guemara Avoda Zara (2b) :
Dans les temps futurs, les nations viendront reprocher à Hashem de ne pas les avoir forcer à recevoir la Torah, comme il a forcer Israël à le faire, en renversant la montagne au dessus d’eux (Dans les temps messianiques, les non juifs constateront la grandeur d’Israël et comprendront d’eux même que toute cette grandeur leur provient de la Torah qu’ils ont su accepter et observer).
A ce moment là, Hashem va leur proposer d’accomplir la Mitsva de résider dans la Soukka, mais il va aussi intensifier le soleil, de sorte que les non juifs vont non seulement sortir des Soukkot, mais ils iront jusqu’à détruire les Soukkot qu’ils avaient construits, montrant ainsi leur refus de fournir des efforts pour les Mitsvot.

Nous pouvons également nous interroger sur cet enseignement :
Pourquoi choisir spécialement la Mitsva de Soukka pour mettre les nations à l’épreuve ?

En réalité, la Mitsva de Soukka est porteuse d’un important message pour chaque individu.
Les 7 jours durant lesquels nous résidons dans la Soukka, correspondent à la moyenne de 70 années de la vie de l’homme, comme il est écrit dans le Tehilim : « Les jours des années que nous vivons, 70 ans, et avec plus de force, 80 ans… » (Tehilim 90).
A travers la Mitsva de Soukka, nous devons apprendre à considérer ce monde-ci comme une Soukka, qui est une habitation provisoire. Si nous parvenons à considérer ce monde-ci comme une habitation provisoire, toute notre intelligence, notre force et notre puissance seront tournées vers le Monde Futur qui est le lieu d’habitation définitif.
Ainsi, chacun peut résonner à fortiori :
Si pour une habitation provisoire (ce monde-ci) l’individu investit 8 heures de travail, combien doit-il investir pour une habitation définitive (le Monde Futur) ?!
Si pour vivre dans une habitation provisoire (ce monde-ci) l’individu investit tellement d’argent, combien doit-il investir – par la pratique des Mitsvot, par la Tsedakka, la bonté et le soutient aux institutions de Torah - pour acquérir sa place dans son lieu de résidence définitive (le Monde Futur) ?!!

La Mitsva de Soukka est donc un moyen qui permet à l’individu de prendre véritablement conscience du véritable enjeu de son existence.

Les non juifs considèrent ce monde-ci comme une habitation définitive, alors que le peuple d’Israël le considère comme une habitation provisoire. C’est d’ailleurs la raison des guerres à travers le monde, car les nations le considèrent comme le lieu où l’individu réside pour l’éternité.

Nous comprenons maintenant plus aisément l’enseignement de la Guemara Avoda Zara mentionné plus haut, à travers lequel les nations vont constater – dans les temps messianiques - toute la grandeur d’Israël. Les non juifs vont comprendre que toute cette grandeur leur provient uniquement du fait que le peule d’Israël - au fil des générations - a observer la Torah et les Mitsvot tout en considérant ce monde-ci comme une simple habitation provisoire. Ce comportement va susciter la jalousie des nations qui – après avoir constater que tout le temps, les forces, les guerres et l’argent investis dans ce monde-ci , n’auront servi strictement à rien - désireront elles aussi considérer ce monde-ci comme une simple habitation provisoire. C’est là qu’Hashem leur proposera la Mitsva de Soukka qui constitue le moyen idéal pour prendre conscience de l’aspect temporaire de la vie sur terre, puisque la Soukka est une habitation provisoire.
Mais les nations n’étant pas disposées à modifier leurs conceptions vis-à-vis de la vie matérielle et terrestre, ne se contenteront pas de ne pas accomplir la Mitsva de Soukka, mais iront jusqu’à la détruire, et montreront ainsi leur incapacité à considérer 70 ans de vie dans ce monde-ci comme une simple habitation provisoire, puisqu’ils n’arriveront même pas à accomplir la Mitsva de Soukka qui n’est qu’une Mitsva pour 7 jours !!!

Nous comprenons également la raison pour laquelle celui qui accomplit la Mitsva de Soukka est qualifié par la Torah de « Citoyen » (« Ezra’h »), car la Mitsva de Soukka apprend justement à l’individu à se considérer seulement comme « Etranger » dans ce monde-ci, et non comme « Citoyen », puisque ce n’est que dans le Monde Futur que nous recevrons la véritable « Citoyenneté ».

Le verset de Ze’harya cité au début de nos propos, dans lequel on attribut une faute aux nations qui ne viendront pas célébrer la fête de Soukkot, apparaît également de façon plus claire.
En effet, les nations du monde constateront dans les temps messianiques que c’est la Mitsva de Soukka qui a justement permit à Israël de prendre conscience de l’aspect provisoire de la vie dans ce monde-ci, et malgré tout, elles ne seront pas disposées à célébrer la fête de Soukkot.

Est-il concevable de comprendre le secret de la réussite de tout un peuple, sans utiliser les mêmes moyens pour y parvenir ?!!

‘Hag Samea’h