vayakhel
un don : qualité ou quantité ?
Ce Dvar Torah est dédié à la Refoua Shelema – la guérison complète
de ma chère maman Simi Bat Leah
Il est écrit dans notre Parasha :
« Les princes amenèrent les pierres de Choham, ainsi que les pierres à insérer pour le Efod et le Pectoral. »
Le Choham est une pierre précieuse.
Le Cohen Gadol portait sur sa poitrine, le Pectoral (‘Hoshen) avec le Efod, dans lequel étaient insérées 12 pierres précieuses.
Les matériaux de grandes valeurs étaient d’une grande nécessité dans le Mishkan.
L’or, l’argent, les précieuses étoffes, ainsi que les pierres précieuses.
Mais ce qui était le plus précieux dans le Mishkan, c’était les fameuses pierres du Efod, que portait le Cohen Gadol sur sa poitrine.
C’est justement ce qui éveille l’étonnement.
Pourquoi la Torah mentionne t-elle, en dernière position, la contribution la plus importante pour le Mishkan, à savoir ces fameuses pierres du Efod, que les princes des 12 Tribus d’Israël, ont offerts personnellement ? Au contraire, il aurait été plus logique qu’une contribution aussi importante, occupe la première place dans l’ordre de citations des diverses contributions matérielles offertes au Mishkan ?!
En réalité, cette remarque a déjà été retenue par l’un de nos plus grands commentateurs, l’auteur du OR HA‘HAÏM (Rabbenou ‘Haïm BEN ‘ATAR z.ts.l Israël 18ème siècle).
Il explique cette ambiguïté, au moyen d’un enseignement du Midrash, dans lequel on demande : Comment les Princes des Tribus se sont ils procurés de pierres aussi précieuses, dans le désert, endroit ou rien ne pousse ? Et le Midrash répond grâce à un verset de Mishlé (chap.25) :
« Des nuages et du vent, mais point de pluie ! Tel est l’homme qui fait grand bruit de ses dons illusoires. »
Or, dans ce verset, le terme qui désigne « les nuages », est « NESSIIM », le même terme que l’on utilise pour désigner « les Princes d’Israël ».
Voici donc le sens du verset de notre Parasha.
Les Nessiim (les princes) amenèrent les pierres … Les Nessiim dont il s’agit ici, représentent les nuages protecteurs qui accompagnaient les Bné Israël en permanence.
Ce sont donc ces nuages qui apportèrent – de façon miraculeuse – les pierres précieuses aux portes des tentes des Princes de Tribus, qui les offrirent ensuite au Mishkan.
Selon cette idée, le Saint OR HA’HAÏM poursuit en disant que c’est justement pour le fait de ne pas s’être investis dans l’effort de la Mitsva de contribuer au Mishkan, que leur contribution n’est citée qu’en dernier, parmi les contributions au Mishkan.
Tout ceci, uniquement parce qu’Hashem n’évalue pas le don selon sa taille, mais uniquement selon l’effort investit par le donateur.
Les Princes de Tribus ont quand même bénéficiés d’un miracle considérable, puisqu’il n’est pas donné à chacun que l’on fasse parvenir des pierres précieuses jusqu’à sa porte ! Il est évident qu’ils n’ont bénéficiés d’un tel miracle uniquement grâce à leur grande droiture aux yeux d’Hashem.
Malgré tout, dans le domaine de l’importance des donations pour le Mishkan, une telle contribution - sans effort de la part du donateur – est considérée par Hashem comme la moins importante.
C’est pour cette raison qu’à plusieurs reprises, la Torah a rattaché la générosité à la pensée du cœur, car aux yeux d’Hashem, la générosité est indissociable du cœur.
Nous savons qu’en général, on est toujours plus attaché à une chose qui nous appartient – même si elle est sans prétention particulière – plutôt qu’à une chose d’une plus grande valeur matérielle, mais qui ne nous appartient pas (Rotsé Adam Bekab Shelo, Yoter MiShné Kabim Shel ‘Havero).
Ceci s’explique tout simplement par le fait que la personne a travaillé et qu’elle s’est investit dans ce qui lui appartient.
L’investissement de sa personne, crée un lien sentimental entre l’individu et ce qui lui appartient. Il va en prendre soin, et il lui sera difficile de s’en séparer.
C’est la raison pour laquelle, les Bné Israël qui s’étaient tellement investis pour donner leurs contributions matérielles au Mishkan, attachaient une importance particulière à leurs donations, et c’est ce qui à fait mériter à leurs contributions d’être citées en tout début, avant même celles des Princes de Tribus.
Nous en déduisons une règle fondamentale dans l’accomplissement des Mitsvot.
On ne doit pas dire à son ami : « Voici de l’argent, achète pour moi un Loulav. » ou bien « Voici de l’argent, achète pour moi le nécessaire pour Shabbat. »
Au contraire, il faut s’investir nous même dans ces Mitsvot, en l’honneur d’Hashem, et c’est justement lorsqu’on accompli la Mitsva par nous même, qu’elle se valorise à nos yeux.
A ce moment là, même Hashem prendra en considération l’effort que cette Mitsva nous a coûtée.
Nous avons constaté cette merveilleuse attitude chez nos maîtres qui se sont toujours investis pour les préparatifs de Shabbat, ainsi que pour l’accomplissement des Mitsvot. Cet investissement personnel les couvrait de la bénédiction pour toute la semaine.
Dans le cadre de la Hala’ha Yomit diffusée quotidiennement, nous parlerons prochainement B’’H, de l’effort qu’il faut fournir en l’honneur de Shabbat, et pour toutes les Mitsvot en général. Nous conclurons que dans toutes les Mitsvot, nous appliquons toujours le principe de MITSVA BO YOTER MIBISHLOU’HO = La Mitsva possède une valeur supérieure lorsqu’elle est accomplie par la personne elle-même, plutôt que par son délégué.
Mais le cadre présent n’est pas approprié pour s’étendre sur le sujet.
Shabbat Shalom
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
Selon les écrits du Gaon Rabbi David SHALTIEL shalita
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