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jeudi 26 février 2009

Divré Torah sur Terouma

quelques regards sur la Parasha de

Terouma

Ces Divré Torah sont dédiés à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Ces Divré Torah sont aussi dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

La Parasha de Terouma est la première des Parashiyot qui traitent de la construction et de l’architecture du Mishkan (le Temple mobile que les Béné Israël montaient et démontaient au fil de leurs étapes dans le désert) et des divers objets de cultesqu’il contenait.

  1. La sincérité d’un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah)

Le texte dit au sujet du Aron Ha-Kodesh (le Coffre Saint qui contenait les Tables de la Loi) :

Tu le couvriras d’or pur, à l’intérieur et à l’extérieur… (Shemot 25-11)

A l’instar du Aron Ha-Kodesh qui contenait les Tables de la Loi, le Talmid ‘Ha’ham (l’érudit dans la Torah) contient la connaissance de la Torah.

Il est enseigné dans la Guemara Yoma (72b) :

Tout Talmid ‘Ha’ham qui ne fait pas preuve de sincérité (To’ho Kebaro), n’est pas un Talmid ‘Ha’ham. (La sincérité correspond ici au fait d’être intérieurement égal à ce que l’on montre extérieurement)

Il est raconté dans la Guemara Bera’hot (28a) que lorsque Rabban Gamliel occupait les fonctions de Nassi (Chef spirituel du peuple d’Israël), il exigeait que l’accès à la Maison d’Etude ne soit permis qu’à celui qui est intérieurement égal à ce qu’il montre extérieurement (To’ho Kebaro)

Ce n’est que lorsque Rabbi El’azar Ben ‘Azarya lui succéda que le « Gardien » de la Maison d’Etude fut renvoyé, et à partir de ce jour, on autorisa l’accès à la Maison d’Etude à toute personne qui désirait étudier la Torah. Ce jour là, on ajouta de nombreux bancs dans la Maison d’étude. Selon certains, 400 bancs supplémentaires, selon d’autres 700 bancs supplémentaires.

Question

Quel type d’individu pouvait bien être ce « gardien » de la Maison d’Etude pour être capable de discerner chez un élève s’il est intérieurement égal à ce qu’il montre extérieurement (To’ho Kebaro) ? Doit-il être capable de deviner les pensées précises de chacun pour occuper le poste de gardien ?

Réponse

L’ancien Rabbi de SADIGORA z.ts.l répond en disant qu’en réalité, les portes de la Maison d’Etude étaient réellement fermées à double tour. Mais lorsqu’un élève désirait – avec toute sa volonté et toute son aspiration intérieure – pénétrer dans la Maison d’Etude et étudier la Torah, il employait tous les moyens possibles. Il pouvait casser un mur, ou même creuser un tunnel, tout ceci dans le but d’entrer et d’étudier la Torah. Un tel élève qui n’hésite pas à employer tous les moyens, même les plus inimaginables afin d’entrer dans une Maison d’Etude pour y étudier la Torah, ne peut être qu’intérieurement égal à ce qu’il montre extérieurement (To’ho Kebaro).

Les commentateurs s’attardent sur un point de cette Guemara.

En effet, on précise que le jour de la nomination de Rabbi El’azar Ben ‘Azarya aux fonctions de Nassi à la place de Rabban Gamliel, on ajouta à partir de ce jour là un nombre impressionnant de bancs dans la Maison d’Etude (400 ou 700).

Pourquoi ne pas plutôt nous préciser le nombre d’élèves supplémentaires admis ce jour là à la Maison d’Etude ?

Le Gaon Rabbi D. EIZMANN Shalita répond à cette remarque en disant que la nécessité d’ajouter des bancs ne provient pas du nombre d’élèves supplémentaires, mais plutôt du changement au niveau de la qualité des élèves.

Tant que l’accès à la Maison d’Etude n’était permis qu’à celui qui est intérieurement égal à ce qu’il montre extérieurement (To’ho Kebaro), personne parmi les élèves n’allait se plaindre des conditions matérielles dans lesquelles ils étudiaient. Leur pure volonté d’étudier la Torah leur donnait la force d’étudier en toute situation, même en l’absence de bancs ou autre.

Mais lorsque l’accès à la Maison d’étude fut autorisé même aux élèves qui n’étaient pas forcément au niveau de To’ho Kebaro (être intérieurement égal à ce que l’on montre extérieurement), il eut une nécessité de remplir la Maison d’Etude avec des bancs afin de créer des conditions qui conviennent aussi aux nouveaux élèves qui – malgré une forte volonté d’étudier la Torah exprimée par leur simple démarche de venir à la Maison d’Etude – n’étaient apparemment pas prêts à étudier à n’importe quel prix !

  1. Ne pas tomber dans le piège de la Parnassa !

Tu feras la Table en bois de Shitim… (Shemot 25-23)

Dans le Mishkan, la Table servait à déposer les 12 Pains de préposition chaque vendredi, qui étaient remplacés le vendredi suivant, et qui restaient miraculeusement frais durant toute la semaine.

Il est enseigné dans la Guemara Bava Batra (25b) que la Table du Mishkan symbolise la richesse matérielle. C’est pourquoi celui qui désire devenir érudit dans la Torah doit se diriger vers le sud et celui qui désire s’enrichir matériellement doit se diriger vers le nord.

Il est écrit dans le livre de Kohelet (1-6) :

Il va vers le sud et il tourne vers le nord. Même s’il tourne et retourne, le vent s’en va et revient vers ses alentours.

Le ‘Hafets ‘Haïm – dans son commentaire sur la Torah – explique ce verset (apparemment incompréhensible !) grâce à l’enseignement de nos maîtres dans la Guemara Mena’hot (86b) :

(Dans le Mishkan) La Table se trouvait au nord et la Menorah au sud.

La Menorah symbolise l’érudition dans la Torah (« La lampe est la Mitsva et la Torah est la lumière… » Mishlé 6-23).

L’objectif principal de l’individu sur terre est de se « diriger vers le sud » c'est-à-dire devenir un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah) et accomplir les Mitsvot.

Voici donc le sens du verset de Kohelet :

Il va vers le sud Ce qui signifie que l’homme désire étudier la Torah

Mais lorsqu’on demande à quelqu’un : « Pourquoi est ce que tu te précipites lorsque tu sort de la synagogue après la prière, sans prendre le temps de t’assoire un moment pour étudier la Torah ? » Il répond : il tourne vers le nord C'est-à-dire, il ne « va » pas véritablement vers le nord, il ne fait qu’un « détour » vers le nord qui représente ses affaires et sa subsistance matérielle. Mais en réalité, il tourne et retourne tellement pris par ses affaires et sa subsistance matérielle qu’il finit par rester définitivement « dans le nord » c'est-à-dire, dans le monde du défit de la richesse matérielle, jusqu’au jour où le vent s’en va – le souffle qui est la Neshama se retire, et parce que cet homme n’a pas accomplit ce qu’il devait accomplir dans le domaine de l’étude de la Torah et de l’accomplissement des Mitsvot, le vent revient vers ses alentours - il est décrété sur la Neshama de revenir sur terre pour rattraper la perte du temps - malheureusement consacré aux « alentours » du défit de la richesse matérielle - qui aurait pu être consacré à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot.

  1. Juste un petit effort !

(Par le Gaon Rabbi David SHALTIEL shalita de Jérusalem)

« Tu réaliseras la Menorah en or pur. Elle se fera en une seule pièce, son pied, sa tige, ainsi que ses coupes, ses boutons et ses fleurs (ornements). »

(Shemot chap.25 verset 31)

Rashi commente :

« En une seule pièce ». Il ne doit pas la réaliser en pièces détachées. Il ne doit pas réaliser les tiges et les branches séparément, et ensuite les assembler, comme font les orfèvres. Mais il devra prendre un seul bloc d’or, suffisamment grand, afin d’y tailler l’intégralité de la Menorah, en frappant avec l’enclume de part et d’autre, pour faire apparaître les branches de façon distincte.

Mais nous constatons qu’il est dit au début de notre verset « Tu réaliseras la Menorah », ce qui sous entend que Moshé Rabbenou lui-même doit réaliser la Menorah.

Alors que dans la suite du verset, il est dit « Elle se fera en une seule pièce », ce qui signifie qu’elle doit se faire toute seule, par elle-même.

Rashi résout cette contradiction en citant un Midrash Rabba dans lequel il est enseigné que Moshé Rabbenou a - au début - rencontrer certaines difficultés à réaliser lui-même la Menorah en un seul bloc d’or.

Hashem lui dit :

« Jette le bloc d’or à l’intérieur du feu, et la Menorah se fera d’elle-même, de façon miraculeuse. »

C’est pour cela qu’il est écrit à la fin du verset « Elle se fera en une seule pièce ».

Nous apprenons d’ici, une chose merveilleuse.

Il est écrit « la Mitsva est représentée par la lampe (Ner), et la Torah, par la lumière (Or) » (Mishlé 6-23).

Ce verset compare la Sainte Torah à la Menora.

Il arrive parfois que l’individu essaie de se renforcer d’avantage dans l’étude de la Torah et dans l’observance des Mitsvot, mais qu’il rencontre de grosses difficultés, car la sainte Torah est plus vaste que la mer. De même, les Mitsvot de la Torah sont constituées de multiples détails, tous aussi important les uns que les autres, et l’individu est susceptible de se heurter à la difficulté de la Torah et des Mitsvot, comme Moshé Rabbenou s’est heurté à la difficulté de la réalisation de la Menorah en un seul bloc d’or.

Toute la difficulté dans la réalisation de la Menorah, résidait dans le fait de la créer en un seul bloc d’or.

De même, l’individu – s’il veut atteindre la perfection dans le service d’Hashem - est confronté à la difficulté d’être intégralement « un bloc d’or pur », qui ne fait jamais aucune concession vis-à-vis de la parole de la Torah, sans jamais la modifier, ni par des ajouts, ni par des diminutions.

Tous les débuts sont difficiles !!

Même Moshé Rabbenou a rencontré des difficultés à réaliser la Menorah en un seul bloc d’or, puisque son œuvre échouait chaque fois qu’il tentait de la façonner dans le bloc d’or.

Il en est de même dans le service d’Hashem.

On peut facilement désespérer d’arriver un jour au niveau spirituel que nous devrions atteindre, en pensant que l’on n’a plus aucun moyen de se mesurer à nos devoirs de servir Hashem, tant la difficulté est grande, et il est très facile de se convaincre (à tort) que l’on restera toujours au même niveau.

Mais si l’on s’obstine et que l’on s’efforce encore et encore dans notre service d’Hashem, c’est justement là qu’Hashem en personne s’adresse à nous et nous dit :

« Fais ce qu’il t’incombe de faire, en y consacrant toutes tes capacités ! Jette toi dans la fournaise, et le reste se fera tout seul ! »

Selon l’idée exprimée dans un verset de Yov (chap.8 verset 7) :

« Tes débuts ont été difficiles, mais combien brillant sera ton avenir ! »

A partir de la Menorah ont été crées tous ses ornements !!

C’est également ce que nous retrouvons au sujet de l’élévation finale du Mishkan (le Temple mobile que les Béné Israël montaient et démontaient au fil de leurs étapes dans le désert).

Il est dit dans le verset : « Ils amenèrent le Mishkan à Moshé ».

Ils lui ont amené pièce par pièce.

Rashi demande :

N’est il pas plus courant que lorsque l’artisan a achevé l’ouvrage, il l’emmène intégralement devant le commanditaire ?

Il répond en disant que le poids des différents éléments du Mishkan, était trop important pour eux.

Moshé consulta Hashem pour cela.

Hashem répondit à Moshé qu’il devait faire selon ses capacités.

On eu l’impression que Moshé soulevait à lui tout seul l’intégralité du poids du Mishkan, mais le Mishkan se leva et s’édifia de lui-même, par une assistance Divine particulière.

Moshé devait seulement s’efforcer de soulever et d’édifier le Mishkan par sa seule force, et Hashem acheva le travail.

Ceci correspond à l’idée que nous avons développée.

L’individu désire construire un foyer de Torah, dans lequel la She’hina réside. Les débuts lui semblent très difficiles, et de ce fait, il est susceptible ‘Hass Veshalom de se heurter à toute chose.

Mais notre Torah vient lui rappeler un grand principe : « Il ne t’incombe pas d’achever le travail ! » (Mais seulement de l’entamer !!)

L’homme n’a le devoir que d’agir selon ses forces, car la Torah n’a pas été donnée aux Anges ! (Yoma 30a)

Grâce à cela, Hashem l’aidera à fonder un bon foyer, fidèle à Hashem, le D. d’Israël.

Shabbat Shalom

La Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo »

La Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo »

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

A sujet de la Bera’ha de « Shekah’a Lo Be’olamo », doit-on réellement réciter cette Berah’a ? Si c’est le cas, quand doit-on la réciter ? Doit-on la réciter avec Shem Ou-Mal’hout (A.D.O.N.A.Ï Elohenou Meleh’ Ha’Olam) ou non ?

Décision de la Hala’ha

Lorsqu’on voit une créature belle d’aspect et qui s’illustre par sa beauté, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme (une simple et brève vision, car une simple vision sans regarder avec insistance, ne constitue pas un interdit), qu’ils soient juifs ou non juifs, ou bien lorsqu’on voit un animal particulièrement beau et qui s’illustre par sa beauté, il faut la réciter la Bera’ha :

Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Sheka’ha Lo Be’olamo

Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre D. Roi du Monde, qui possède autant dans son monde.

Si l’on a récité cette Bera’ha, on ne peut plus jamais la réciter sauf si l’on voit de nouveau une autre créature d’une beauté encore plus grande que celle de la précédente.

Comme toutes les autres Bera’hot, la Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo », doit être récitée avec Shem Ou-Mal’hout (A.D.O.N.A.Ï Elohenou Meleh’ Ha’Olam).

Sources et développement

Il est enseigné dans la Guemara Bera’hot (58b) :

Lorsqu’on voit des créatures de bel aspect, on doit réciter la Bera’ha suivante :

Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Sheka’ha Lo Be’olamo

Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre D. Roi du Monde, qui possède autant dans son monde

Cette Hala’ha est tranchée par le RIF, le RAMBAM, le ROSH et les autres Rishonim, ainsi que par MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 225-10).

Cette Bera’ha inclus même la vision d’un non-juif particulièrement beau d’aspect, ou même la vision d’un animal particulièrement beau.

Le ‘Arou’h Ha-Shoul’han écrit (225-14) qu’il s’agit ici de créatures non seulement particulièrement belles, mais surtout qui s’illustrent par leur beauté. La vision de telles créatures entraîne une telle impression qu’il est justifié de réciter cette Bera’ha à ce moment-là.

Par conséquent, on ne récite pas systématiquement cette Bera’ha à chaque vision d’une personne particulièrement belle, mais seulement lorsqu’il s’agit d’une personne dont l’aspect est d’une beauté exceptionnelle. De même pour un animal dont la beauté est exceptionnelle.

Nous avons expliqué lors d’une précédente Hala’ha qu’il est interdit de regarder le visage d’un Rasha’ (un impie), comme nous l’enseigne la Guemara Meguila (28a).

Selon cela, le Maguen Avraham (note 20) fait remarquer qu’il ne faudrait apparemment pas réciter cette Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo » à la vision d’un non-juif (s’il n’observe pas les 7 Mitsvot des enfants de Noa’h, qui sont :

l’obligation d’établir des tribunaux ; l’interdiction de blasphémer ; l’interdiction de l'idolâtrie ; l’interdiction des unions illicites ; l’interdiction de l'assassinat ; l’interdiction du vol ; l’interdiction d’arracher un membre d'un animal vivant.)

Mais il explique qu’une simple vision sans regarder avec insistance, ne constitue pas un interdit comme nous l’avons expliqué. C’est pourquoi lorsqu’on se contente de « voir », c'est-à-dire, une simple et brève vision, un homme particulièrement beau, même s’il s’agit d’un Rasha’, on doit réciter la Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo ».

Le Maguen Avraham termine en disant qu’il est tout de même interdit de vanter la beauté d’un non juif.

Nous avons également expliqué que toute Bera’ha qui ne comporte pas Shem Ou-Mal’hout (A.D.O.N.A.Ï Elohenou Mele’h Ha’Olam), n’est pas considérée comme une Bera’ha, comme il est stipulé dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 214).

Il en est donc de même pour la Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo », qu’il faut également réciter avec Shem Ou-Mal’hout (A.D.O.N.A.Ï Elohenou Mele’h Ha’Olam), au même titre que pour toutes les Bera’hot.

Malgré tout, MARAN précise dans le Shoul’han ‘Arou’h qu’il ne faut pas réciter cette Bera’ha à chaque fois que l’on voit une créature particulièrement belle – même si elle s’illustre par sa beauté – mais uniquement la première fois où l’on voit une telle créature. Par exemple, une personne à qui se présente l’occasion de voir un homme particulièrement beau et qui s’illustre par sa beauté, ou bien un cheval d’une beauté exceptionnelle, cette personne est autorisée à réciter la Bera’ha de « Sheka’ha Lo Be’olamo », mais elle n’aura plus jamais le droit de réciter cette Bera’ha à l’avenir. Même si cette personne voit de nouveau une créature particulièrement belle, elle n’a plus le droit de réciter cette Bera’ha, excepté si elle voit une créature dont l’aspect est encore plus beau que la créature précédente, dans ce cas la personne est autorisée à réciter de nouveau cette Bera’ha.

Le Eliya Rabbah (note 23) rappelle que selon la Guemara ‘Avoda Zara (20a) il faut réciter cette Bera’ha même lorsqu’on voit une femme de bel aspect.

Le Mishna Beroura fait remarquer (dans le Biour Hala’ha) qu’il est pourtant interdit de regarder la beauté d’une femme.

On pourrai répondre en disant que cette Bera’ha peut être récitée par les femmes qui la réciteront en voyant une femme d’une beauté exceptionnelle.

Mais en fait, même un homme à qui se présente l’occasion de voir simplement - c'est-à-dire, une simple et brève vision - une femme qui est particulièrement belle, est autorisé à réciter cette Bera’ha en voyant cette femme, car une vision de ce type ne constitue aucun interdit, puisque la seule vision interdite c’est le regard profond et attentif, mais lorsqu’il s’agit d’une simple vision naïve, elle ne représente aucun interdit. c’est ce qu’écrit le Mishna Beroura lui-même au chapitre 75 (note 8), ainsi que le Maguen Avraham au sujet de réciter cette Bera’ha à la vision d’un non-juif Rasha’. C’est aussi l’explication que donne le ‘Arou’h Ha-Shoul’han cité plus haut.

mardi 24 février 2009

Israël et le Mazal

Israël et le Mazal

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Le peuple d’Israël est-il soumis à la destinée définie par les astres ?

Décision de la Hala’ha

Le peuple d’Israël n’est pas soumis à la destinée définie par les astres.

Quelle que soit la période de l’année, ce qu’Hashem a décrété arrivera.

Cependant, certaines périodes de l’année sont plus ou moins propices à la réalisation de certains décrets Divins.

Le mois de Av est propice aux mauvaises choses (qu’Hashem nous en préserve), alors que le mois d’Adar est beaucoup plus favorable à la réalisation de bons décrets Divins.

Par contre, faire des calculs sur les différents moments et les différentes heures, en disant : tel jour est propice pour voyager, ou tel jour est propice pour les affaires, représente un interdit de la Torah à titre de Me’onen, car selon cette personne, le moment précis est avantagé par une chance ou une malchance prédominante.

Ou bien celui qui dit : « Ne me réclame pas l’argent que je te dois, car nous sommes le matin… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Shabbat… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Rosh ’Hodesh… » Cette personne transgresse un interdit. C’est l’occasion de rappeler qu’il est strictement interdit selon la Hala’ha d’aller consulter des astrologues, devins, pseudo Kabbalistes ou autres escrocs de la pire espèce, que l’on trouve de notre époque. Certains des ces gens se font appeler « Rabbanim », ou même de « Kabbalistes », et font croire qu’ils agissent selon la Torah, alors qu’en réalité il n’en est rien.

Un véritable Kabbaliste est avant tout une personne pleine de crainte d’Hashem que l’on remarque à travers son comportement et ses actes, et aussi un véritable érudit dans les connaissances de la Torah (le Talmud et les Décisionnaires) – tel que le Saint et Vénéré Baba Salé z.ts.l ou bien le Saint et Vénéré Rabbi Its’hak KADOURI z.ts.l et d’autres qui étaient de véritables Tsaddikim … - et non pas seulement, un homme qui porte une barbe et qui fait boire des petites bouteilles d’eau aux personnes qui le consultent, afin de les libérer de tous leurs soucis, moyennant une somme d’argent non négligeable !!!!

Il faut s’éloigner de tous ces imposteurs !!!

Sources et développement

Il est enseigné dans la Guemara Ta’anit (29a) :

Rabbi Yehouda fils de Rav Shemouel Bar Shilat dit au nom de Rav :

De même que lorsque débute le mois de Av, on diminue la joie, ainsi lorsque débute le mois d’Adar, on augmente la joie. Rav Papa dit : c’est pourquoi, si un juif est en litige avec un non juif, il doit s’efforcer de ne pas faire juger son litige au mois de Av, car à ce moment-là, le Mazal (la destiné) n’est pas favorable à Israël. Il devra tout mettre en oeuvre afin de faire juger son affaire au mois d’Adar, où la destinée est très favorable à Israël.

Le RYTBA[D1] – dans ses commentaires sur Ta’anit - fait la remarque suivante :

Comment la Guemara peut-elle dire qu’au mois d’Adar, la destinée est très favorable à Israël, alors qu’il est enseigné dans la Guemara Shabbat (156b) qu’Israël n’a pas de destiné, c'est-à-dire, qu’Israël n’est pas soumis à l’influence des astres comme les non-juifs, mais uniquement à la seule bienveillance d’Hashem.

Les 2 enseignements se contredisent-ils ?

Plusieurs explications ont été données pour répondre à cette remarque.

Selon le RYTBA lui-même, même si effectivement Israël n’est pas soumis à la destinée des astres, durant ces 2 mois de l’année – Av et Adar – la destinée d’Israël reste soumise aux astres. Hashem a décrété qu’Israël doit être soumis à la destinée définie par les astres, durant ces 2 mois de l’année.

Le RYTBA ajoute qu’il est aussi possible de maintenir l’idée selon laquelle, Israël n’est pas du tout soumis à la destinée définie par les astres – y compris durant ces 2 mois de l’année – et que le fait d’enseigner que la destinée est très favorable à Israël durant le mois d’Adar, signifie simplement que de très bonnes choses sont décrétées durant ce mois. (Or, les décrets n’émanent que d’Hashem et non pas des astres, qui n’ont aucune influence sur Israël.)

Selon le MAHARSHA (Morenou Harav Rabbi SHemouel Eli’ezer EIDLESS)[DP2] , le fait d’enseigner qu’Israël n’est pas soumis à la destiné définie par les astres, signifie que tout ce qui est décrété par Hashem sur Israël, se réalisera, sans aucune distinction entre les bonnes et les mauvaises choses, et cela, sans aucun lien avec les astres.

Cependant, les bonnes choses se réaliseront plus probablement durant le mois d’Adar, et les mauvaises plus probablement durant le mois de Av, puisqu’ Hashem provoque toujours les bonnes choses aux dates de bon augure et les mauvaises choses aux dates de mauvais augure.

Le ‘Hatam Sofer - dans une Tshouva (réponse Hala’hique) (chap.160) – fait remarquer que le RAMBAM a fait omission de cet enseignement de Ta’anit 29b où il est enseigné qu’au mois de Av le Mazal (la destiné) n’est pas favorable à Israël, alors qu’au mois d’Adar la destinée est très favorable à Israël.

Selon le ‘Hatam Sofer, le RAMBAM aurait volontairement omis cet enseignement dans son ouvrage, car il contredit un autre enseignement (Shabbat 156b) où il est écrit qu’il n’y a pas de destinée pour Israël.

Mais à la lueur de l’explication du RYTBA cité plus haut, cette remarque n’est plus justifiée.

Il est dit dans notre Sainte Torah (Devarim chap.18) :

« On ne trouvera pas en toi un homme qui pratique la divination (Me’onen) ».

Il est rapporté dans la Gmara Sanhedrin (65b) :

Nos maîtres enseignent : Me’onen. Rabbi ‘Akiva dit : c’est celui qui fait des calculs sur les différents moments et les différentes heures, en disant : tel jour est propice pour voyager, ou tel jour est propice pour les affaires … car selon cette personne, le moment précis est avantagé par une chance ou une malchance prédominante.

Rashi[DP3] explique que le terme « ME’ONEN » provient de la racine « ‘ONA », qui signifie période.

Voici les propos de notre maître le RAMBAM[DP4] (chap.11 des Hala’hot relatives à l’idolâtrie Hal.8) :

« Quelle est la définition du Me’onen ? Ce sont ceux qui définissent les périodes par l’astrologie, en disant que tel jour est bon, et que tel jour ne l’est pas… »

Cette Hala’ha est également tranchée par MARAN[DP5] dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 179), en ces termes :

Celui qui dit : « Ne me réclame pas l’argent que je te dois, car nous sommes le matin… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Shabbat… » Ou bien « car nous sommes à la sortie de Rosh ’Hodesh… » (Cette personne pense que tous ces moments ne sont pas de bon augure pour sortir de l’argent), transgresse un interdit.

A partir de cela, nous pouvons faire une remarque :

Comment ce fait-il donc que nos ‘Ha’hamim ont définis que lorsqu’un juif a un litige avec un non-juif, il doit tout mettre en œuvre afin de faire juger son affaire durant le mois d’Adar, où le Mazal (la chance) d’Israël leur est favorable, et surtout pas durant le mois de Av, où le Mazal d’Israël ne leur est pas favorable ?

N’y a-t-il pas là une interdiction à titre de Me’onen, comme l’ont tranchés le RAMBAM ainsi que MARAN dans le Shou’lhan ‘Arou’h ?

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita répond à cette remarque – dans son livre Hazon Ovadia – Pourim (page 31 note 3) - avec les propos du RYTBA, cités plus haut et selon lesquels, même si Israël n’est pas soumis à la destinée définie par les astres (EIN MAZAL LEISRAËL), malgré tout, Hashem a décrété que le mois de Adar sera propice aux bonnes choses. L’enseignement de nos ‘Ha’hamim selon lequel, les mois de Adar et de Av sont propices à la réalisation de certaines choses, signifie simplement que la probabilité de la réalisation de ces choses durant ces 2 mois, émane exclusivement d’Hashem, sans être liée a l’astrologie.

C’est ainsi qu’explique également le Gaon et Tsaddik Rabbi Shelomo Eli’ezer ALFANDERI (le Sabba Kaddisha) z.ts.l.

Explication

L’interdit de considérer que tel moment est plus favorable à la réalisation de certaines choses, n’existe que lorsque l’on est convaincu que ce moment est favorable de par lui-même, ou de par sa destinée.

Par contre, si Hashem lui-même a décidé que telle ou telle période est propice à certaines choses, et qu’un Navi (un prophète) envoyé par Hashem, vient annoncer la prochaine réalisation de cette chose, il est certain que dans ce cas, il n’y a pas la moindre interdiction. En effet, cela peut se comparer à un homme que l’on prévient de ne pas se rendre à tel endroit à tel moment, car cela peut s’avérer dangereux, il est évident qu’il n’y a là aucune interdiction.

Il en est de même pour les mois de Av et de Adar. Nous ne considérons pas que ces périodes ont une signification de par eux même, mais seulement qu’il en fut décidé ainsi par Hashem lui-même, que ces périodes devaient être propices à certaines choses pour Israël. Ce sont nos maîtres qui nous ont dévoilé ce secret, selon lequel, de très bonnes choses peuvent être décrétées pour Israël durant le mois de Adar, comme de très mauvaises B’’M, durant le mois de Av. au même titre que nous savons par nos maîtres que le Jour de Rosh Hashana, toute la création est jugée, et que pour cela, nous nous tenons en prière devant Hashem ce jour-là, il est certain qu’il n’y a là aucune interdiction.

Ce qui n’est pas le cas pour ces astrologues, ces devins, ces pseudo Kabbalistes ou autres escrocs de la pire espèce, que l’on trouve de notre époque. Ces individus définissent ce qui arrivera à telle ou telle date, simplement parce qu’ils ont foi dans le fait que c’est le mouvement des astres et des constellations, qui définit la destinée de l’être humain.

Mais nous juifs, nous n’avons aucune part dans toutes ces futilités, et la Torah nous a formellement interdit d’aller consulter ces gens.

Nous pouvons également citer les propos de Rabbenou Yona de Gérone[DP6] :

« Il existe une catégorie d’hommes et de femmes qui – lorsqu’ils entendent la voix du corbeau, disent qu’une mauvaise chose est arrivée …

Ces gens sont remplis de fausses croyances, et affirment de façon très sérieuse que c’est ce qu’ils voient, et que c’est ainsi que les choses vont arriver. Et chaque fois que le corbeau chante, il arrivera une mauvaise chose… Ces gens sont loin d’imaginer que c’est justement à cause de leur fausse croyance que le Satan se tient à leurs côtés et provoque la réalisation de toutes leurs « prévisions », afin qu’ils continuent à croire à toutes leurs sottises. » Fin de citation des propos de Rabbenou Yona.

Ces propos restent tout à fait d’actualité puisqu’il existe encore des personnes qui – au lieu d’avoir peur d’Hashem – sont obsédées par la rancune que l’on pourrait leur tenir, ou bien par les malédictions, le ‘Ain Hara’, ou la sorcellerie. Ces gens vont consulter des soi-disant « devins », « guérisseurs» ou autres charlatans. En agissant ainsi, ces pauvres gens ne se rendent pas compte qu’ils se bannissent eux même de ce monde-ci, comme du monde futur, car ils investissent toutes leurs forces spirituelles dans des sottises véhiculées par tous ces fous, dont certains se font même qualifiés de « Rabbanim », ou même de « Kabbalistes », et font croire qu’ils agissent selon la Torah, alors qu’en réalité il n’en est rien.

Il faut s’éloigner de tous ces imposteurs.

En réalité, il aurait même fallu excommunier tous ces escrocs du peuple d’Israël, afin que nos pauvres frères juifs si naïfs ne tombent pas dans leurs pièges, seulement pour l’instant, nous ne pouvons malheureusement pas faire respecter véritablement la loi de la Torah, jusqu’à ce qu’avec l’aide d’Hashem, le prestige de la Torah soit relevé et que toute la Maison d’Israël marche dans le droit chemin.

[D1]RYTBA Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 14ème siècle

[DP2]

MaHaRSHA Rabbi Shmouel Eli’ezer EIDLEISS Autriche 17ème siècle

[DP3]RaSHI Rabbi Shlomo ITS’HAKI France 11ème siècle

[DP4]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[DP5]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP6]Rabbenou Yona de Gérone Espagne 13ème siècle

lundi 23 février 2009

Se déguiser en femme ou en homme

Se déguiser en femme ou en homme

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Existe-t-il une permission à l’usage répandu dans de nombreux endroits, à l’occasion de réjouissance comme un mariage ou pour la fête de Pourim, de laisser les jeunes filles se déguiser en portant des vêtements de jeunes hommes et inversement, des jeunes hommes se déguiser en portant des vêtements de jeunes filles, ou bien y a-t-il une interdiction à cet usage ?

Décision de la Hala’ha

Il est strictement interdit par la Hala’ha pour un homme de se déguiser en femme et inversement, une femme en homme, même le jour de Pourim.

Cette interdiction est écrite explicitement dans la Torah, et elle ne peut en aucun cas être levée, même pour les nécessités d’une Mitsva comme réjouir des mariés ou bien pour la joie de Pourim.

Cette interdiction est valable même envers les enfants en bas âge. Il est strictement interdit de déguiser un petit garçon en petite fille ou le contraire.

Cependant, ces choses doivent être diffusées avec beaucoup de tact afin d’être perçues et acceptées par les personnes concernées.

Sources et développement

Il est dit dans la Torah (Devarim 22-5) :

« Une femme ne doit pas porter l’attribut d’un homme, et un homme ne doit pas porter le vêtement d’une femme. »

A partir de ce verset, nous apprenons qu’il est interdit à un homme de porter des vêtements de femmes, et de même il est interdit à une femme de porter des vêtements d’hommes.

Ce Din est tranchée dans la Guemara, les Poskim et le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 182-5).

Pourtant, il existe une tradition provenant des pays Ashkenaz à l’occasion de la fête de Pourim, les hommes ont l’usage de revêtir des vêtements de femmes et les femmes ont l’usage de revêtir des vêtements d’hommes.

Le Gaon MAHARY MINTS explique dans une Tshouva (réponse Hala’hique) (page 31a) que l’on peut déduire cette autorisation à partir des propos des décisionnaires au sujet de l’interdiction pour un homme de se regarder dans un miroir.

En effet, les décisionnaires – et parmi eux, les Tossafot sur ‘Avoda Zara 29a ; le RASHBA dans une Tshouva (tome 5 chap.121) ; le RAN sur ‘Avoda Zara 29b ; MARAN dans le Beit Yossef (Y.D 156) ; le RAMA dans ses notes (sur Y.D 156) - écrivent que l’interdiction promulgué par le Talmud Yeroushalmi selon laquelle il est interdit à un homme de se regarder dans un miroir, à titre de l’interdit pour un homme d’adopter des comportements de femmes, ne concerne que les régions où seules les femmes se regardent dans un miroir et non les hommes. Par contre, dans les régions où les hommes ont eux aussi l’usage de se regarder dans un miroir, il n’y a absolument aucun risque d’interdit, car cela ne représente pas un usage adopté exclusivement par les femmes. Par conséquent, de notre époque, nous avons l’usage d’autoriser les hommes à se regarder dans un miroir sans craindre le moindre interdit.

Il en est de même – dit le MAHARY MINTS – le jour de Pourim où tout le monde porte le même habit, il n’a donc plus ce jour là le qualificatif « vêtements de femmes » ou « vêtements d’hommes ». C’est pourquoi il n’y a pas d’interdit à cela.

Il ajoute aussi que puisque nous n’adoptons pas cet usage dans le but de transgresser une interdiction – ‘Hass Veshalom – mais uniquement pour la joie de Pourim, il n’y a donc pas d’interdit.

Le RAMA - dans sa note sur le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 696-8) - tranche selon les propos du MAHARY MINTS et autorise les hommes à se déguiser en femme le jour de Pourim, ainsi que les femmes en hommes.

Cependant, il semble que selon l’opinion de la majorité des Poskim, on ne peut autoriser le moindre interdit, même pour la joie de Pourim.

Allons prendre connaissance des propos de notre maître Rabbi Eli’ezer de METZ dans son livre Sefer Ha-Yereïm (chap.96), dont voici les termes :

« Même de façon provisoire et dans le cadre d’une plaisanterie, il est interdit à un homme de porter des vêtements de femmes, et inversement, car la Torah n’a pas fait de différence entre porter de façon provisoire et de façon définitive. Il était nécessaire de le préciser, car j’ai pu constater des hommes qui portent de façon provisoire des vêtements de femmes à l’occasion de mariages. Il est interdit d’agir ainsi. »

Il en ressort donc de ses propos que même si c’est pour les nécessités d’une réjouissance de Mitsva, il ne faut absolument pas autoriser, et cela touche une interdiction de la Torah.

C’est également ce qu’écrit notre maître le RAMBAM dans une Tshouva (rapportée au début du livre Ma’assé Rokea’h) au sujet d’un usage de l’époque et selon lequel, la mariée portait un turban ou un chapeau d’homme et saisissait une épée en dansant devant les femmes et les hommes. Le RAMBAM fait remarquer qu’il ne faut absolument pas imaginer que le fait d’être une mariée, lui octroie la levée d’une interdiction de la Torah pour permettre un comportement aussi abominable. Cet usage était en vigueur en Egypte jusqu’à ce qu’on ait réussi à abolir ne serait ce que son souvenir. De même, ils avaient aussi l’habitude que le marié se fasse parer de bijoux par une femme, ce comportement fait partie de l’interdit pour un homme de porter des bijoux de femmes. Fin de citation.

Le Baït ‘Hadash (sur Y.D 182) cite les propos du MAHARY MINTS et s’étonne qu’il n’a pas vu les propos du Sefer Ha-Yereïm. Il ne fait pas de doute selon le Baït ‘Hadash que le MAHARY MINTS aurait modifié son opinion en prenant connaissance de celle du Sefer Ha-Yereïm selon qui, il faut être rigoureux sur ce point même dans le cadre de la réjouissance d’un mariage, et il en est de même pour la joie de Pourim.

Le Gaon Rabbi Yoshiya PINTO – dans son livre Shou’t Niv’har Mi-Kessef (chap.16) tient lui aussi des propos très sévères vis-à-vis de cet usage, et appelle toute personne qui possède la Crainte d’Hashem à s’éloigner des gens qui observent cette tradition le jour de Pourim.

Notre maître le ‘HYDA dans son livre Shiyouré Bera’ha (chap.182 note 3) approuve cette opinion et cite les propos de la Tshouva du RAMBAM, ainsi que les propos du Sefer Ha-Yereïm que nous avons cité. Il affirme qu’après la décision Hala’hique de nos « deux grands luminaires », il est totalement injustifié d’autoriser les hommes à se déguiser en femmes et les femmes en hommes, en s’appuyant sur les propos du MAHARY MINTS. Il appelle lui aussi à abolir une telle tradition erronée.

Le Gaon Rabbi Shemouel ABOHAB écrit lui aussi :

« J’ai souffert durant toute ma vie des propos du MAHARY MINTS cités par le RAMA, qui autorisent les hommes à se déguiser en femmes et les femmes en hommes…Il est inconcevable que l’on puisse déraciner une interdiction de la Torah pour la réjouissance de Pourim ! »

D’autres sommités de la Hala’ha se prononcent de façon totalement défavorable à un tel usage. Citons le Gaon Rabbi David PARDO dans son livre Sifré Debé Rav (Ki Tetsé page 263), ou bien encore le Gaon Rabbi ‘Haïm PALLAG’I dans plusieurs de ses ouvrages et notamment dans son livre Shou’t Semi’ha Le-‘Haïm (section O.H chap.1 page 11b).

Telle est également la conclusion de notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita dans son livre Shou’t Yeh’avé Da’at (tome 5 chap. 50 page 224), où il rapporte encore de nombreux autres de nos maîtres contemporains qui se sont prononcés sur le sujet, et qui ont écrit des propos très sévères à l’encontre de ceux qui s’autorisent la souplesse sur ce point. Notre maître le Rav Shalita termine en disant : « Ces choses doivent être diffusées avec beaucoup de tact afin d’être perçues et acceptées par les personnes concernées. »

Il semble que les adultes doivent veiller également à ne pas habiller les petits garçons avec des vêtements de petites filles, ou inversement, ceci à titre de ‘Hinouh’ (éducation dans les Mitsvot), conformément au Din tranché par le RAMBAM (chap.17 des Hal. relatives aux aliments interdits Hal. 27) et par MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 343) selon lequel, nous sommes tenus d’éduquer les enfants aussi bien dans les Mitsvot de la Torah que dans les Mitsvot instaurées par nos maîtres, afin qu’ils n’en arrivent pas à de telles transgressions.