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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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mardi 6 mai 2008

Sefer Torah, Tefilin et Mezouzot sur parchemin enduit

Sefer Torah, Tefilin et Mezouzot sur parchemin enduit

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

De notre époque, il existe une qualité de parchemin que l’on enduit d’une matière qui le rend lisse, et qui facilite l’écriture.

Est-ce qu’on est quitte de son devoir en récitant la Bera’ha sur un Sefer Torah, ou en mettant des Tefilin ou des Mezouzot, qui ont été rédigés sur un tel parchemin ?

Décision de la Hala’ha

Ceux qui s’autorisent à réciter la Bera’ha sur un Sefer Torah rédigé sur un Klaf (parchemin) enduit, ont - de façon certaine – sur qui s’appuyer dans la Hala’ha, comme tel est d’ailleurs l’usage.

Cependant, concernant les Tefilin et les Mezouzot, il est très fortement conseillé d’être rigoureux sur ce point.

Celui qui se montre rigoureux sur ces choses, portera sur lui la Bénédiction Divine.

Sources et développement

Il est expliqué dans une Baraïta rapportée dans la Gmara Shabbat (79b), que selon une Hala’ha transmise (oralement) à Moshé Rabbenou au Mont Sinaï, le Sefer Torah, les Tefilin et les Mezouzot doivent être rédigés sur du Klaf (parchemin)

(il existe certaines différences entre les différentes catégories de Klaf, mais on ne s’étendra pas sur ce sujet ici).

Cette Hala’ha est tranchée par tous les Poskim (décisionnaires).

Il est donc explicite qu’un Sefer Torah, des Tefilin ou des Mezouzot qui n’ont pas été rédigés sur du Klaf, mais sur autre chose, sont Pessoulim (non valables).

A partir de là, nous pouvons débattre sur notre sujet d’aujourd’hui.

De notre époque, il arrive que les Sofrim (les Scribes) écrivent sur une catégorie de Klaf que l’on enduit d’une matière particulière (comme de la laque) qui reste sur le Klaf, et qui le rend lisse, de tel sorte que cette matière facilite l’écriture, et la rend plus jolie.

Apparemment, puisque l’écriture ne repose pas réellement sur la surface du Klaf - la matière appliquée sur le Klaf faisant séparation entre l’écriture et le Klafon ne peut rendre Casher de tel Sifré Torah, Tefilin ou Mezouzot.

Mais cette question est abordée parmi les Poskim.

L’auteur du Shou’t Panim Meïrot (Rabbi Meïr EIZENCHTAT[DP1] ) écrit que ceux qui contestent la Casherout de tel Sifré Torah, leurs propos ne sont que pures futilités, car la matière appliquée sur le Klaf ne fait absolument pas séparation entre l’écriture et le Klaf, étant donné qu’il est expliqué dans la Gmara Soukka (37a) que tout élément qui vient embellir la Mitsva, ne fait pas séparation.

Puisque la matière appliquée ne vient que pour embellir le Klaf et l’écriture, il est certain qu’il n’y a pas là la moindre crainte de séparation.

Le Shou’t Panim Meïrot ajoute encore d’autres arguments pour autoriser. Il écrit aussi qu’au contraire, la Mitsva est encore mieux accomplie (Mitsva Min HaMouv’har) avec de tel Sifré Torah enduit de cette matière, puisque l’écriture en est embellie, et il n’y a donc pas la moindre crainte.

Telle est également la conclusion Hala’hic du Gaon auteur du Hafalaa (Rabbi Pin’hass HOROWITZ)[DP2] , dans son livre Shou’t Giv’at Pin’hass (chap.56), en fournissant d’autres arguments.

Le Gaon Rabbi Ishma’el Ha Cohen[DP3] conclu également ainsi dans son livre Shou’t Zera’ Emet (tome 3 chap.135).

Tel est la conclusion de nombreux autres Poskim, puisque la matière appliquée sur le Klaf ne vient que pour embellir le Klaf, elle est annulée vis-à-vis du Klaf, et considérée comme partie intégrante du Klaf, et par conséquent, il n’y a là aucune crainte d’invalidité.

Mais l’opinion Hala’hic de ces Poskim, est réfutée par d’autres sommités de la Hala’ha.

En effet, de nombreux Gueonim tranchent l’interdiction sur ce point.

Parmi eux, l’auteur du Mele’het Shamaïm qui écrit qu’il n’est pas donné à chacun de déterminer ce qui est « embellissement de la Mitsva » et ce qui ne l’est pas, pour décider que ce qui est fait pour embellir, ne fait pas séparation.

L’auteur du Shou’t Torah Lishma tranche également l’interdiction sur ce point, à titre de séparation entre l’écriture et le Klaf, et apporte une preuve à ses propos en citant l’enseignement de la Gmara Rosh Hashana (27b) selon lequel, si l’on a enduit le Shofar avec de l’or, le Shofar est Passoul (non valable), malgré que cela embelli le Shofar. Les Poskim s’étendent longuement sur ce sujet.

Mais dans la pratique, nombreux sont ceux qui autorisent d’écrirent des Sifré Torah sur un Klaf enduit.

Par conséquent, il est certain que celui qui s’autorise à réciter la Bera’ha sur un tel Sefer Torah, a un appui crédible dans la Hala’ha, en particulier, au regard de l’usage répandu.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita apporte lui aussi un argument pour autoriser, à partir des propos de Rabbenou Avraham de ZONCHEIM, l’un de nos maîtres qui vécut à l’époque des Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale), (un disciple du MaHaRaM de ROTTENBOURG et probablement un compagnon d’étude du ROSH et du Morde’hi).

Ce Gaon écrit dans son livre Barou’h Sheamar – dans les règles relatives à la préparation du Klaf – que l’on doit prendre de la chaux que l’on concasse très finement, et que l’on disperse sur la surface du Klaf, ce qui permettra à l’encre de mieux s’imprégner, afin que les lettres ne se déforment pas.

Il en ressort de ses propos que cette action - qui ressemble fortement au fait d’enduire le Klaf d’une matière qui le rend lisse – n’invalide absolument pas l’écriture.

Il est donc prouvé – à partir des propos de ce Rishon – que la matière que l’on applique sur le Klaf ne fait pas séparation entre l’encre et le Klaf.

Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit dans son livre Taba’at Hamele’h - son commentaire sur le RAMBAM – (page 60), que lorsque nous tolérons de réciter la Bera’ha sur un tel parchemin enduit de cette matière qui le rend lisse, cette tolérance ne concerne que le Sefer Torah.

En effet, nous pouvons associer l’opinion du RaMBaM[DP4] – exprimée dans son livre Shou’t Peer Hador – selon laquelle, il est permi de réciter la Bera’ha même sur un Sefer Torah Passoul (non Casher). Donc, même dans l’hypothèse où un Sefer Torah rédigé sur un Klaf enduit, n’est pas Casher selon la Hala’ha, compte tenu de l’opinion des Poskim qui autorisent, et en y associant l’opinion du RaMBaM selon laquelle il est permis de réciter la Bera’ha sur un Sefer Torah non Casher, il serai donc permis de réciter la Bera’ha sur un Sefer Torah dont le Klaf est enduit.

Même si - il est vrai – de nombreux Poskim contestent l’opinion du RaMBaM sur le fait de réciter la Bera’ha sur un Sefer Torah non Casher (d’ailleurs, lorsque l’on trouve, en pleine lecture de la Torah, une faute qui invalide le Sefer Torah, nous le changeons immédiatement), malgré tout, il est certain que l’opinion du RaMBaM peut au moins être associée à l’opinion des Poskim qui autorisent la récitation d’une Bera’ha sur un Sefer Torah dont le Klaf est enduit.

Par contre, concernant les Tefilin et les Mezouzot, il est très juste de prendre en considérationLe’hate’hila (de prime abord) – l’opinion des Poskim qui interdisent la rédaction de Tefilin ou Mezouzot sur un Klaf enduit.


[DP1]Panim Meïrot Rabbi Meïr EIZENCHTAT. Allemagne 18ème siècle. Auteur également de Kotnot Or, et maître de Rabbi Yehonatan EÏVSHITZ , l’auteur du Ye’arot Devash.

[DP2]

Rabbi Pin’hass HORWITZ (Ha Levi) Allemagne fin du 18ème et début du 19ème siecle. Maître du ‘Hatam Sofer, et auteur de niombreux ouvrages, comme le haflaa, le Sefer Hamikna, et d’autres…

[DP3]

Rabbi Ishma’el Ha Cohen Italie fin du 18ème et début du 19ème siècle.

[DP4]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

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