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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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mercredi 10 février 2010

Birkat Ha-Gomel après une maladie

Birkat Ha-Gomel après une maladie

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de :
mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha ; du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita) ; l’enfant Yo’heved Mazal Bat ‘Hassiba (fille de Yéhouda et Eva ALLOUN) ; Its’hak Ben ‘Aïsha ; I’hya Nathan Yossef Aharon Ben Déborah ; Yonathan Yehouda Ben Aviva ; Marc Samuel Ben Rosa Vé-Nessim Hadjadj ; Sarah Bat Miryam ; ‘Haïm Ben Yéhouda ; ainsi que pour ma propre Refoua Shelema David Avraham Ben Simi.
Elle est dédiée aussi à l’élévation de l’âme de : Ora Bat Myriam (Boukobza)

QUESTIONS

Pour quel type de maladie devons nous réciter le Birkat Ha-Gomel après guérison ?
Y a-t-il un nombre de jours minimum de maladie pour être tenu de réciter le Birkat Ha-Gomel ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

Selon l’usage des Séfaradim, on réciter le Birkat Ha-Gomel même après avoir guéri d’une maladie sans danger, à la condition qu’il y a eu alitement (et que le malade n’avait pas la capacité de marcher).
Selon l’usage des Ashkénazim, on ne récite le Birkat Ha-Gomel qu’après une maladie grave.

Les Séfaradim récitent le Birkat Ha-Gomel même si l’on n’est resté alité qu’un seul jour, pour cause de forte fièvre ou de baisse de tension par exemple (et que le malade n’avait pas la capacité de marcher), même dans ces cas là on doit réciter le Birkat Ha-Gomel après la guérison.
A fortiori, lorsqu’on a subit une intervention chirurgicale, ou bien lorsque quelqu’un a subit une crise cardiaque et qu’il en a guéri.

L’usage est de réciter le Birkat Ha-Gomel dès la fin de la maladie, même s’il y a encore faiblesse physique.

Une femme qui vient d’accoucher est également considérée comme une personne qui se lève d’une maladie et doit elle aussi réciter le Birkat Ha-Gomel en présence d’un Minyan, mais nous traiterons de son cas plus longuement – avec l’aide d’Hashem - lors d’une prochaine Hala’ha consacrée spécialement à ce sujet.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Lors de la précédente Hala’ha, nous avons abordé l’obligation de réciter le Birkat Ha-Gomel lorsqu’on se trouve dans 4 situations :
Après avoir traversé la mer ; après avoir traversé le désert ; après avoir guéri d’une maladie ; après avoir été libéré d’un emprisonnement.

Le TOUR (O.H 219) cite une divergence d’opinions Hala’hiques au sujet du type de maladie pour lequel il faut réciter le Birkat Ha-Gomel après guérison :
« Selon Rabbenou Yossef et le RAAVAD, on ne récite le Birkat Ha-Gomel qu’après une maladie grave qui a forcé le malade à s’aliter. Mais pour une maladie sans gravité, on ne récite pas cette bénédiction. Par contre, selon le RAMBAM (le Beit Yossef, corrige « RAMBAN ») au nom du Talmud Yéroushalmi, toute maladie mérite que l’on récite le Birkat Ha-Gomel, même s’il n’y a pas eu de gravité, puisque « toutes les maladies sont présumées dangereuses ». Le ‘Arou’h (sect. « Arba’ ») va même jusqu’à dire que l’on doit réciter cette bénédiction après un mal à l’œil ou à la tête. Tel est l’usage en Espagne. » Fin de citation.

MARAN – dans le Beit Yossef – cite les propos du RAMBAN dans son livre Torat Ha-Adam (au sujet du remerciement, page 15c) :
« Le Birkat Ha-Gomel pour un malade qui a guéri ne se récite pas seulement pour une maladie grave, puisque toute situation dans laquelle la personne s’est alitée (et n’a pas la capacité de marcher) et a ensuite guéri de son mal, cette personne doit réciter le Birkat Ha-Gomel, car la Guémara Shabbat (32a) compare quelqu’un qui est alité à un condamné à mort qui monte sur l’échafaud. S’il a de bons avocats, il peut encore s’en sortir, mais dans le cas contraire, il sera condamné. Dans le cas du malade qu a guéri, c’est la miséricorde Divine qui lui a fait acquérir de bons avocats ». Fin de citation.
C’est également l’opinion du RASHBA dans l’une ses Tshouvot (tome 1 chap.82) où il ajoute que même dans le cas d’une maladie récurrente et de laquelle on a toujours guéri, c’est le Ciel qui prend le malade en pitié et il doit donc malgré tout réciter le Birkat Ha-Gomel, car « le miracle ne se produit pas en permanence » (Méguila 7b). Fin de citation.

Le Méïri partage lui aussi cette opinion puisqu’il écrit dans on commentaire sur la Guémara Béra’hot (54b) :
« Certains pensent que l’on ne récite cette bénédiction que lorsqu’on a guéri d’une maladie grave…mais je ne suis pas d’accord avec cette opinion – même si les versets (Téhilim 107) indiquent une telle compréhension – car nos maîtres nous ont enseigné que quelqu’un qui est alité est comparable à un condamné à mort qui monte sur l’échafaud. S’il a de bons avocats, il peut encore s’en sortir, mais dans le cas contraire, il sera condamné. Or, les meilleurs avocats que l’on possède sont la Téshouva (repentir) et les bonnes actions. De plus, il faut considérer toutes les maladies comme présumées dangereuses. » Fin de citation.

Telle est également l’opinion du RAHA (Rabbenou Aharon Ha-LEVI) dans son livre Pékoudat Ha-Léviim (sur Béra’hot 54b), et du RYTBA (sur Béra’hot 54b), du RASHBETS dans ses décisions Hala’hiques (sur Béra’hot 54b), du Ohel Mo’ed (page 96b), et du Or’hot ‘Haïm (règles relatives au lundi et au jeudi chap.24).

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 219-8) conformément à cette majorité de Rishonim (décisionnaires médiévaux) selon lesquels, on doit réciter le Birkat Ha-Gomel même après avoir guéri d’une maladie sans danger, dès lors où cette maladie a forcé le malade à s’aliter (et qu’il n’avait pas la capacité de marcher).
Mais le RAMA – sur place – tranche conformément à l’opinion des Tossafot et du RAAVAD selon lesquels on ne récite le Birkat Ha-Gomel qu’après avoir guéri d’une grave maladie.

Le BA’H (Baït ‘Hadash) (sur O.H 219) réfute l’opinion du RAMA sur ce point et tranche selon l’avis de MARAN dans le Beit Yossef et le Shoul’han ‘Arou’h.
Le Maguen Avraham (sur O.H 219 note 8) atteste que certains Ashkénazim adoptent la décision de MARAN sur ce point et récitent le Birkat Ha-Gomel après toutes sortes de maladies, même sans gravité, dès lors où cette maladie a forcé le malade à s’aliter (et qu’il n’avait pas la capacité de marcher).

Les Séfaradim – qui se réfèrent toujours aux décisions Hala’hiques de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h – doivent réciter le Birkat Ha-Gomel même après avoir guéri d’une maladie sans danger, à la condition qu’il y a eu alitement (et que le malade n’avait pas la capacité de marcher) .
Les Ashkénazim – qui se conforment aux décisions Hala’hiques du RAMA – ne récitent le Birkat Ha-Gomel qu’après une maladie grave.

Le TAZ (Touré Zahav) écrit (sur O.H 219 note 5) que l’on ne récite le Birkat Ha-Gomel qu’après plus de 3 jours d’alitement.
Mais selon les termes employés par MARAN (« …tant que l’on s’est alité et que l’on a guéri… »), il en ressort que même 1 jour d’alitement suffit pour réciter le Birkat Ha-Gomel, dès lors où la maladie a forcé le malade à s’aliter (et qu’il n’avait pas la capacité de marcher).

On peut expliquer cette exigence de plus de 3 jours d’alitement citée par le TAZ, par le fait que l’usage Ashkénaze n’autorise la récitation de cette bénédiction qu’après une maladie grave, conformément à l’opinion du RAMA mentionnée plus haut.
Selon cela, il faudrait au moins 3 jours d’alitement pour justifier la récitation de cette bénédiction.
Alors que selon l’opinion de MARAN et selon l’usage en vigueur en Espagne, on récite le Birkat Ha-Gomel même après une maladie sans danger.
Selon cet avis, 1 jour d’alitement suffirait pour justifier la récitation du Birkat Ha-Gomel.

C’est ainsi que le Gaon auteur du Mishna Béroura – dans Biour Hala’ha (sur 219) -explique l’opinion de MARAN.

Telle est l’opinion du Gaon auteur du Kaf Ha-‘Haïm (sur O.H 219 note 46).
C’est également l’opinion du Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA SHAOUL z.ts.l telle qu’elle est rapportée dans le livre Or Lé-Tsion (tome 2 page 141 note 44).

Tout ceci par opposition à l’opinion du Ben Ish ‘Haï qui écrit (‘Ekev note 6) que l’on ne peut réciter le Birkat Ha-Gomel qu’après 3 jours d’alitement.

Par conséquent, même si l’on n’est resté alité qu’un seul jour, pour cause de forte fièvre ou de forte baisse de tension ou autre, on doit réciter le Birkat Ha-Gomel après la guérison.
A fortiori, lorsqu’on a subit une intervention chirurgicale, ou bien lorsque quelqu’un a subit une crise cardiaque et qu’il en a guéri.

Quoi qu’il en soit, même selon le Ben Ish ‘Haï, si la maladie était grave, on doit réciter le Birkat Ha-Gomel même si on est resté alité moins de 3 jours, puisque tel est l’usage chez les Ashkénazim, même si selon le RAMA on ne récite le Birkat Ha-Gomel qu’après une maladie grave.

Le cas d’une personne malade qui est complètement guéri mais qui reste encore un peu faible fait l’objet d’une discussion parmi les décisionnaires contemporains :
Le Gaon Rabbi Shmouel Ha-Lévi WOZNER Shalita écrit dans son livre Shou’t Shevet Ha-Levi (tome 4 chap.152) que la personne peut déjà réciter le Birkat Ha-Gomel sans attendre de se rétablir complètement puisqu’elle n’est plus en danger et qu’elle peut marcher et sortir de chez elle, même si elle nécessite encore des traitements, elle peut déjà réciter le Birkat Ha-Gomel, car Hashem lui a réalisé un miracle en lui envoyant Sa parole qui lui a apporté la guérison.

Mais le Gaon auteur du Shou’t Divré Yatsiv (sect. chap.87) cite l’opinion de son grand père l’auteur du Divré ‘Haïm (de Tsanz) qui ne laissait pas le malade réciter le Birkat Ha-Gomel jusqu’à son total rétablissement.
Similairement, le Gaon auteur du Shou’t MAHARASH de Louvlin (chap.11) écrit que l’on ne peut dire « …Shégémalani Kol Touv » (« qui ‘a prodigué tout le bien ») tant qu’une « totale » amélioration n’est survenue.


Malgré tout, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – dans son livre ‘Hazon Ovadia – Béra’hot (page 379 fin de la note 26) – atteste que l’usage est de réciter le Birkat Ha-Gomel dès la fin de la maladie, même s’il y a encore faiblesse physique, conformément à l’opinion du Shevet Ha-Levi.

Une femme qui vient d’accoucher est également considérée comme une personne qui se lève d’une maladie et doit elle aussi réciter le Birkat Ha-Gomel, mais nous traiterons de son cas plus longuement – avec l’aide d’Hashem - lors d’une prochaine Hala’ha consacrée spécialement à ce sujet.

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