Les règles de la Teshouva (Le Repentir)
Le mois d’Elloul est un mois marqué par la Miséricorde Divine et les supplications.
C’est la raison pour laquelle, il est un devoir sacré pour chaque individu du peuple juif, homme et femme, de procéder pendant cette période, à une véritable introspection afin d’analyser nos actes, pour se repentir devant Hashem.
Ainsi, lorsque nous nous présenterons devant Hashem au jour du Jugement de Rosh Hashana, Il se rempliera de Pitié et de Miséricorde envers nous, et il nous accordera une nouvelle année pleine de bien.
Il n’est pas concevable pour tout individu responsable de repousser le moment de son repentir et de sa prise de conscience, comme l’écrit Rabbenou Moshé ‘Haïm LUZZATO[DP1] z.ts.l dans son livre MESSILAT YESHARIM : « …Le retard de la prise de conscience et du repentir n’est fréquent que chez les incultes… »
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit au nom de notre maître le ARI zal, qu’il est souhaitable de se concentrer, particulièrement pendant cette période, dans la Bra’ha de « Hashivenou Avinou Letorate’ha… » de la ‘Amida (la prière quotidienne), qui est la Bra’ha consacrée au repentir, et de prier Hashem pour ceux qui se sont écarter de la Torah, en particulier s’il s’agit de nos proches, car ces jours là sont des jours d’acceptation et sont propices à cela, puisque « la Droite d’Hashem est tendue pour accueillir ceux qui reviennent vers Lui ».
Le RaMBaM[DP2] écrit (Chap.1 des Lois sur la Teshouva, Hala’ha 1) :
Toutes les Mitsvot de la Torah, si un individu transgresse l’une d’entre elle, aussi bien volontairement qu’involontairement, lorsqu’il fait Teshouva, lorsqu’il se repent de sa faute, il est tenu de procéder au Vidouï (d’avouer ses fautes verbalement et de dire concrètement : « J’ai fauté devant Toi Hashem … ») devant Hashem, comme il est dit dans la Torah (Bamidbar 5) :
« … Un homme ou une femme qui commettront une des fautes de l’homme … Ils devront avouer la faute qu’ils auront commis … »
Il s’agit ici des aveux verbaux.
Nous apprenons de là qu’avouer ses fautes envers Hashem, est un commandement de la Torah.
Comment avoue-t-on ses fautes ?
On doit dire :
« De grâce Hashem, j’ai fauté involontairement (‘Het), j’ai fauté volontairement (‘Avon), j’ai fauté par rébellion envers Toi (Pesha’), devant Toi, et j’ai agis de telle et telle façon. Je regrette ce que j’ai fais et j’ai honte de mes actes, et je m’engage à tout jamais à ne plus revenir à de tels agissements (On s’engage à ne plus commettre cette faute de nouveau) ».
Ceci représente l’essentiel du Vidouï (les aveux).
Toute personne qui multiplie et s’étend longuement dans son Vidouï, est digne de louange.
A l’époque ou le Beit Hamikdash (le Temple de Jérusalem) existait, lorsque l’on commettait certaines fautes, on apportait un sacrifice expiatoire (Korban ‘Hatat ou Korban Asham) pour expier sa faute.
Avant de procéder à ce sacrifice, on avouait sa faute, car toute personne qui ne se repent pas des ses fautes, ne peut pas bénéficier d’une expiation de ses fautes, et cela, même s’il offrait des milliers de sacrifices !
N.D.T Une grande leçon de morale pour certains « grands donateurs » de nos diverses communautés, qui sont convaincus qu’en donnant de leur argent, ils bénéficieront d’une expiation systématique de leurs fautes. Nous voyons à travers ce RaMBaM, qu’au Beit Hamikdash, celui qui apportait un sacrifice expiatoire, devait aussi avouer ses fautes et prendre conscience qu’il doit changer ses actes.
On ne se rachète pas une conscience en signant quelques chèques !!!
Le Vidouï (les aveux) étant l’une des conditions essentielles de la Teshouva (le repentir), celui qui n’avoue pas ses fautes, n’accomplie pas du tout son devoir de se repentir !
De notre époque, où nous n’avons malheureusement ni le Beit Hamikdash, ni le Mizbea’h (l’autel sur lequel on faisait les Sacrifices, et qui avait, de par lui-même, la capacité d’expier les fautes d’Israël), nous n’avons plus que la Teshouva.
Celui qui effectue une Teshouva sincère, ne se verra rappelé aucune de ses fautes (lorsqu’il aura à rendre des comptes sur ses actes).
Il existe une condition supplémentaire à la Teshouva :
S’engager à ne plus jamais récidiver sa faute.
Ex : Si une personne a transgressé un interdit de la Torah, comme profaner Shabbat ou consommer des aliments interdits, ou s’il s’agit d’une femme, porter des vêtements qui ne sont pas dignes d’une fille d’Israël, du fait de leur indécence…
Tous ces comportements, nécessitent un engagement à ne plus les récidiver.
De même lorsqu’on a négligé l’accomplissement de commandements positifs, comme quelqu’un qui ne récitait pas le Kiddoush les jours de Shabbat ou de fêtes, ou qu’il n’honorait pas ses parents comme il se doit …
Ses négligences nécessitent également un engagement à ne plus les récidiver.
Tandis que celui qui se dit : « Je peux fauter puisque je me repentirais », Hahsem l’empêchera de faire Teshouva.
L’individu doit également regretter ses fautes, en prenant conscience à quel point il a provoqué du mal en fautant, et à quel point il a provoqué la colère de son Créateur, qui lui prodigue tellement de bien !!
Mais celui qui ne regrette pas ses fautes, même s’il les a abandonné et qu’il ne les recommence plus, et même s’il les a avoué, il n’a pas accomplie son devoir de repentir, et ses fautes ne lui seront pas pardonnées !!
Nous avons donc appris que la Teshouva se divise en 3 points principaux :
- Vidouï – Avouer concrètement et verbalement ses fautes.
- Kabbala – Engagement sincère à ne pas récidiver ses fautes.
- ‘Harata – Regrets sincère de ses fautes et de leurs conséquences.
Celui qui respecte ses 3 points, a accomplie véritablement le commandement de la Teshouva, il est aimé par son Créateur, et l’on peut attribuer à cette personne l’enseignement de Rabbi ‘Akiva dans la Gmara Yoma (85b) :
« Soyez heureux, Israël ! Constatez devant qui vous vous purifiez, et Qui vous purifie ?
Votre père qui est dans le ciel, comme il est dit : « Le Mikvé d’Israël, c’est Hashem ! ». Comme un Mikvé a la capacité de purifier ceux qui sont impures, de même, Hashem purifie Israël (de ses fautes) ».
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767
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