Comment doit-on se tenir pendant la ‘Amida
QUESTIONS
1. Quelle est l’attitude physique que l’on doit adopter pendant la ‘Amida ?
2. Une personne qui n’a pas la possibilité de joindre ses pieds lors de la ‘Amida en étant debout, mais qui peut les joindre en étant assise, doit-elle prier en étant assise pieds joints, ou bien est-il préférable qu’elle prie debout sans joindre ses pieds ?
3. Est-il permis d’ouvrir les yeux pendant la ‘Amida ?
DECISIONS DE LA HALA’HA
Lorsque l’on prie la ‘Amida, il faut positionner les pieds l’un à côté de l’autre, comme s’ils ne formaient qu’une seule jambe, afin de ressembler aux Anges du service Divin.
Il est souhaitable d’adopter l’usage de joindre la totalité de la longueur du pied lors de la ‘Amida.
Les personnes qui prient la ‘Amida en ne joignant que les talons sans joindre également les orteils des 2 pieds, ont sur qui s’appuyer dans la Hala’ha.
Mais Le’hate’hila (à priori), il semble plus juste de joindre totalement les pieds.
Si Bedi’avad (à posteriori) une personne a prié sans avoir joint ses pieds, elle est malgré tout quitte de son obligation de prier et ne doit pas recommencer la ‘Amida.
Une personne qui a le choix entre prier en étant assise et en joignant ses pieds l’un à côté de l’autre, ou bien prier en étant debout, mais avec les pieds écartés l’un de l’autre, il est préférable que cette personne prie debout avec les pieds écartés l’un de l’autre plutôt que de prier assise avec les pieds joints.
On est tenu de prier la ‘Amida en position debout.
Si on a prié la ‘Amida en position assise, il faut recommencer la ‘Amida en position debout.
Selon l’opinion définitive de notre maître la Rav Ovadia YOSSEF Shalita, même si l’on a été contraint de prier en position assise (comme un malade ou une personne en voyage), on doit de nouveau prier en position debout dès qu’on en aura la possibilité technique ou physique à la condition que l’heure limite de la prière n’est pas encore passée, en formulant verbalement au préalable une condition de Nedava (une prière offerte par initiative personnelle).
Lors de la prière de la ‘Amida, nous devons diriger les yeux vers le bas et le cœur vers le haut.
Les Anges du service Divin se moquent des personnes qui regardent vers le haut pendant leur prière.
Ces gens méritent la réprimande pour un tel comportement.
Lorsqu’on prie, il faut fermer les yeux afin de ne pas regarder la She’hina (Présence Divine).
Cependant, lorsqu’on prie avec un Siddour (livre de prières), il est tout à fait permis de regarder le Siddour lors de la prière, en faisant simplement attention à ne pas regarder ailleurs, mais en gardant uniquement les yeux dirigés vers le Siddour dans lequel on prie. Ceci est même un très bon usage, car une prière faite à travers un Siddour favorise la Kavana (la concentration) pour la plupart des gens, et contribue également à ne pas faire d’erreur dans la prière. Telle est l’attitude quotidienne de notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.
SOURCES ET DEVELOPPEMENT
Il est enseigné dans la Guemara Bera’hot (10b) :
Rabbi Yossé Bar Rabbi ‘Hanina dit au nom de Rabbi Eli’ezer Ben Ya’akov :
Lorsque l’on prie la ‘Amida, il faut positionner les pieds l’un à côté de l’autre, comme s’ils ne formaient qu’une seule jambe, afin de ressembler aux Anges du service Divin, au sujet desquels il est écrit dans le livre du Prophète Ye’hezkel (1-7) :
« Leurs jambes formaient une jambe unique ».
C'est-à-dire, comme s’ils n’avaient qu’une seule jambe.
Cette obligation de joindre les pieds lors de la prière de la ‘Amida est tranchée par le RAMBAM (chap.5 des Hala’hot relatives à la prière, Hal. 4), ainsi que par le TOUR et MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 95-1).
Les élèves de Rabbenou Yona (sur Bera’hot chap.1, page 5 du livre, et cités par MARAN dans le Beit Yossef sur O.H 95) citent un usage selon lequel on joint uniquement les talons, en veillant particulièrement à ne pas joindre la partie des orteils. Mais cet usage est apparemment qualifié par les élèves de Rabbenou Yona de « superflue », et – selon eux - il ne serait pas nécessaire de l’adopter.
Parmi les décisionnaires, il existe différentes interprétations sur les propos des élèves de Rabbenou Yona :
• Le ‘Olat Tamid (sur O.H 95 note 2) atteste que cet usage est – au contraire – une mesure de piété (Midat ‘Hassidout). Tel est également l’avis du Gaon auteur du ‘Havot Yaïr dans son livre Mekor ‘Haïm (sur O.H 95 note 1).
• Le Eliya Rabba (sur O.H 95 note 1) réfute l’opinion du ‘Olat Tamid et fait remarquer que le sens des propos des élèves de Rabbenou Yona tendent plutôt à considérer que cet usage n’est pas conforme à la Hala’ha.
De nombreux A’haronim – comme le Maamar Morde’haï (note 1) ; le Nevé Shalom (note 1) et d’autres - approuvent l’opinion du ‘Olat Tamid qui interprète les élèves de Rabbenou Yona dans le sens où cet usage de ne joindre que les talons sans les orteils n’est pas obligatoire et reste simplement une mesure de piété.
D’ailleurs, le Gaon Rabbi Its’hak ABOHAB – dans ses commentaires sur le TOUR – écrit au nom des élèves e Rabbenou Yona « qu’il n’est pas nécessaire de veiller à cela ». Cela sous entend que c’est un usage facultatif mais qui reste néanmoins permis selon la Hala’ha.
Mais d’autres A’haronim – comme le ‘Aterete Zekenim (note 1) ; le Maguen Guiborim (Elef Ha-maguen note 1) et d’autres - soutiennent plutôt l’opinion du Eliyah Rabba qui interprète les élèves de Rabbenou Yona dans le sens où cet usage est contraire à la Hala’ha.
De plus, de nombreux Rishonim (décisionnaires e l’époque médiévale) citent cet usage au nom du Yeroushalmi sans citer d’usages supplémentaires.
Parmi ces Rishonim :
le Sefer Ha-Mi’htam (sur Bera’hot 10b) ; le Meïri ; le RASHBETS (sur Bera’hot); le Sefer Ha-Eshkol (tome 1 chap.9 page 17) ; le Or’hot ‘Haïm (Hala’hot relatives à la prière, chap.5) ; le Kol Bo (chap.11) ; le RYTBA (sur Bera’hot) et d’autres…
Nous savons également que du temps de MARAN (16ème siècle), les manuscrits de nombreux Rishonim n’avaient pas encore été édités, et il est probable que si MARAN avait eu en main les enseignements du Sefer Ha-Mi’htam, du Meïri, du RASHBETS et des autres Rishonim que nous avons cité, il aurait certainement tranché la Hala’ha selon leur opinion.
Qui plus est, il nous reste le ‘Olat Tamid et les décisionnaires qui soutiennent son interprétation des propos des élèves de Rabbenou Yona, et qui considèrent que l’usage de ne joindre que les talons en veillant à ne pas joindre les orteils est une mesure de piété.
Mais nous devons aussi prendre en considération le fait qu’à prime abord, le sens des propos des élèves de Rabbenou Yona sous entend plutôt qu’il faut joindre également les orteils lors de la ‘Amida. Ajouté à cela, d’autres Rishonim ont cité les 2 usages :
Aussi bien celui de ne joindre que les talons ; aussi bien celui de joindre la totalité de la longueur du pied.
C’est pourquoi Il est beaucoup plus souhaitable d’adopter l’usage de joindre la totalité de la longueur du pied lors de la ‘Amida.
Le Gaon Rabbi David YOSSEF Shalita écrit – dans son livre Hala’ha Beroura (tome 5 chap.95 note 2 page 321) - que les personnes qui prient la ‘Amida sans joindre également les orteils des 2 pieds, ont sur qui s’appuyer dans la Hala’ha.
Il y a même certains Talmidé ‘Ha’hamim (érudits dans la Torah) qui agissent ainsi. Mais Le’hate’hila (à priori), il semble plus juste de joindre totalement les pieds, afin de se comparer véritablement aux anges dont les pieds n’en forment qu’un seul.
Si une personne a prié sans avoir joint ses pieds, elle est malgré tout quitte de son obligation de prier et ne doit pas recommencer la ‘Amida.
Telle est l’approbation de la majorité des décisionnaires – comme le Maté Yehouda (sur O.H 94 note 1) ; le Peri Megadim (Mishbetsot Zahav note 1) ; le Maamar Morde’haï (note 1) ; le Mishna Beroura (note 1) ; le Kaf Ha-’Haïm (note 1) - par opposition à l’opinion du BA’H (Baït ‘Hadash).
Par conséquent, une personne qui a le choix entre prier en étant assise et en joignant ses pieds l’un à côté de l’autre, ou bien prier en étant debout, mais avec les pieds écartés l’un de l’autre, il est préférable que cette personne prie debout avec les pieds écartés l’un de l’autre plutôt que de prier assise avec les pieds joints, car nous allons voir dans la suite de cette Hala’ha que le fait de prier debout est beaucoup plus important que le fait de joindre les pieds l’un à côté de l’autre lors de la ‘Amida.
On est tenu de prier la ‘Amida en position debout.
Si on a prié la ‘Amida en position assise, selon de nombreux décisionnaires (voir Tossafot sur Bera’hot 30a), il faut recommencer la ‘Amida en position debout.
Il en est de même pour une personne qui a été dans l’obligation de prier en position assise – comme par exemple un malade dont l’état s’est ensuite amélioré et lui permet à présent de prier de nouveau en position debout – (comme un diabétique qui a eu une crise d’hypoglycémie, et dont l’état s’est ensuite amélioré), si l’heure limite de la prière n’est pas encore passée, cette personne est tenue selon le Din de prier à nouveau la ‘Amida en position debout selon la majorité des décisionnaires, afin de s’acquitter de son obligation de prier.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 94-9).
Cependant, puisque de nombreux autres décisionnaires réfutent l’opinion du Shoul’han ‘Arou’h sur ce point et pensent qu’il ne faut pas recommencer la ‘Amida en position debout lorsqu’on la prier en position assise – car en définitive, on s’est malgré tout acquitté de son devoir de prier même en position assise – par conséquent, selon notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita, dans le cas où l’on recommence la ‘Amida en position debout – par exemple dans le cas d’un malade qui ne pouvait pas prier en position debout et a prié en position assise, mais dont l’état s’est ensuite amélioré et qu’il estime qu’il peut présentement prier en position debout – cette personne doit de nouveau prier la ‘Amida en formulant verbalement au préalable une condition de Nedava (une prière offerte par initiative personnelle).
Ce qui signifie qu’avant d’entamer cette 2ème ‘Amida, la personne doit dire verbalement qu’elle prie cette ‘Amida afin de s’acquitter de l’opinion de tous les décisionnaires selon lesquels elle est tenue de prier de nouveau la ‘Amida, et dans l’hypothèse où la Hala’ha n’est pas fixée selon leur opinion, elle consacre cette nouvelle ‘Amida à une prière offerte à titre personnel (Tefilat Nedava).
Dans de telles conditions, on agit conformément à la Hala’ha selon l’unanimité, car si la Hala’ha est fixée selon les décisionnaires qui pensent que l’on est tenu de recommencer la ‘Amida, on la recommence, et dans le cas où la Hala’ha est fixée selon les autres décisionnaires selon lesquels on n’est pas tenu de recommencer dans un tel cas, la 2ème ‘Amida sera considérée comme une prière offerte à titre personnel, c'est-à-dire une prière facultative que chacun peut s’autoriser à prier, même sans obligation particulière.
Il est vrai qu’en 1950, lors de la parution du tome 3 de son livre Shou’t Yabiya’ Omer notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita avait tranché (sect. O.H fin du chap.9) que dans le cas où l’on a été contraint de prier en position assise, on ne doit pas ensuite prier en position debout même si l’heure limite de la prière n’est pas encore passée, malgré tout, son digne fils le Rav David YOSSEF Shalita a rédigé une longue Tshouva sur le sujet (dans son livre Shou’t Otsrot Yossef chap.8 qui se trouve à la fin du tome 5 du Hala’ha Beroura) dans laquelle il établi que dans ce cas précis il faut tenir compte de l’opinion de la majorité des décisionnaires et de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h selon lesquels il faut prier de nouveau en position debout si l’heure limite de la prière n’est pas encore passée, et il termine en disant « qu’il a présenté tous ses arguments à son illustre père notre vénéré maître le Rav Shalita qui a finalement totalement approuvé son opinion et sa décision Hala’hique ».
L’opinion définitive de notre maître la Rav Ovadia YOSSEF Shalita est donc que même si l’on a été contraint de prier en position assise, on doit de nouveau prier en position debout dès qu’on en aura la possibilité technique ou physique à la condition que l’heure limite de la prière n’est pas encore passée, en formulant verbalement au préalable une condition de Nedava (une prière offerte par initiative personnelle).
De même, une personne qui voyage en train ou autres, mais - constatant que l’heure limite de la prière va passer – prie la ‘Amida en position assise.
Lorsque cette personne descendra du train, si l’heure de la prière n’est pas encore passée, elle doit – elle aussi – prier de nouveau la ‘Amida en formulant verbalement une condition de Nedava comme nous l’avons précédemment expliqué.
Il est enseigné dans la Guemara Yevamot (105b) :
Lors de la prière de la ‘Amida, nous devons diriger les yeux vers le bas et le cœur vers le haut.
Ce qui signifie que l’on doit prier avec soumission, comme-ci que l’on se trouve dans le Temple de Jérusalem, tout en concentrant les pensées du cœur vers Hashem.
L’auteur du Sefer Ha-’Hassidim (chap.18) écrit les Anges du service Divin se moquent des personnes qui regardent vers le haut pendant leur prière.
Le Gaon auteur du Yam Shel Shlomo (sur Yevamot chap.12 sect.98) écrit que ces gens méritent la réprimande pour un tel comportement.
Il est enseigné dans le Zohar Ha-Kadosh (Vaet’hanan page 260b) :
Lorsqu’on prie, il faut fermer les yeux afin de ne pas regarder la She’hina (Présence Divine). Celui qui ouvre les yeux pendant la prière de la ‘Amida, ne méritera pas de contempler la She’hina lorsqu’il quittera ce monde, mais verra au contraire l’Ange de la Mort venir à sa rencontre et ne méritera pas de mourir pas une mort paisible (mort provoquée par le baiser Divin).
Le livre Sefer Ha-‘Haredim de Rabbenou El’azar AZKARI z.ts.l - qui fut l’un des grands sages de Tsfat et contemporain de MARAN et de notre maître le ARI zal – rapporte au nom du livre de Rav Hamenouna Saba qu’il s’agit en réalité du comportement Divin de « Mida Kenegued Mida » (« mesure pour mesure »), car la personne qui se comporte avec négligence envers la She’hina au moment de la prière et regarde devant elle, lorsque cette personne quittera ce monde et désirera mourir paisiblement par le baiser Divin en contemplant la She’hina, elle ne méritera pas de voir la She’hina, comme le verset le dit : « J’honore ceux qui m’honorent, mais ceux qui me dédaignent seront perdus » (livre de Shemouel I 2-30).
Cependant, notre maître le ‘HYDA écrit dans son livre Ma’hzik Bera’ha que lorsqu’on prie avec un Siddour (livre de prières), il est tout à fait permis de regarder le Siddour lors de la prière, en faisant simplement attention à ne pas regarder ailleurs, mais en gardant uniquement les yeux dirigés vers le Siddour dans lequel on prie. Le Mishna Beroura et le Kaf Ha-‘Haïm citent ces propos du ‘HYDA.
Ceci est même un très bon usage, car une prière faite à travers un Siddour favorise la Kavana (la concentration) pour la plupart des gens, et contribue également à ne pas faire d’erreur dans la prière. Telle est l’attitude quotidienne de notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.
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