Les 10 jours de Teshouva
Nos ‘Ha’hamim enseignent dans la Gmara Rosh Hashana (18a) au sujet du verset :
« Recherchez Hashem là où Il se trouve », il s’agit des 10 jours entre Rosh Hashana et Yom Kippour.
Le RaMBaM [DP1] écrit :
« Bien que la Teshouva est efficace en permanence, elle l’est d’avantage pendant les 10 jours entre Rosh Hashana et Yom Kippour, car la Teshouva à cette période est acceptée immédiatement, comme il est dit : « Recherchez Hashem là où Il se trouve ».
C’est pour cela que pendant cette période, il incombe particulièrement à chaque individu, l’obligation de « fouiller » parmi ses actions, et de se repentir de façon totale et sincère, sur ses mauvaises actions, par les aveux et par un engagement solennel à ne plus récidiver ses actes, au point où même Hashem, qui connaît les secrets de chacun, pourrait lui-même attester que cette personne ne récidivera plus, et il faut également exprimer de sincères regrets pour avoir commis de tels actes, ainsi que pour les conséquences qu’ils ont engendré. (En cliquant ici, vous pouvez consulter une précédente Hala’ha consacrée à la Teshouva)
Pour ce qui est des fautes commises envers le prochain, Yom Kippour n’a pas le pouvoir de les pardonner, tant qu’on ne lui demande pas sincèrement pardon.
Comme il est dit dans le verset : « Car ce jour là, Il vous pardonnera, Il vous purifiera de toutes vos fautes, devant Hashem, vous serez purs », les fautes commises « devant Hashem », c'est-à-dire envers Hashem, et non celles commises envers le prochain.
Par conséquent, si l’on a fauté envers quelqu’un dans le domaine financier, par exemple, parce qu’on lui a volé de l’argent, ou qu’on lui a pris de l’argent avec intérêt (ce qui représente une des fautes les plus graves de toute la Torah !!!), on doit d’abord lui restituer l’argent qu’on lui a pris injustement, et malgré cela, la faute ne sera pardonnée que lorsqu’on lui aura demander sincèrement Me’hila (pardon), comme nous l’avons déjà développé lors d’une précédente Hala’ha que vous pouvez consulter en cliquant ici.
Même si l’on n’a offensé une personne que verbalement, nous sommes tenus de lui demander pardon, à fortiori si nous l’avons humilié en public, ce qui est comparable au meurtre.
Nos ‘Ha’hamim nous enseignent qu’il est préférable de se jeter dans le feu (il vaut mieux se suicider !!!), plutôt que d’humilier quelqu’un en public.
Rabbenou Yossef ‘HAÏM de Bagdad z.ts.l[DP2] , l’auteur du Ben Ish ‘Haï, écrit que chacun est tenu de demander Me’hila à son père et sa mère la veille de Yom Kippour, pour toutes les fautes que l’on a pu commettre envers eux durant toute l’année, et pour toutes les fois où l’on a porté atteinte à leur respect.
N.D.T Le respect des parents n’est pas seulement « une grande notion du judaïsme », mais une des 613 Mitsvot de la Torah qui, comme toutes les Mitsvot, possède de nombreuses Hala’hot tranchées dans le Shoul’han Arou’h et les Posskim, au même titre que les Hala’hot de Shabbat, des Tefilin, du Mikvé ou de la Casherout …
Celui qui n’agit pas ainsi est qualifiable de ‘Hoté – fauteur, et exprime du mépris envers le respect de ses parents, car si pour les fautes commises envers le prochain, nos ‘Ha’hamim nous mettent en garde de lui demander pardon avant Yom Kippour, à fortiori les fautes commises envers les parents, qu’il est pratiquement impossible de ne pas commettre au quotidien.
De même, il est souhaitable aux couples de se demander mutuellement pardon, pour ne s’être pas toujours comporté correctement l’un envers l’autre, durant toute l’année.
Rabbenou ‘Haïm VITAL[DP3] écrit au nom de son maître le ARI zal[DP4] , que les 7 jours entre Rosh Hashana et Yom Kippour (du lendemain de Rosh Hashana, jusqu’à la veille de Yom Kippour) correspondent aux 7 jours de la semaine.
Durant chacun de ces 7 jours, nous avons la possibilité de réparer toutes les fautes commises ce jour là durant toute l’année. Exemple : Aujourd’hui lundi, nous avons la possibilité de réparer toutes les fautes commises tous les lundis de l’année qui s’est écoulée …
Notre maître le RaMBaM écrit :
« La Teshouva est grande puisqu’elle atteint le Kissé Hakavod (le trône céleste) comme il est dit : « Repent toi Israël, jusqu’à Hashem ton Dieu… » (Hoshe’a 14).
La Teshouva rapproche ceux qui sont éloignés d’Hashem.
Hier, cet homme était détesté par Hashem, exprimait par ses actes, un dégoût, une abomination pour Hashem, et aujourd’hui, il est aimé, pris en affection, rapproché d’Hashem, il est Son bien aimé.
Un Baal Teshouva ne doit surtout pas penser qu’il est reste éloigné d’Hashem à cause de son passé rempli de fautes, et qu’il restera toujours à un niveau inférieur de celui des Tsaddikim, ceci est faut, car grâce à sa Teshouva, il est aimé par Hashem, comme quelqu’un qui n’a jamais commis aucune faute.
Qui plus est, sa récompense est très grande, puisqu’il a goûté à la faute et s’en est écarté.
Nos ‘Ha’hamim enseignent que là où se tiennent les Baalé Teshouva, les Tsaddikim Guemourim (ceux qui n’ont jamais commis de fautes) ne peuvent pas se tenir.
Ce qui veut dire que le niveau des Baalé teshouva est tellement élevé du fait qu’ils doivent aujourd’hui maîtriser leur Yetser Hara’ (leur mauvais penchant), que même les Tsaddikim Guemourim, qui eux n’ont pas à mener un tel combat, ne peuvent pas se tenir au même endroit.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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[DP1]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle
Ben Ish ‘Haï Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle
Rabbenou ‘Haïm VITAL Israël 16ème siècle, élève du ARI zal
[DP4]ARI zal Rabbi Its’hak LOURIA AHKENAZI, Israël 16ème siècle, principal commentateur mystique de la Torah
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