Le jeûne de Guedalya
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Question
Quelle est la signification du jeûne de Guedalya ?
Décision de la Hala’ha
Le 3 Tishré – jour du jeune de Guedalya - tombe cette année jeudi 2 octobre 2008, lendemain de Rosh Ha-Shana.
Nous jeûnons à cette date pour marquer l’assassinat de Guedalya Ben A’hikam, en l’an 3339, (il y a 2430 ans), 52 jours après la destruction du 1er Beit HaMikdash.
Comme tous les autres jeûnes publics (excepté le 9 Av et Yom Kippour), le jeûne de Guedalya débute le matin à l’aube et s’achève le soir à la tombée de la nuit (sortie des étoiles).
Le jeûne de Guedalya est soumis à toutes les règles relatives aux autres jeûnes, (vous pouvez consultez les Hala’hot relatives aux jeûnes, en cliquant sur ces liens http://halahayomit.blogspot.com/2008/07/les-personnes-soumises-lobligation-de.html
http://halahayomit.blogspot.com/2008/07/se-laver-et-se-brosser-les-dents-le.html.)
Lorsque le jeûne de Guedalya est observé à sa date réelle (3 Tishré, lendemain de Rosh Ha-Shana, comme c’est le cas cette année), même les 3 Ba’alé Berit (le père du bébé, le Mohel – celui qui pratique la circoncision – ainsi que le Sandak – celui qui porte l’enfant pendant la circoncision), ainsi qu’un ‘Hatan et une Kala pendant leurs 7 jours de réjouissance, sont soumis à l’obligation de jeûner.
Sources et développement
Le jeûne de Guedalya tombe à la date du 3 Tishré.
Ce jeûne a été instauré par nos ‘Ha’hamim pour marquer l’assassinat, de Guedalya Ben A’hikam, en l’an 3339, (il y a 2430 ans) 52 jours après la destruction du 1er Beit HaMikdash.
Il était le grand Tsddik de sa génération, et fut nommé gouverneur d’Israël par le roi Nevou’hadnetsar (Nabuchodonosor) roi de Bavel (Babylonie) après la destruction du 1er Beit Hamikdash (Temple de Jérusalem).
L’assassinat de Guedalya eut pour conséquence le départ en captivité du reste des juifs qui étaient autorisés à habiter Erets Israël, et le pays d’Israël fut laissé à l’abandon et frappé de désolation pendant 70 ans. (Voir livre de Jérémie chap.40)
Le jeûne de Guedalya est soumis à toutes les règles relatives aux autres jeûnes, (vous pouvez consultez les Hala’hot relatives aux jeûnes en cliquant sur ces liens http://halahayomit.blogspot.com/2008/07/les-personnes-soumises-lobligation-de.html
http://halahayomit.blogspot.com/2008/07/se-laver-et-se-brosser-les-dents-le.html.)
Il y a une réelle Ma’hloket (divergence d’opinion) parmi les Poskim (décisionnaires) sur la date réelle de l’assassinat de Guedalya Ben A’hikam :
Rabbenou Yero’ham[D1] écrit que Guedalya Ben A’hikam fut assassiné le jour de Rosh Ha-Shana, mais comme il est interdit de jeûner le jour de Rosh Ha-Shana, puisque c’est Yom Tov, nos ‘Ha’hamim ont instauré le jeûne au lendemain de Rosh Ha-Shana, le 3 Tishré.
MARAN[D2] rapporte cette opinion dans le Beit Yossef (O.H fin du chap.549).
C’est ainsi que pensent également le Meïri[D3] (‘Hibour HaTshouva page 206), Rabbi Avraham Ibn ‘Ezra[D4] (dans son commentaire sur Ze’harya 8-18) et le RaDaK[D5] (dans son commentaire sur Irmiya 8-18).
Or, une Hala’ha est tranchée dans le Shoul’han Arou’h (O.H chap.559), selon laquelle lorsqu’un jeûne publique qui tombe un Shabbat (excepté Yom Kippour), et - pour cette raison - le jeûne est repoussé au lendemain dimanche, les 3 Baalé Berit (le père du bébé, le Mohel – celui qui pratique la circoncision – ainsi que le Sandak – celui qui porte l’enfant pendant la circoncision), ainsi qu’un ‘Hatan et une Kala pendant leurs 7 jours de réjouissance, sont exempts de jeûner dans ce cas là.
Par conséquent, à la lueur de ce que nous avons rapporté plus haut au nom de
Rabbenou Yero’ham, selon qui le jeûne de Guedalya devait être instauré le jour de Rosh Ha-Shana, mais qu’il fut repoussé au lendemain à cause de Yom Tov, selon cette opinion, le TaZ[D6] (Touré Zahav) écrit (sur Shoul’han ‘Arou’h O.H chap.549) qu’il semble à priori que si une Brit Mila tombe le jour du jeûne de Guedalya, les 3 Baalé Berit, ainsi que des jeunes mariés, n’ont pas besoin de jeûner, puisque c’est un jeûne repoussé.
Mais le TaZ lui-même réfute cette opinion, car en général, nous distinguons réellement lorsqu’un jeûne a été repoussé, par exemple, un 9 Av qui tombe un Shabbat, tout le monde sait qu’il doit tomber Shabbat, mais qu’en raison de la sainteté de Shabbat, le jeûne a été repoussé au lendemain Dimanche.
Mais pour le jeûne de Guedalya, dont le report n’est pas réellement distinct puisqu’il est repoussé chaque année – depuis son instauration - au 3 Tishré, les 3 Baalé Berit, ainsi que les jeunes mariés ne sont donc pas exempts de jeûner.
Cette nuance est approuvée par le Gaon Rabbi Yehouda ‘Ayach dans son livre Maté Yehouda[D7] (O.H fin du chap.549), qui considère la réfutation du TaZ comme sensée. Telle est également l’opinion du Gaon Ya’BeTS[D8] dans son livre Mor Ouktsi’a (chap.549), et c’est également ainsi que tranche notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita que lorsque le jeûne de Guedalya est observé à sa date réelle (3 Tishré, lendemain de Rosh Ha-Shana), même les 3 Ba’alé Berit ou un ‘Hatan et une Kala sont soumis à l’obligation de jeûner.
De plus, de nombreux Poskim réfutent la thèse de Rabbenou Yero’ham, selon laquelle Guedalya Ben A’hikam fut assassiné le jour de Rosh Ha-Shana mais que le jeûne fut instauré au lendemain à cause de Yom Tov.
En effet, il est prouvé à partir de diverses références dans le Talmud (voir entre autres Guemara Rosh Ha-Shana 19a), que Guedalya Ben A’hikam fut assassiné le 3 Tishré, lendemain de Rosh Ha-Shana, et non le jour de Rosh Ha-Shana lui-même. Selon cela, le jeûne de Guedalya n’est pas à considéré du tout comme un jeûne repoussé, mais comme un jeûne en date réelle.
Parmi les Poskim qui défendent cette argument :
Le Maté Yehouda et le Mor Ouksti’a cités plus haut ; le ‘Ikaré HaDat[D9] (chap.31 note 21) et de nombreux autres…
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
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[D2]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[D5]RaDaK Rabbi David KIM’HI Sud de la France (Provence) 13ème siècle
[D6]TaZ ou Touré Zahav Rabbi David SEGUEL HaLevi Pologne 17ème siècle
[D7]Maté Yéhouda Rabbi Yehouda Ayash Algérie 18ème siècle
[D8]Ya’BeTS (Le Gaon) Allemagne 18ème siècle. Auteur de nombreux ouvrages de Hala’ha. Fils du ‘Ha’ham Tsevi.
[D9]‘Ikaré Ha-Dat Rabbi Daniel Terani Italie 18ème siècle.
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