La concentration (Kavana) dans la ‘Amida
Afin de mieux comprendre cette Hala’ha, nous vous conseillons de vous munir du Siddour (rituel de prières), et de l’ouvrir à l’office de Sha’harit (oiffice du matin).
La ‘Amida représente la prière quotidienne constitué de 19 bénédictions (7, les jours de Shabbat et fêtes), et qui est dite à voix basse.
Tout homme a l’obligation de prier 3 fois par jour. Les femmes sont également tenues de prier chaque jour, mais l’essentiel de leur obligation se limite à une seule prière quotidienne. Toutefois, si elles le désirent, les femmes sont autorisées à prier les 3 prières quotidiennes. Chez les Ashkenazim, l’usage est que les femmes prient Sha’harit (le matin) et Min’ha (l’après midi), mais elles ne s’imposent pas ‘Arvit (le soir).
On enseigne dans une Baraïta, dans Bra’hot (34b) :
Lorsqu’on prie, il faut se concentrer dans toutes les bénédictions (de la ‘Amida).
Si l’on ne peut pas se concentrer dans toutes les Bra’hot, il faut se concentrer au moins dans la 1ère Bra’ha (Birkat Avot qui débute la ‘Amida et qui se termine par « Maguen Avraham »)
En effet, cette Bra’ha a pour particularité d’exprimer la louange d’Hahsem.
La concentration ou « Kavana », implique avant tout une compréhension littérale du texte de la ‘Amida.
Barou’h Hashem, nous vivons à une époque où même ceux qui ne comprennent pas l’hébreu, bénéficient de Siddourim (rituels de prières) traduits dans toutes les langues.
Nos maîtres les Rishonim (décisionnaires antérieurs au Shoul’han ‘Arou’h) discutent sur le statut d’une personne qui a prié sans s’être concentré dans Birkat Avot (la 1ère Bra’ha de la ‘Amida).
Doit-il recommencer la ‘Amida, ou est-il quitte de son devoir de prier, mal gré l’absence de concentration dans la 1ère Bra’ha ?
Selon certains Poskim (décisionnaires), cette personne est quitte à posteriori (Bedi’avad), et n’est pas tenue de recommencer.
Mais selon notre maître le RaMBaM, selon le ROSH, selon Rabbenou YONA et de nombreux autres Poskim, si l’on a prié sans Kavana (sans concentration sur le sens du texte) dans la 1ère Bra’ha, même si l’on a eu de la Kavana dans les autres Bra’hot, on est tenu de recommencer la ‘Amida.
Cependant, notre maître le TOUR écrit que de notre époque (il vivait au 13ème siècle), nous n’avons pas l’usage de recommencer la ‘Amida pour absence de Kavana, car il est plus que probable que même en recommençant la ‘Amida, nous n’aurons pas plus de Kavana, et il n’y a donc pas de raison de recommencer.
MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.101, parag.1), tranche selon l’essentiel du DIN, selon lequel, si l’on ne s’est pas concentrer sur le sens du texte lors de la 1ère Bra’ha de la ‘Amida (Birkat Avot), même si l’on s’est concentrer dans les autres Bra’hot, nous sommes tenus de recommencer la ‘Amida. MARAN ne mentionne pas du tout les propos du TOUR.
Nous pouvons donc en déduire que selon MARAN, même de notre époque (par opposition à l’époque des sages du Talmud), on est tenu de recommencer la ‘Amida en cas d’absence de Kavana.
Cependant, le RaMa ajoute sur place les propos du TOUR, selon lesquels, le niveau de concentration a diminué avec les époques, et que nous ne sommes plus tenus de recommencer la ‘Amida, en cas d’absence de Kavana.
Notre maître le ‘HYDA écrit que bien que l’on peut déduire des propos de MARAN qu’il faut recommencer la ‘Amida, en cas d’absence de Kavana dans la 1ère Bra’ha, mal gré cela, les Sefaradim n’ont pas l’usage de recommencer la ‘Amida, et tranchent exceptionnellement sur ce point selon l’opinion du RaMa et du TOUR, selon lesquels, la personne est quitte à posteriori (Bedi’avad), mal gré l’absence de Kavana dans la 1ère Bra’ha.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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