L’obligation d’entendre Parashat Za’hor
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah
Question
Qu’est ce que « Parashat Za’hor » ?
Y a-t-il une réelle obligation de l’entendre ?
Décision de la Hala’ha
Le Shabbat qui précède Pourim (ce Shabbat 15.03) est surnommé « Shabbat Za’hor » en raison du 2ème Sefer Torah que nous sortons ce jour là, afin d’y lire le passage de « Za’hor Et Asher ‘Assa Le’ha ‘Amalek… » (qui se trouve à la fin de la Parasha de Ki Tetsé dans Devarim).
Ce passage contient l’ordre qui est donné à chaque juif de se souvenir à tout jamais de l’agression de ‘Amalek sur les Bné Israël, immédiatement après leur sortie d’Egypte, ainsi que le devoir qui incombe Israël d’effacer le souvenir de Amalek de la surface de la terre.
Nos ‘Ha’hamim ont décrété que la lecture de ce passage doit se faire le Shabbat avant Pourim, car Haman était un descendant direct de ‘Amalek.
Puisque le devoir de se souvenir de l’acte de Amalek, est ordonné par la Torah, la lecture de ce passage de Za’hor est une Mitsvat ‘Assé Deoraïta (une ordonnance donnée par la Torah).
C’est pourquoi, il faut avoir la pensée explicite de s’acquitter de ce devoir lors de la lecture de Za’hor.
Les femmes doivent elles aussi s’efforcer de se rendre à la synagogue ce Shabbat matin, afin d’entendre Za’hor.
Cependant, l’usage est d’organiser une 2ème lecture de Za’hor, en dehors des heures de la Tefila, afin de permettre aux femmes qui ne peuvent se rendre à la synagogue le matin, de pouvoir entendre et s’acquitter de leur devoir.
Sources et développement
Le Shabbat qui précède Pourim (ce Shabbat 15.03), lors de l’ouverture du He’hal à la synagogue, nous sortons 2 Sifré Torah. Dans le 1er nous lirons la Paeasha de la semaine (Vaykra), et dans le 2ème, nous lirons le passage de « Za’hor Et Asher ‘Assa Le’ha ‘Amalek… ». Cette lecture s’appelle « Parshat Za’hor » (ce passage se trouve à la fin de la Parasha de Ki Tetsé dans le livre de Devarim).
Selon l’opinion de la majorité des Poskim, la lecture de Parashat Za’hor est un devoir ordonné par la Torah (Mitsvat ‘Assé Deoraïta). Or, selon le grand principe général tranché dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.60 parg.4) selon lequel les Mitsvot nécessitent une concentration (Mitsvot Tseri’hot Kavana), il est impératif de se concentrer lors de la lecture de Parashat Za’hor, et de penser à ce moment précis que nous somme en train de nous acquitter de notre devoir de se souvenir de l’acte de ‘Amalek, et du devoir de son extermination. De même, le ‘Hazzan qui lit dans le Sefer Torah, doit penser à acquitter l’assemblée de son obligation.
Une personne qui a eu un cas de force majeur, et qui ne s’est pas rendue à la synagogue ce Shabbat matin pour entendre Parashat Za’hor, devra – lors du Shabbat Ki Testé – penser à s’acquitter de son devoir lorsqu’il entendra Za’hor à la fin de cette Parasha. Dans ce cas, il devra demander au préalable au ‘Hazzan de penser à l’acquitter de ce devoir lors de la lecture de Za’hor à la fin de la Parasha de Ki Tetsé.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita ajoute qu’il est quand même bon que cette personne - qui ne peut se rendre à la synagogue lors de Shabbat Za’hor - lise le passage de Za’hor au moins dans un ‘Houmash (un livre de Parasha).
Les Poskim discutent sur l’obligation de la femme à entendre Parashat Za’hor.
Selon le Sefer Ha’hinou’h[DP1] et d’autres, les femmes sont exemptes du devoir d’entendre Parashat Za’hor, puisque le devoir de se souvenir de l’acte de ‘Amalek n’a uniquement pour objectif l’extermination de ‘Amalek. Or, généralement les femmes ne participent pas activement à la guerre, et ne sont pas soumises au devoir de faire les guerres ordonnées par la Torah. C’est pourquoi – selon ces Poskim – les femmes ne sont pas non plus soumises au devoir d’entendre Parashat Za’hor. (Ceci ne fait absolument aucune différence entre une femme ordinaire et une femme qui a personnellement pris l’initiative de faire la guerre, car la Torah n’a pas soumis la femme à la guerre contre ‘Amalek parce qu’elles n’ont généralement pas une nature de conquérantes).
Cependant, selon de nombreux autres Poskim, les femmes sont soumises à l’obligation d’entendre Parashat Za’hor (tel est d’ailleurs l’usage dans de nombreux endroits).
C’est pourquoi, les femmes qui s’imposent de se rendre à la synagogue ce Shabbat matin, afin d’entendre Parashat Za’hor, sont dignes de La Bénédiction.
Toutefois, une femme qui a des enfants en bas âge, qu’il est impossible de laisser seuls sans un adulte pour les surveiller, peut se considérée comme exempte du devoir d’entendre Parashat Za’hor.
Aujourd’hui, il est d’usage dans de nombreuses communautés d’organiser une 2ème lecture de Za’hor en dehors des heures de Tefila, afin de donner la possibilité aux femmes de venir entendre Parashat Za’hor, pendant que leurs enfants sont gardés par les maris ou tout autre personne.
Cet usage est très juste.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
[DP1]Sefer Ha’hinou’h probablement écrit par le RAHA Rabbenou Aharaon HaLevi Espagne 14ème siècle
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