Les femmes et le compte du ‘Omer
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah
Question
Les femmes peuvent-elles compter le ‘Omer ?
Décision de la Hala’ha
La Mitsva de compter le ‘Omer fait partie de la catégorie des Mitsvot Positives liées au temps (Mitsvot ‘Assé SheHazeman Guerama). C'est-à-dire, des Mitsvot dont l’accomplissement est soumis à un laps de temps avant lequel et au-delà duquel la Mitsva n’est pas valide (Ex : le Tsitsit ou les Tefilin que l’on ne peut mettre que lorsqu’il fait jour, ou le Loulav que l’on accomplie qu’à Soukkot …).
Les femmes sont généralement exemptes de toutes les Mitsvot ‘Assé SheHazeman Guerama, excepté certaines Mitsvot comme la Mitsva d’allumer ‘Hanouka, ou la lecture de la Meguila, puisque les femmes ont-elles aussi bénéficiées des miracles commémorés par ces Mitsvot.
Les femmes sont donc exemptes de la Mitsva de compter le ‘Omer.
Si toutefois une femme désire malgré tout compter le ‘Omer, elle est autorisée à le faire, mais elle ne peut en aucun cas le faire avec la Bera’ha, puisqu’elle contient le terme « Vetsivanou » (« …qui nous a ordonné… »). Or, fondamentalement, la femme n’est pas ordonnée sur cette Mitsva, puisqu’elle est liée au temps.
Cependant, chez les Ashkenazim, l’usage est de laisser les femmes réciter la Bera’ha, même sur une Mitsva de laquelle elles sont exemptes, conformément à l’opinion du RaMA.
Mais une femme Sefarade doit se comporter selon l’opinion de MARAN, l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h, selon qui, les femmes n’ont pas le droit de réciter une Bera’ha sur une Mitsva de laquelle elles sont exemptes.
Selon nos maîtres les Kabbalistes, il est bon qu’une femme ne compte pas du tout le ‘Omer, même sans Bera’ha.
Sources et développement
Nous connaissons la Hala’ha selon laquelle, les femmes sont exemptes de toute Mitsva positive liée au temps (c’est à dire, une Mitsva qu’il faut réaliser, mais qui est tributaire d’un temps, comme la Mitsva de Tsitsit qui n’est relative qu’à la journée, ou la Mitsva de Loulav qui n’est relative qu’à la fête de Soukkot, ou d’autres exemples).
Excepté pour certaines Mitsvot auxquelles les femmes sont soumises, pour certaines raisons particulières, comme la Mitsva d’allumer H’anouka, ou la lecture de la Meguila, puisque les femmes ont-elles aussi bénéficiées des miracles commémorés par ces Mitsvot.
Mais en général, les femmes sont exemptes des Mitsvot positives liées au temps.
C’est donc pour cette raison que les femmes sont exemptes de la Mitsva de compter le ‘Omer, puisqu’il s’agit d’une Mitsva positive liée au temps.
Cependant, il est expliqué dans les Poskim (décisionnaires) qu’il y a des Mitsvot pour lesquelles même si les femmes ne sont pas soumises, elles peuvent les réaliser, comme le compte du ‘Omer ou autre. C’est ce que font de nombreuses femmes en accomplissant la Mitsva de Soukka, et d’autres Mitsvot liées au temps, et cela, bien qu’elles sont exemptes de cette catégorie de Mitsvot.
Mais on peut apparemment émettre une remarque sur un tel usage.
En effet, il est rapporté dans le Yeroushalmi (Shabbat chap.1, Halah’a 2) :
« Toute personne exempte d’une chose, mais qui la réalise malgré tout, est qualifiable de Hediyot (Imbécile ou ignorant). »
Apparemment, il n’est donc pas convenable pour une femme d’accomplir des Mitsvot desquelles elle est exempte.
De plus, cette remarque est encore plus difficile vis-à-vis des propos de nos maîtres les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale. Parmi eux Rabbenou Tam[DP1], le RaMBaN[DP2], le RAHa[DP3], RYTBA[DP4], et d’autres), selon lesquels, les femmes peuvent également réaliser des Mitsvot desquelles elles sont exemptes, alors que des propos de nos maîtres, il en ressort qu’elles seront qualifiables de Hediyot (Imbécile ou ignorant).
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita rétablie l’opinion des Rishonim, en citant l’explication de notre maître le Meïri[DP5], dans ses commentaires sur la Gmara Rosh Hashana (33a), où il écrit que l’on est qualifiable de Hediyot (Imbécile oui ignorant) que lorsqu’on accompli une Mitsva de laquelle tout le monde est exempts (les hommes comme les femmes). Ce qui n’est pas le cas pour une Mitsva positive liée au temps, puisque les hommes y sont soumis. Dans ce cas, il n’est donc pas justifié de dire que la personne qui la réalise est qualifiable de Hediyot (c’est ainsi qu’écrit également le RaMBaN, et d’autres).
Nous comprenons donc pourquoi les femmes peuvent réaliser des Mitsvot desquelles elles sont exemptes.
Il en est de même pour la Mitsva de compter le ‘Omer. Les femmes qui le désirent peuvent tout à fait accomplir cette Mitsva, au même titre que toutes les autres Mitsvot, mais elles ne peuvent en aucun cas réciter la Bera’ha sur le compte du ‘Omer, car du point de vue de la Hala’ha, nous optons pour l’opinion de MARAN[DP6], l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.17 et chap.589) qui interdit aux femmes de réciter la Bera’ha sur une Mitsva de laquelle elles sont exemptes. Toute femme qui récite malgré tout la Bera’ha sur une telle Mitsva, s’introduit elle-même dans une situation de risque de Bera’ha Levatala (Bénédiction prononcée en vain).
Ce qui n’est pas le cas selon l’opinion du RaMA[DP7], et selon l’usage de nombreux Ashkenazim, selon qui, les femmes sont autorisées à réciter la Bera’ha d’une Mitsva de laquelle elles sont exemptes.
Hormis tout ceci, il est à noter que selon l’opinion de nos maîtres les Kabbalistes, il est bon que les femmes ne comptent pas du tout le ‘Omer, même sans Bera’ha, pour des raisons Kabbalistiques qu’il serai difficile d’expliquer ici.
C’est pourquoi, selon notre tradition, les femmes ne comptent pas du tout le ‘Omer.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par
[DP2]RaMBaN Rabbi Moshé Ben Na’hman ou « Na’hmanide » Espagne – Israël 13ème siècle
[DP3]RAHA Rabbenou Aharaon HaLevi auteur présumé du SEFER HA’HINOU’H Espagne 14ème siècle
[DP4]RYTBA Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 14ème siècle
[DP5]Meïri Rabbenou Mena’hem Ben Shlomo HaMeïri France 13ème et 14ème siècle
[DP6]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[DP7]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire