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le plus grand décisionnaire de notre génération,
le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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dimanche 11 mai 2008

Le poisson et le fromage

Le poisson et le fromage

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah

Question

Est-il permis de consommer du poisson mélangé à du lait ou du fromage, comme c’est souvent le cas dans certaines Pizzas au fromage, par exemple ?

Décision de la Hala’ha

Les Sefaradim doivent s’abstenir de consommer du poisson mélangé à du lait ou à du fromage, par crainte de danger.

Si toutefois, du poisson a été cuit par erreur avec du lait ou du fromage – Bedi’avad (à posteriori) – on peut autoriser sa consommation.

Par contre, ceux qui ont l’usage de consommer du poisson avec du beurre, peuvent conserver leur usage.

Les Ashkenazim ont l’usage de s’autoriser tout cela (même la consommation du poisson mélangé à du lait ou du fromage), et peuvent conserver leur usage.

Sources et développement

Il est enseigné dans la Gmara ‘Houlin (103b) :

Il est interdit de cuire toute viande avec du lait, excepté la viande de poisson ou de sauterelle.

Il est donc explicite que selon le strict Din, la cuisson du poisson avec le lait n’est pas incluse dans la cuisson de la viande avec le lait, car la viande de poisson n’entre pas dans la catégorie « viande » que la Torah a interdit, et n’est pas non plus interdite par nos ‘Ha’hamim.

Cependant, MARAN[DP1] l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h écrit dans le Beit Yossef (Y.D chap.87) que malgré tout, il ne faut pas mangé de poisson avec des laitages, par crainte de danger.

C’est ainsi qu’écrit également l’auteur du Levoush[DP2] .

Le médecin et ‘Ha’ham Rabbi Ya’akov TSAHALON partage aussi cet avis, et précise - dans son livre Otsar Ha’Haïm - que le mélange du poisson et des laitages provoque de graves maladies.

Malgré cela, de nombreux Poskim (décisionnaires) - comme l’auteur du Perisha[DP3] (sur Y.D chap.87, note 8), l’auteur du Sifté Cohen (Sha’h)[DP4] (sur Y.D chap.87, note 5), ou l’auteur du Peri ‘Hadash[DP5] (sur Y.D chap.116, note 3) - autorisent la consommation du poisson mélangé à des laitages. C’est également l’opinion du RaMA[DP6] , qui écrit – dans son livre Darké Moshé (sur Y.D chap.87, note 4)qu’il n’a jamais vu qui que ce soit faire attention à cela.

Certains Poskim – comme l’auteur du TaZ (Touré Zahav[DP7] ) (sur Y.D chap.87, note 3), ou notre maître le ‘HYDA[DP8] dans Ma’hzik Bera’ha (sur Y.D chap.87 note 4) – vont même jusqu’à écrirent que MARAN lui-même ne désirait pas interdire la consommation du poisson mélangé à des laitages, mais uniquement le poisson mélangé à de la viande. Selon ces Poskim, il y aurait une erreur de copiste dans le Beit Yossef.

Par conséquent, même si en règle générale, nous agissons exclusivement selon les décisions Hala’hics de MARAN l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han ‘Arou’h, malgré tout, il y a là matière à autoriser, Le’hateh’ila (à priori).

C’est pour cela que le Gaon Rabbi Shalom MESSAS z.ts.l[DP9] , autorise lui aussi de façon catégorique, car il n’est pas du tout évident que MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h interdise la consommation du poisson mélangé à des laitages.

De plus, de nombreuses personnes d’origine Sefarade ont l’usage de s’autoriser la consommation du poisson mélangé à des laitages.

Même les médecins de notre temps admettent qu’il n’y a pas le moindre risque de maladies graves en consommant du poisson et des laitages.

Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita rapporte qu’au contraire, les Sefaradim avaient l’usage de s’interdire la consommation du poisson mélangé à des laitages, par crainte de danger, comme l’ont d’ailleurs écrient explicitement de nombreux Poskim – comme l’auteur du Beit Le’hem Yehouda[DP10] (sur Y.D chap.87, note 4), l’auteur du Kenesset Haguedola[DP11] (sur Y.D chap.87, notes sur le Beit Yossef, note 19), et d’autres - selon lesquels, les Sefaradim ont l’usage de se montrer rigoureux sur ce point.

Il est donc très difficile d’admettre qu’une erreur de copiste se serait glissée dans le livre BEIT YOSSEF, car dans ce cas, comment l’usage d’interdire la consommation du poisson mélangé à des laitages, se serai t-il répandue avec le soutient des Grands de toutes les générations, alors que toute l’origine de ce Din reposerai sur une totale confusion emmenant de l’erreur d’un copiste ?!

Il est donc certain que s’il y avait réellement erreur, les Grands de la génération de MARAN (16ème siècle), comme ceux de la génération suivante, auraient exprimés leur opinion selon laquelle, il y a une erreur dans le livre BEIT YOSSEF.

En particulier, lorsqu’on sait que MARAN lui-même a vérifié son livre sans faire la moindre remarque.

Différends Poskim - comme le Gaon Rabbenou Yossef ‘HAÏM[DP12] , dans son livre BEN ISH ‘HAÏ (2ème année, Parasha de Beha’alote’ha, note 9), ainsi que dans son livre Shou’t Rav Pe’alim (tome 2 section Yoré Dé’a chap.10), ou comme son maître le Gaon Rabbi ‘Abdellah SOME’H[DP13] dans son livre Ziv’hé Tsedek (sur Y.D chap.87, note 18) - écrivent qu’il y a lieu de s’interdire la consommation du poisson et des laitages, à titre de Minhag (tradition).

C’est pourquoi, il est souhaitable de s’imposer la rigueur - Le’hate’hila (à priori) – de ne pas consommer de poisson mélangé à des laitages.

Si toutefois, Bedi’avad (à posteriori), du poisson à déjà été cuit (par erreur) avec des laitages, il y a lieu d’autoriser sa consommation même à des Sefaradim qui ont l’usage de s’en abstenir.

Par contre, en ce qui concerne la consommation du poisson mélangé à du beurre, de nombreux Poskim autorisent, même selon l’usage des Sefaradim, comme l’écrit le Gaon Rabbi ‘Abdellah SOME’H z.ts.l, de la ville de Bagdad, où l’on avait l’usage d’autoriser la friture du poisson dans le beurre.

C’est pourquoi, les personnes qui ont l’usage de consommer du poisson avec du beurre, peuvent conserver leur usage (il y a même lieu de débattre concernant la crème avec laquelle est fabriqué le beurre).

Les Ashkenazim ont l’usage de s’autoriser tout cela (même la consommation du poisson mélangé à des laitages), et peuvent conserver leur usage.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

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[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[DP2]Levoush Rabbi Morde’haï Yaffé – Pologne 16ème siècle, élève du RaMA

[DP3]Perisha et Derisha Rabbi Yehoshoua’ WOLK élève du RaMA et du RaSHaL, également auteur du livre SaMa’. Pologne fin du 16ème et début du 17ème siècle.

[DP4]Sifté Cohen (ou le Sha’H) Rabbi Shabetaï COHEN Pologne 17ème siècle

[DP5]Péri Hadash Rabbi Hizkiyaou DA SILVA Israël 17ème siècle

[DP6]RaMA Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim

[DP7]TaZ ou Touré Zahav Rabbi David SEGUEL HaLevi Pologne 17ème siècle

[DP8]HYDA Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ Israël - Italie 18ème siècle

[DP9]

Rabbi Shalom MESSAS Av Beit Din et Grand Rabbin Sefarade de Jérusalem, ex Av Beit Din et grand Rabbin de Casablanca (Maroc). Décédé en 2003. L’un des plus importants Poskim Sefarades de ce siècle et auteur de nombreux ouvrages Hala’hic

[DP10]Beit Le’hem Yehouda

Rabbi Yehouda Ayash Algérie 18ème siècle

[DP11]

Kenesset Haguedola Rabbi ‘Haïm Benbeneshti Turquie 18ème siècle

[DP12]

Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle. Auteur du Ben Ish ‘Haï, et de nombreux autres ouvrages

[DP13]Rabbi ‘Abdellah SOME’H Irak 19ème siècle.

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