Humilier un Talmid ‘Ha’ham
(un érudit dans la Torah)
et la punition du Nidouï (être excommunié)
Cette Hala’ha est dédiée à la guérison totale de notre Grand Maître
Rabbi Ovadia YOSSEF Ben Guorgyié. Qu’Hashem lui envoi une totale guérison, qu’Il lui accorde une longue vie, pleine de santé, et qu’il continue de nous éblouir de sa lumière et de son prestige.
Cette Hala'ha est aussi dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)
Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.
(Dans les précédentes Hala’hot, nous avons expliqué différentes règles relatives essentiellement au devoir de respect vis-à-vis d’un Talmid ‘Ha’ham lorsqu’il s’agit d’un Gadol Ha-Dor (un grand de la génération) qui est considéré comme le Rav Mouv’hak (le Rav par excellence) de tout le peuple d’Israël. A partir de maintenant, les règles que nous allons traiter, concernent tout Talmid ‘Ha’ham, comme nous allons l’expliquer.)
il est important de préciser de nouveau que le Talmid ‘Ha’ham ou l’érudit dans les connaissances de la Torah, c’est celui qui a les connaissances suffisantes pour résoudre des problèmes Hala’hics.
Le simple fait d’étudier dans un Kollel, ou dans une Yeshiva n’implique pas forcément cette qualification.
Le RAMBAM écrit (chap.6 des Hala’hot relatives à l’étude de la Torah, Hal.11) :
Humilier les ‘Ha’hamim ou les haïr, représente une faute grave, et Jérusalem n’a été détruite que seulement parce que ses habitants ont humilié les Talmidé ‘Ha’hamim, comme il est dit (Divré Ha-Yamim chap.36) : « Ils se moquaient des anges d’Hashem et humiliaient ses paroles… » Ils humiliaient ceux qui étudient ses paroles, c'est-à-dire les Talmidé ‘Ha’hamim. De même, le verset écrit dans la Torah : « Si vous prenez mes lois en dégoût… » désigne ceux qui prennent en dégoût les Talmidé ‘Ha’hamim qui enseignent les lois d’Hashem. Celui qui fait honte à un Talmid ‘Ha’ham n’a pas droit au Monde Futur, et fait partie des individus sur lesquels il est dit (Bamidbar 15-31) : « Il a humilié la parole d’Hashem… »
La fin des propos du RAMBAM prend sa source dans une Mishna de Sanhedrin (90a) :
Tout Israël a droit à une part dans le Monde Futur… Voici ceux qui n’ont pas droit à une part dans le Monde Futur : celui qui prétend que la Résurrection des morts n’est pas mentionnée dans la Torah ; celui qui prétend que la Torah n’a pas été donnée par Hashem ; et l’Apikoross (l’hâté) et d’autres…
La Guemara explique (99b) que Rav et Rabbi ‘Hanina définissent tous les deux l’Apikoross comme étant une personne qui humilie les Talmidé ‘Ha’hamim.
On en déduit donc que celui qui humilie un Talmid ‘Ha’ham n’a pas droit au Monde Futur.
Cette sévère interdiction est tranchée dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 243-6)
Il est également tranché dans le Shoul’han ‘Arou’h (parag.7 du chapitre cité précédemment) que lorsqu’une personne avait infligé une humiliation à un Talmid ‘Ha’ham et que 2 témoins venaient témoigner de cette humiliation devant le Beit Din, le Beit Din mettait publiquement le coupable de l’humiliation en Nidouï (il était excommunié), et lui infligeait une lourde amende.
Selon le Din, un Talmid ‘Ha’ham victime d’une humiliation, est autorisé à excommunier le coupable de cette humiliation, et son acte est valide. De ce fait, toute la communauté qui n’est pas constituée de Talmidé ‘Ha’hamim comme celui qui inflige le Nidouï, est tenue d’observer toutes les règles du Nidouï vis-à-vis du coupable, comme par exemple, ne pas le compter dans le Minyan, ou bien ne pas s’asseoir dans un périmètre de 4 coudées (1.92 m) de l’endroit où il se trouve, jusqu’à ce que le ‘Ha’ham qui a subit l’humiliation, lui pardonne et lui lève son Nidouï.
MARAN ajoute dans le Shoul’han ‘Arou’h (même référence parag.9) :
Même si le ‘Ha’ham est autorisé à excommunier par égard au respect qui lui est dû, malgré tout, il n’est pas très élogieux pour un Talmid H’ah’am de se comporter de la sorte. (Mais attention !!) De quelle situation parlons nous ? Uniquement lorsque l’humiliation s’est produite en privé. Par contre, lorsqu’un Tamid ‘Ha’ham a été victime d’une humiliation en public, il lui est interdit de pardonner le respect qui lui est dû. (Si le Talmid ‘Ha’ham pardonne dans ce cas là, il sera punit pour avoir accepter l’humiliation publique de la Torah.) Il doit au contraire se venger et garder rancune comme un serpent, jusqu’à ce que le coupable demande Me’hila (pardon), et là, le Talmid ‘Ha’ham pardonnera.
Lorsque l’humiliation a été infligée au Talmid ‘Ha’ham en privé, il doit s’efforcer d’ignorer les propos humiliants prononcés à son encontre. Tel était l’usage des premiers ‘Hassidim (de l’époque du Talmud), ils entendaient leur humiliation sans répondre. De plus, ils pardonnaient à la personne qui les avait insulté et ils l’excusaient (Voir Guemara Shabbat 88b).
De très grands sages vantaient leurs propres mérites en disant sur eux même qu’ils n’avaient jamais prononcé de Nidouï à l’encontre de qui que ce soit, même vis-à-vis du respect qui leur est dû. Telle est la voie à suivre pour des Talmidé ‘Ha’hamim.
Mais lorsque l’humiliation a été infligée au Talmid ‘Ha’ham en public, c’est tout l’honneur de la Torah qui a été insulté et le Talmid ‘Ha’ham n’est pas autorisé dans ce cas là a ne pas réagir, comme le stipule le Shoul’han ‘Arou’h mentionné plus haut.
C’est d’ailleurs ce qui s’est passé il y a environ 35 ans, lorsqu’un homme a humilié notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita à la Yeshiva de Porat Yossef, devant un large public. Notre maître le Rav Shalita a excommunié cet homme. Celui-ci alla immédiatement trouver les Gueonim Rabbi Betsal’el ZOLTI z.ts.l qui était le Grand Rabbin de Jérusalem, ainsi que (qu’ils soit distingué pour la vie) Rabbi Yossef Shalom ELYASHIV Chlita, afin de se plaindre du Nidouï dont il avait été victime. Lorsque les 2 Rabbanim entendirent la nouvelle du Nidouï prononcé par notre maître le Rav à l’encontre de cet homme, ils mirent immédiatement en application toutes les règles que l’on doit observer selon la Torah vis-à-vis de l’excommunié. Ensuite, l’excommunié se présenta – assisté du Gaon Rabbi Yehouda TSADKA z.ts.l directeur de la Yeshiva de PORAT YOSSEF - devant notre maître le Rav Shalita, et demanda son pardon.
Ce Nidouï prononcé par un Gadol Ha-Dor, est beaucoup plus grave que le Nidouï prononcé par un Talmid ‘Ha’ham ordinaire, car celui qui humilie un Gadol Ha-Dor, a le même statut que celui qui humilie ses maîtres (comme nous l’avons expliqué dans les précédentes Hala’hot où nous avons précisé que le statut de Gadol Ha-Dor est exactement le même que le celui du Rav Mouv’hak d’une personne.)
Qu’Hashem pardonne dans sa bonté.
Même s’il n’y a pas réellement d’humiliation à l’encontre d’un Talmid ‘Ha’ham, le simple fait d’émettre des critiques à son égard, et que ces critiques lui seront rapportées et lui causeront du tracas, peut engendrer des choses terribles pour la personne qui a émit ces critiques.
Nos ‘Ha’hamim nous enseignent que c’est Hashem lui-même qui vient réclamer réparation pour le manque de respect envers un Talmid ‘Ha’ham, comme le rapporte la Guemara Bera’hot (18a).
J’ai lu personnellement dans un livre qui s’intitule Hali’hot Moussar (tome 1 page 472) un fait qui s’est produit avec notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.
Il y a quelques années, une Yeshiva d’Erets Israël était confrontée à un sérieux problème au niveau de sa direction, et on demanda le conseil de notre maître le Rav Shalita. Un élève de la Yeshiva proféra de lourdes critiques à l’égard de notre maître, qui fut très attristé en apprenant ce qui avait été dit à son encontre. Les années passèrent et cet élève se maria. Mais dans le ciel, on n’oublie pas la peine d’un Talmid ‘Ha’ham ! Cet étudiant en Torah n’arrivait pas à avoir d’enfants. Les années passaient une après l’autre et au bout de 10 ans de mariage, il n’avait toujours pas d’enfants. Il se rappela des critiques qu’il avait proféré à l’encontre de notre maître le Rav Shalita, et décida d’aller le trouver et de demander son pardon. Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita lui pardonna immédiatement et l’épouse de cet étudiant en Torah accoucha 9 mois plus tard d’un bébé en bonne santé !!!
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