Le Talmid ‘Ha’ham (l’érudit dans la Torah)
qui fait l’objet d’un mauvais renom
Cette Hala’ha est dédiée à la guérison totale de notre Grand Maître
Rabbi Ovadia YOSSEF Ben Guorgyié. Qu’Hashem lui envoi une totale guérison, qu’Il lui accorde une longue vie, pleine de santé, et qu’il continue de nous éblouir de sa lumière et de son prestige.
Cette Hala'ha est aussi dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)
Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.
Question
A-t-on le droit d’apprendre la Torah de la bouche d’un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah) dont le comportement et les actes sont l’objet de critiques du point de vue Hala’hic, et qui a un mauvais renom ?
Décision de la Hala’ha
Un Talmid ‘Ha’ham qui est négligeant dans les Mitsvot et qui ne possède pas la crainte d’Hashem, est à considérer comme la personne la plus insignifiante de la communauté.
Le Rav qui ne marche pas dans le droit chemin, même s’il s’agit d’un grand ‘Ha’ham et que tout le peuple a besoin de lui, on ne doit rien apprendre de lui jusqu’à ce qu’il revienne dans le droit chemin.
Sources et développement
Le ROSH – dans ses Tshouvot (section 15 chap.8) – cite Rabbenou Meïr ABOUL’AFIA Ha-Levy (On le surnomme également le Rama – avec un Hé - il a vécu il y a environ 800 ans, et il était le compagnon d’étude du RAMBAN. Il a rédigé également des ouvrages sur la Kabbala) qui écrit que toutes les règles qui ont été dites au sujet du respect envers les Talmidé ‘Ha’hamim, concernent uniquement un véritable Talmid ‘Ha’ham qui craint Hashem. Mais par contre, des Talmidé ‘Ha’hamm qui se montrent négligents dans les Mitsvot et qui ne reflètent pas la crainte d’Hashem, sont à considérer comme les personnes les plus insignifiantes de la communauté, car ils profanent le nom d’Hashem. C’est sur de tels individus que le prophète Mi’ha s’exprime en disant (chap.3) : « Ecoutez cela, vous les dirigeants de la maison de Ya’akov et les chefs de la maison d’Israël, qui font du jugement une abomination et qui détournent toute forme de droiture… c’est pourquoi, à cause de vous, Tsion sera labouré comme un champ, et Jérusalem deviendra un monticule de ruines. Le Mont du Temple deviendra une hauteur boisée. »
MARAN rapporte dans le Beit Yossef (Y.D 243) cette Tshouva du ROSH avec les propos de Rabbenou Meïr ABOUL’AFIA Ha-Levy, et tranche ce Din dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 243-3) en ces termes :
Un Talmid ‘Ha’ham qui est négligeant dans les Mitsvot et qui ne possède pas la crainte d’Hashem, est à considérer comme la personne la plus insignifiante de la communauté.
On rapporte dans la Guemara Mo’ed Katan (17a) une anecdote au sujet d’un grand Talmid ‘Ha’ham qui avait un mauvais renom, mais dont les connaissances en Torah étaient nécessaires aux Talmidé ‘Ha’hamim de sa génération. Rav Yehouda excommunia ce Talmid ‘Ha’ham à cause de son mauvais renom, même si les Talmidé ‘Ha’hamim de sa génération avaient besoin de ses connaissances en Torah. En effet, cette Guemara commente un verset du prophète Mal’a’hi (chap.2-7): « Les lèvres du Cohen préserveront la connaissance, et on ira réclamer la Torah de sa bouche car il est un ange d’Hashem. » Lorsque le Rav est comparable à un ange d’Hashem, on va réclamer la Torah de sa bouche, mais sinon, on ne va pas réclamer la Torah de sa bouche. C’est pourquoi, Rav Yehouda excommunia ce Talmid ‘Ha’ham, même si on avait besoin de ses connaissances en Torah, malgré tout, il est préférable de ne pas apprendre de la Torah de sa bouche, puisqu’il a un mauvais renom.
Il est rapporté dans la Guemara ‘Haguiga (15b) que Rabbi Meïr Ba’al Ha-Ness a apprit la Torah de la bouche d’Elisha’ Ben Avouya que l’on surnomme « A’her » (« l’autre ») parce qu’il s’est écarté du chemin de la Torah. la Guemara demande : Comment Rabbi Meïr s’est autorisé d’apprendre la Torah d’un ‘Ha’ham qui s’est écarté du chemin de la Torah ? La Guemara donne comme réponse définitive qu’il y a une différence entre un élève doté d’une grande sagesse dans les connaissances de la Torah - comme Rabbi Meïr - et un élève qui n’est pas doté d’une grande sagesse dans les connaissances de la Torah.
Rashi explique que la sagesse de l’élève dans les connaissances de la Torah, le protègera contre l’influence des mauvais actes du Rav, alors que l’élève qui n’est pas suffisamment sage dans les connaissances de la Torah, se laissera influencé par les mauvais actes du Rav.
Les Tossafot (sur ‘Haguiga 15b) précisent que le Talmid ‘Ha’ham excommunié par Rav Yehouda dans la Guemara Mo’ed Katan (17a) citée plus haut, enseignait à des élèves qui n’étaient pas suffisamment sages dans les connaissances de la Torah, et de ce fait il y avait à craindre qu’il les influence.
Malgré tout, le RAMBAM (chap.4 des Hala’hot relatives à l’étude de la Torah Hal.1), le TOUR, ainsi que MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 246-8) tranchent en ces termes :
Le Rav qui ne marche pas dans le droit chemin, même s’il s’agit d’un grand ‘Ha’ham et que tout le peuple a besoin de lui, on ne doit rien apprendre de lui jusqu’à ce qu’il revienne dans le droit chemin.
On explique cette rigoureuse décision Hala’hic par le fait que les générations vont en régressant spirituellement, et il n’y a qu’un grand comme Rabbi Meîr Ba’al Ha-Ness à qui l’on peut autoriser à apprendre de la Torah de la bouche d’un ‘Ha’ham qui s’est écarté du chemin de la Torah. Cette autorisation n’est pas applicable à quiconque prétendrai être assez grand dans la sagesse de la Torah et ainsi « immunisé » contre toutes influences négatives provenant des actes de son Rav.
Même s’il est expliqué dans la Guemara que Rav Yehouda a excommunié un ‘Ha’ham parce qu’il avait un mauvais renom, malgré tout, le fait d’excommunier un Talmid ‘Ha’ham qui a commis des transgressions, n’est pas évident du tout, par égard au rang des Talmidé ‘Ha’hamim.
Il est tranché dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 334-42) :
Un Talmid ‘Ha’ham expérimenté dans la sagesse de la Torah ou bien un Av Beit Din (chef de Beit Din) qui a commis une transgression, on ne peut jamais l’excommunier publiquement.
Le Sha’h (Sifté Cohen) commente (note 66) qu’on doit lui signifier qu’il est préférable - par égard pour son rang - de rester désormais chez lui.
Dans l’avenir, nous expliquerons Si D. veut, d’autres cas pratiques et actuels sur ces sujets.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5769 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
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