quelques regards sur la Parasha de
Ki tissa
Shabbat Para
Ces Divré Torah sont dédiés à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN
Ces Divré Torah sont aussi dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)
Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.
Le Veau d’Or, jusqu'à quand ?!
Notre Parasha a pour sujet central, l’épisode peu glorieux de la faute du Veau d’Or.
Cette faute représente pour le peuple d’Israël, la raison première pour laquelle il traverse toutes sortes de malheurs au fil des siècles.
En effet, lorsqu’ Hashem finit par accorder Son pardon à Israël, grâce à toutes les prières de Moshé Rabbenou, Il précise qu’à chaque fois qu’Il aura à infliger un châtiment à Israël pour ses fautes, il y aura dans ce châtiment, une part supplémentaire pour la faute du Veau d’Or.
Selon un principe, les enfants ne subissent de châtiment à cause de la faute des parents, que lorsqu’ils récidivent les fautes des parents.
Or, si nous subissons encore le châtiment pour la faute du Veau d’Or que nos ancêtres ont commis, c’est certainement que nous imitons leur comportement.
Pourtant, il s’agit ici de la faute de l’idolâtrie ! En quoi sommes nous restés idolâtres ?
Il est écrit dans notre Parasha :
« Ils s’empressèrent de se lever au lendemain, ils offrirent des holocaustes (‘Olot), ainsi que des sacrifices rémunératoires (Shelamim) ; le peuple se mit à manger et à boire, puis se livra à la légèreté. »
Le Gaon Rabbi Ya’akov GALINSKY shalita rapporta à ce sujet :
La faute du Veau d’Or représente la 1ère occasion où le peuple d’Israël dévia du chemin de la Torah.
Mais en réalité, ils ont également innové une démarche de la faute, de façon générale.
Jusqu’à nos jours, cette même attitude est encore très fréquente parmi nous.
Prenons chaque étape du verset cité :
« Ils s’empressèrent de se lever lendemain… »
Cela nous rappelle que très souvent, on est poussé par un enthousiasme et une certaine hâte d’agir pour Hashem.
« … ils offrirent des holocaustes » (‘Olot)
La particularité du sacrifice ‘Ola réside dans le fait qu’il est entièrement consumé sur le Mizbea’h (l’autel), sans qu’aucune des parties de la bête ne soit consommée ni par le Cohen, ni par l’auteur du sacrifice.
L’empressement et l’enthousiasme dont on fait preuve au début de notre Teshouva, va souvent jusqu’à nous inspirer une volonté de tout « sacrifier » pour Hashem et sa Torah, sans garder le moindre profit pour soi même.
« …ainsi que des sacrifices rémunératoires (Shelamim)… »
Par opposition au sacrifice ‘Ola, le sacrifice Shelamim n’était consumé que partiellement sur le Mizbea’h, le reste était consommé par l’auteur du sacrifice.
Il en est de même dans une Teshouva mal dirigée.
Avec le temps, cette exclusivité que l’on a consacré à Hashem, va en se diminuant, jusqu’au moment où l’on commence à se démotiver, et que l’on revendique pour soi même une part de tout ce temps et cette énergie.
« …le peuple se mit à manger et à boire… »
Cette évolution régressive amène l’individu à un stade où finalement, il ne consacrera son temps qu’à de banales activités profanes, comme manger et boire.
Il n’y a tout à coup plus de place pour la moindre occupation spirituelle, à laquelle il consacrait toute sa vie au début de son parcours.
« …puis se livra à la légèreté. »
L’aboutissement dramatique de cette Teshouva mal dirigée, est malheureusement inévitable, et on en arrive à la pire des choses à laquelle un juif peut se livré :
Les mœurs de légèreté et la débauche.
Cet individu – en ayant mal géré sa Teshouva – est redescendu peut être encore plus bas que le niveau duquel il est parti !!!
La variante de la faute du Veau d’Or, qui nous est encore reprochée de nos jours, réside dans le fait que nous ne dirigeons pas correctement notre repentir envers Hashem.
Revenir sincèrement vers Hashem et sa Torah, ne veut pas forcément dire se précipité sur les choses, sans aucune direction de la part d’un Rav (Les « Rabbanim » eux même conseilleraient-ils la précipitation ?! Sans doute parce qu’ils ne possèdent pas la compétence nécessaire pour conseiller d’autres procédés !!!)
Nous payons encore la faute du Veau d’Or parce qu’on ne sait pas diriger notre repentir !
Shabbat Para
Le Shabbat qui suit Pourim s’appelle « Shabbat Para ».
Nous sortons un 2ème Sefer Torah dans lequel nous lisons le passage relatif à la loi de la Vache Rousse (Para Adouma).
- « Playliste de Mitsvot »
Contexte
Hashem ordonne à Moshé et à Aharon le commandement de Para Adouma – La vache rousse.
Cette Mitsva consiste à se procurer une vache totalement rousse, sans la moindre imperfection, et qui n’ai jamais porté de poids. On procédait à la Shé’hita – l’abatage rituel de cette vache - puis elle était complètement brûlée. Les cendres de la vache étaient mélangées à de l’eau du Beit Hamikdash, et toute personne ou objet ayant été au contact ou en présence d’un mort, étaient aspergés de ce mélange, et retrouvaient leur statut de purs.
Ce qui fait du commandement de Para Adouma, une ‘Houka – une loi irrationnelle - c’est que justement, celui qui aspergeait les personnes ou objets afin de les rendre purs, devenait lui-même impur. Il devait lui-même suivre un nouveau processus de purification.
« Hashem parla à Moshé et à Aharon en ces termes: "Ceci est la ‘Houka (la loi irrationnelle) de la Torah … » (Bamidbar 19 – 2)
De nombreux commentateurs demandent :
Il aurait été plus précis de dire « Ceci est la ‘Houka de la vache… ». Ou bien « Ceci est la ‘Houka de la purification… ». Pourquoi généraliser l’aspect irrationnel de la Para Adouma à toute la Torah ? Il existe bien dans la Torah des commandements tout à fait rationnels, dont le sens est à la portée de chacun ?!
Lors de l’un de ses Shiourim, notre maître, le Rav Ovadia YOSSEF shalita a répondu à cette question de la façon suivante :
Il existe une catégorie d’individus qui se refusent à pratiquer toutes les obligations d’un juif. Ces gens prétextent qu’ils ne peuvent pratiquer que les choses dans lesquelles ils trouvent un sens. Par exemple, ces gens là n’auront aucune difficulté à donner de la Tsedaka à un nécessiteux, ou bien on pourra constater chez eux une véritable aversion pour tout ce qui est de nuire à son prochain … etc.… Ces gens là pratiqueront aussi d’autres Mitsvot à la condition qu’il y est une certaine « logique » à leurs yeux.
En contre partie, il existe des personnes, dont la Emouna en Hashem et sa Torah, est inébranlable. Ceux là n’ont pas besoin d’avoir recours à une démonstration intellectuelle quelle qu’elle soit pour pratiquer les Mitsvot. Ces Tsaddikim accomplissent tous les commandement de la Torah sans jamais être dérangés par le fait qu’il y a certains points qu’ils n’arrivent pas comprendre !
Il est écrit dans Tehilim (119) « Les Reshaïm (les impies) sont loin de la délivrance, car ils n’ont pas recherché tes ‘Houkim (lois irrationnelles) ».
Il existe plusieurs sortes de maladies. Certaines dont on connaît le mode de guérison, et d’autres maladies dont on ignore le mode de guérison.
Le Tsaddik qui accompli toutes les obligations d’un juif, même celles dont il ignore le sens, sera sauvé par Hashem de toutes les maladies, même de celles dont on ignore le mode de guérison, Mida Kenegued Mida – Mesure pour mesure.
Mais le Rasha (l’impie), qui s’autorise à se faire une sélection – une « Playliste » - des devoirs qu’il accompli, ne se verra délivré que des maladies dont on connais le sens, et cela aussi selon le principe de Mida Kenegued Mida – Mesure pour mesure.
Puisqu’ils n’ont pas recherché l’accomplissement des ‘Houkim, ces lois irrationnelles, sous prétexte que cela n’avait aucun sens à leurs yeux, les Réshaïm seront loin de la délivrance, en cas de maladie incurable !!!
Un peu de confiance en l’infinie sagesse de la Torah, un peu d’innocence dans la pratique des Mitsvot, mais surtout beaucoup d’humilité vis-à-vis d’Hashem, peut nous sauver la vie !!!!!
C’est pour cela que la Parasha qui traite de la loi irrationnelle de la Para Adouma (vache rousse), débute par les termes généraux « Ceci est la ‘Houka (la loi irrationnelle) de la Torah … », et non pas « Ceci est la ‘Houka de la vache… ». Ou bien « Ceci est la ‘Houka de la purification… ». Afin de nous enseigner que de la même façon que nous accomplissons des devoirs de la Torah, parce qu’ils nous semblent contenir un sens logique, de la même façon nous devons accomplir l’intégralité des devoirs de la Torah, même lorsqu’on a du mal à les comprendre !
- « Les signes de conformité de la Vache Rousse »
Hakadosh Barou’h Hou dit : « J’ai érigé une ‘Houka (une loi irrationnelle), j’ai établie un décret. Tu n’as pas le droit de remettre en question mon décret ». (Midrash Rabba sur ‘Houkat)
On peut se demander pourquoi cette répétition « J’ai érigé une ‘Houka, j’ai établie un décret… » ?
Et pourquoi ne pas faire cette mise en garde aussi sur d’autres ‘Houkim comme l’interdit de planter des greffes, ou l’interdit du lait et de la viande ? Pourquoi serions nous susceptibles de remettre en question uniquement cette ‘Houka de la Vache Rousse ?
Il est rapporté dans la Psikta Rabbati (enseignements des sages du Talmud) :
Un jour, les sages d’Israël devaient se procurer une vache rousse. Après de grandes difficultés, ils en trouvèrent une chez un non juif. Ils lui proposèrent de la lui acheter.
Le non juif accepta contre 4 ou 5 pièces d’or. Ils acceptèrent. Le non juif, voyant à quel point les juifs tenaient à lui acheter sa vache, changea d’avis et leur dit qu’il n’était plus disposé à leur vendre la vache. Ils lui proposèrent 5 pièces d’or, puis 10 pièces, puis 20, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à 1 000 pièces d’or et le non juif accepta. Les ‘Ha’hamim allèrent chercher l’argent. Que fit le non juif ? Il dit à son ami : « Viens voir comment je m’amuse avec ces juifs ! Ils sont prêts à m’acheter la vache à un très gros prix, parce qu’elle n’a jamais porté de poids. Regarde ! Je vais placer un poids sur la vache, et j’empocherai quand même leur argent !!! » Le non juif exécuta ses paroles.
Il existe 2 signes distinctifs pour savoir si une vache a porté un poids ne serai ce qu’une seule fois dans son existence :
- Elle possède 2 poils dans le cou, là où, généralement, on pose la charge. Tant qu’on ne lui a jamais fait porter de charge, ces 2 poils restent parfaitement dressés. Mais dés l’instant où on y pose un poids, ces 2 poils ne se redressent plus jamais.
- Si elle a porté un poids, ses yeux ne sont plus à la même hauteur.
Les ‘Ha’hamim revinrent avec l’argent pour prendre la vache. Avant de payer, Ils examinèrent la vache, et s’aperçurent qu’elle n’était plus valable. Ils dirent au non juif : « Reprend ta vache, nous n’en avons plus besoin, et va t’amuser avec d’autres personnes !! » Voyant cela, le non juif s’écria : « Beni soit Celui qui a choisi ce peuple ! » Il rentra chez lui et s’étrangla. Qu’ainsi disparaissent tous les ennemis d’Israël !!
Le Ben Ish Haï (Rabbi Yossef ‘Haïm Irak 19ème siècle) fait remarquer que si Hashem ne nous avait pas gratifier de ces 2 signes miraculeux grâce auxquels nous sommes à même de vérifier la vache rousse, nous aurions été susceptibles de « remettre en question » la possibilité de réaliser cette Mitsva, en disant : « La Torah exige que la vache n’ai jamais porté de poids. Mais comment le savoir ?!! » C’est pour cela – dit le Ben Ish Haï - qu’Hashem nous met en garde : « J’ai érigé une ‘Houka, j’ai établie un décret … ». J’ai érigé une ‘Houka – en faisant en sorte que les 2 poils ne se redressent jamais. J’ai établie un décret – en faisant en sorte que ses yeux n’aient plus la même hauteur.
Puisque tu possèdes ces 2 signes, tu ne peux plus « la remettre en question !!! »
- « La vache rousse : Le juste milieu »
Les élèves de Rabbi Israël BAAL SHEM TOV (Russie 18ème siècle, fondateur du courant de pensée de la ‘Hassidout) demandèrent un jour à leur maître :
« De quelle façon pouvons-nous accomplir de notre époque la Mitsva de Para Adouma ? Et quelle morale pour le service d’Hashem pouvons-nous tirer des cendres de la vache, puisque nous n’avons plus ni cendres, ni vache ?! »
Le Rav leur répondit :
« Le mot PARA (vache) fait allusion à la GAAVA (l’orgueil), puisque la racine du mot PARA est la même que celle de PERE OURBE (fructifie-toi et multiplie-toi), car l’orgueil agrandit l’esprit de l’homme. L’orgueil est à la fois positif et négatif. Comme la Para Adouma (la vache rousse) qui purifiait ceux qui étaient impurs, et qui rendait impurs ceux qui était purs. On a toujours enseigné dans le milieux ‘Hassidic de la ville de PSHIS’HA (Europe de l’est) qu’un ‘Hassid doit toujours avoir 2 phrases à l’esprit :
« Je ne suis que poussière et cendre » (phrase dite par Avraham Avinou – Voir Bereshit), et « Le monde n’a été crée que pour moi » (enseignement de nos ‘Ha’hamim) »
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