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le plus grand décisionnaire de notre génération,
le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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mercredi 13 juin 2007

Question : A-t-on le droit, selon la Hala’ha, de voyager en Egypte ?

Réponse

Il faut tout d’abord préciser que notre question ne concerne que le fait de voyager en Egypte. Pour ce qui est du fait de sortir d’Erets Israël (lorsqu’on y habite), chaque situation nécessite d’être traitée individuellement, car en sortant d’Erets Israël, nous cessons temporairement l’accomplissement de la Mitsva d’habiter en Erets Israël. D’ailleurs notre Maître, le Rav Ovadia YOSSEF shalita, lorsqu’il a eu à statuer dans son livre Shou’t Ye’havé Daat, sur la question : A-t-on le droit, selon la Hala’ha, de voyager en Egypte ? Il ne se prononça que dans la mesure où ce voyage en Egypte n’entraînera aucun interdit sur le fait de sortir d’Erets Israël. En effet, les personnes qui lui posèrent la question, étaient des journalistes religieux qui désiraient voyager en Egypte pour les besoins de leur travail, et pour leur Parnassa, dans le but de couvrir l’évènement de la Conférence du Caire.

Dans la Gmara Talmoud Yeroushalmi Souka (début du 5ème chap. de Souka), il est rapporté :

Rabbi Shim’on Bar Yo’haï dit : A 3 reprises, la Torah met en garde les Bné Israël de ne pas retourner en Egypte. Comme il est dit : Vous ne les reverrez plus jamais. Vous ne reprendrez plus ce chemin. Vous ne la reverrez plus. (ces 3 versets font allusion à l’Egypte et aux égyptiens) Par 3 fois, ils y sont retourner. Par 3 fois, ils sont tombé (ils ont échoué et non pas bénéficié de réussite). La 1ère fois, du temps de San’heriv, la 2ème fois, du temps de Yo’hanan Ben Kora’h, et la 3ème fois, du temps de Tar’hinouss.

L’histoire de Tar’hinouss est rapportée dans la Gmara Souka (51b) :

Les juifs d’Alexandrie (Egypte), qui vivaient dans la richesse et l’opulence, furent tous massacrés par Tar’hinouss le Rasha (l’impie). La Gmara explique que la raison de ce massacre est due au fait qu’ils ont transgressé la parole de la Torah qui dit : «Vous ne reprendrez plus ce chemin… ».

Ainsi tranche le RaMBaM (ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle) (chap.5 des lois sur les rois d’Israël), et voici ses propos :

« Il est permis d’habiter n’importe où dans le monde, excepté l’Egypte, car la Torah nous a mis en garde à 3 reprises de ne pas y retourner ».

Et pourtant, nous savons parfaitement que de nombreuses communautés juives, saintes et glorieuses, ont vécus en Egypte. De même, de très grand maîtres de la Torah, ont œuvré dans ce pays, avec à leur tête, le RaMBaM lui-même qui, comme nous le savons, était le médecin personnel du Sultan Tsala’h Al Din. Sur quoi se sont ils basés pour, à priori, transgressé quotidiennement 3 interdits de la Torah ?

Il est vrai que le livre Kaftor Vaféra’h (de Rabbi Ashtori HAPAR’HI Israël 14ème siècle) fait mention du témoignage d’un descendant du RaMBaM, selon lequel, le RaMBam avait l’habitude de signer ses lettres par les termes : « Rédigé par celui qui enfreint chaque jour 3 interdits de la Torah de ne pas résider en Egypte, Moshé Ben Maïmon ». Cependant, un tel témoignage est très difficile à admettre, et il reste invraisemblable que notre maître le RaMBaM puisse transgressé quotidiennement des interdits de la Torah, Même si nous avançons l’argument que le RaMBaM était forcé de rester en Egypte, puisqu’il était le médecin personnel du roi et des ministres, il reste inconcevable qu’il puisse écrire sur lui-même, qu’il transgressait chaque jour des interdits de la Torah.

A vrai dire, notre maître, le Rav shalita rapporte plusieurs A’haronim (décisionnaires ultérieurs à l’époque du Shoul’han Arou’h) qui se refusent à croire à un tel témoignage.

Parmi eux, l’auteur du Shvilé Daat qui écrit : « Combien notre cœur s’aigrit d’un tel témoignage rapporté par le Kaftor Vaféra’h, puisque nous possédons plusieurs lettres de notre maître, le RaMBaM, et nous n’y avons pas trouvé une telle signature. De même, de nombreux chercheurs ont vu des manuscrits de la main de notre maître, le RaMBaM, sans jamais trouvé trace d’une telle signature. De nombreux Poskim (décisionnaires) ont rejeté ce témoignage puisqu’il est faut ».

Le RYTBA (Rabbenou Yom Tov Ben Avraham Espagne 13ème siècle), dans son commentaire sur la Gmara Yoma (38) écrit : « Il est très étonnant de constater qu’une bonne partie du peuple juif habite l’Egypte, comme par exemple le RaMBaM et plusieurs autres sommités. Sur quel fondement se sont ils appuyé ? Certains disent que les villes d’Egypte auxquelles la Torah fait allusion lorsqu’elle nous interdit de retourner en Egypte, ont été déplacées ou détruites. Tandis que les villes d’Egypte que nous connaissons aujourd’hui, sont des villes différentes qui ont été développées bien après. C'est-à-dire, que le pays que nous appelons Egypte, ne correspond pas à l’Egypte antique sur laquelle la Torah s’exprime. Mais l’Egypte antique, il n’y a aucune permission d’y habite ».

Cependant, cette explication ne satisfait pas le RYTBA, et il préfère expliquer que l’interdit de la Torah de séjourner en Egypte n’est en vigueur que lorsque la majorité des juifs habitent Erets Israël. Mais de notre époque où il a été décrété que la majore partie du peuple doit errer à travers le monde, nous voyons donc que la volonté d’Hahsem est que nous ne soyons pas en Erets Israël, et donc tout l’extérieur d’Israêl est égale

Mais cette réponse ne se conforme pas à l’opinion du RaMBaM qui, comme nous l’avons cité, tranche la Hala’ha qu’il est permis d’habiter n’importe où dans le monde, excepté l’Egypte, car la Torah nous à mis en garde à 3 reprises de ne pas y retourner. Il en découle de ses propos qu’il n’y a pas de distinction à faire entre la période où Israël réside majoritairement sur sa terre, et la période où ce n’est pas le cas. Par contre, la première explication raporté par le RYTBA, selon laquelle ce n’est plus la même Egypte, se conforme à l’opinion du RaMBaM.

Comme l’écrit le Gaon Rabbi Yaakov KASTERO (MaHaRYKS) (Egypte - Israël 16ème siècle) que la ville ALKAHRA (Le Caire), porte le nom du roi qui l’a battit, et ne correspond pas à l’Egypte mentionnée dans les textes de la Torah, elle est rattachée à une autre royauté. C’est pour cela que de nombreux grands maîtres de la Torah ont résidé dans la ville de ALKAHRA, proche de FOSTAT (où résidait le RaMBaM), sans pour autant craindre d’ enfreindre l’interdit de la Torah. Cependant, le fait rapporté par la Gmara sur le massacre des juifs d’Alexandrie, se réfère à la vielle ville d’Alexandrie, qui elle, correspond à l’Egypte antique mentionnée dans les textes de la Torah.

Il reste quand même étonnant de constater que de nombreux grands maîtres de la Torah ont résidé dans la ville d’Alexandrie, sans craindre d’enfreindre un interdit de la Torah.

Après s’être longuement étendu sur la question, notre maître, le Rav shalita rapporte les propos du RaDBaZ (Rabbi David Ben Zimra Egypte – Israël 16ème siècle), qui a, lui aussi, vécut en Egypte, selon lesquels, l’explication sur laquelle nous nous référons pour résider en Egypte, est due tous simplement à notre volonté de ne pas y rester, mais juste d’y résider temporairement. Mais lorsque nous en aurons la possibilité, nous irons en Erets Israël. Par conséquent, nous ne transgressons pas d’interdit.

Cette explication se conforme parfaitement avec le RaMBaM, que la Torah ne m’interdit que de m’installer définitivement en Egypte, et non pas d’y résider temporairement. D’ailleurs le RaMBaM lui même tranche qu’il est permis de retourner en Egypte afin d’y faire du commerce, et la source de ses propos se trouve dans le Talmoud Yeroushalmi. C’est donc cette explication qui est la plus juste selon la hala’ha.

Par conséquent, il est permis de voyager en Egypte pour les besoins de la Parnassa, tant que l’on a l’intention de retourner en Erets Israël par la suite (ou du moins, l’intention de ne pas y rester définitivement)

De même, nous savons qu’il y a de cela environs 60 ans, notre maître, le Rav Ovadia YOSSEF shalita, à la demande son maître, le Gaon Rabbi Ezra ATTIA z.ts.l (décédé à la fin des années 60), a résidé, lui aussi, en Egypte durant quelques années, dans le but de renforcer l’état spirituel de la communauté juive égyptienne. Notre maître y a organisé, la procédure de plus d’une centaine de Guittin (actes de divorces religieux) pour de nombreuses femmes restées très longtemps sans se remarier, faute d’avoir reçu le Guett de leur mari. IL a également œuvré dans tous les autres domaines de la vie religieuse de la communauté de façon prodigieuse pour le jeune Talmid ‘Ha’ham qu’il était (il avait 26 ans), au point ou son maître, le Rav Ezra ATTIA z.ts.l dira de lui en présence de nombreux ‘Ha’hamim de la Yeshiva de PORAT YOSSEF (où notre maître à étudier) : « Ce jeune atteindra d’ici dix ans, le niveau de Rabbi Yossef ‘HAÏM (l’auteur du BEN ISH ‘HAÏ, l’un des plus grands maîtres Séfarades de la fin du siècle dernier) »

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