N’y a-t-il pas un interdit de prendre le 2ème repas du Shabbat (midi) après une certaine heure ?
Nous avons déjà expliqué dans la hala’ha consacrée au Din de Oneg Shabbat (Voir H.Y du 07.06.07), qu’il est une totale obligation de délecter le Shabbat en mangeant et en buvant. Comme il est dit : « Tu appelleras le Shabbat Délice (Oneg) … » (Isha’ya 58).
Il est donc interdit de jeûner le jour de Shabbat, puisqu’en jeûnant, nous négligeons l’accomplissement de la Mitsva de Oneg Shabbat.
Nos ‘Ha’hamim enseignent dans la Gmara Pssa’him (12b) que celui qui ne goûte rien avant la « 6ème heure » de la journée (ce que l’on appelle le moment de ‘Hatsot, la moitié de la journée), est comparable à celui qui jette une pierre dans une outre vide.
C'est-à-dire que le fait de retarder son repas après ‘Hatsot Hayom (la moitié de la journée), n’est pas du tout conseillé pour la santé, puisque ce repas n’apporte pas ce qui est nécessaire.
C’est pour ce la – écrivent les Poskim (les décisionnaires) – que même en semaine, il n’est pas recommandé de repousser son repas au-delà de ‘Hatsot Hayom, et cela pour des raisons de santé. Ainsi tranche le Shoul’han Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.157)
Nous apprenons de là que même en semaine, il ne faut pas retarder le repas de la journée, mais il faut veiller à le prendre avant ‘Hatsot Hayom.
Dans le Talmoud Yéroushalmi, il est rapporté :
Rabbi A’ha et Rabbi Ab hou disent au nom de Rabbi Yossé Bar ‘Hanina qu’il est interdit de jeûner le jour de Shabbat au-delà de ‘Hatsot Hayom. Ainsi tranche le RIF (Rabbi Its’hak EL FASSI Algérie – Maroc 10ème siècle) et le ROSH (Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle) sur le1er chapitre de Shabbat.
C’est également ainsi que tranchent le TOUR (Rabbenou Yaakov Ben Asher Allemagne Espagne 13ème et 14ème siècle) et MARAN (ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yosef et du Shoul’han Arou’h) dans le Shoul’han Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.288).
Il est évident qu’il n’y a aucune différence entre un homme et une femme concernant ces Dinim, puisque tout le monde est soumis à la Mitsva de Oneg Shabbat (délecter le jour de Shabbat par la nourriture).
A la lueur de ce que l’on a dit, le Touré Zahav (TAZ) (Rabbi David SEGUEL HaLevi Pologne 17ème siècle) écrit que les communautés qui ont pour tradition de jeûner pendant Shabbat jusqu’à ‘Hatsot Hayom, afin que de prévenir les mauvais décrets, n’agissent pas conformément au Din, puisqu’en agissant ainsi, ils négligent l’accomplissement de la Mitsva de Oneg Shabbat.
Cependant, si l’on sait que pour une quelconque raison, on ne pourra pas manger avant ‘Hatsot Hayom le jour de Shabbat, il faut veiller à goûter quelque chose le matin avant la Tfila, par exemple un verre d’eau, un café ou un thé, et grâce à cela, nous évitons de transgresser l’interdit de jeûner pendant Shabbat. Ainsi écrit le Pri Mégadim (Rabbi Yossef TOMIM Allemagne 18ème siècle). C’est comme cela qu’il faut agir le jour de Rosh Hashana ou de Sim’hat Torah, lorsqu’on sait que nous ne pourrons pas manger avant ‘Hatsot Hayom.
Mais attention ! Le jour de Shabbat, il faut, de toutes les façons, terminer le 2ème repas de Shabbat assez tôt, puisqu’il faut encore consommer Séouda Shlishit (le 3ème repas de Shabbat) avec appétit.
A titre indicatif :
A cette époque de l’année, L’horaire de ‘Hatsot Hayom (la moitié de la journée) est 13h55 à Lyon.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767
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