Birkat Hagomel pour les femmes
Dans la Hala’ha précédente (que vous pouvez consulter en cliquant ici), nous avons expliqué de façon générale, l’obligation de remercier Hashem à travers une Bra’ha spécifique que l’on appelle Birkat Hagomel, lorsque l’on a vécu l’une des 4 situations suivantes : après un voyage par la mer ; après un voyage par le désert ; après une maladie ; après être sorti de prison.
Les femmes sont également soumises à l’obligation de réciter Birkat Hagomel après l’une de ces situations, car il est évident qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes en se qui concerne la reconnaissance envers Hashem pour tout le bien qu’Il nous prodigue. C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN[DP1] z.ts.l, ainsi que d’autres Poskim (décisionnaires).
L’auteur du Kenesset Haguedola[DP2] écrit dans son commentaire sur le Shoul’han ‘Arou’h Ora’h ‘Haïm chap.219 :
« Je suis très étonné de l’usage en vigueur, selon lequel, les femmes ne récitent pas Birkat Hagomel. Il me semble que cet usage a été instauré par erreur, puisque le Birkat Hagomel est une Bra’ha de remerciement à Hashem, qui donc peut il exempter les femmes de cette Bra’ha ?! Et malgré le fait que nous devons la réciter devant 10 hommes, et qu’il n’est pas digne pour une femme de se tenir en présence de 10 hommes, car toute la dignité d’une femme réside dans sa pudeur, malgré tout, cet argument n’est pas suffisant pour exempter une femme d’une obligation à laquelle elle est soumise. Qui plus est, il est tout à fait possible de contourner le problème de la pudeur en lui faisant réciter cette Bra’ha à haute voix lorsque la femme se trouve dans la ‘Ezrat Nashim (l‘espace réservé aux femmes à la synagogue), et les auditeurs écoutent et répondent AMEN depuis la synagogue. »
Selon cela, de nombreux Poskim écrivent que l’usage le plus juste est que la femme se rende à la synagogue, et qu’elle demande par l’intermédiaire de son mari ou d’une autre personne, qu’on lui permette de réciter Birkat Hagomel lors de la lecture du Sefer Torah (avant la lecture, ou entre 2 montées, ou même à la fin), et toute l’assemblée écoute sa Bra’ha, et répond AMEN.
Mais sans la présence de 10 hommes, on ne peut en aucun cas réciter Birkat Hagomel, selon l’opinion de MARAN.
Une femme, après 7 jours depuis son accouchement, a le même statut que n’importe quel malade qui a guérit de sa maladie.
Par conséquent, une femme qui a accouché est soumise à l’obligation de réciter Birkat Hagomel.
Elle peut tout à fait le faire en réunissant un Minyan (10 hommes) chez elles, ou, si c’est un garçon, le jour de la Brit Mila, ou, si c’est une fille et que l’on organise un Zeved Habat (une fête pour la nomination), elle peut tout à fait réciter cette Bra’ha ce jour là, et le Kahal (l’assemblée) répond AMEN.
L’usage de certaines femmes qui s’abstiennent de réciter des Bra’hot ou de prier pendant leur périodes de menstruations, ou après un accouchement, n’a aucun fondement Hala’hic, et n’a été instauré, au fil du temps, que par des ignorants.
Les Poskim discutent sur le fait de pouvoir réciter Birkat Hagomel lorsqu’il fait nuit.
En effet, selon le ROSH[DP3] (sur le chap.9 de la Gmara Bra’hot), Birkat Hagomel vient remplacer le Korban Toda (le sacrifice de remerciement à Hashem que l’on devait offrir au Beit Hamikdash dans certaines situations). Or, ce Korban n’était jamais offert durant la nuit.
A partir de là, certains Poskim estiment que l’on ne peut réciter Birkat Hagomel que lorsqu’il fait jour.
Parmi eux : le ‘Hatam Sofer[DP4] (Shout ‘Hatam Sofer Ora’h ‘Haïm chap.51) ; le Ben Ish ‘Haï[DP5] (Parasha de ‘Ekev, note 3) (selon le Ben Ish ‘Haï,si l’on a quand même réciter cette Bra’ha la nuit, on est quitte à posteriori) etc….
Cependant, d’autres raisons viennent expliquer Birkat Hagomel, et ces raisons n’impliquent pas forcément qu’elle soit récitée uniquement le jour (voir notre maître le ‘HYDA[DP6] dans sou ouvrage Shout ‘Haïm Shaal tome 2, chap.11).
L’auteur du Sédé ‘Hemed[DP7] (tome 6 page 434) fait remarquer que si Birkat Hagomel venait uniquement se substituer au Korban Toda (voir plus haut), on ne la réciterai pas non plus ni Shabbat, ni Yom Tov, puisque ces jours là, on n’offrait pas de Korban Toda au Beit hamikdash.
C’est pour cela que notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita tranche, qu’il est permis de réciter Birkat Hagomel, même durant la nuit (avec la présence d’un Minyan). Comme c’est souvent l’usage lors de la naissance d’un garçon, et que l’on réuni, le soir qui précède la Mila, 10 hommes à la maison pour célébrer Brit Its’hak (lecture collectives de textes du Zohar et autre), la femme se tient à la porte de la pièce et récite Birkat Hagomel, et l’assemblée répond AMEN.
On peut donc tout à fait réciter cette Bra’ha durant la nuit.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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[DP1]Rabbi Moshé FEINSTEIN Russie – (Lituanie) – Etats-Unis 20ème siècle, auteur du Shout Iguerot Moshé, et d’autres ouvrages
Kenesset Haguedola Rabbi ‘Haïm Benbeneshti Turquie 18ème siècle
[DP3]Rosh Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle
[DP4]‘HATAM SOFER Rabbi Moshé SOFER Allemagne 19ème siècle
[DP5]Ben Ish ‘Haï Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle
[DP6]‘HYDA Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ Israël - Italie 18ème siècle
[DP7]Sédé ‘Hemed Rabbi ‘Haïm ‘Hizkiyahou Medini Israël 19ème siècle
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