La Bra’ha à la vision d’un éléphant ou d’un singe
Il est enseigné dans une Baraïta, citée dans la Gmara Bra’hot (58b) :
Lorsque l’on voit un éléphant, un singe ou un Kipof (nous allons l’expliquer), on récite la Bra’ha :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Meshanné Beriyot.
Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre Dieu, Roi du Monde, qui modifie les créatures.
MARAN[DP1] tranche cette Hala’ha dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.225 parag.8)
Nous savons ce qu’est un éléphant, ou un singe. Mais qu’est ce qu’un KIPOF ?
Selon les Tossafot[DP2] sur la Gmara ‘Houlin (63a), il y a 3 sortes de « Kipof » :
- le Yanshouf
- le Koss
- le Tinshemet
N.D.T Ces 3 espèces correspondent à 3 catégories de hiboux.
Ce sont les volatiles sur lesquels la Gmara Nida (23a), atteste qu’ils ont les yeux devant le visage (comme un être humain), par opposition aux autres espèces de volatiles qui ont les yeux sur les côtés.
La raison pour laquelle nos ‘Ha’hamim ont institué une Bra’ha particulièrement sur la vision de ces animaux, plus que d’autres, réside dans le fait que ces animaux ont un comportement différend des autres animaux. Cette raison est tout à fait appropriée au hibou (le Kipof) que nous avons mentionné, puisque son regard est similaire à celui de l’homme. Pour l’éléphant et le singe, il faut dire qu’ils ont une façon de se comporter complètement différente des autres animaux.
Mais une question persiste :
Puisqu’il existe dans le monde d’autres animaux qui possèdent des différences notoires vis-à-vis des autres espèces, pourquoi avoir choisi particulièrement ces 3 espèces ?
L’auteur du commentaire Mele’het Shelomo[DP3] (Rabbi Shelomo ‘ADANI z.ts.l), sur Kil’aïm (chap.8 Mishna 6), écrit :
« L’éléphant et le singe sont des espèces animales sauvages (‘Haya), et l’on doit réciter en les voyant, la Bra’ha de Meshanné Beriyot. J’ai entendu de la bouche du Sage et ‘Hassid Rabbi Meshoulam qu’a priori, on peut se demander quelles différences possèdent l’éléphant et le singe ? Tous les animaux sont différends les uns des autres, du moins dans leur apparence ? On peut répondre à cette question à partir de ce qui est enseigné dans la Gmara Sanhedrin (109a), qu’à la génération de la Tour De Bavel (Dor Haflaga), Hashem à puni l’humanité en transformant certains hommes en singe et en éléphant, ce qui explique pourquoi le singe ressemble quelque peu à l’être humain, et le fait que l’éléphant comprend, d’une certaine manière, le langage humain. C’est pour cela que nous récitons cette Br’ha en les voyant. »
Est il permis d’aller voir des animaux dans un parc zoologique ?
Certains Poskim (décisionnaires) interdisent pour diverses raisons, mais sur le point de vue de la Hala’ha, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita tranche qu’il est permis de se rendre dans un parc zoologique afin d’admirer les merveilles de la création Divine, et de réciter la Bra’ha de Meshanné Beriyot sur ces animaux.
Il est rapporté dans le livre Leket Yosher (de Rabbi Yossef YOZ’EL[DP4] z.ts.l, disciple de l’auteur du Teroumat Hadeshen) que Rabbenou Israël ISSERLEIN[DP5] z.ts.l (l’auteur du Teroumat Hadeshen) a dit un jour qu’il n’avait jamais vu de lion, et par conséquent, il se rendit à un endroit où l’on avait fait venir 2 lions, afin que le Gaon les admire.
Notre maître le ‘HYDA[DP6] écrit lui aussi dans son livre Midbar Kedemot (section Beit) :
« Lors d’un voyage en Angleterre, j’ai pu admirer dans la Tour de Londres (Tower Bridge), toutes sortes d’espèces animales sauvages, des lions, des tigres, un aigle âgé de 100 ans. J’ai vu également les sculptures en métal de tous les rois d’Angleterre, chevauchant des chevaux de métal, une vision étonnante, au point où toute personne présente pourrait croire qu’ils sont encore vivant. J’ai pu également admirer la couronne royale et les diamants qui brillaient de façon éclatante. »
Le Gaon de Monkatsh, Rabbi ‘Haïm El’azar SHAPIRA[DP7] z.ts.l écrit lui aussi son propre témoignage :
« Lorsque je me trouvait à Berlin, j’ai visité le Jardin Royal, et j’ai pu y admirer des singes et des éléphants, ainsi que toute sorte d’espèces animales sauvages, des serpents, des crocodiles de toute sorte, une vrai merveille ! Combien sont belles les oeuvres d’Hashem !! J’ai récité la Bra’ha sur les singes, en ayant la Kavana (la pensée) d’acquitter ce cette Bra’ha, les éléphants, bien qu’ils se trouvaient dans une autres pièce. »
Rappel
Toutes les Bra’hot que l’on récite sur la vision de certains évènements, ne se récitent qu’une fois par 30 jours.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
sheelot@free.fr
[DP1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[DP2]Tossafot gendres et petits enfants de RASHI. Commentateurs et décisionnaires de France et d’Allemagne 11ème et 12ème siècle
[DP3]Mele’het Shelomo Rabbi Shelomo ‘ADANI Yémen - Israël 17ème siècle Elève de Rabbi ‘Haïm Vittal et de Rabbi Betsal’el ASHKENAZI (la Shita Mekoubetset)
[DP4]Leket Yosher Rabbi Yossef YOZ’EL Autriche 15ème siècle Elève du Teroumat Hadeshen
[DP6]‘HYDA Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ Israël - Italie 18ème siècle
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