Enclencher un arrosoir la veille de Shabbat
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Question
Est-il permis selon le Din, d’ouvrir - avant Shabbat – les robinets d’arrosoirs d’un jardin, lorsqu’on sait que l’eau continuera à couler même pendant Shabbat ?
Est-il également permis de refermer les robinets des arrosoirs, pendant Shabbat ?
Décision de la Hala’ha
Il est certain que la Torah interdit uniquement la réalisation d’une Mela’ha (activité interdite) pendant le jour de Shabbat lui-même.
Mais lorsque la Mela’ha est réalisée la veille de Shabbat, il n’y a là aucun interdit.
C’est justement pour cette raison que nous avons l’usage - selon l’institution de nos maîtres – d’allumer, la veille de Shabbat, des Nerot (veilleuses) qui brûleront durant le Shabbat lui-même, et il est évident que cela ne constitue aucune transgression, puisque l’allumage n’est pas effectué durant le Shabbat lui-même.
A partir de là, nous pouvons également apprendre qu’il est permis selon le Din, d’ouvrir- la veille de Shabbat - des arrosoirs qui continueront à arroser un jardin pendant Shabbat, car aucun interdit n’est enfreint pendant Shabbat lui-même (Cependant, selon la tradition Ashkenaz, il existe des Mela’hot qu’il est interdit de démarrer la veille de Shabbat, comme nous l’expliquerons dans la prochaine Hala’ha).
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.252 parag.5)
Il est donc permis d’ouvrir – avant l’entrée de Shabbat – des robinets d’arrosoirs qui vont continuer à arroser le jardin pendant Shabbat.
De même, il est permis de fermer – lorsque l’arrosage est terminé – les arrosoirs, pendant Shabbat, de la manière avec laquelle on les ferme en semaine.
Sources et développement
Nous avons expliqué précédemment (dans la Hala’ha qui traite de l’interdit de Zorea’ que vous pouvez consulter en cliquant sur ce lien http://halahayomit.blogspot.com/2008/06/linterdit-de-planter-zorea-pendant.html), que l’interdiction de planter pendant Shabbat inclus toute activité réalisée dans le but de faire pousser. Par exemple : planter ; arroser, entretenir ou autre.
Le sujet de notre question est donc en rapport avec l’interdit de Zorea’ (planter) pendant Shabbat.
Il est certain que la Torah interdit uniquement la réalisation d’une Mela’ha (activité interdite) pendant le jour de Shabbat lui-même.
Mais lorsque la Mela’ha est réalisée la veille de Shabbat, il n’y a là aucun interdit.
C’est justement pour cette raison que nous avons l’usage - selon l’institution de nos maîtres – d’allumer, la veille de Shabbat, des Nerot (veilleuses) qui brûleront durant le Shabbat lui-même, et il est évident que cela ne constitue aucune transgression, puisque l’allumage n’est pas effectué durant le Shabbat lui-même. (Les Karaïtes – qui renient la Torah Orale – ont falsifiés l’explication du verset de la Torah : « Vous n’allumerez aucun feu dans vos demeures, le jour du Shabbat. ». Ils l’expliquent en disant qu’il est interdit à un juif d’avoir de la lumière dans sa maison, le jour du Shabbat, comme il est dit : « les impies resteront dans l’obscurité ». Le Rav Sa’adya GAON[DP1] mena une véritable lutte contre cette secte, car de nombreuses personnes se laissaient attirées par eux. D’ailleurs, cette lutte est allusionnée dans les Hala’hot relatives à l’allumage des Nerot de Shabbat, puisqu’elles se trouvent au chapitre 263 du Shoul’han ‘Arou’h. Or, le nombre 263 est composé des lettres Reish Same’h Guimel, initiales de Rav Sa’adya GAON).
A partir de là, nous pouvons également apprendre qu’il est permis selon le Din, d’ouvrir- la veille de Shabbat - des arrosoirs qui continueront à arroser un jardin pendant Shabbat, car aucun interdit n’est enfreint pendant Shabbat lui-même (Cependant, selon la tradition Ashkenaz, il existe des Mela’hot qu’il est interdit de démarrer la veille de Shabbat, comme nous l’expliquerons dans la prochaine Hala’ha).
Ce Din est d’ailleurs explicite, dans une Mishna rapportée dans la Gmara Shabbat (18a) :
Il est permis d’ouvrir l’eau dans le jardin, la veille de Shabbat, de sorte que le jardin s’abreuve de lui-même durant le jour de Shabbat.
C’est ainsi que tranche MARAN[DP2] dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.252 parag.5)
De même, il semble qu’il est permis de refermer le robinet de l’arrosoir pendant Shabbat lui-même, car mettre fin à l’arrosage pendant Shabbat, ne représente aucun interdit, et c’est pourquoi, il y a lieu d’autoriser.
Le Gaon Rabbi Eli’ezer Yehouda WALDINBERG z.ts.l[DP3], dans son livre Shou’t Tsits Eli’ezer (tome 4 chap.31), écrit – comme nous l’avons précisé – qu’il est permis d’ouvrir, la veille de Shabbat, des arrosoirs qui continueront à arroser pendant Shabbat. Mais il cite également une instruction urgente donnée au nom du Gaon ‘Hazon Ish[DP4], qui stipule que lorsqu’on possède plusieurs robinets qui arrosent le jardin, il faut veiller – lors de la fermeture des robinets – à ne pas les fermer un par un, mais uniquement fermer le robinet principal, qui procure l’eau aux autres robinets, et seulement ensuite, fermer les autres robinets un par un. En effet – selon le ‘Hazon Ish – lorsqu’on ferme un robinet, on augmente la pression d’eau dans les autres robinets, ce qui va causer un arrosage plus intense d’une partie du jardin, pendant Shabbat, ce qui constitue un interdit à titre d’arroser pendant Shabbat.
Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita réfute totalement cette instruction du H’azon Ish, et il écrit qu’il n’y a aucun interdit à refermer les robinets un par un pendant Shabbat, car lorsqu’on ferme un robinet, le jardin se trouve - à ce moment précis - suffisamment arrosé, et il est plausible que le surplus d’eau conséquent à l’augmentation de pression, ne représente aucune utilité pour le jardin à ce moment là. Il n’y a donc là aucun interdit à titre d’arroser pendant Shabbat, puisque la Torah interdit uniquement un arrosage qui sera utile aux plantes, afin qu’elles poussent. Mais si une personne arrose un jardin qui a déjà été suffisamment arrosé, ne transgresse aucun interdit. C’est pourquoi, un jardin sur lequel une forte pluie est tombée, de telle sorte que l’arrosage n’est plus d’aucune utilité aux plantes, il n’y a aucun interdit à l’arroser pendant Shabbat. Notre maître s’est longuement étendu sur le sujet, avec d’autres explications.
Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’adopter cette ‘Houmra (rigueur), et selon le stricte Din, dés lors où le jardin a été suffisamment arrosé, il est permis de fermer les robinets des arrosoirs pendant Shabbat, de la manière avec laquelle on les ferme en semaine.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
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[DP1]Gueonim Décisionnaires de la période post talmudique 8ème et 9ème siècle
[DP2]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[DP3]Tsits Eli’ezer Rabbi Eli’ezer Yehouda WALLDINBERG z.ts.l Un des plus grands décisionnaires de notre temps. Décédé en 2006 à Jérusalem. Auteur du livre Shou’t Tsits Eli’ezer.
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